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Curses & Cohen

Rappel du premier message :

Nous vivons dans des temps dangereux, la confiance entre les humains se dégradent, les trahisont fusent, les complos à grande échelles se font nombreux, et pourtant, et pourtant. Il y aura toujours quelqu'un pour mater la révolution, pour abattre ceux qui combattent le système, contre ceux qui tentent, tant bien que mal, de retourner la situation en leur faveur. Mais attention, car ce périple est dangereux. Quitte ou double. En prenant un navire, on en gagne deux, mais si on ne le prend pas, on meurt. Dans cette optique là, on peut donc dire que Satoshi fut clément d'avoir fait emprisonné les Terribles Sirènes, Jenaiz et tous ces traîtres, mutins, comploteurs et autres imbécilités. Certes, ils n'ont plus droit qu'à deux verres d'eau et trois morceaux de pain par jours, mais il faut parfois savoir resserer les boulons. Il faut parfois savoir agir, savoir faire bouger choses. Il faut parfois savoir. Satoshi ne savait pas. Satoshi a laissé ces infâmes petites pestes se servir dans sa nourriture la plus gouteuse, dans son saké le plus gouteux. Dans tout ce qui l'était, gouteux. Mais c'est fini. Dorénavant, pas d'invité. Si un inconnu monte à bord du Lady Million, il sera membre de l'équipage, ou ennemi. Et un ennemi se fera réserver une place de choix dans les géôles du batiment des Truands. Un ennemi ne voulant pas se faire capturer est un ennemi mort. La mort, ou la souffrance perpetuelle d'un estomac se débattant de toutes ses forces pour recevoir ce qu'il a toujours reçu, durant toute la piètre existance de son possesseur.

Confortablement assis dans un fauteil dont la confortabilité n'a d'égale que son apparence, en forme de pièce géante pliée à 120 degrés, avec bien sur des accoudoirs rajoutés, l'aquisition de cet objet ne fut pas un long fleuve tranquille. Satoshi du braver vents et marées pour acquérir cet objet, abandonné au bord d'une plage où les Truands ont accostés pour qu'un certain Charpentier fasse une petite maintenance sans que le navire ne tangue tous les quatre matins. Dans quel monde vit on, encore une fois. Les charpentiers veulent accoster, et on leur obéit. Heureusement que ce sont eux qui donnent au navire ce dont il a besoin pour continuer à avancer, sinon, nada. Il ne manquerait plus que ce Sharp discute au sujet du partage des gains. Quelle horreur. Lorsque ce jour arrivera, Satoshi ne sera pas tendre. Deux claques dans la tronche, retourne chez papa avec ce qu'on te donne, et arrête de réclamer, qu'il lui dira. Enfin. Toujours assis, la pièce d'or enjambe habilement chacun des doigts sur son chemin avant d'être soudainement propulsée d'une pichenette vers le plafond couleur marron dépourvu d'échardes. Atteignant l'apogée de son vol, elle commence une chute et finit dans la main de son possesseur. Le signal pour lui de se lever et de faire ce qu'il faut, en bon capitaine.

Il se redresse donc et se dirige vers la porte. Grinçant, elle alerte tous les membres de l'équipage qui se tourne vers leur capitaine. Faire ce qu'il faut n'est pas contempler leur travail, ou complimenter leurs efforts, voire même sortir des bidons de breuvage alcolisé pour fêter le fait que Sca ait réussit à soigner quelqu'un sans le faire crier. Ou plutôt fêter le fait que le soigné en question n'ait pas crié. Non, ce qu'il faut c'est les faire bouger plus, remarquer des choses qui ne peuvent être remarquer, dire des choses qui ne peuvent être dites, sans cela le navire deviendrait une taverne où tous boivent sans rien faire, pour rien, un navire dénué d'organisation n'est pas un navire, c'est un bar. Et pour que cela ne devienne pas un bar, il faut faire ce qui ne peut être fait. Entendre sans écouter, dire sans parler.

« Hum. Vous m'expliquez pourquoi le navire n'a pas été nétoyé depuis la dernière fois que nous avons accostés ? La crasse s'accumule sur le pont, les vagues frappant le navire envoie de l'eau que vous laisser stagner pendant des jours et des jours... Il faut vous le dire comment, il faut vous bouger nom de dieu ! »

Et il continue sa ronde. Et dans sa ronde il croise Ange. Ange en train de regarder Jack. Jack en train de lancer des couteaux autour de cet abruti de Flynn. Cet abruti de Flynn en train de regarder les nibards de Sca pour s'empêcher de pousser des cris dont une fillette n'aurait pas la capacité d'imiter. Bidon au milieu de tout ce beau monde, on se sert et on boit, on fait des tâches et on nétoie pas. Hm. C'est pas des matelots, c'est des anciens, c'est des bons, il ne poussera pas de cri. C'est normal. Il s'asseoit. Qu'est ce qu'il en pense Ange ? Ange il regarde, mais Ange va écouter.

« Tu crois que ça leur permettra de tenir un rythme des tâches à faire convenable ? Non parce qu'ils vont la chercher pendant des heures, la crasse. »

Mais Ange n'écoute pas, Ange contemple. Tous des ingrats. Le capichef se lève et se dirige vers la proue, admirer la vue est un passe temps dont la capacité à rendre calme les gens est indéniable. Ange est un abruti lorsqu'il le veut, mais pas que. Hm. Pas que lui. Arrivé sur la proue, Satoshi discutaille avec la figure. Une jolie fille que voilà. Une fille en or qui plus est.

« Et toi, tu penses quoi ? »

Puis il lève le menton vers le ciel, ciel dénué de nuage en cette fin d'après midi. Un vent en proue, une mer calme. Tout le contraire de ce qui se passait ces derniers jours. Ou pas.
D'une minute à une autre, tout change. La vue de l'horizon n'appaise pas, elle alarme. Le décor devient chaotique. La mer s'agite telle une pucelle se faisant violer. Tel un porc que l'on s'apprête à abattre, elle tente de frapper ce qui est frappable, et sur ce navire, ce qui est frappable est la coque. Faisant tanguer le navire dans tous les sens, envoyant valser des matelots vers l'opposé du pont, il fallait bouger et vite. La nuit allait tomber, et une nuit de tempête n'est jamais bonne à prendre. Le navire va dériver.

« TOUS A VOS POSTES ! »

Néanmoins, une bonne vieille tempête pour remettre les pendules à l'heure et faire bouger le train de tous ces pirates dont la fainéantise monte à mesure que le gris sombre des nuages enragés nous offrant foudre, pluie et grêle laisse place au blanc laiteux de ceux ci et au ciel bleuté qui nous permet de voir l'astre lumineux dans toute sa splendeur.


Dernière édition par Satoshi Noriyaki le Lun 26 Nov 2012 - 20:54, édité 1 fois
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    Dans la salle de commande, ou un complexe dispositif façon téléscope inversé et un incalculable de miroirs orientables permettant d'observer avec précision ce que font les deux bourrins tombés dans le trou, c'est la consternation...

    Surtout pour Zander Cohen qui se tourne d'un air mécontent vers son frère et a priori responsable de l'agencement technique du piège et donc par conséquent, de l'échec...

    -Mais comment c'est possible ? Il a juste tapé le petit truc et y'a plus rien qui marche ? Klaus ? Qu'est ce que cette histoire d'élec trop nique ?
    -Euh, je sais pas trop... C'est surement une erreur. De toute façon c'est facile, ici tout est mécanique... Y'a surement un truc grippé... Attends voir...

    Et Klaus de s'empresser d'aller tirer brutalement sur les leviers qui parsèment la salle jusqu'a ce que l'un d'eux émette un grincement satisfaisant qui part se répercuter dans les profondeurs...

    -La, voila c'est reparti...

    Et effectivement dans les profondeurs, les deux parois du couloir ou sont tombés les deux pirates recommencent à se rapprocher trés lentement, histoire de relancer l'instant dramatique sans gâcher l'explication des deux hommes...

    -C'est un peu mou quand même... On avait pas un truc avec un monstre marin ?
    -Ben, y'a la trappe aux poulmars...
    -Ah ouais ouais, les poulmars c'est bien, vas y balance ça...

    Et dans la salle tout en bas le plancher se révèle n’être qu'une grande trappe qui bascule lentement, ouvrant un passage droit vers la mer et les poulmars, et ne laissant émerger que le petit carré dallé ou se trouve les cobayes...


    [...]

    Dans la cuisine la beuverie se calme peu à peu quand les pirates arrivent aux mêmes conclusion que leur chef en second... C'est vrai que l'arrivée de toute la famille Cohen en train de s'aligner contre les murs est quand même un tantinet curieuse... Et puis qu'est ce que c'est que tout ces petits bâtons qu'ils sortent ?

    -Clic...

    Un Cohen plus pressé que les autres révèle le truc en déployant une superbe masse à cran d’arrêt.... Dans la seconde une série de clics accompagne le déploiement de tout les manches des Cohen qui sortent un véritable arsenal d'armes hétéroclites et toutes à crans d'arrét. La classe... Il n'y a guère que mamie Cohen qui n'est venu qu'avec un vieux bout de fromage et un briquet...

    -Allez les gars, lattez moi ces ivrognes !

    « …Si pour cela je dois te battre, je le ferais… »

    « Nous n’étions pas tombés. Nous avions pris la barque comme tu nous l’avais demandé ! Et vous, vous vous êtes sauvés comme des voleurs dès le couché du soleil, alors qu’il était prévu que nous restions la nuit. Alors maintenant dit moi la vérité, tu ne tenais plus à moi ? Ou bien tu t’es cru suffisamment puissant pour pouvoir affronter Grand Line sans mon aide ? »
    Les poings serrés, il se mit en position de combat, foudroyant son adversaire du regard. Mais son capitaine avait raison, il fallait avant tout penser au reste de l’équipage, la situation était critique...

    Dans les cuisines, la plus grande partie de l’équipage s’était faite piégée ; sur le navire, les hommes de Cohen étaient sur le point de mettre une correction à ceux qui gardaient le navire ; et ici même, deux des plus forts hommes présents dans le manoir étaient dans l’incapacité de rejoindre leurs nakamas pour combattre à leurs côtés les assaillants. Si en plus le tortionnaire voulait régler ses comptes, la situation n’allait en aucun cas s’améliorer.

    Puis, il sentit comme une force l’empêchant d’attaquer. Quelques gouttes de sueur froide perlèrent sur son front, et il réalisa que ce qu’il était en train de faire était stupide. Il relâcha ses muscles et se redressa. Fouillant machinalement sa poche en quête d’un bédot, il n’en trouva pas. Soupirant, il prit la parole.

    « Ok, excuses acceptés, t’as raison c’est idiot de se battre ici, surtout que j’me ferais vite fait botter l’cul avec toi. Bon, maintenant faut chercher un moyen de sortir de ce trou… »

    A peine avait-il finit sa phrase que le plancher vibra, puis il se fendit au milieu pour s’écarter. Il ne s’agit que d’une trappe, encore une, mais celle-ci ouvrait vers la mer.

    « Yeeeah ! Voilà la sortie ! C’est un signe de Dieu ça, on est sauvé ! Hahahaha…
    Puis, s’apercevant qu’un monstre marin les attendait dans une cage plongée dans l’eau où ils n’allaient pas tarder à atterrir, il se corrigea.
    Ah non, en faite… »

    Sur le navire, une dizaine d’hommes armés s’occupaient des pirates restés à bord. Ceux-ci s’étaient réfugiés dans la cale, se voyant trop peu puissant pour rivaliser avec les forces des Cohen. Ces derniers s’étaient répartie la recherche dans les pièces du Lady Million, et peinaient encore à retrouver leurs proies…

    Blood n’avait pas nagé depuis des lustres, et il n’avait aucunement envie de réapprendre dans une eau glaciale et dangereuse de Grand Line. D’autant plus qu’il devrait transporter son capitaine et faire face à un terrible prédateur, qui d’ailleurs semblait très heureux de voir de la nourriture lui arriver sous le nez.

    « Fait moi confiance » Puis le pirate aux cheveux de sang saisit le corps épais de Satoshi puis plongea la tête la première. L’eau s’empreignit de ses vêtements, puis le souvenir du contact de l’eau froide sur sa peau lui revint. Ses oreilles se bouchèrent, son corps frissonna dans son ensemble, mais il pouvait enfin se mouvoir.

    Bien que ses mouvements étaient ralentis, il évita quelques coups de mâchoire du poisson géant, à moins qu’ils soient plusieurs… Aucune importance, de toute façon il fallait s’éloigner. Et le faire sans ouvrir les yeux, une tâche ardue pour un débutant !

    Il nagea alors jusqu’à sa rencontre avec une grille. Mais une grille qui permettait largement aux deux pirates de passer. Il évita une dernière fois les poulmars qui se battaient pour eux, puis remonta vers la surface, manquant terriblement d’air. Satoshi était inconscient, et il était plutôt lourd à transporter. Les deux acolytes parcoururent un dernier demi-kilomètre à la nage, pour enfin atteindre le Lady Million dans la houle. Sous celui-ci et au bout de cinq interminables minutes, Blood parvint enfin à saisir une corde, puis à grimper sur le pont. Enfin ils étaient tirés d’affaire.

    Puis, tandis que le capitaine reprenait ses esprits, un bruit se fit entendre, un bruit inquiétant, venant de la cale. Mais les deux Cohen qui avait produit ce son ne virent pas la masse de muscle arriver jusqu’à eux. Akaido Blood, tel un démon prenait place juste derrière les deux tueurs. Il posa chacune de ses mains sur leur tête, puis les explosa l’une contre l’autre, jusqu’à ce qu’il n’en fut que bouillie. Le sang coula sur ses doigts, puis il les lâcha, et en fixant les pirates qui s’étaient réfugié dans un coin, il se lécha la main.

    « Ca fait plaisir d’être de retour à la maison ! »

    Mais il n’y avait malheureusement pas que deux assaillants sur le navire, et une lame bien aiguisée se dirigeait droit sur le sauveur des Truands.
      C’est vraiment la loose pour les utilisateurs de fruits, l’eau de mer…

      Mais d’ailleurs, comment se fait il que Blood ne coule pas lui ? Il avait bel et bien mangé un fruit, pourtant ? Il pouvait se mettre invisible, et le faire avec ceux autour de lui, alors comment se fait il qu’il soit encore en état de nager tandis que son capitaine coule comme une enclume, l’obligeant alors à le porter jusqu’à un endroit hors de l’eau… Pour l’instant, pas moyen d’en connaître la raison, par contre ce qu’on sait, c’est que ces deux personnages sont dans le pétrin, et ce jusqu’au cou. Des monstres marins, et un seul homme… Tout cela dans l’eau. M’est avis que Blood n’aurait jamais re-signé si on lui avait conté son histoire à l’avance… Parce que là, il va galérer, et il va en bouffer. Et Satoshi, lui, il a les yeux tous blancs et il avale/inhale de l’eau. Ouaip. Grosse bouche ouverte et yeux blancs comme les nuages ne le sont pas. Mh. Encore un détail qui va jouer. Le ciel. Ce putain de ciel tout moche et ce vent. Et ces vagues… Ou comment mettre en difficulté les Truands.

      Enfin bref, ils s’en sortent, en passant en dessous du mur de pierre sur lequel s’était dessiné l’arche tout à l’heure, arrivant alors à leur navire, et à celui des pirates chasseurs de pirates. Satoshi est toujours inconscient. Il est déposé sur le pont, contre un des mâts.

      Blood fait un casse-tête avec les deux Cohen visibles, puis s’exclame :

      Ca fait plaisir d’être de retour à la maison !

      Juste derrière lui, un troisième Cohen, beaucoup plus rapide, plus aguerrit, et surtout plus épéiste se rue vers celui qui auparavant pensait en avoir fini. Satoshi l’a vu. Il se relève, et rapidement se déplace jusqu’à être dans le dos de son membre d’équipage. Il pousse Blood pour que la lame ne le touche pas, puis se baisse et pose les mains sur le sol avant de désarmer son ennemi d’un coup de pied dans la main. L’arme s’élance en l’air avant de se planter dans une voile. Ca marche moins bien une voile percée. Capitaine imbécile qu’on lui dit, on le hue, on lui balance des tomates, on vient lui péter la rond*.. Euh non, c’est pas comme ça dans le script… Tandis que Satoshi observe le trou dans la voile, dans son champ de vision s’incruste le Cohen, qui a bondit pour récupérer son sabre. Satoshi bondit à son tour, bêtement, et atteint la hauteur de son adversaire, qui a maintenant son manche en main. Il abaisse son épée vers Satoshi qui ne peut plus reculer maintenant. Néanmoins il peut faire quelque chose. Tournant sur lui-même, il bloque le coup d’estoc de son talon en acier, puis prend appuis sur la lame pour retourner à terre rapidement, et aussi envoyer valser le Cohen dans les airs, qui se dirige maintenant vers l’eau.

      Blood, à l’avenir observe bien le nombre d’ennemis qu’il y a et ne leurs tourne pas le do*

      Le Cohen est sorti de l’eau et se dirige rapidement vers Satoshi, tandis qu’il lui tourne le dos. Tout le monde le pointe du doigt, l’air abasourdit. Vous vous attendez sûrement à ce que Satoshi ne le voit pas, comme chaque héro avec un fuckin’ego surdimensionné, pensant alors que ses camarades montrent le corps gisant de son adversaire mis préalablement au tapis. Et bien non. Car Satoshi s’est retourné pour admirer sa victime, qui lui fonçait dessus, l’air furieux. Trop furieux. Avançant dangereusement vite vers le capitaine pirate, le Cohen va s’écraser si Satoshi l’évite. C’est pour cela que Satoshi décide de ne pas l’éviter. Presque à portée de percer un trou dans le beau corps du Gentleman, le Cohen affiche un sourire mesquin. Jouissant de son meurtre, qu’il allait – si il réussis – bientôt pouvoir aller rapporter à son maître Zander Cohen. Noriyaki sourit. Puis ferme les yeux. Chaque partie de son corps vire au bleu ciel presque transparent. Du diamant. Il s’est transformé en diamant. Tout son corps l’est, ne sachant pas encore comment faire une transformation partielle. L’épée vient se briser sur son torse, et l’homme vient s’écraser à son tour. Satoshi attrape le col du Cohen. Sa tête ferait faire des cauchemars aux plus flippés. Il le regarde, sourit, puis le lâche.

      Attachez-le, nous allons abattre ces Cohen qui nous on dupés, et il risque de nous servir d’appât.
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      Dans un concert de "clac" désordonnés les Cohen déplièrent leurs armes à cran d’arrêt. La pénombre qui régnait dans la pièce conférait à leurs visages boursouflés et pustuleux un aspect particulièrement effrayant. Désormais, ils ne faisaient plus semblant d’être accueillants ni aimables. Il y allait y avoir de la vraie bagarre ! Voyant cela, l’un des Truands, plus hardi que ses camarades, alla au devant d’eux. Titubant et bégayant sous les effets de l’alcool, il s’exclama :

      - Woh, les monstres, v…vous vous prenez pour qui ?! On est les T…Truands, nous ! L’équipage de Satoshi Noriyaki ! Est c’est pas une bande d’erreurs de la nature qui va…
      SPLAM !

      Il ne termina pas sa phrase. Le Cohen le plus proche, lu assena un puissant coup à la tête de sa masse à cran d’arrêt, et le pirate s’effondra sur le sol, le visage en sang. Aussitôt, la colère s’empara des Truands : dépassant la crainte des monstres qu’ils avaient en face d’eux, ils sortirent à leur tour leurs armes -pour ceux qui les avaient encore- et s’apprêtèrent à combattre.

      Oh nooon ! Ça y est, je le savais : vu notre comportement, il y a bien un moment ou ça devait dégénérer !
      Euh… ils veulent nous transformer en monstre ?!
      Ne sois pas stupide ! Ils ont surtout l’air de vouloir nous casser la figure, rien de plus. Enfin pour le moment.
      Alors je fais quoi ? Je peux fuir ?
      Surement pas ! Tu vas prendre tes responsabilités de second, et mener la contre-attaque.
      Hein ?! C’est une belle arnaque ne fait, ce poste…
      Tu n’as pas dit ça quand on t’a présenté ta cabine réservée à bord du Lady Million, juste après ta promotion.
      Oui, c’est vrai… Mais bon on fait comment pour les battre ?
      Débrouilles-toi, un peu ! Tu n’as qu’à haranguer tes troupes, les lancer à l’assaut, et prier pour que vous soyez plus forts et plus courageux !


      - Bon, bah euh… massacrez moi ces euh…
      Tu as une idée d’insulte à leur balancer ?
      Mh… pustuleux ? Boutonneux ? Têtes de quiches ?
      J’aime bien la dernière !

      -… cette bande de…euh… ces têtes de quiches !
      - Ouaiiis !

      Le contenu, tout comme la longueur du discours n’avaient pas grande importance. De toute manière, un groupe de types saouls, énervés, et prêts à en découdre, étaient prêts à acclamer n’importe qui, pour n’importe quoi. Dans un même mouvement, les deux groupes se chargèrent l’un et l’autre, et ce fût la mêlée générale dans la cuisine ! Générale, sauf pour Ange qui se garda bien d’attaquer, et restait debout sur une table à crier des : "ouais, c’est bien !" "Tape-le !" "Courage, vous allez y arriver !".

      On peut savoir ce que tu fais ?
      Ben… je reste à l’écart pour donner les ordres ?
      Tu m’as surtout l’air d’un type planqué à l’arrière, qui a peur de se faire taper.
      Bah oui ! Je ne vais tout de même pas risquer de me faire blesser dans une bagarre pareille !
      Vas-y immédiatement !
      Mais…mais… oh, bon…
      Tu n’as qu’à attaquer un type pas trop fort pour commencer. Quelqu’un du genre le pékin que l’on dégomme à une main en même temps que ses trois potes, tout en prenant une pose classe et en réfléchissant à sa prochaine réplique. Un peu comme les pauvres marines de base, ou les pirates de rang équivalent.
      Oh, bonne idée ! Et dans le lot, ce sont quels ici qui sont comme ça ?
      Hum… tu n’as qu’à essayer les monstres cuisiniers : ils sont surement aussi bêtes que moches, et pas très forts.


      Ange souffla un bon coup pour se donner du courage, prit une dague dans chaque main, et bondit sur un des cuisiniers, qui était occupé à donner des coups avec sa fourchette taille XXL à cran d’arrêt contre un pauvre Truand, qui se protégeait tant bien que mal avec une chaise (une merveille, cette fourchette à cran d’arrêt ! Elle faisait la taille d’un avant-bras, et la tête, en acier inoxydable, pouvait prendre cinq positions différentes, de manière à s’adapter au plat qu’on mange, probablement, ou à l’ennemi qu’on embroche).
      Avec une rapidité et une capacité d’analyse surprenantes de la part d’un être dont on ne voyait même pas les yeux, le Cohen dévia le coup de dague du cambrioleur avec sa fourchette, plia le genou, bascula en avant, et lui flanqua une violente charge d’épaule. Le choc fut tel qu’Ange fut projeté laissa tomber ses armes, et vola sur un bon mètre avant de s’écraser par terre. Délaissant le Truand à la chaise, le monstre humanoïde rejoignit Ange en un bond, et, avant que celui-ci n’ait le temps de se relever, l’empoigna par le col, le souleva, et l’envoya se fracasser contre le mur. Grâce au pouvoir de son fruit du démon, le sauvage réussit à amortir le choc en passant à travers la pierre, et il atterrit dans la salle à manger, laissant derrière lui une ouverture à la forme d’une silhouette à la pose ridicule dans le mur.

      C’est bon, j’ai le droit de faire le mort maintenant ?
      Tais-toi, espèce d’âne ! Grmblm… comment se fait-il qu’ils soient aussi forts, ces Cohen ?!
      Peut-être que je n’ai pas attaqué le bon. Après tout, peut-être qu’ils suivent les règles dans le sens inverse, et que contrairement au reste du monde, ce sont ceux qui ressemblent le moins à quelque chose qui sont les plus balaises.
      Tu es vraiment stup… oh, quoique… Tu y retournes !


      Plutôt que de passer par la porte, Ange longea le mur du côté salle à manger, puis le traversa une fois qu’il eut estimé être suffisamment éloigné de la zone des combats. De retour dans la cuisine, il se rapprocha par derrière le plus silencieusement possible de la mêlée, qui selon toute évidence tournait largement en faveur des Cohen et de leur force spectaculaire. Les pirates du Lady Million étaient en train de se faire laminer à coup de serpe à cran d’arrêt (avec un manche arrondi pour pouvoir y ranger la lame), de lance (dépliable) à cran d’arrêt, de poing américain à cran d’arrêt (pour toutes les tailles, sans doute), de pistolet à cran d’arrêt (probablement pour ne pas risquer de se blesser quand il est dans la poche),… et pas un seul d’entre eux ne semblait avoir l’avantage, pas même Jazz le quartier maître, ni Alucard, aux prises avec la terrible Griselda Cohen, elle qui après lui avoir enfourné un vieux fromage dans la bouche essayait d’y mettre le feu !

      Le sauvage repéra alors une nouvelle cible : un Cohen couvert de bandages. Il faisait partie de ceux que Zander avait présentés au début du repas, mais comme Ange n’avait pas la mémoire des noms, il avait oublié de qui il s’agissait. Sans importance. Avec un peu de chance, il lui suffirait d’appuyer un peu sur les bandages pour que l’autre s’écroule en hurlant de douleur ! Héhé, une victoire facile, c’était justement ce qu’il lui fallait pour se remonter le moral !

      Tout en souriant à pleine dents, le sauvage porta ses mains à sa ceinture pour en tirer ses dagues. C’est alors qu’il se souvint les avoir laissées tomber, juste après s’être fait malmener par le marmiton. Bon, tant pis, il se battrait à mains nues ! Ses ongles longs jouaient efficacement le rôle de griffes, et de toute façon, il n’était pas prévu que le la momie résiste à un simple contact contre ses pansements.
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        -Je ne suis pas une momie ! C'est clair ?

        Mince, la momie t'as vu venir, et en plus il semble qu'elle lise dans tes pensées... Ou qu'elle parle à quelqu'un d'autre... Enfin, tu es lancé et tu ne vas pas t’arrêter en si bon chemin... Et puis bon, il a beau dire, un type avec des bandelettes, c'est une momie, tout le monde sait ça.

        Tu files donc droit sur la momie et tu lui colles tes doigts griffus au milieu du torse avant de lui balafrer les bandages jusqu'au nombril... Moment ou tu réalises avec horreur que cette momie n'est pas sèche. Au lieu d’être un petit poussiéreuse et creuse à l'intérieur, les embaumeurs ont visiblement oublié de retirer des trucs, parce que derriére ses bandelettes, le type est en train de pourrir.... Euargh, horrible ! Et tu as mis les doigts dedans !

        -Vas Y Paul Eudes, fais lui le baiser de la momie !

        ça c'est l'autre frère... Charles André. Bon maintenant c'est un ennemi, mais ça fait toujours plaisir d'avoir quelqu'un d'accord avec toi...
        Et pendant que tu hésites entre le dégout (beah j'en ai plein les doigts) la curiosité (alors c'est bien une momie ?) et l'autosatisfaction (en tout cas, j'avais raison), Paul Eudes libère soudain les bandages de ses bras qui semblent s'animer comme s'ils étaient vivants, et te les envoie droit dessus avec l'intention affiché de t'embobiner la dedans comme une larve dans un cocon...

        Certaines araignées font ça, peut être que les Cohen mangent bien les gens finalement...

        [...]

        A l’embarcadère...

        Ragaillardis par l'arrivée soudaine de leur capitaine et de leur ancien compagnon, et salement aidé par cette nouvelle puissance de frappe, les truands restées de garde à bord estourbissent en un tour de main les Cohen rescapés de l'assaut. Et en quelques minutes vous êtes à nouveau maitre à bord... 2videmment, récupérer le bateau c'est bien, mais sans équipage on ne va pas bien loin. Et il parait évident à tout le monde que si les cohen s'en sont pris simultanément au capitaine et au bateau, il parait probable qu'ils aient aussi attaqués les hommes restés au banquet.

        Il convient donc de monter au plus vite une expédition punitive et brutale pour les extraire de la avant que la situation ne vire au drame... Drame d'ailleurs trés bien souligné par ce violon... Quel violon ?

        Musique

        Celui qui se tient la bas au bout du quai dans les bras du musicien qui dirigeait probablement l'assaut local.. Silas Cob ! Qui se tient au dessus du bassin et qui joue comme si vous n'alliez pas débarquer dans une minute pour lui casser sa sale gueule de monstre. Bizarre... Sauf si...


        Les eaux du bassin calme ou votre bateau est amarré sont soudain agitées de remous... De remous et de grosses bulles qui viennent exploser à la surface en répandant une odeur de poisson pas frais. Et suivant les bulles c'est au tour d'une énorme tentacule de sortir de l'eau pour venir tâtonner contre votre bateau... Tentacule immédiatement suivi par uen tripotée d'autres... Silas Cob contrôle un Kraken !

        Et vous êtes maintenant confrontés à un épineux probléme, comment faire pour aller chercher vos amis, tuer Silas, sauver le bateau et chasser le kraken en même temps et avant que les Cohen que vous avez abandonnés dans la salle de commande ne ressaisissent et en lancent une attaque encore plus massive?
        *Hmmmh Ou suis-je ?...*

        A peine ai-je le temps d’ouvrir les orbites que je vois la langue vicieuse et anormalement longue du dernier né de Frankenmocheté, s’apprêtant à me fourguer son immondice visqueux au fin fond de ce qui me reste de trachée. Désolé, mon pote, je ne mange pas de ce pain là surtout que pour le coup, je me méfie toujours des olibrius emmitouflé dans l’on ne sait trop quoi. Les bandelettes c’foutrement pas mon pied et cette chose ne fait pas exception à la règle.  Niveau accroche, je te mets un 5/10, faut être plus entreprenante et sulfureuse et m’en foutre plein les mirettes si tu veux que j’adresse le moindre regard sur le coin de ta carne. Je m’empresse de lui caser mon poing dans la gueule, Force 10, histoire de repousser les ardeurs non assouvies de la bestiole et de lui faire clairement comprendre qu’il/elle est vraiment pas mon genre.

        *Qu’est ce que …*

        Un regard général dans la pièce dans lequel il m’a refourgué, Des draperies mauves, un coussin énorme surmonté d’oreillers et de couettes assorties qui fait office de pieu,  des tapisseries en tous genres retraçant l’histoire et l’errance des Cohen ornaient les murs et illustraient des siècles et des siècles de saccage. Des cierges allumés illuminent l’antichambre d’une lumière sinistre et macabre à la fois. Manquerait plus que de voir un pentacle au sol et de tomber sur des restes humains derrière le rideau au fond de la salle. La bestiole commence à se marrer, rire sardonique pour la forme, avant de me jeter l’un de ses regards qui vous fait froid dans le dos et qui vous laisse foutrement perplexe ? Se pourrait t’il que j’ai …. Avec elle ? Nan impossible…

        « Au moment où çà commençait à devenir intéressant… ne t’en fais pas, j’aime qu’on me résiste ! »

        Une voix d’homme, un peu précieuse et maniéré, la quarantaine d’années je ne dirais pas plus, dans la fleur de l’âge en somme. Manquait plus qu’un Okama me lâche son baiser de l’enfer, blindée de lipstick et autres joyeusetés doucereuses pour que je sois la risée des truands. Entre Notre Frankenstein maison à perles qui passe limite pour un Cohen, Noriyaki et ses allures de dandy richissime aussi pâle qu’un aspirine, Alucard et sa tronche de semi-vampire sorti de son cercueil et dorénavant Blood aka le tortionnaire, on fait assez couleur locale pour ne pas trop se sentir dépaysés.

        « T’es foutrement pas mon fantasme, Cleopatra. Encore t’aurais quelques formes pour agrémenter la donne… autant la tu me laisses sur ma faim, ma belle. Va te repoudrer le nez pour Henriot, beurré comme il est t’a pt’et moyen de faire carton plein chez les pirates de la côte. En ce qui me concerne, tu peux faire une croix dessus… »

        Je me marre un coup en pensant au nombre de fois que des malheureux ont maté ce plafond pendant que « Cleopatra «  leur faisait son numéro de charme. Ce salopard avait bien failli me la faire à l’envers aussi mais il m’est d’avis qu’au regard de sa gueule qui se fronce, l’autre lavette va pas me laisser partir indemne héhéhé. Aussitôt dit, vl’a que Cleopatra enlève ces bandelettes et afflige à mes orifices d'yeux quelque chose qu’ils n’oublieront pas de sitôt. Le corps purulent, plein de bubons jaunâtres qui bruissent  surmonté sur une peau noire, cadavérique qui n’a pour ainsi dire plus rien d’humain. Tout un écosystème de miasmes, de bactéries et de germes fermentaient depuis des lustres la dedans. Cleopatra dégaina une lame courte sanguinolente et s’empressa de lancer une offensive éperdue. Je chope le premier Abat-jour à portée de main et je lui envoie à travers la gueule histoire de me laisser le temps de trouver une arme potable pour réfréner Madame.

        J’ai beau regarder dans chaque recoin de la pièce, rien de bien solide pour contrer les assauts de la gente féminine si bien que je finis par tirer d’un coup sec le tapis sur lequel on discute depuis tout à l’heure.  Mademoiselle trébuche et s’écrase le pif droit sur le parquet miteux tandis que j’en profite pour me tailler de la pièce. Je me fais pas d’illusions, mon charme inouï va la conduire à me pourchasser encore et encore ne serait-ce que pour obtenir un baiser mais c’est peine perdue et je dois dire que j’adore çà. Ce navire est une véritable forteresse, un dédale de couloirs  sans fin dans lequel on pourrait se perdre dix fois. La fifille a l’avantage de connaître les lieux mais rien n’y fait, les talons aiguilles pour courir ce n’est pas judicieux, elle aurait mieux fait de mettre des pantoufles de verre, l’aurait pt’et trouvé chaussure à son pied et aurait mit fin à sa malédiction. Toujours est t’il qu’à force de déambuler dans la forteresse, je finis par retrouver la salle de banquet sans dessus dessous dans un bordel sans nom. Bataille de bouffe et bougres avinés, gueules dans les assiettes comatent dans leurs filets de bave respectifs, aucun signe des truands et çà me dit rien qui vaille. Je continue ma course effréné dans les escaliers empierrés  et finit par déboucher sur l’embarcadère.  Deux constats flagrants transpercent ma rétine et me font voir rouge. La voile déchirée de part en part et surtout les ventouses immenses d’un monstre aquatique qui menacent de s’abattre sur le Lady million.   Noriyaki et les autres compères sont déjà aux prises avec nos fameux hôtes : Silas Cobb et un nouveau compère, armé d'un tuyau rouillée.

        Spoiler:

        Mazette ,l'était plutôt beau gosse celui-là comparé aux autres comme quoi Mère Nature sait parfois se montrer généreuse à la naissance. Zander a vraiment un don pour choisir ses mecs, reste à savoir ce que le châtelain lui avait réservé comme fonction dans son immense bâtisse, plombier peut être bien...ouais plausible, il devait pas se fendre la gueule en tout cas, j'aimerais pas avoir à déboucher à coup de ventouses et autres ustensiles le trône de Cohen....

        Ni une, ni deux, je me propulse à la rencontre d’un des tentacules et lâche un hi kick explosif de derrière les fagots sur l’appendice visqueux qui regagne les eaux troubles. Affronter un monstre pareil en face à face reviendrait à signer son arrêt de mort, autant castagner Cobb et lui faire lâcher son emprise sur le kraken est envisageable. Les hommes d’équipages comprennent la gravité de la situation et tirent  des coups de canon comme des sourds à travers la flotte afin de calmer les velléités de l’animal fabuleux tandis que les autres prennent Cobb pour cible et balancent des salves de balles. Je dois bien reconnaître que ces salopards sont plus résistants que je ne l’escomptais et que le spectacle prend des allures de resident devil. Pas le choix, c’est eux ou nous et m’est d’avis que ces types aussi étranges soient t’ils n’auront pas ma peau. Silas Cobb et sa manie perpétuelle à toujours se mettre à l’abri pour jouer de son foutu violon… tellement prévisible.  Ingénieux procédé de contrôle de la bestiole, suffirait qu’on arrive à le lui foutre en l’air pour que la créature foute un sacrée boxon dans toute la crique, c’est à double tranchant vous me direz mais a-t-on vraiment le choix ?

        L’équipage a cerné tout aussi bien que moi la nature de l’instrument, seulement je dois m’improviser drapier et rafistoler le reste de voile qu’on a.  On me file des nappes et autres tissus en tout genre qui pourrait faire office de voile de secours, les canons chauffent comme jamais et nous fournissent une protection inespérée tandis que je m’attèle avec hargne au boulot


        Dernière édition par Sharp Jones le Mer 26 Mar 2014 - 11:25, édité 1 fois
          Imaginez la scène. Deux navires sont dans la crique, amarrés convenablement à un rebord fait de pierre. De l'eau environnante commence à sortir d'innombrables tentacules de la taille du navire lui même, ciblant alors tout et n'importe quoi autour d'eux. Un boucan terrible envahit la pièce, celle-ci commence même à tomber en lambeau. Comme si un éléphant était en train de pourchasser une souris dans un environnement bien trop étroit pour lui. Quelque chose de terrible est en train de se passer là. Ses coups de « bras » envoient valser les pierres sur les navires, sur les hommes, même. Et toute cette puissance, tout cela est dirigé par un seul homme, un seul. Celui qui se tient là bas, tout au bout du quais, jouant tel un virtuose une musique inquiétante, à peine audible par la faute de la bête invoquée par cet air.

          Sous l’accélération du rythme de la musique, les coups infligés par le Kraken deviennent plus lourds, ils sont portés avec plus de convictions, c’est alors que tous ceux qui s’opposent à cette créature se rendent compte que l’homme à abattre est bien celui-ci, Silas. D’un côté, à abattre peut être pas. Pourquoi ne pas le capturer ? L’utilité d’un virtuose manipulateur de Kraken est très grande, finalement.

          Néanmoins, c’est à ce demander si Cobb sait réellement manier son Kraken comme il le faudrait. Car dans toute cette cacophonie, le Cohen contre qui s’est précédemment battu Satoshi meurt, écrasé, pressé, broyé par le tentacule de l’animal de compagnie Cohen.

          Ni une, ni deux, Noriyaki mène l’assaut.

          Couvrez moi, je me lance.

          Le but étant d’attraper Silas pour l’empêcher de nuire le plus rapidement possible, Satoshi n’hésite pas à mettre sa capacité de sprinteur hors norme au service de cette tâche. Se transformant peu à peu en homme de diamant, jusqu’à le devenir complètement, brillant d’un bleu cyan magnifique, il arrive maintenant à une pointe de vitesse telle que personne ne le voit. Mais cela jusqu’à ce qu’VLAN.

          Sur la trajectoire du petit Silas et son violon vient se loger un beau tentacule, campant alors sur la route du Truand qui ne pouvait s’arrêter, stoppant alors net sa course en heurtant le tentacule, lui et celui-ci étant alors projeté dans des directions opposées. De retour à la case départ mais ayant tout de même réussi à flinguer quelques tentacules, les Truands et les pirates de la côte n’ont plus qu’une seule option. Faire équipe. Diversions et fourberies seront de mises. De plus, se dépêcher devient de plus en plus vital, chaque seconde qui passe est le signe d’une perte dans chaque équipage, l’attente n’est plus tolérable.

          Mais un Kraken, c’est gros, et ils doivent se priver d’un Sharp réparant en direct le navire inextremis et de certaines personnes qu’il a demandées pour assistance. Ne reste donc que Satoshi et Blood comme « grosse pointure » de ce petit détachement. La tête de la bête n’a pas encore pu être vue, étant resté sous l’eau jusqu’ici. Car évidemment, il semble qu’il n’ait pas besoin de voir pour pouvoir se repérer. Il utilise bel et bien le violon de Cobb.

          Mais alors que Satoshi réfléchit à un plan pour arriver à atteindre par une simple diversion Silas, un déclic se fait. Que se passe-t-il si il effectue des pointes d’accélérations entre deux temps ? Il anticipe les mouvements du Kraken. Etant donc décidé à prouver que son hypothèse est juste, il court, puis marche, puis court, puis marche, le Kraken étant décalé par rapport à lui, le toucher en ne le voyant pas est impossible. Se rapprochant dangereusement de Silas, le rythme semble s’accélérer, et le laps de temps entre deux notes se voit diminuer. Bingo, loto, rien ne va plus.

          Il y est, un mètre entre lui et Silas. Assez pour un dernier rush. Satoshi sprint, se faufile dans son dos et lui inflige un coup de pied retourné sur le haut du crâne, assommant alors l’immonde créature qu’il a face à lui, pour ensuite la jeter à la mer et garder son violon.

          Attrapant l’instrument et l’archet, Satoshi se mit à jouNON NE FAIT PAS CA !

          Et c’est ainsi qu’en une note, le Kraken défonce la paroit qui sépare la crique de la mer bien excitée avant de s’enfuir.

          J’ai décidé que j’apprendrais à jouer du violon.

          Mais l’heure n’est pas à cela, maintenant, il faut trouver Zander, et le tuer.

          Ou pas.

          BOOOM.

          En fait le Kraken il était pas parti, et là, il est incontrôlable.
          • https://www.onepiece-requiem.net/t109-greed#772
          • https://www.onepiece-requiem.net/t100-termine-satoshi-noriyaki

            En même temps, il faut bien se mettre à la place de la pauvre bête. Boulotter un type comme Silas Cobb ça doit être un peu comme s’apercevoir qu'il y a une tête de rat putréfié dans son hamburger, et réaliser avec horreur et dégout que s'il n'y a que la tête, c'est qu'on a mangé le reste... Forcément ça énerve un peu et ça donne envie de tout casser...

            Et quand on est un calmar géant avec des tentacules capable d'écrabouiller un homme comme un homme poisson broie une noix, l'avantage ou le probléme, c'est qu'on peut tout casser...

            Enfin presque tout...

            Le Kraken émerge de l'eau pour jeter un regard glauque et furieux sur la scéne et telle une gigantesque machine à hacher prise de furie il se met à marteler furieusement tout ce qui passe à sa portée. Les bateaux et les quais du vaisseaux de pierre sont pulvérisés par la fureur du monstre qui épargne mystérieusement le bateau des truands qui, libérés de ses attaches, se retrouve subitement libéré et prêt à partir...

            Prêt à partir en oubliant le capitaine qui se retrouve a l'exact opposé du bateau, à l'autre bout du petit port, juste en face du calmar qui, loin d’être calmé, semble bien décidé à dévorer aussi l'homme diamant, coincé sur un bout de quai d'ou il ne peut pas s'enfuir en courant... Et se retrouvant exactement dans la ligne de mire des canons des truands qui arrêtent de tirer sur le monstre de crainte de choper leur chef...

            Heureusement que le diamant est un truc solide... Assez solide ?
            La main enfoncée contre la chair de Paul-Eudes, la "pas-momie", Ange, qui n'était déjà pas bien sur de lui, sentit son courage chuter.

            Bêêêrk ! C'est...c'est tout dégoûtant !
            Tiens, c'est surprenant,on se serait plutôt attendu à ce qu'il ait la peau toute sèche, comme les cadavres des gens que l'on enroule dans des bandages et que l'on enferme dans des boites.Et dont on peut ensuite venir voler les bijoux.
            On dirait une espèce de...de... euh... de "pouerk" ; je crois qu'il n'y a pas de mot pour ça.
            Ou alors il aurait du avoir des blessures. Plein de blessures sous ses bandages, ça paraissait logique. Remarque, sa peau n'est pas en très bon état.
            En tout cas, c'est que c'est bien une momie ! C'est son copain qui l'a dit.
            Moui, tu avais raison. Mais maintenant que tu l'as touché, il donne de plus en plus l'impression de ne pas en être une vraie...
            Au fait, je peux enlever ma main ?


            Le Cohen ne lui en laissa pas le temps: sur une injection de son frère, un dévoila une étrange technique. En un rien de temps, les bandages qui enserraient ses avants-bras se dénouèrent, dévoilant une peau crevassée d'une couleur incertaine, et allèrent s'enrouler autour des deux poignets du sauvage, les plaquant contre sa taille de manière à ce qu'il ne puisse plus bouger les bras.

            Poussant un grognement, Ange tenta de se dégager, mais trop tard ! Alors qu'il tirait comme il pouvait sur ses mains, Charles André, le jumeau version sans bandages, qui s'était approché tandis que l'autre l’emprisonnait, prit son élan et lui assena un puissant coup de ses deux poings joints, dans les côtes ! S'il n'avais pas été attaché, le cambrioleur aurait volé à travers la pièce. Mais, fermement maintenu par le Cohen, il encaissa le choc de plein fouet, sans pouvoir l'amortir, ni se protéger. Pour échapper à son agresseur, bien qu'attaché par les poignets, Ange tenta de tourner autour de la momie, de manière à ce que celle-ci se trouve entre lui et son jumeau. Mais l'autre avait la poigne ferme, et le sauvage ne put que pousser un glapissement de dépit et de terreur.

            - Tiens-le bien, la momie: je vais lui régler son compte ! P'pa serait furieux si on laissait filer une tête à trente cinq millions, même s'il ne donne pas vraiment l'impression de les valoir !

            Naaanhaaanhannn ! J'ai maaaal ! Il vont me tabasser à mort, et me transformer en momie !!! Il m'a déjà momifié les poignets, et ils vont surement faire le reste !
            Arrête avec tes histoires! Cela dit, ça sent mauvais cette histoire... Il va falloir être efficace.
            Il m'a au moins cassé plusieurs côtes ! Je suis sûr que j'ai un gros bleu !
            Comme il t'a enserré les mains, ça va être compliqué d'ouvrir une porte dans l'air pour dévier ses coups. Et, comme un gros malin, tu n'as plus tes dagues...
            Je vais mourir ! Je suis mort, je suis mort, JE SUIS MORT !!!
            Tu va arrêter de pleurer ?! Je n 'arrive plus à réfléchir !!
            Mais je...
            Il faut y aller à la barbare, à la bourrin, faire un bon truc violent et plein de sang ! De toute façon, il n'y a que ça qui marche ! Puisque tu n'as plus d'arme, tu vas l'égorger à coups de dents !! Voilà ! Il t'a attaché mais il ne s'attend pas à ça... personne ne s'attend à ça...
            Ah non ! C'était déjà bien assez dégoûtant d'y mettre la main, alors les dents...!
            Oh, toi, tu es en train de mourir, alors contente-toi d'obéir !


            Alors qu'il réfléchissait, Ange encaissa un second coup du jumeau, qui lui coupa le souffle. Reprenant sa respiration, puis réunissant toute la force et tout le courage qu'il lui restait, il se jeta en avant, et rapprocha le visage de celui de son adversaire qui l'enserrait. Il ouvrit la bouche... puis la referma. Il écopa ensuite d'un poing dans l'épaule qui produisit un "shcroc" assez peu rassurant.

            N...non, je ne peux pas, c'est vraiment trop dur, désolé ! Je n'arriverai pas à le mordre, c'est trop dégoûtant !
            Imbécile ! Pauvre naze !
            Et 'pis j'ai mal, je suis tout cassé, j'en ai marre ! J'ai l'impression qu'il m'a presque arraché l'épaule !


            Ange jetait des regards désespérés autour de lui, à la recherche d'un échappatoire. Les Cohen avaient largement l'avantage, et les Truands encore debout avaient bien autre chose à faire que de l'aider. Pas non plus, de Satoshi, ou de Sharp, qui arriverait comme un héros à la dernière minute pour le sauver. Derrière la porte de la salle à manger encore ouverte, il pouvait voir Henriot et ses camarades, allongés les uns sur les autres, en train de roupiller.

            Je...j'aurai mieux fait de ma saouler comme tout le monde ! Je serais en train de cuver mon vin dans un coin, et personne n'essaierai de me mettre en pièces !
            Ce type, Poisse Henriot, ou je ne sais plus comment il s'appelle... Pas-d-bol Henriot ? Bref, c'est un capitaine pirate, non ?
            Bah... oui, ils ont même dit qu'il avait une prime.
            Alors envoie un de tes gars le réveiller. Il lui attend probablement le même sort que nous, alors autant qu'il participe !
            Hein ? Mais non, c'est impossible ! Personne n'a jamais vu une momie-punk !
            Fais ce que je te dis, crétin !


            Ils étaient trop loin et trop bien endormis pour entendre de simples appels de voix. D'ailleurs, ils n'avaient pas fait mine de se réveiller malgré les bruits de bagarre.
            A quelques pas d'Ange, Jazz, l'un des Truands, résistait tant bien que mal aux assauts d'un Cohen armé d'un couteau à lames en dents-de-scie à cran d'arrêt. Profitant de son statut de second qui lui conférait le droit d'imposer des ordres sans que leurs destinataires ne les discutent, le sauvage le héla.

            - Han... han... Jaze ! Oui, -aïe-, toi ! Comment ? Tu t'appelles Jazz ? Ah ? Tu me le redis à chaque fois ? Bah Jazz alors, va me réveiller les crétins qui dessoulent à côté ! Colle leur un coup de pied dans les reins, si besoin ! On va avoir besoin de renforts.

            Hélas, les jumeaux avaient entendu, eux aussi, et ils étaient loin d'être stupides. L'ajout de nouveaux adversaires, même mal réveillés, risquait de leur donner du fil à retordre.

            - Le Monstre ! Bute-le ! je m'occupe de faire taire ce sale petit abruti à la coiffure moche !
            - Hé, je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça, momie !

            Une occasion ! Ils ne faisant pas attention à lui. Se tortillant comme possible, Ange amena sa main à sa ceinture, et en tira, triomphant, son pistolet qu'il tint à bout de doigts, Charles-André. Il avait trop souffert pour avoir encore envie sourire, mais le cambrioleur savait reconnaitre les moments ou l'on attendait de lui qu'il ait l'air d'un taré, ce qui pouvait éventuellement décontenancer ses adversaires. Il retroussa les lèvres, à la manière d'un fauve qui grogne, et écarquilla les yeux. Avec son visage ensanglanté et ses yeux rougis, l'effet aurait été bon sans cet énorme bleu dû aux bons soins du Monstre, qui recouvrait sa joue gauche et la faisait enfler.

            - Bon... hum... pour commencer, vous allez enlever ces sales bandages qui...

            Mais alors qu'Ange concentrait son attention sur son frère, Paul-Eudes ne resta pas inactif. Tirant sur ses bandages, il détourna violemment le bras du sauvage. Par réflexe, celui-ci appuya sur la gâchette, et le coup partit dans le vide. D'un coup de genou dans le dos, il infligea une telle douleur au cambrioleur que celui-ci lâcha son arme et, malgré la poigne qui le maintenait, se plia en deux en gémissant.

            Voyant que ses coups, bien que puissants, ne semblaient pas si efficaces contre sa victime, Charles-André, alias "Le monstre", qui, avec la multitudes de croûte et de boursouflures qui recouvraient quasi-intégralement sa peau rougeâtre, méritait amplement son surnom, décida de changer de méthode et d'en finir. Il farfouilla dans sa veste et en tira une magnifique batte de base-ball argentée, pourvue de touts petits trous à l’extrémité. Sur son corps trônait l'inscription "CAC", suivie de "WP". "CAC" pour les initiales de son propriétaire, Charles-André Cohen, et "WP" pour "Wheed Persecutor", car Le monstre ne supportait pas les drogués, tous autant qu'ils étaient. La vie était bien suffisamment difficile pour qu'on ne vienne pas en plus la gâcher volontairement avec des substances qui vous liquéfiaient la cervelle ! D'ailleurs, il avait repéré au cours du banquet un ou deux pirates qui ne perdaient rien pour attendre, quand il les retrouverait !
            Charles-André soupesa son arme, puis donna un coup sec dans le vide: un déclic se fit entendre, et par les petits trous aux extrémités surgirent une multitude de clous, qui donnèrent à son arme un aspect encore plus meurtrier.

            La face ravagée du Monstre se fendit de ce qui pouvait être interprété comme un sourire. Un sourire menaçant. Très menaçant. Cette fois, Ange était vraiment mal...

            ***

            Euh... et si je me rendais, tout bêtement ? Ou alors, je pourrais essayer d'avoir une crise cardiaque pour mourir sans trop de douleur...
            Tu es dans une situation désespérée. Ce qu'il te faudrait, c'est un bon vieux flashback, ou un truc comme ça. ça meublerait, le temps que tu récupères, et avec un peu de chance tu te souviendrais le la super-technique à utiliser pour te sortir de la,... et hop !
            Et hop quoi ?
            Et hop... hop, t'as intérêt à te creuser les méninges, ou tu risque bien de ne plus jamais en avoir l'occasion !


            Le visage ensanglanté d'Ange se fendit sous l'effort de la concentration.

            Euh... il y a bien la fois ou j'ai parlé à une espèce de vieux. C'était peut-être même un genre de sage... en tout cas il avait une barbe blanche.
            Tu veux parler du petit vieux que tu as essayé de détrousser à North Blue ? Celui qui t'a tiré les oreilles et t'a ensuite fait la morale sur le sort qui attendait les jeunes gens qui ne travaillent pas, et le fait que c'était mal de tenter dérober ce qui appartient aux autres ?
            Oui, celui-là !
            Mh, je crois que ça ne suffira pas.
            Ah. Sinon, il y a le coup ou j'ai réussi pour la première fois à toucher une cible avec mon pistolet !C'est surement un souvenir stimulant, ou un machin comme ça, non ?
            Nan, ça aussi c'est nul. En plus la cible était vraiment grosse ; et près. Et puis tu n'as plus ton pistolet, je te rappelle !
            Je sais ! Le jour ou, après des heures d'essais, j'ai réussi à transformer le plancher de ma cabine en porte géante, et sans avoir à me transformer moi-même !
            Et à quoi veux-tu que ça te serve ?! Il y avait un vieux sage qui t'as dit des paroles énigmatiques et utiles ?! Non ?! Bon, alors ?!
            Ben... j'pas d'idées, moi... et je trouvais ça chouette, d'ouvrir une porte dans le plancher.
            Tu vas nous lâcher, avec ta porte ?! Tu ferais mieux de... oh, et puis après tout...


            Tout se passa au ralenti. Et heureusement, parce que sinon personne n'y aurait rien compris. Devant Ange, Charles-André s'apprêtait à assener un large coup de sa massue cloutée, en diagonale, de manière à éviter le classique "je me baisse au dernier moment et tu tapes bêtement ton frère". Derrière, Paul-Eudes avait raffermi sa prise, de manière à ne pas laisser à son prisonnier la possibilité de bouger, et éviter un autre incident que celui du pistolet.
            Le sauvage plia les jambes, de manière à ramener tout son poids vers le haut, déséquilibrant ainsi la Momie. Après avoir vacillé, celui-ci, ne pouvant s'aider de ses bras occupés à immobiliser Ange, l'accompagna dans sa chute. Au passage, la batte du Monstre frôla la tête d'Ange, lui éraflant la tempe.

            Après avoir poussé un cri de douleur, réaction un peu démesurée en sachant qu'il venait d'encaisser plusieurs blessures bien plus graves, le Truand profita de sa position allongée pour se contorsionner et plaquer ses deux paumes contre le sol dallé de la cuisine. Se concentrant, comme il l'avait fait lors de ses entrainements, il laissa fuser le pouvoir de son fruit du démon. Une large fente, longue de presque cinq mètres, s'ouvrit dans le carrelage ! Il y avait maintenant sur le sol une immense porte à double battants, dont chacun bascula de son côté en direction du vide qui s'ouvrait en dessous. Ange ignorait ce qu'il y avait sous la cuisine, mais ce qu'il savait en revanche, c'est que la chute lui offrirait une bonne diversion, et qu'il avait un petit espoir que les deux Cohens subissent au moins autant de dommages que lui en atterrissant. Peut-être même plus, puisque Paul-Eudes, qui était toujours attaché à lui, pesait plus lourd et tomberait donc sous lui. Et s'il survivait, ou qu'ils tombent, il aurait surement beaucoup moins de mal qu'eux à remonter !

            ***

            Lorsque Jazz, le Truand, lui envoya un coup de pied dans le ventre, Malchance Henriot poussa un grognement. Les souvenirs des évènements précédents: la tempête, les Cohen, le banquet, son altercation avec les autres pirates... Il lui vint à penser que sa vie aurait pu être totalement différente si ses parents lui avaient trouvé un autre nom. Et même, quitte à manquer d'imagination, s'appeler Réussite Henriot, ou Sagesse Henriot, ça ne donne surement pas les mêmes dispositions !
            De toute manière, le mal était fait. Il ouvrit les yeux. Mis de mauvaise humeur, Malchance décida qu'il allait se lever pour égorger celui qui venait de le frapper, puis il retournerait se coucher.


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              Comme tu l'as si finement calculé, le temps de la chute te ramène sur le dessus, et alors que la momie s'écrase brutalement sur un sol pavé de pierres bien dur tu es de ton coté plutôt bien amorti par quelque chose de mou et de toujours aussi répugnant...

              Et comme tu en profites pour lui mettre un coup de coude vicieux que n'aurait renié aucun catcheur, tu te relèves bien avant lui... Cherchant immédiatement l'autre frére des yeux quand...

              La juste à coté de toi, une arme ! La batte du monstre a portée de la main !

              Sauf que si la batte est la c'est que le monstre doit être... Juste au dessus de toi ?

              -Sale démon ! Ne touche pas à cette batte !

              Et effectivement, plus vif ou plus adroit que son frère Charles André à réussi à ne pas tomber a votre étage en agrippant in extremis à une des poignées de ta splendide porte à double battants. Et il se balance maintenant de façon grotesque à quelques cinq métres au dessus de toi en t'aspergeant de postillons haineux...

              Et ayant capté ton attention, il te saute dessus...

              Et c'est à ce moment précis que retentit le craquement le plus terrible que vous ayez jamais entendu. Un craquement titanesque qui retentit et se répercute dans tout le vaisseau le pierre. Le bruit que produirait cent navires dont on briserait simultanément les coques les unes contre les autres. Le bruit que pourraient produire deux montagne se heurtant l'une contre l'autre...

              Et le Vaisseau semble soudain se fendre. Comme si des mains gigantesques venaient de le saisir pour le tordre et tenter de le casser....

              Du coté d'Ange, c'est tout l'étage de la salle du banquet et de la cuisine qui est soudain parcouru par une fissure qui en fait le tour à la vitesse de l'éclair. Puis les piliers s'effondrent et privé de ses attaches, c'est le niveau entier qui bascule et chute vers celui du dessous, menaçant d'écraser tout ce qui s'y trouve...

              Du coté du quai, c'est tout un pan de falaise qui glisse dans la mer. Révélant les entrailles du bateau de pierre, offrant une coupe impeccable des différents niveaux et rendant subitement bien plus accessible les parties intérieures ou sont censément encore coincés le reste de l'équipage...
              Le poulmar faisait des pieds et des mains pour nous envoyer par delà le fond, là où ils pourraient nous avaler d’une simple bouchée. Les tentacules s’agitaient de tout bords, emportant dans ses frappes frénétiques des bouts de rocher et autres arcs de charpente qui soutenaient la bâtisse mouvante. Ouais l’équilibre précaire de la forteresse résumait bien notre situation pour le moins désolante, Ange et Jazz se farcissaient les deux reclus de l’humanité tandis que Noriyaki avait ouvert une brèche qui constituait pour ainsi dire notre seule échappatoire de cet enfer. Bonne idée du sauvage d’utiliser les pirates de la côte comme quatre heures au kraken, ils feraient au moins diversion auprès de Silas pour qu’on puisse mettre les voiles. Enfin, mettre les voiles, je me comprends…j’en suis à percer les draps tandis que les hommes qui m’assistent se chargent de coudre les pièces entre elles comme le feraient des bagnards avec des pièces de haute couture. Je vous jure, du travail de margoulin,  je m’improvise petite main et vérifie grossièrement que les pans de rideaux et autre tissus épais sont bien raccordés. Nos débarquements sont ainsi fait qu’à chaque fois, on occasionne un bordel inouï. Quoique pour le coup, ce n’était pas vraiment de notre fait mais plutôt de celle de Zander et sa famille de décérébrés. C’était nos primes qui avaient conduit à tout ce grabuge comme quoi l’on commençait à foutrement être connus par delà les mers héhé, une sorte de rançon de la gloire qui s’imposait à nous qu’on le veuille ou non.

              « La Volke, Celina, attrapez moi cette foutue voile et hissez la, grouillez vous!«

              Les mecs se décident à guinder la voile précieuse, ils savent qu’ils doivent la protéger au péril de leur vie…ils savent tout autant que je risque de me les faire s’ils ne remplissent pas cette mission. La voile, c’est bien, mais encore faut t’il avoir encore le vent en poupe pour se tirer du bourbier. Les pans de forteresse s’effondrent les uns à la suite des autres révélant les espaces où tout le gratin s’était fourré. Le bol qu’on a c’est que le kraken dans sa colère déplace des grandes quantités de flottes qui viennent entrechoquer le Lady Million. La besogne de la voile remplie et comme tout bon truand qui se respecte, je me mêle aux festivités et aperçoit Frankenstein au collier à perles en une bien mauvaise posture avec Charles Hubert…André pardon et son acolyte à la beauté tout aussi relative. S’amuser à frapper un Truand alors qu’il est paralysé….ouais il y a bien que nous pour se le permettre, c’est surtout pas à des monstres de foire comme eux de tirer parti de ca. Qu’ils retournent dans les zoos de long bras ou dans des mausolées dont ils n’auraient jamais dû en sortir. Ni une, ni deux je me précipite sur Paul Eudes à son insu et lui colle un uppercut explosif des chaumières en pensant qu’avec un peu de bol, vu l’état avancée de décomposition de sa carcasse, il se démembre en plein vol sur Ange héhé. L’explosion localisée retentit à travers la gueule du principal intéressé tandis que le souffle envoie à perpet Ange et Charles Henri. J’ai toujours aimé la viande saisie, est-ce un crime ? héhé

              Vl’a que le troisième compère des Cohen se pointe et me fourgue sa clé à molette dans les amygdales…sympa, comme si elles étaient déjà pas assez abîmés. Le vl’a qu’il profite que je sois à terre pour sortir tout son bastringue de tuyaux & cie. Je me relève sans trop de mal et l’aperçoit avec une sorte de chalumeau confectionné à partir de tuyaux et de joints en tout genre, le dispositif étant relié à la bouteille de gaz dans son dos.  Le Mac Gyver ou Géotrouvetou des Cohen faisait désormais des étincelles en roulant des mécaniques, convaincu de me brûler au troisième degré. Sans crier gare, il m’envoie les flammes à toute berzingue à travers la tronche. Je sens mon corps prendre feu encore une fois comme cette fois où je m’avais gobé, il y a de ca 10 ans, mon fruit du démon. Les brûlures du troisième degré même celles du troisième type, j’y suis désormais immunisé, j’ai assez donné dans le panel.

              Le pauvre bougre croit qu’il m’a cloué au sol et m’a carbonisé sur place, j’attends de manière insidieuse qu’il porte son attention à l’un de nos mecs dans son champ de vision. La chose faite, je me relève discrètement et appose la main sur la bombonne de gaz dans son dos et glisse ses quelques paroles au creux de ses tympans

              « Ne tue pas truand qui veut. »

              Le temps qu’il se retourne, il était déjà trop tard…l’implosion de la bombonne l’avait rendu tout feu tout flamme, détournant ainsi l’attention de Charles Henri pour laisser à Ange le temps de liquider l’autre enflure Cohen restant. Exit l'apprenti plombier, tu faisais un boulot ingrat de toute façon.

              La vision directe sur les différents étages de la forteresse nous complique la donne. Certes, on voit un bon nombre de nos mecs, tantôt crevés, tantôt croisant le fer avec les sbires de Zander mais on voit surtout toute la famille Cohen qui se précipite vers notre direction avec le patriarche en tête de peloton. Le bateau gagne le centre de la crique tandis qu’un zéphyr se fait sentir et s’immisce dans la voile. le Kraken engouffre les malheureux qui tombent à la flotte, cette foutue bestiole martèle le Lady Million comme personne ne l’avait fait jusqu’à présent mais je garde foi dans ce navire. Le fer des canons a presque trop chauffé et arrive à épuisement. Nous faut une situation de secours, quelqu chose de suffisamment puissant pour coller une branlée provisoire au poulmar. La crique empierré nous offrait quelques perspectives dont on pouvait tirer profit, des stalagmites imposants qui contribuaient au caractère pictural de la forteresse pouvait s’avérer au demeurant de véritables armes à qui sait les décrocher héhé.

              Je me précipite en haut du mât à la stupeur de quelques autres truands et balance un combo explosif, crotte de nez –salive version salves de balles en direction du stalagmite. Ma manœuvre laisse les autres truands perplexes du moins pour ceux qui ont le temps de zieuter ce que je manigance. Les projectiles rentrent en collision avec l’anfractuosité sans pour autant la déloger de la structure d’ensemble.

              « Tâchez de pas perdre le cap, je vous fais la peau sinon… »

              De multiples fissures apparaissent tout du long le pic rocheux. Une frappe dure et intense d’un matériau suffirait sans doute à la briser et faire en sorte qu’elle s’effondre dans la crique…


              Dernière édition par Sharp Jones le Mer 26 Mar 2014 - 12:09, édité 1 fois
                Indescriptible est le mot qui va le mieux à la situation que l’équipage de Satoshi Noriyaki actuellement. On pourra dire ce que l’on veut, n’importe qui aurait pu sentir le mauvais coup venir uniquement en voyant le visage déformé, défiguré, distordu, tordu, infecté, calciné des hôtes, a.k.a la famille Cohen. Mais pas les Truands. Ils ont été invité, ils ont mangé gratuitement, et donc, de ce fait, tout allait bien. Grossière erreur quand on voit la situation actuelle.

                Merde. On est dedans, là.


                Voici ce que dit Satoshi lorsqu’il observe la scène d’un Kraken tentant de jongler avec son navire et celui de l’autre Capitaine Pirate. Merde. C’est bien ce qu’il faut dire dans ces circonstances. Lui qui était parti pour assassiner le chef des Cohen, il commence à se demander si changer ses plans n’est pas plus judicieux. Oui ça l’est. Néanmoins…

                Merde.


                Il faut avant tout qu’il retrouve ses coéquipiers, dont son second. Il y en a une bonne partie ici, mais les autres doivent être encore dans la salle à manger, selon lui. Peut être même pire ? Qui sait ? C’est donc sans se soucier du Kraken et en ayant une confiance absolue en son charpentier et tous les autres étant encore à cet endroit là de la forteresse qu’il s’élance dans une course effrénée dans les escaliers menant à la grande salle où ils avaient mangé un peu plus tôt.

                La tension est à son comble. Il ne sait pas à quoi il devra s’attendre lorsqu’il arrivera là-haut. Son cœur bat vite, très vite. Et ses jambes lui font mal. Puis son ventre. En fait toutes les parties de son corps le font souffrir le martyre. Trop d’efforts tue… La forme ?

                Il arrive enfin à la grande porte. Cette grande porte devant laquelle il s’était retrouvé quelques heures auparavant. Il la pousse, et est surpris par la scène qui se déroule devant ses yeux. Tout le monde dort. Qu’est ce que c’est que ça. Non d’une pipe en bois d’acacia. Ah nan, certains se battent. Non, il ne faut pas se battre, il le sait, il ne faut plus perdre des vies inutilement.

                Pirates, fuyez, nous n’avons aucune chance !

                Etrangement, sans dire un mot, et avec un entrain fabuleux, tous les pirates présents dans la salle s’empresse de sortir par là où Satoshi est rentré. Comme si ça leur fait plaisir de fuir, laissant ainsi le capitaine pirate aux prises avec ces horribles têtes d’affreux. Faisant preuve d’intelligence, il attend que le dernier pirate présent dans la salle approche de la porte puis lui donne une épée. Il veut qu’il ferme la porte. Judicieux, non ? Ils ne pourront pas les suivre. Les Cohen s’approchent de Satoshi. Il attend. Il va se battre. Ils lui sautent dessus, il se baisse et passe en dessous d’eux pour se rendre dans la cuisine. Cuisine où il pose un premier pied avant de.

                Quoooooooooooi !?

                Tomber. Tomber à travers une porte à doubles battants. Ca n’arrive jamais, normalement, mais là si. Et dieu seul sait qui avait mis cette porte ici ! Mais Satoshi le sait, lui. Et c’est là qu’il a la meilleur idée depuis belle lurette. Ange allait être très utile pour fuir. Tandis que les Truands se ruent vers la crique, Satoshi allait utiliser les portes de Ange pour aller plus vite. Mais, ne sachant pas si tous les pirates étaient dans la salle et/ou dans les pièces environnantes, lors de sa chute, il décide de :

                PIIIIIIIRAAAAATES, A LA CRIQUE, ON FUIT !!


                Crier.

                Il est vrai que la fuite, c’est mauvais pour la réputation, et tout, et tout. Mais il faut avouer que là, ils n’ont pas trop le choix. D’ailleurs, pendant qu’il criait, il n’avait pas réfléchit à ce qui arriverait après. Non. Je ne parle pas d’un avenir lointain. Je parle de là, maintenant, tout de suite. Lorsqu’il. Voilà. Il est tombé. Complètement aplati sur le sol, le capitaine des Truands se trouve dans une situation délicate, là. Soupirant d’exaspération, il lève le nez et qui c’est qu’il voit ? Henriot.

                Ze vé le trouvé é lui fèr la po !

                Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Malchance.

                J’ai déjà essayé de lui faire comprendre cela, capitaine, mais il ne veut pas m’écouter.

                Satoshi se relève, c’est Jazz face à lui. Cuisto le jour, éventreur la nuit. Noriyaki sait ce qu’est la vengeance. Et le seul moyen qu’Henriot lâche prise c’est qu’il ait ce qu’il souhaite. Les trois hommes se lancent alors à la poursuite de Ange et les deux Cohen, qui étaient obligatoirement passés par ici. Suivant les bruits stridents des coups d’estocs et des corps fracassés contre le sol ou les murs, les deux Truands et le pirate de la côte arrivent à destination. Face à eux, un Ange en mauvaise posture et des frères ricanant avec un air sarcastique dans leur voix. Et bien évidemment.

                Banzaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaai !

                Un Henriot qui ne se sent plus pisser, d’un coup.

                Jazz le suit, et Satoshi aussi, n’oubliant pas de se recouvrir de sa couche de diamant à l’occasion. Rattrapant Malchance, il l’attrape par les jambes et le projette sur les deux Cohen, qui auraient pu ne pas les voir si ce crétin n’avait pas fait un cri de guerre ridicule. Tandis que Henriot est lancé vers les deux olibrius, lames dans la main pour les trancher, déchiqueter et faire on ne sait quoi avec, ils lâchent le second des Truands, qui a désormais le choix. Soit il reste à terre à récupérer, soit ils les achèvent. En tout cas, il faut qu’ils partent vite.

                Tout cela avec le bruit de fond des structures de la forteresse qui grincent fortement.
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                Tu vois, tu ne pouvais pas mourir : les renforts arrivent toujours au dernier moment !
                N’empêche, je n’ai rien compris à ce qui s’est passé… le Cohen-monstre venait de me sauter dessus, quand le châ-bateau s’est…cassé en deux ; juste comme ça. Ensuite, Sharp et Hariot…euh Henriot, qui arrivent tous les deux ; Sharp qui colle des coups à tort et à travers et qui repart, ‘pis voilà que Satoshi arrive.
                Mh, je crois que tu ferais mieux de renoncer à comprendre. Il ne manquerait plus que ta cervelle se mette à fondre… N’empêche, tu es chanceux !
                Comment ça ? Je me suis pris une sacrée raclée, et maintenant tout bouge dans tous les sens, je ne comprends plus rien
                Justement ! Tu es immortel ! Il ne peut rien t’arriver de mal sans que tous tes alliés rappliquent !
                Ah ? Mais c’est super alors ?!
                Oui, voilà. Alors maintenant, on en profite et tu dégages.


                Ange soupesa la massue qu’il avait subtilisée au Cohen. Il n’était pas habitué à ce genre d’arme, mais son aspect barbare lui conférait une impression de puissance.

                Et…et si je collais un petit coup sur la momie, avant de repartir ?
                Pas le temps ! Tu tiens à peine debout, et le Châ-bateau peut très bien continuer à se disloquer !
                Juste un petit ! Ça rendrait bien sur mon palmarès, non ? Et Satoshi m’a laissé le choix.
                Écoute, c’est le moment de prendre une bonne décision, et ça, s’en est une très mauvaise. Alors tu ramènes Satoshi et Jazz avec toi, et vous retournez au bateau !


                Punkoss, euh Henriot, s’était jeté sur Paul-Eudes, qui semblait être resté exsangue après sa chute et ce qui avait suivi. L’occasion était trop belle. Ange sourit, un peu comme un gamin qui s’apprête à faire une bêtise. Ignorant les « Mais non, c’est dans l’autre sens la sortie ! Mais qu’est-ce que tu fais ?! On avait dit que tu t’échappais maintenant !! ». Boitillant, il s’avança vers Paul-Eudes-la-momie tandis que celui-ci enfonçait son poing recouvert de bandages dans le ventre de Malchance. Ange prit son élan, et assena un formidable coup de massue cloutée dans la tête du Cohen.
                Le cambrioleur n’était pas réputé pour bien viser. Le coup dérapa et toucha largement de biais, mais la Momie avait dû le sentir passer ! Henriot sauta sur l’occasion, et se jeta sur le Cohen avec un grognement de joie.

                - Ok, c’est bon, on fiiile !

                Laissant ensemble l’iroquois et le Cohen, les trois Truands se mirent à détaler. Ange ouvrit une première porte dans le mur, et ses camarades passèrent au travers. Mais, alors qu’il la refermait, le sauvage sentit… eh bien, plus grand-chose justement ! Au cours de la soirée, il avait mangé plus que raisonnable, encaissé pas mal de coups, il avait été malmené dans tous les sens, et il avait ouvert des portes à tort et à travers au cours de la soirée. Le contrecoup se faisait ressentir, et avant même qu’il ne s’en rende compte, il s’effondra sur le sol comme une vieille loque.

                Relève-toi, crétin ! Il ne fait pas rester là ! Booouge !
                Je…je vois tout flou.
                Les jambes ! Remue tes jambes ! Tu dois plier les genoux et te relever !
                H…hein ?...
                Vite ! Tu vas mourir sinon !
                Mais non… je suis… immortel…


                Tandis que le sauvage restait à divaguer, ses deux compagnons prirent une décision : ils l’empoignèrent chacun par un bras (le gauche, celui qui avait été déboité, le fît particulièrement souffrir), et le trainèrent le long des couloirs du navire. L’ouverture béante qui fendait le vaisseau en deux faisait qu’il était facile de s’orienter, et chaque fois qu’il se présentait un obstacle, ils lançaient Ange contre le mur pour ouvrir une porte. De cette manière, ils arrivèrent jusqu’à l’endroit ou étaient… ou avaient été amarrés les vaisseaux.

                ***

                Pendant ce temps, obéissant aux ordres de leur capitaine, les membres de l’équipage des Truands évacuaient tant bien que mal la salle à manger. Sans le savoir, c’était le Kraken qui leur avait sauvé la mise, la grande faille qu’il avait créée en fendant le bateau les avait séparés de leurs adversaires.
                Au final, il y avait eu surtout des blessés, et peu de vraies victimes lors du combat qui les avaient opposés aux cuisiniers, car les Cohen savaient qu’un pirate vivant vaut plus qu’un pirate mort. Accompagnés par les Pilleurs de la côte qui ne comprenaient pas très bien non plus ce qui se passait, ils se trainaient dans le long couloir qui allait les ramener vers ce qu’ils espéraient être le salut. Ils ignoraient ou étaient leurs chefs ; certains avaient vu Ange traverser le plancher en compagnie des jumeaux Cohen, et ils en étaient à se demander si le sacrifice n’était pas équitable.

                Il fallut tout leur courage aux pirates pour se décider à monter à bord du Lady Million, avec le monstre à tentacules qui semblait le prendre pour son nouveau jouet, et Sharp qui balançait des explosifs à tout va depuis le mât. Ils entassèrent ceux qui n’étaient pas en état de se déplacer dans un coin du pont, et s’affairèrent à aider leurs camarades restés sur place à préparer le navire.

                ***

                Parce qu’ils pouvaient avancer en ligne droite, Satoshi, Jazz et Ange rattrapèrent leur retard et arrivèrent avant que le navire ne quitte le quai. Lorsque le second reprit ses esprits, il était allongé de travers sur le pont. Enfin sans doute, car il n’osait pas ouvrir les yeux. De l’eau giclait dans tous les sens, et le bateau tanguait horriblement. Pour un utilisateur de fruit du démon, ce genre de sensation mettait toujours mal à l’aise. Il se redressa péniblement : ses membres étaient tout engourdis, et il avait un sale goût dans la bouche. Il se décida à regarder autour de lui : ne navire fonçait à toute allure vers la sortie, dans une eau plus agitée que jamais, un monstre marin blessé et furieux aux trousses, avec une espèce de stalactite plantée sur le sommet du crâne. Et derrière, c’était toute la crique qui semblait s’effondrer !
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                  Du repli soigneusement préparé à la débandade la plus totale, il n'y a généralement qu'une petite différence de point de vue, suivant qu'on court en hurlant pour sauver sa peau ou qu'on regarde l'ennemi vaincu foutre le camp la peur aux trousses...

                  Ici, la situation est plus confuse que ça... D'abord parce que la majeure partie des types qui courent vers le bateau sont complétements imbibés. Ensuite parce que leurs raisons de courir sont finalement assez variables. Entre le type qui court pour échapper aux monstrueux Cohen, celui qui court pour ne pas se prendre un deuxième morceau de forteresse sur le coin de la gueule, celui qui ne veut pas se faire boulotter par le kraken et qui s'est gouré de chemin et celui qui se dit que si tout ces gens courent c'est qu'ils ont surement une bonne raison et qu'il vaut mieux suivre, difficile de brosser une vue d'ensemble de la ruée.

                  Mais le résultat est la, et pendant qu'il rompt les amarres et s'éloignent du quai le bateau des truands est littéralement submergé par un paquet de types plus ou moins perdus qui se jettent à l'abordage du navire. Et qui, soudés par une méfiance commune envers les krakens s'activent tous en cœur pour sortir le bateau de ce coin qui menace de s'effondrer..

                  Et tant pis s'il y a parfois quelques erreurs d'embarquement...

                  -Hey mais t'es qui toi?
                  -Ben, C'est moi, Paulo... Euh... L'équipage d'Henriot c'est bien ici hein?
                  -Ouais mon gars c'est ça, tire donc sur ce câble !
                  -Et mais toi, t'étais avec eux !
                  -Euh avec Eux ?
                  -Les gars ! On a un Cohen à bord !
                  -Non mais attendez, tout le monde peut faire des erreurs...
                  -On verra ça plus tard, il faut se tirer avant que le monstre démolisse le reste !
                  -Je ne suis pas un monstre, je suis un être humain !
                  -Alucard ? Mais je parlais du Kraken moi...
                  -C’est pas le kraken qui a fait ça, c'est moi ! Capitaine ! J'ai retrouvé mes pouvoirs !

                  Et pendant que le bateau franchit l'arche de pierre qui sépare le bateau de la haute mer, Alucard s'empresse de rejoindre Satoshi pour lui sortir une explication confuse ou il parle de Griselda Cohen, d'un piège sordide, et d'un fromage qu'on lui a fait avalé de force et dont le gout était tellement horrible qu'en réaction de défense Alucard à immédiatement retrouvé ses pouvoirs...

                  Soudain Alucard pâlit, écarquille les yeux et ouvre la bouche comme s'il avait brusquement du mal à respirer. Il bégaye, et agrippant l'épaule et de Satoshi il pointe du doigt une forme qui se dresse à l'avant du navire des Truands. Une forme de petite taille qui ressemble à une sorte de gnome rabougri et qui brandit d'une main un briquet et de l'autre ce qui ressemble a un gros bout de fromage à pâte molle délicatement fermenté et odorant... GRISELDA COHEN est à bord ! Et elle est armée !

                  -Le fro... Le fro... Le fromage ! Sato ! Si elle l'allume... On est tous morts !

                  -ALERTE ! CAPITAINE ! LE KRAKEN ! IL REVIENT !
                  Une fille a la gueule cassée, malade et qui nous menace avec un fromage qui pue. Fuuuuyoooo...
                  Non mais on se fout de notre gueule !


                  Pas une minute à perdre, le capitaine fait un choix. Il estime sa vitesse en ligne droite assez importante pour pouvoir heurter la malade de sorte à ce qu'elle soit propulsée assez loin pour que l'explosion n'emporte pas les pirates avec elle. Mais il estime mal. Car il n'a pas vu le Kraken, ou du moins il ne l'a pas regardé. Ses blessures l'aveuglent. Il se sent mal. Mais il est toujours debout. Il doit protéger le danger le plus grand. Même si celui ci implique du fromage et une mémé cancéreuse.

                  Alors qu’il s’apprête donc à faire une énorme erreur, quelque chose vient rendre son esprit plus lucide que jamais. Un navire pirate approche du Kraken. Il vogue en tanguant. Comme ci le navire lui-même était saoul. Le Capitaine réfléchit. Il reste de marbre. Mais il doit réfléchir vite pour le bien du groupe. Le navire tanguant s’approche dangereusement du Kraken. A la barre, un homme à chapeau, avec un nez rouge et une bouteille à la main. On distingue sur ses lèvres ce qu’il dit. Yohoho. Bottle. Rhum. C’est ce qui ressort le plus, et c’est ce qui est le plus important. Un bourré est aux commandes. C’est le moment qu’il croirait. Mais non ça ne l’est pas. Donc il continue d’attendre. Et c’est là.

                  Le Navire heurte le Kraken. Trop omnibulé par le navire face à lui, il est surpris par la pichenette qu’il reçoit. D’un coup de tentacule, il envoie valser le mât du navire bourré. Griselda rit en toussant, elle frotte la pierre du briquet, une flamme jaillit. Maintenant. La peau de Satoshi se recouvre peu à peu de diamant. Une seconde plus tard, il revêt un costard diamanté et fonce sur l’ennemi. A l’impact, Griselda est projetée sur le Kraken, mais sa maladie l’empêche d’avoir de trop grand réflexe. Pire encore, elle ne peut pas à la fois cracher du sang, vomir, tousser et lâcher le bouton de gaz du briquet. Quoi que si, elle le fait. Mais elle tombe sur le Kraken. Cela lui fait le même effet que lorsqu’un pou se loge dans nos cheveux. Il doit gratter. Mais elle ne lui en laisse pas le temps. Elle n’a plus la notion des choses, elle se croit encore sur le navire. Ca arrive. Quoi que, ça n’arrive qu’avec elle. Le problème des Cohen, c’est qu’avec le temps ils ont perdu le sens du mot famille. Ils sont tous dans le même bateau, mais ne songent pas à récupérer les leurs. Laisser une vieille beaucoup plus mal en point qu’eux s’aventurer seule sur le navire d’un capitaine pirate qui leur a échappé n’est pas très intelligent. Surtout pour quelqu’un comme Zander.

                  Mais peut importe. Une demi seconde passe et le fromage se consume, et explose. Tandis qu’Alucard vomit ses trips à côtés de l’équipage penché sur le bastingage, un bruit assourdissant retentit. Pendant cinq secondes, les cris de souffrances du Kraken sont audibles, parfois à faire saigner les tympans pour les pirates du Soiffard. Les flammes le consument tandis que l’explosion a quasiment détruit le navire tanguant et le souffle, lui, a projeté les membres de l’équipage du Soiffard dans toutes les directions. L’explosion ayant attiré des monstres marins, une multitude d’entre eux sortent leur nez de l’eau, dont un gros, grand, mi vache, mi ours, et re mi vache derrière et toute sa famille sur lesquels rebondissent les pirates pour enfin arriver sur les navires. Ils ne restent que quelques secondes comme cela avant d’avancer vers le Kraken déchu pour le dévorer tout cru. Sans doute pour se faire un collier d’oreille avec.

                  L’instant d’après, des hommes tombent sur le pont presque en ruine du Lady Million. Des hommes que l’on ne connaît pas, des hommes que l’on ne veut pas connaître. Parfois des hommes qui rêvaient de changer de capitaine, parfois des hommes qui aimaient se bourrer la tronche tous les soirs. Mais pas avec Satoshi. Oh non. Ici ils sont chez les Truands, et chez les Truands on déconne pas, il parait. Leur capitaine est un homme fait de diamant et dont les poches en sont pleines. Ce sont des hommes prêts à tout pour de l’or, protecteurs des femmes le jour, gros braqueurs le soir et inversement, ils ne sont plus à prendre à la légère. Car c’est à partir de ce jour qu’il rentre dans la cour des grands. Les véritables aventures de Grand Line commencent. Ce qui précédait n’était que l’amuse gueule. Ils attaqueront le plat de résistance avec le Royaume de Sakura, où il y règne depuis toujours un interminable hiver.

                  Après avoir réalisé cela, ils se retournent pour ravoir dans leur champ de vision la forteresse X, elle a disparue, laissant place à un soleil perçant avec une aisance presque effrayante les nuages qui était plus noirs que le coeur de Toji Arashibourei.
                  • https://www.onepiece-requiem.net/t109-greed#772
                  • https://www.onepiece-requiem.net/t100-termine-satoshi-noriyaki
                  Plus tard, à bord du Vaisseau de Pierre.

                  -Bon, je reconnais que les dégâts sont un peu excessifs, mais on s'est quand même bien amusé...
                  -Ouais mais ils se sont échappés !
                  -Et le petit teigneux avec les dents en pointes à volé ma batte !
                  -En même temps, tu laisses tout le temps trainer tes affaires...
                  -Fais le malin va. Quand je remettrais la main dessus le premier endroit ou je la rangerai ce sera dans ta gueule !
                  -Bah, on t'en trouvera une autre, c'est pas ce qui manque les battes...
                  -Et ils ont aussi démoli la salle de bal et ruiné le port !
                  -C'est plutôt la faute de mémé, je lui avait dit pourtant que le fromage c'était trop dangereux...
                  -Rien qu'on ne puisse réparer.. Avec tous les types qui sont restés on aura largement de quoi faire...
                  -Ils ont buté Silas !
                  -De toute façon il devenait bizarre... Et j'aimais de moins en moins sa gueule... Bon, faudra aller récupérer le Kraken mais ça nous donnera une occasion de sortir un peu...

                  -Euh monsieur Cohen ?

                  -Oui ?

                  -C'est euh... A propos de votre mére...

                  -Griselda ? Oui d'ailleurs ou elle est passé celle la ?


                  [...]

                  Pendant ce temps la, sur le navire des Truands.

                  -15, 16, 17 ! Comptage terminé capitaine !17 Nouvelles recrues à bord... Euh par contre...
                  -Par contre ?
                  -Et je crois que...
                  -Oui ?
                  -Je... j'crois qu'on a oublié Damien Capitaine....
                  -...
                  -Désolé...
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