Rappel du premier message :
Crow travaillait dur dur, ces derniers temps, pour rapporter de l'argent dans sa p'tite demeure de pacotille et provisoire, tout en cachant sa fille. Encore aujourd'hui, elle avait fait promette à Rosianne qu'elle ne devait pas sautiller jusqu'à l'extérieur, qu'elle devait prendre soin de la maisonnée, qu'elle ne devait pas toucher aux réserves personnelles de saké de maman et surtout, qu'elle ne devait pas crier lorsque quelque chose la surprendrait. Pour sûr, la petite ne respecterait pas ces instructions, ne ferait qu'à sa tête, tout comme le faisait si bien Crow. Et elle en était très fière ! Enfin, presque.
Aujourd'hui encore, on lui transmit un p'tit message par escargot-phone, sur son île, Hook Island. On lui demandait aimablement de venir départager deux restaurants, sur la très respectable île de Saint Urea. Une revue, de cuisiniers à tout casser, voulait élire la cuisine de l'année, mais tous les goûteurs ayant participer pour départager les concurrents n'avaient pus se décider entre les deux finalistes, que l'on disait exceptionnels... Exceptionnels mon cul. Leur cuisine n'avait pas été meilleur que d'la pisse de ch'val sur un lit d'crottes de chien. Pour les deux, encore une fois, Crow c'était barré — sans empocher son salaire —, le problème de victoire avait persisté. Non mais ! On ne déplace pas LA meilleure critique de tout South Blue (un titre qu'elle se donnait elle-même, car elle adorait sa façon de procéder) pour deux quignons pains rancis. De plus, pour s'enlever le goût persistant de biscuit pour chats aux dents d'lapins, la belle brute n'avait eu d'autres choix que de vider la moitié de sa gourde. À moitié pleine/vide maintenant, ça la foutait en rogne. Douze litres, c'est vite passé en voyage, bordel !
Néanmoins, les taverniers de Saint Urea, étaient plutôt charmants. Propres, gentils, lisses, de quoi faire de parfaits sacs de boxe. Et bien qu'ils préféraient ne pas laisser Old Crow (on la connaissait, même ici) remplir son énorme gourde, la mère de famille décida de passer un bon moment au bar. Pas question de chercher les emmerdes, même pour elle, dans cette ville. On disait les gus du coin pas réglo, shootés aux stéroïdes... Ah non, ça, c'était sur l'QG ! Ici, c'était plutôt les types balèzes à tout va. Des centaines de soldats, pouvant rivaliser avec des navire de guerre, seul. De quoi à foutre la merde lorsque qu'on flirtait avec le danger comme le faisait si bien Crow.
Si elle voulait souper c'soir en famille, valait mieux ne pas croiser le chemin du trio légendaire. La prison avait ses bons côtés pourtant, mais se faire priver de saké pour deux trois jours ne lui bottait pas trop. Elle cala sa coupe plate sur cette pensée.
Et aussitôt, on la resservit. Vraiment, de chics types, dans l'coin.
Au fond, dans un coin plus éclairé (arrêté de voir le noir partout !) qu'ailleurs, trois gars brassaient l'air de grands gestes. L'un invectivait un autre, d'un doigt pas gentil, alors que l'autre semblait vouloir lui casser les couilles, au premier. Les regards commençaient à converger vers ses trois messieurs, à qui le rouge souillait leurs belles joues ternes. Finalement, un coup partit, alors que Crow buvait tranquillement son saké, peinant à ne pas s'endormir. C'est vrai qu'elle était crevée, la pauvre. Son grand projet lui demandait toute son énergie. Puis, une bouteille s'écrasa à ses côtés.
Sarah eut une drôle de pensée. Alors qu'elle riait doucement, un peu grisée par le volume fantastique de son saké avalé plus tôt, ses idées n'étaient qu'un peu floues, mais juste assez pour lui permettre cette douce sensation de béatitude totale, à critiquer les trois hommes, derrière elle. Les bagarres, c'était souvent la faute à la bouteille... D'abord, elle déchargeait sa semence de la fierté dans les gosiers des bleus, pour ensuite se frotter contre les têtes glandouilleuses des plus discrètes. Finalement, il y avait le gros baraqué qui se levait toujours, pointant du doigt la tâche jaunâtre sur sa chemise d'un blanc douteux, et les pieds, poings, têtes et culs s'enchaînaient pour former un ballet digne de ceux de l'Union Révolutionnaire*.
Un vrai maëlstrom de cris, sang et verre. Son oeil n'étant nul autre que cette garce de bouteille. Vraiment, que dirait l'Oxygène, le père de cette aguicheuse de premier rang, lorsqu'il saurait que Fermentation, sa femme, et lui avait mit au monde une telle débauche ? Sûrement bravo. Ouais, c'est c'que dirait Crow, bravo. Bravo ! Bravo ! Foie d'veau !
Elle se mit à rire.
Puis, soudain, le calme tomba. Les sourcils de maman se froncèrent, doucement, alors qu'elle laissa la coupe pour la bouteille offerte maison. Dans le cadre de porte, une silhouette plutôt maigrichonne selon Crow s'y tenait, auréolée de la lumière bienfaisante du soleil... En fait, non, il pleuvait dehors, mais Crow voyait ainsi le nouvel arrivant. Un dieu terrestre ? Ou un nouvel ami ? Du moins, il faisait régner l'ordre et la justice, car sa présence semblait plaire au silence.
Complètement abrutie, Sarah pria longuement, le temps que le nouvel arrivant rencontre le bar. Il se plaça, peut-être par hasard, sur le banc d'à côté. Mais l'patron semblait hésiter à le servir. Un instant, Crow ne comprit pas. Comment pouvait-on hésiter à servir une figure des manias des droits et libertés de cette île ? Ah moins que le garçon n'était pas un délicieux soldat... Un criminel endurci peut-être ?
Connaissez-vous la fable de Lapiscine de la chienne saoul ? Non ? Et bien, la chienne ayant trop bu tout l'été, se vit fort dépourvu de raison une fois enthousiasmé. Sans savoir vraiment quoi faire exactement, elle décida pourtant de foutre la merde, vraiment.
Et ça allait commencer pour casser les oreilles des clients, Baka!
_____________
* Les ballets de l'Union Révolutionnaire ont vu le jour après la chute de Dragon, alors que quelques Okamas bien musclés voulaient répandre leur joie tout en prophétisant la chute du gouvernement. C'est un p'tit groupe indépendant et complètement délirant, pourtant, pas bien méchant.
J'ai la rime forte, aujourd'hui.
Crow travaillait dur dur, ces derniers temps, pour rapporter de l'argent dans sa p'tite demeure de pacotille et provisoire, tout en cachant sa fille. Encore aujourd'hui, elle avait fait promette à Rosianne qu'elle ne devait pas sautiller jusqu'à l'extérieur, qu'elle devait prendre soin de la maisonnée, qu'elle ne devait pas toucher aux réserves personnelles de saké de maman et surtout, qu'elle ne devait pas crier lorsque quelque chose la surprendrait. Pour sûr, la petite ne respecterait pas ces instructions, ne ferait qu'à sa tête, tout comme le faisait si bien Crow. Et elle en était très fière ! Enfin, presque.
Aujourd'hui encore, on lui transmit un p'tit message par escargot-phone, sur son île, Hook Island. On lui demandait aimablement de venir départager deux restaurants, sur la très respectable île de Saint Urea. Une revue, de cuisiniers à tout casser, voulait élire la cuisine de l'année, mais tous les goûteurs ayant participer pour départager les concurrents n'avaient pus se décider entre les deux finalistes, que l'on disait exceptionnels... Exceptionnels mon cul. Leur cuisine n'avait pas été meilleur que d'la pisse de ch'val sur un lit d'crottes de chien. Pour les deux, encore une fois, Crow c'était barré — sans empocher son salaire —, le problème de victoire avait persisté. Non mais ! On ne déplace pas LA meilleure critique de tout South Blue (un titre qu'elle se donnait elle-même, car elle adorait sa façon de procéder) pour deux quignons pains rancis. De plus, pour s'enlever le goût persistant de biscuit pour chats aux dents d'lapins, la belle brute n'avait eu d'autres choix que de vider la moitié de sa gourde. À moitié pleine/vide maintenant, ça la foutait en rogne. Douze litres, c'est vite passé en voyage, bordel !
Néanmoins, les taverniers de Saint Urea, étaient plutôt charmants. Propres, gentils, lisses, de quoi faire de parfaits sacs de boxe. Et bien qu'ils préféraient ne pas laisser Old Crow (on la connaissait, même ici) remplir son énorme gourde, la mère de famille décida de passer un bon moment au bar. Pas question de chercher les emmerdes, même pour elle, dans cette ville. On disait les gus du coin pas réglo, shootés aux stéroïdes... Ah non, ça, c'était sur l'QG ! Ici, c'était plutôt les types balèzes à tout va. Des centaines de soldats, pouvant rivaliser avec des navire de guerre, seul. De quoi à foutre la merde lorsque qu'on flirtait avec le danger comme le faisait si bien Crow.
Si elle voulait souper c'soir en famille, valait mieux ne pas croiser le chemin du trio légendaire. La prison avait ses bons côtés pourtant, mais se faire priver de saké pour deux trois jours ne lui bottait pas trop. Elle cala sa coupe plate sur cette pensée.
Et aussitôt, on la resservit. Vraiment, de chics types, dans l'coin.
Au fond, dans un coin plus éclairé (arrêté de voir le noir partout !) qu'ailleurs, trois gars brassaient l'air de grands gestes. L'un invectivait un autre, d'un doigt pas gentil, alors que l'autre semblait vouloir lui casser les couilles, au premier. Les regards commençaient à converger vers ses trois messieurs, à qui le rouge souillait leurs belles joues ternes. Finalement, un coup partit, alors que Crow buvait tranquillement son saké, peinant à ne pas s'endormir. C'est vrai qu'elle était crevée, la pauvre. Son grand projet lui demandait toute son énergie. Puis, une bouteille s'écrasa à ses côtés.
Sarah eut une drôle de pensée. Alors qu'elle riait doucement, un peu grisée par le volume fantastique de son saké avalé plus tôt, ses idées n'étaient qu'un peu floues, mais juste assez pour lui permettre cette douce sensation de béatitude totale, à critiquer les trois hommes, derrière elle. Les bagarres, c'était souvent la faute à la bouteille... D'abord, elle déchargeait sa semence de la fierté dans les gosiers des bleus, pour ensuite se frotter contre les têtes glandouilleuses des plus discrètes. Finalement, il y avait le gros baraqué qui se levait toujours, pointant du doigt la tâche jaunâtre sur sa chemise d'un blanc douteux, et les pieds, poings, têtes et culs s'enchaînaient pour former un ballet digne de ceux de l'Union Révolutionnaire*.
Un vrai maëlstrom de cris, sang et verre. Son oeil n'étant nul autre que cette garce de bouteille. Vraiment, que dirait l'Oxygène, le père de cette aguicheuse de premier rang, lorsqu'il saurait que Fermentation, sa femme, et lui avait mit au monde une telle débauche ? Sûrement bravo. Ouais, c'est c'que dirait Crow, bravo. Bravo ! Bravo ! Foie d'veau !
Elle se mit à rire.
Puis, soudain, le calme tomba. Les sourcils de maman se froncèrent, doucement, alors qu'elle laissa la coupe pour la bouteille offerte maison. Dans le cadre de porte, une silhouette plutôt maigrichonne selon Crow s'y tenait, auréolée de la lumière bienfaisante du soleil... En fait, non, il pleuvait dehors, mais Crow voyait ainsi le nouvel arrivant. Un dieu terrestre ? Ou un nouvel ami ? Du moins, il faisait régner l'ordre et la justice, car sa présence semblait plaire au silence.
Complètement abrutie, Sarah pria longuement, le temps que le nouvel arrivant rencontre le bar. Il se plaça, peut-être par hasard, sur le banc d'à côté. Mais l'patron semblait hésiter à le servir. Un instant, Crow ne comprit pas. Comment pouvait-on hésiter à servir une figure des manias des droits et libertés de cette île ? Ah moins que le garçon n'était pas un délicieux soldat... Un criminel endurci peut-être ?
« Hoy ! Toi ! cria-t-elle, alors qu'il n'était qu'à deux doigts de ses lèvres. Dis-moi ! T'es qui, bordel ! Tu... Mmmmh... Attends, j'réfléchis... T'veux t'battre !? »
Connaissez-vous la fable de Lapiscine de la chienne saoul ? Non ? Et bien, la chienne ayant trop bu tout l'été, se vit fort dépourvu de raison une fois enthousiasmé. Sans savoir vraiment quoi faire exactement, elle décida pourtant de foutre la merde, vraiment.
Et ça allait commencer pour casser les oreilles des clients, Baka!
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* Les ballets de l'Union Révolutionnaire ont vu le jour après la chute de Dragon, alors que quelques Okamas bien musclés voulaient répandre leur joie tout en prophétisant la chute du gouvernement. C'est un p'tit groupe indépendant et complètement délirant, pourtant, pas bien méchant.
J'ai la rime forte, aujourd'hui.