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Memorial Day [FB 1623]

Rappel du premier message :

Pas un chat. Pas un putain d’chat.

Tu la vois cette scène, jpense ? Elle te rappelle des moments que t’as déjà vécus, hein ? Ben on vit ça en c’moment. Une place, du soleil à en r’vendre, un vent sec qui souffle douc’ment, un bar à terrasse, moi qu’allume un clope à l’aide du nouveau briquet que j’viens d’m’offrir, des serveurs qui disent rien alors qu’z’ont dû bien nous spotter avec le Jacky. Et donc, comme jdisais, personne dans l’troquet à part nous, et personne dehors non plus. Pour un peu jcroirais presque qu’l’autorité avec un A nous a en embuscade et a fait évacuer les lieux. Mais soit mon instinct est dev’nu merdique, soit y a aucun mouetteux planqué nulle part. Et jcrois pas qu’mon instinct soit dev’nu merdique. Jcrois qu’c’est juste un d’ces jours sans. Sans quoi ?

Sans rien. Juste sans.

Ah, ça, j’avoue, c’tait un peu couillu d’venir à Hinu pour notre dernière semaine avant l’grand large. Avant l’Grand Line. Un peu couillu et en même temps, comme y paraît qu’on est des stars pour les gens qui nous aiment, c’t’à dire en l’occurrence pour nous-mêmes, ben on l’croit bien, qu’on peut s’le permettre. Et du coup c’plus si impressionnant qu’ça, si ? T’m’as pas suivi ? Laisse tomber.

L’important c’est qu’aujourd’hui et hier et demain c’est les jours de r’pos pour tout l’monde, qu’l’Ecume est à l’ancre au milieu d’Perpèt-les-Requins à quatre ou cinq lieues d’la côte qu’y a que Jack qui saura y r’tourner, qu’on est v’nus en Santa, qu’les autr’ zozos ont décidé d’aller s’la couler douce dans un spa, un bordel ou un autre endroit où y fait bon s’poser, et qu’Jack et moi on est donc assis là entre couilles, avec lui qui m’fait des r’marques philosophiques de haute volée genre "Tsais quoi, Cap’ ? Ben, moi, la nuit, j’conquiers." et sa putain d’guenon mâle qui joue à m’tirer les tifs depuis au moins quat’ secondes et demie. Qui jouait jusqu’à maint’nant que j’le chope par le colback et qu’j’l’envoie lui et son poil de singe lustrer un ptit coup la table d’à-côté.

Tiens ta bestiole, tu veux ?

Que jbalance. Pis après j’joue avec le briquet. Toujours l’même. Chopé c’matin sur les docks à un mec bizarre qui r’ssemblait comme deux gouttes d’eau au r’gretté commandant Tasseur tel que j’imagine qu’il aurait vieilli si un mec pareil était capable de vieillir. C’bon vieux Jemthro. C’bon vieux temps où j’martyrisais du révo pour le gouvernement. Hin. Bref. Le briquet. C’est un briquet qu’a une histoire, jsuis sûr, avec ses deux bottes de cavalier gravées sur le côté. Oui c’moche, mais jme dis d’un coup qu’ça a dû avoir une signification soit pour le mec qui les a fait incruster, soit pour celui même qui les a incrustées. Ptet même c’était l’même. Et puis ensuite il a changé d’main.

Une fois, deux fois, trois fois. Au fils, au frère, au fils du frère, à son fils après lui. Ouais, autant qu’ça. Y a plein d’générations jsuis sûr qu’s’sont transmises d’puis sa naissance c’briquet tout poli par les embruns c’est magnifique. Et ça m’laisse songeur. Et jsonge tell’ment qu’j’en oublie Jack et que j’me rappelle le temps qu’est passé d’puis l’année dernière. Les Saigneurs, tout ça. Et jremonte jusqu’au début, jusqu’à la formation d’la fine équipe au large d’ici-même sur l’Ecume qu’était alors l’Milicien. Et ça, ça m’fait r’partir avant, jusqu’à Goa carrément où j’ai croisé l’ptit Sans Honneur. L’casse donc, puis Gharr Hadoc, puis les cales du Passeur. Et jcontinue dans l’sens normal à partir de là. Après les cales du Passeur, y a eu… y a eu c’gamin et c’t’île chelou d’South sur laquelle jsuis arrivé après… après avoir buté c’type. C’type qu’m’avait lâché une peluche en forme d’rossignol, cadeau d’anniversaire d’un Edouard Désiré y paraissait. Peluche qui m’avait pété à la gueule. Enfin qu’avait pété à la gueule du type, plutôt. J’aime pas les cadeaux, jsais pas quand jsuis né. J’allais pas accepter.

Même pas ma mère le savait, quand jsuis né. Alors m’fêter mon annif quarante berges après, c’pas la plus crédible des idées aussi. Pis un rossignol, franchement… Quel con c’t’Edouard Désiré. Rossignol… Edouard… Désiré. Attends voir. Merde. C’l’sun qui tapote méchant ? L’anis avec l’quel z’ont coupé l’rhum ? Ou…

Red, petite enflure.

Jsens un fin sourire qui m’vient. J’jappe vers un serveur, qu’nous apporte une quatrième boutanche par habitude. J’la prends, sûr, mais jlui d’mande aussi la date. Bizarr’ment y s’sent obligé d’me répondre. On est fin 1623, qu’y nous dit. Et jsouris encore. J’ai l’pressentiment. Le. C’ui qui t’dit qu’y va s’passer un truc pack’ c’est l’seul moment où y peut encore s’en passer un. C’ui qu’tu sais. Tu sais. Et jdis à Jack.

T’voulais du fun avant d’partir, hein ?


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Sauter à quinze pieds de haut pour m’envoyer une raie manta invisible dans la face, hein ?

J’lutte ma mère pour m’reformer en extirpant mes liquidités d’sous les décombres. C’connard de vieux y a pas été d’main morte. Et même pas accuse le coup d’mes esprits frappeurs préférés, résistant le papy. Même pas j’l’ai touché ?! Putain de dieu, c’est pas fairplay, ça, c’est pas fairplay… Tu m’diras, il l’aurait été fairplay, j’aurais pas aimé non plus. Enfin au moins maint’nant j’ai la certitude que c’est un gros vicelard qui m’veut pas du bienveillant et que jprendrai mon pied à l’planter. L’planter… L’planter comment ? Y a rien qui sort d’mon bras droit quand jveux balancer une lame d’air sur le schnock qui m’toise avec l’air de vouloir me donner la leçon. Jte l’avais bien dit, fils, ou un truc du genre.

J’avise autour de moi et y a Narnak à gauche et Pully à droite. L’premier dans un crâne qui d’vait être une tête y a pas si longtemps et la s’conde dans une vessie. Ou l’inverse, j’ai comme l’impression d’pas encore très bien latéraliser après être passé à la moulinette. Faudra que j’taffe ça. Fin bref, les deux sont trop loin pour, un, prendre le temps de me déchirer le cœur que j’ai pas à savoir lequel d’entre eux choisir et, deux, avoir le temps d’courir en choper un une fois décidé sans m’faire remonter les bretelles par le paternel improvisé. J’édite donc mentalement ma check-list et jme masse le triceps pour faire genre jprends mon temps mais pas trop, si si m’sieur l’arbitre.

Et au moment où la pénalité va tomber, jtente un truc. L’père Eustache veut m’ach’ver avant semble-t-il, et s’est r’lancé vers mahgel les biceps tout pleins d’gonflette en plein cagnard dans la cour du QG pour impressionner les ptits jeunes et d’pulsions d’mort à mon encontre, à l’encontre de moi le déjà-mort. Jricane en même temps qu’mon bras prend son élan. J’ai senti un truc bizarre quand j’ai fait des moulinets dans l’vide avec, avant d’avoir réalisé qu’Kanny était allé tailler des pièces sans ma permission et que, donc, jbattais rien d’mieux que du vent avec ma palme. Un truc bizarre que ça vaut l’coup d’répéter pour voir. Et jvois. Jvois l’trop plein d’sanguin glané à travers mes frasques répétées depuis une plombe qui s’en va en une droite ligne bien compacte dans la face à bon papa.

Haha !

Jsuis un sauvage, jsuis né pour en être un, fouetter à mort avec du sang m’va glop. Ca l’émeut pas, note, mais ça l’ralentit un poil en l’forçant à faire des slaloms. La première lui a fouetté l’oreille grâce à la surprise et il a dû l’sentir passer, du coup il est prudent et tâche d’éviter les suivantes. Et moi j’lance et j’lance. Ca m’calme un peu les nerfs et la tension artérielle. L’corps humain doit pas être bien prévu pour cont’nir deux cents litrons d’carmin, mh. On voit pas bien, là, mais mine de rien c’plutôt rapide comme trucs qui s’passent. Pis à un moment, comme jfais plus ça pour tester la technique que pour aut’ chose, ben j’arrête pour qu’on enchaîne sur c’qui doit s’passer. Et la masse bien poigneuse m’reprend par la gorge. Bis repetita placent ou un truc du genre, dans l’langage des morts.

Sauf que là, il m’lâche pas. Et sauf que là, jme r’biffe. Pack’on cherche pas à m’étrangler comme ça, moi. Y serre y serre, l’Barnab’, y serre même tant et si bien que jme d’mande pourquoi j’ai pas encore explosé en vol comme les autres fois alors quon traverse encore des murs et des portes sans qu’ça paraisse choquer grand-monde autour, nous les derniers. Pis d’un coup lumière se fait sous mon scalp un brin échev’lé, et jme dis que ptet c’packe j’viens encore une fois d’me vider du sang des truies. D’autrui. Pis en fait un cours de démonologie comme j’ai eu sur GrandLine me r’vient en mémoire, et jme dis qu’ce connard est un un hakiman et tout s’éclaire une nouvelle fois. Y va m’buter. Vraiment. Dans mon corps d’encore-vivant qui commence à souffrir sévère.

Pis après y s’passe un truc bizarre.

On vient d’s’emplafonner un truc dur. Genre un mur, mais un vrai. Qui résiste à son énergie de gros bourrin cumulée à la mienne que je me défends pas mal non plus. Y m’tient toujours de la main raide de la justice. Par le col. Et moi j’ai l’émotion qui monte. Le palpitant, le vrai pas métaphorique, qui bat. Ca m’fait tout chose dans l’aorte, avec la pression externe exercée d’ssus par monsieur gros stache. Ca résonne, j’ai l’impression. Alors j’analyse, en tombant dans les pommes un peu. J’analyse packe n’est-ce pas ça m’fait bizarre. Et j’sens. J’sens encore. Mon rythme. Et un autre. Et j’ai les mires ouvertes encore. Alors jvois aussi. Jvois l’rythme de la veine qui bat sur sa tempe pendant qu’y s’demande pourquoi j’crève pas encore, toudoum, toudoum. Toudoum. Toudoum.

Et c’est l’autre rythme. Le même. Et y s’règle sur le mien. Sur mon rythme. Et mon rythme accélère. Et le sien aussi. Toudoum, toudoum, toudoum. Toudoum toudoum. Toudoumtoudoum. Et y a pas un pied d’distance entre son haleine fétide de mouette et ma bonne bouille de victime pas totalement consentante. Et y m’regarde. Et j’le r’garde. Et on halète. Et on s’regarde. Et sa tempe gonfle. Jle vois. Et j’lui chope le bras. Par l’poignet. Et jtiens fort. Moi aussi jsais y faire avec un étau, vieux. Cherche pas à t’dégager. La gauche. La droite aussi. Et mon rythme s’monte encore. C’moi qui l’fais monter. Jcrois. Pis l’sien aussi. C’est moi qui l’fais monter. Jcrois. Jsens. Jvois.

Tu crois on va orgasmer ? Moi jcrois pas. On est pas d’ce bord lui et moi.

Moi jcrois qu’en fait ça va ptet lui faire mal, d’crever.


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J'adore quand ils parlent. Ça les galvanise. Ça donne du grain à moudre à leur cause. Inutile quoi. Moi, c'est différent. Ca me permet d'amorcer mon mouvement d'attaque au premier son d'voix, profitant d'une baisse de garde offerte gratos. Continuez d'parler en combat les gars. C'est tout bon.

Jack sans honneur, rarement surnom ...

Mes muscles se tendent. Tous. Je sers les poings. Réprime c'te putain douleur qu'vient d'ma droite encore maculée d'caftard noir comme mon âme.

...u ne fais qu’aggraver ton cas sans espoir de t’en ...

J'me d'mande où est Anthrax. J'zappe aussi sec, et m'concentre sur l'seul sentiment qui m'intéresse dès maint'nant.

...enant te faire regretter tes actes immondes…

Une poussée d'guibolles et j'fond sur Truc. Simultanément, lui envoie valser une pauv' chaise qu'a rien fait en s'décallant. Ça change pas bezef, mais j'ai pas pu saisir l'avantage. L'est rapide. Et d'jà, son arme est pointée. ? . Pas vers moi. Puant. J'reviens d'ssus, plusieurs pruneaux sont tirés. Deux seconds avant un nouveau krapax dans sa tronche. Une. MÔK! D'vant moi. J'arrête en cata' mon élan, coupé beau par une bastos en mode balle magique. L'est passé d'vant mon, juste sous l'pif. Et d'autres arrivent! Truc, lui, bouge pas. Semble savoir exactement où ses pruneaux vont r'bondir! Merde un matheux ! Une autre siffle! J'plonge! Et d'autres encore! J'peux pas danser comme ça! L'temps qu'les murs s'effondrent, j'serai passoire. Et l'autre qui continue à tirer! .. Immobile...

Jack, t'es con ou quoi?


Fort probable Jamie Lee Croquette, ma douce mauvaise conscience. Mais si t'as un truc à baver, j'te conseille d't'y mettre vite! C'est pas l'moment!

T'es vraiment nul Jack. Bête comme un manche! Regarde le!

J'tourne la tronche, mais un bastos m'érafle le dos. Et ça brûle. Chié!

J'évite des plombs, moi! D'autres trucs à foutre qu'mater Truc!

Pourtant lui, il ne les évite pas les plombs. Et pourtant...

Jamie Lee est un génie! Vrai qu'le mouetteux bouge pas! Ses plombs couvrent l'endroit, mais l'épargne lui! Sa zone est clair! Idem pour la vieille, qu'est tétanisée, les yeux toujours braqués sur son vieux mort. Pauv' vieux... Ni une ni deux, j'envisage une nouvelle stratégème. Lui redouble les tirs. Mes pattes chauffent, préparent deux crasses délices! Deux crasses qu'va tout d'même falloir placer. J'ai beau chercher, entre les cabriolles, mais l'gus a réussi a blinder sa position, rendant les meilleurs points d'attaque inatteignables. A moins d'vouloir finir en passoire. Arg, malin, le Truc. Après... on n'a jamais fait d'omelette sans blablabla. Et foutu pour foutu! Allez, inspiration.

J'plonge, juste dans la zone face à lui. Quelques mètres devant sa face. La zone la plus couverte. Prêt, j'décoche.

FLYING KRAPAX! DOUBLE MÔK !

La gauche suivi d'la droite! Rapides comme un éjaculatuer précoce, elle balance l'une et l'autre une onde de choc qu't'm'en dira des nouvelles! Dans l'même temps, un kra-balle m'perce l'épaule droite, tandis qu'une autre s'loge dans mon haine. Arg! Qu'à c'la n'tienne! Moi, j'suis l'ch'min tracer par mes pains fantômes! Qui foncent droit sur Truc, écrasant tout sur leur passage! Faut qu'ça passe! Faut qu'ça passe.

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    Et ça passe. Tu traverses le rideau de balles sans ralentir et juste après que l'officier ait encaissé l'avant gout de tes poings tu le frappes de toutes tes forces, martelant son plastron aussi vite et fort que tu peux. Le premier coup enfonce profondément l'armure qui le recouvre et lui arrache un grognement de douleur que tu apprécies en connaisseur, et le deuxième l'envoie valser dans le décor. Directement dans la rue derriére lui après une traversée brutale du mur. Pas question de tergiverser et de laisser passer l'occase, tu suis le mouvement et bondit derriére lui, atterrissant entre deux rangées de soldats qui vous regardent d'un air surpris mais n'ont pas le temps d'épauler avant que tu ne le propulses à nouveau dans une autre maison et que tu ne lui emboites le pas.

    Mais cette fois il ne moufte plus et reste au sol. Et... Et se met à siffler ? Des bouffées de vapeur s'échappent des tuyauteries qui parcourent son costume pendant qu'un bruit de liquide qu'on aspire et une forte odeur de café chaud se répand dans le coin.

    Un ding aigu de clochette signale la fin de la préparation et d'un clapet qui s'ouvre dans son superbe couvre chef émerge un tuyau de cuivre qui lui crache une pilule directement dans la grille qui lui couvre la bouche.

    Et Meynard se relève... Il vient d'absorber un concentré de cafeine suffisant pour tuer sur le coup un troupeau de vaches et derriére son masque ses pupilles dilatés sont celles du types complétement défoncé à sa drogue favorite.

    -Café ?

    Le fusil greffé à son bras se décroche et tombe au sol pour laisser la place à une multitude de lames diverses. Et il se jette sur toi... Sauf qu'il est maintenant mieux armé que toi pour le combat au contact et qu'il est devenu rapide, horriblement rapide. Et terriblement meurtrier.

    Et le temps que tu prennes à nouveau sa mesure tu as les bras en sang et tu traverses à ton tour les murs comme un sac de sable pour atterrir sur une jolie place fort abimée ou deux vieux chiens de guerre abimés par leur échauffourée se regardent sans ciller en reprenant leur souffle.

    (...)

    Yeux dans les yeux et cœur battant à l'unisson. C'est beau comme un roman de gare mais le vieux Mont Victoire n'a pas plus que toi l'allure d'une jeune vierge effarouchée par son beau ténébreux.

    Tournant sur lui même comme le lanceur de poids qu'il a surement été autrefois, l'amiral te fait décoller du sol et te colle un coup de tête qui te brise net le nez et dont la douleur subite te fait relâcher un instant ta prise. Ton immortalité nouvelle n'aura pas tenue bien longtemps...
    D'un effort qui lui coute, l'amiral te fait lâcher prise et te catapulte le plus loin possible de lui, t'envoyant traverser la place et t'écraser sur un mur que tu couvres immédiatement de sang.

    Ce n'est pas la première fois qu'on te pète le nez, mais bizarrement tu as l'impression que ça fait plus mal que dans ton souvenir...
    Mais tu n'es pas le seul à morfler, en face de toi l'amiral a une tête à faire peur. Son cou et son visage sont parcourus de veinules rougeâtres et éclatés et du sang lui coule goutte à goutte par la bouche, le nez et les oreilles. Et sa façon d'agiter la tête comme un boxeur sonné qui cherche à recouvrer ses esprits en dit long sur ce qu'il doit ressentir en ce moment.

    Mais comme toi il relève la tête et se remet en garde.

    C'est le moment que choisit jack pour débouler entre vous comme un chien dans un jeu de quilles, immédiatement suivi par la silhouette fumante de son adversaire et par un fort contingent de gardes qui restent prudemment hors de portée.

    -Amiral ! Le Juggernaut est en position au large !
    -Trés bien, qu'ils ouvrent le feu et envoient leurs navires par le fond.

    L'amiral essuie sa bouche ensanglanté et crache un glaviot pourpre sur le sol avant de te sourire.

    -Tu ne gagneras pas aujourd'hui Tahar. Ton fruit du démon ne te protège pas contre moi et mes canons vont réduire tes navires en épaves et tuer tout les hommes que tu y as laissé. Tu es toujours le même Tahar, tu te bats et tes hommes meurent...


    Truc revient d'entre les morts. En mieux, en plus fort. Il troque son flegme contre d'la hargne, et son pétard contre des lames. J'aime pas les lames, c'est mon point faible. Et j'aime encore moins le panache qu'le Marine m'envoie en tronche, maintenant. L'a pris du galon, le bougre. De la vitesse, trop. Plus moyen d'suivre, j'avais déjà du mal, et Truc m'envoie voler dans l'décor d'un coup d'lattes, non sans m'avoir pelé les chairs.

    Je bouffe les murs et mes maux. J'bouffe mon mal, à m'sure que j'fracasse d'la brique, pour enfin aller m'écraser sur l'flanc, à l'air libre. Chié. C'est pas bon, pas bon du tout. Harassé, j'lève ma gueule, pour contempler l'ensemble. J'ai atterri sur une place, qu'à du être mignon mignon, un jour. Maint'nant, l'est toute fracasse, et y a du monde. J'reconnais les péons d'la marine, même modèle qu'ceux qui épaulent Truc, j'capte un vieux vachement bœuf, puis j'vois l'Cap'. Tahar... couvert d'sang, l'en sue. Le sien ? En partie, j'imagine. Suffit d'mirer pour comprendre qu'ici s'joue pas une partie d' jokari. Truc déboule à son tour, et l'tableau est complet. Au loin s'élèvent les fumées d'mes incendies, vivants ou morts.

    Le vieux bœuf bave un truc à propos d'canons, d'bateaux et d'équipages. J'ai les pavillons qui saignent, j'pige pas tout, mais l'idée d'fond est captée. Elle suit la droite ligne du reste, simple : nous anéantirent. Nous, moi, Tahar, les Saigneurs. Arf. Fair-play.

    On t'humilie Jack.


    ...

    On t'humilie et tu laisses faire ! Regarde toi. Si faible ! Faible !!

    Qu'est-ce qu'tu proposes.. ?

    Tue. Tu as tout à perdre et t'as jamais rien eu. Tue.


    Le vieux bave la fin d'ses menaces, mes muscluleux s'contracturent. L'vieux se met en garde. Et j'fond sur Truc sans prév'nir, passant entre l'Cap' et l'Boeuf, qu's'y attendaient pas. Truc lui, s'y attendait, et s'élance à mon contact, lames en avant. Ma droite est bandée et elle part ! Elle est puissante et rapide, et laisse un trou dans ma garde niveau droit du bide. Truc sur-vitaminé l'identifie, réagit, plante. Bingo ! Ses canifs pénètrent ma chair, j'lutte pour supporter la douleur. Pour garder ma lucidité. Dur.

    Désarmement ! Violent Way.

    Ma droite s'fait en manchette, et s'abat sur le bras meurtrier d'Truc ! J'vois noir et rouge, y l'comprend alors qu'son appendice armé est sectionné par l'impact ! J'profite d'sa surprise pour relever l'genou au niveau du torse, et lui carrer mon panard pleine poitrine ! Truc encaisse pour s'écraser derrière. A la place de son jolie joujou d'mort, plus rien que quelques fils bizarre d'où coule du café noir. J'vide mes poumons d'tout leur air, et d'un geste, arrache l'appendice coupant planté dans mon flanc d'bide. L'sang pisse largement, mais pas l'temps d'colmater, va falloir y aller comme ça. Pas facile pour Jack, plus maint'nant. Qu'importe, lui désarmé j'ai l'avantage. Je le prend ! J'lui saute dessus !

    Derrière, les combats ont r'pris. Moi ma cible est d'vant. J'envoie un masta coup d'jambon sur la tronche à Truc, il le pare du bras gauche. La mienne de gauche profite d'son avant-bras manquant pour l'beigner d'l'autre coté. La machine à Kawa roule à nouveau, mais une vive douleur m'empêche d'le suivre. M'oblige à poser l'genou à terre, à cracher des glaviots sanglants. Héhé. C'coup-ci y a vraiment moyen qu'je crève. J'relève la tronche, pour voir Truc m'débouler d'ssus. L'a encore de la ressource. Il bondit comme c't'impossible d'le faire, prêt à m'finir. La douleur est encore trop forte pour qu'j'ai l'temps d'armer une garde, mais quelqu'chose apparait d'nul part. Un p'tit truc noir, genre boule de poil, qui saute j'sais pas comment sur la tronche au Marine. Anthrax ! Ma détestable bête agrippe la Caf'tière, ses p'tites mains cherchent à lui crever les mires. Truc s'débat, finit par choper la queue du bestiau d'l'enfer, et l'envoie valser plus loin !

    Il r'tombe sur l'sol tranquille, prêt à en découdre. Seulement y trouve rien qu'le pavé vide, encore souillé d'sang Sans Honneur. Héhé, normal. J'ai profité d'la diversion d'mon singe pour m'placer juste derrière lui, et l'temps qu'y m'grille, l'est trop tard. J'lui emboite un coup r'tourné. Mon coude droit vient s'écraser sur l'arrière d'sa trogne. J'fais suivre du gauche, en changeant d'sens de rotation. Le Percolateur est mûre. Continuant mon r'tourné, j'arme le dessert.

    Deadly Strike !

    C'est pas qu'un krapax qui part droit sur l'arrière-tête de truc. C'est pas qu'une droite chargée de haine et d'mauvais sentiments. C't'une libération ! La libération d'moi, l'profond moi, c'lui qu'je laisse jamais sortir parce qu'je l'aime pas, parce qu'y m'fait peur. Celui qui prendra l'dessus, l'jour où Jack sera plus vraiment un homme, mais aut'chose, quelqu'chose de vraiment mauvais. C'jour là est encore loin, mais mon pain en est un avant-goût. Un frisson d'puissance m'parcoure, j'sens comme une énergie qui m'entoue, qui env'loppe ma patte serrée. Comme si elle était chargé d'autre chose, comme si elle était mue par la violence qui m'habite. J'ai la ferme sensation qu'mon poing est intouchable, dévastateur mais protégé ! C'est pas un trip, c'est réel. Preuve en est, Truc digère pas difficile l'impact dans son arrière-trogne. Sa tronche encaisse mal, et son corps part dans l'lointain d'Hinu Town. Très loin. Très vite. Pour de bon. Héhé.

    Alors qu'j'pose l'genou au sol, pour savourer et souffler, les péons lambda s'approchent en formation, prêts à m'arrêter. Le regard qu'leur lance les informe qu'blessé ou non, j'serai pas coopératif. Ils hésitent. Un nouveau choc fait trembler la place, plus gros, plus violent encore que les précédents. Les soldats en pisseraient dans leur froc. Qu'est-ce qui s'passerait si leur vieil Amiral perdait aussi ? Rien de bon, pour sûr. Moi, j'souris, et bien qu'en charpies, j'trouve le panache pour allumer un tige. C'est l'instant qu'trouve Anthrax pour réapparaitre. L'bestiau tout poussiéreux vient s'poser sur mon épaule, sous les mires rondes des marins. Y gesticule détestablement, tout en m'tendant un merde qu'il a trouvé j'sais pas où. Comme y veut pas s'arrêter d'bouger et qu'j'lui en dois une, j'fais l'effort d'mater sa trouvaille ... ... Sacré Anthrax. Il a réussit à r'mettre la main sur ma troche d'fortune ! Bon le singe, bon ! Du bout rougeoyant d'ma clope, j'enflamme le tissu. La torche prend, j'me lève, les marins sursautent, pointent leurs armes vers moi, mais doutent toujours d'la marche à suivre. Moi, j'balance la torche, qui tombe sur un joli tas d'gravats et d'chaume. La chaume s'enflamme, le feu grandit, plein d'appétit, prêt à s'propager. Moi, j'alpague les troufions sur-équipés.

    Éteindre un nouvel incendie, ou crever l'vilain pirate ? A vot'guise. Par contre, vous m'aurez pas vivant, et j'partirai pas seul dans la tombe. Parole. Alors, qui veut dire au r'voir à sa famille ?


    Les gus ont vite fait leur choix, déjà, ça gueule aux pompiers. Et moi, ben j'me traine, vers là où ça fait d'la poussière, vers l'Cap' qui j'espère s'en sort, sinon, d'moi, s'en est fini. Anthrax, un peu d'aide ? Anthrax ? ... Non, plus rien à en tirer, l'infâme s'est déjà hissé dans les hauteurs, pour profiter du spectacle, des feux de joie.
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    Mais quel pourri ! C’t-y croyable de s’refuser à canner à c’point ? J’lui ai fait quoi ? C’est ma gueule qui lui r’vient pas, au vieux ? Ma gueule ? C’est packe j’ai pas la stache aussi bien développée qu’la sienne ? C’packe j’ai l’air d’un clébard sorti du fossé ? C’est ça ? T’aimes pas les chiens Mont-Victoire, t’aimes pas les bêtes ? T’es pas un ami du vivant, hein ? HEIN ? Bordel, et vas-y, pète-moi l’museau jte dirai rien, vas-y vas-y, te prive pas jte dis. Eh mais il le fait en plus. Ouais. Il s’est pas privé le

    Aïe. Mur, sang, douleurs et perclusion. Mais c’est pas grave, j’aime bien les douleurs. Le sang aussi. Etre perclus moyen mais au moins ça m’empêche de m’croire trop mort quand même. Donc c’est good. Jme r’lève la larme à l’œil et la bave aux lèvres, le tarin dans l’vague et les yeux pochés, l’tout voilé par un voile de rouquin que j’chasse d’un coup d’manche. J’ai pas d’manche, ça part dans les poils de bras mais c’est pas grave non plus. Juste un peu collant.

    Propos d’collant, le collant à barbe d’en face qui veut pas crever se r’met en crachotant son pulpeux aussi. Ca m’fait plaiz un peu, d’le voir toussoter sale. Au moins j’l’ai choqué malgré tout. Dur la gorge, hein vieux ? Héhé. Ptit Tahar est dev’nu grand, serre fort, tape mauvais. Ah. L’instant jsuis vaguement faible est fini, le v’là qui va r’prendre la parlote, l’a gonflé l’poitrail. Con qu’y puisse rien montrer d’ses émotions sous le vague prétexte que c’est un dedieu d’bignoufle guindé dans son uniforme plus blanc du tout qui doit servir d’exemple pour les milliers d’hommes qui commencent à r’fluer d’toute part comme pour nous. Oh, comme pour nous encercler ? Hahaha, sont-ils gentils.

    Tiens, salut Jack.

    Jack m’entend pas, ptet j’ai pas bien articulé. Ptet y s’en fout. L’avait l’air pressé. L’avait l’air dans ses ptites affaires avec le gars bizarre qu’a fait un bruit d’métal dans son nuage de poussière en atterrissant ent’ moi et Mont-Victoire. Un gars à lui sûrement, un gars pour Jack. Tiens, sont r’partis. Salut Jack. A tout à l’heure, ça d’vrait plus tard

    Trois ptits mots du grand-paternel rauqueux et mon cérébreux s’bloque. Toucher à mes bateaux ? Il a bien jacté d’touCHER A MES BATEAUX ?! Wohpitain. Nomdidiou. J’t’aimais bien Eustache. Vraiment j’t’aimais bien malgré tes pirouettes de danseuse étoile, pas dignes d’un gars qui s’dit capable de transformer en pâtée pour clebs un représentant de la gent canine tel que Bibi. Mais. Là je dis NON. En grognant comme une bête qui va charger, jdis non.

    Non bordel.

    J’me baisse. J’étais d’bout, et j’me baisse. Le but ? Ramasser Narnak. Le Barnab a bien visé. Ou mal. Mais bien. M’a balancé sur l’mur au pied duquel ptit Kanny était tombé tàl. La veine ? Pas pour lui. Pas pour ses gars. La déveine ouais.

    Mes hommes meurent ?

    Ta façon d’causer. Tu m’rappelles un mec, papy. Un mec qui s’appelait Red. Qui m’a sermonné sur mes gars aussi. Sermonné à sa manière. A l’époque. Sans mot. Sermonné sur Ela. Qu’était une gueuse. Pas un gars. Pis qui maintenant m’envoie tous les ans des cadeaux. Le Red. Toi aussi tu veux m’envoyer des cadeaux tous les ans, Eustache ? J’le r’garde. Noir. Noir arc-en-ciel. Un peu comme Jack. Jack qui cogne à côté pendant qu’on cause.

    J’ai pas d’hommes Eustache. Les hommes sont pour ceux qu’ont peur d’être seuls.

    Ou pour les déviants. Pas pour moi dans les deux cas. Et toi, t’es un gars qu’a peur d’être seul ? T’es un gars qui

    Et les tiens Eustache, y meurent ou pas ?

    Barbe d’Ass me r’garde sans saisir direct. Tes hommes, vieux. Y meurent ou pas ? Ou t’as pas d’hommes. Comme moi. Ou tu t’en fous d’voir tes précieux soldats d’élite qui crèvent par milliers. Et la populace, tu t’en branles de la populace ? Ou pas. Fais voir si tu les aimes bien, tous ces beaux yeux. Fais moi voir.

    J’arme le poing. J’serre ma poignée. Jserre les dents. Jtends les muscles. Jcripse et ça part. L’air. Le sang. Le mix. M’en reste encore un brin d’superflu pas à moi dans les tuyaux. Alors j’arrose. En mode généreux. En mode rapide. En mode tout l’monde en aura. L’gusse à la gauche du vieux qu’a la tête à s’occuper des transmissions avec son œil qui r’garde sa pogne comme si y avait un escargophone dedans. Ses voisins pour être sûr. Les voisins d’ses voisins pour être bien certain. Pis les alentours. Les ruelles de gauche. Les ruelles de droite. Les ruelles derrière moi. Tout en prend pour son grade. Dans la gueule. D'la lame qui tranche à distance. Les bâtiments au-d’ssus d’eux aussi, pour les aplatir. Les bâtiments loin aussi, pour les égaliser. Les gros bâtiments loin aussi. Elle sont jolies les tours là-bas, tiens.

    Blanc dans le tumulte, poussière qui vole, brique qui tombe encore et fumée qui s’lève à gauche, odeur d’flambant neuf.

    Les minarets ouais. Dis, on parie Eustache ? On parie que j’les touche ? On parie qu’sont en dehors du périmètre que t’as fixé ? On parie qu’y a des civils innocents dans l’coin ? On parie qu’y a pas beaucoup d’mecs qui maîtrisent le Soru par contre ? Dans l’coin. On parie qu’ça va bien tomber sur des gars du royaume plus bien qu’les autres si toi t’y vas pas en personne ? Moi j’parie.

    Jparie et j’ouvre. En deux-trois exemplaires qui tranchent bien et vite pour pas faire mon rat. Et tandis qu’Eustache fait c’qu’y doit faire pour sauver l'bon peuple, on s’taille. Enfin. J’me taille, j’récupère Pully puis Jack en lui disant, à Jack, pas à Pully, « Eh, Jack, bien la fête ? » et en évitant les grimaces d’ce toujours con Anthrax, et on s’taille, mais c’est plus long d’être précis. Direction le port. On est pas loin, on y est vite. Et comme j’pensais bien, y a qu’la Santa qu’est menacée. La Santa et tout l’port autour, mais ça on s’en fout c’est pas à moi. La Santa avec les Saigneurs dedans. Mes hommes. Ptet. Qui sont pas morts. Pas encore. Ou qui l’sont déjà. Comme moi mais en moins consommé. Les voiles sont déjà l’vées, on a des flèches dans l’équipe. La partie est d’jà commencée. En face z’ont des boulets. Y en a un qui s’plante dans l’eau juste à la poupe, ça fait décoller la Roja qui mugit et s’met à filer droit. A au moins cent nœuds mon bon. Oui, oui.

    La pause détente sur Hinu s’termine. Un bon coin, on r’viendra ptet. Un prochain anniversaire.

    Avec d'autres gens biens et d'autres cadeaux sympas.

    R’joindront l’Ecume, la r’joindront pas ? Héhé, un seul moyen d’savoir. Hardi matelots.


    Memorial Day [FB 1623] - Page 2 661875SignTahar
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      Rouge, écarlate, carmin... C'est un voile de sang qui est tombé sur la scéne de cauchemar et qui obscurcit la vision du Vice Amiral Eustache. Un voile de sang qui recouvre chaque endroit ou qu'il porte son regard, rouge le sol, rouge les maisons, rouge les rues d'Hinu Town et rouge enfin les corps des soldats qui jonchent partout le sol.

      L'amiral Eustache regarde le Logia qu'il vient de combattre exploser et disparaitre. Jour sombre pour la marine, un nouveau pirate aux pouvoirs surpuissants s'est levé aujourd’hui à Hinu . Et pour la première fois de sa très longue carrière Eustache sent le poids des ans peser sur ses épaules. L'épreuve se fait plus présente, chaque blessure plus douloureuse que d’habitude, chaque muscle plus brulant... Mais les plus gros dégâts ne sont pas ceux qui le font saigner... Non... Ce sont ces pensées insidieuses qui le rongent et l’immobilisent, le clouant sur place et l'empêchant de bouger pour frapper une nouvelle fois le saigneur avant qu'il ne disparaisse en emmenant son équipage. Cette conscience soudaine que cette fois ci il se pourrait bien qu'il gagne pas s'il attaque à nouveau. Et cette certitude qu'en cas de défaite le sort réserver à la ville et à ses habitants ne saurait être que funeste...

      Eustache serre les mâchoires et un poing qui ne frappera pas. Laissant le chef des Saigneurs se disperser et filer vers ses hommes et ses navires. Le combat est fini. Les Pirates sont en fuite, et la marine victorieuse. A moins que ce ne soit le contraire...

      Eustache parcourt la place du regard, embrassant d'un seul coup les dégâts, les décombres de ce qui était il y a une heure un quartier prospère, les quelques soldats encore debout d'une puissante division de marines. Les restes d'une guerre contre un adversaire bien plus puissant que les pires estimations de l'amiral. Un adversaire qui rappelle de bien sombres souvenirs à la marine, ceux d'un autre temps, d'autres combats, d'autres guerres... Un noir orage se lève...

      Autour de l'amiral toujours immobile sur la place les renforts arrivent. Médecins, civils, marines, une effervescence criarde qui épargne la zone de calme qui règne autour du vieil officier supérieur. Jusqu'a ce qu'il sorte enfin de son apparente torpeur.

      -Faites votre rapport officier.
      -Leurs bateaux filent vers Reverse monsieur, le Juggernaut les suit. Quels sont les ordres ?
      -Les ordres ?
      -Oui monsieur, nous avons gagnés, ils sont en fuite, que doit on faire ?
      -Encore une victoire comme celle la et nous ne vaudrons guère mieux que si nous avions perdu... Laissez les partir.
      -Mais...
      -Laissez les partir !

      Étonné par l’âpreté qu'il sent dans la voix de son amiral, l'officier acquiesce avant de se replier pour passer les ordres. Et Eustache avise un autre porteur de Den Den.

      -Trouvez moi un escargophone, je dois contacter le quartier Général sur le champ.

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