La mort est au bout de ce voyage...

Banaro ou l’île la plus étrange que j’ai jamais vu de ma vie ? Je me sens complètement déconnecté du monde depuis qu’on est arrivé ici. Des erreurs, trop d’erreurs dans ma vie et je me rends compte que j’en fais toujours autant. Comment ai-je pu être aussi naïf, aussi con pour ne pas voir arriver tout ça ? Il est clair que nous commençons à nous faire connaitre dans ce monde, alors pourquoi est-ce que je ne réagis pas à temps ? Pourquoi est-ce que Mugen est mourant ? Pourquoi est-ce que tous mes proches s’en vont pendant que je suis là, incapable de les sauver ? Trop, c’est trop ! Je ne peux plus me faire à l’idée de laisser le destin décider du sort des seules personnes que j’aime encore en ce monde.
Mizu vient me voir et me chuchote à l’oreille un plan qu’il a probablement improvisé sur le tas. Je vais devoir m’occuper de ceux qui restent sur le navire pendant qu’il va combattre de front. Un grand classique du capitaine mais très efficace. Il descend donc du Blue Moon pendant que le reste de l’équipage se demande ce qu’il se passe. Ils ont l’air d’attendre des explications.

- Nakamas préparez-vous. Nous allons montrer à ces marines qu’ils ont eût tort de s’attaquer aux Shinoryu ! Je veux que tous ceux qui savent tirer aux canons se préparent, le reste aux manœuvres du navire. Nous allons bombarder ces enflures depuis la mer pendant que le capitaine et Howard vont les prendre de l’autre côté. GOO !!

Le poing serré, je marche en direction de l’infirmerie où mon ami d’enfance se fait opérer. Malgré les ordres du médecin, j’entre discrètement pour ne pas surprendre ce dernier dans son opération. En refermant la porte, Azrel remarque ma présence au bruit et s’interrompt.

- J’ai dit que personne ne devait entr…
- LA FERME !!! Contente-toi de lui sauver la vie, c’est tout !

Voyant ma détermination à travers mon regard perçant, il reprit son travail après un grand soupir. Les cris de Mugen continuent… chacun me déchire le cœur, me donne les frissons. Ce que je vie là est horrible, mais je ne peux rester là à ne rien faire pendant qu’il se bat contre la mort, alors je préfère souffrir à ses côté, c’est le seul moyen pour moi de lui montrer mon soutien. Le temps passe, les minutes sont comme une éternité entre ses quatre murs. La boule au ventre, la respiration haletante, je cherche le moindre signe de soulagement de Mugen, hors ce dernier à l’air d’aller de plus en plus mal ! Soudain, les cris deviennent moins violent, comme s’il… comme si… NON ! Voyant que son visage se détend et qu’il commence à laisser tomber sa tête sur le côté, je comprends qu’il est en train de nous quitter. Que faire… que faire ? J’attrape de mes deux mains sa tête et colle mon front au sien.

- NE LACHE PAS MUG !! NE LACHE PAS JE T’EN PRIS !!! ON A ENCORE TROP DE CHOSES Á VIVRE ENSEMBLE ! RAPPEL-TOI DES PROMESSES QU’ON S’ÉTAIT FAITES TOUT PETIT… RESTE EN VIE JE T’EN SUPPLIE !!

M’a-t-il entendu ? Est-il encore conscient ? Le silence règne dans la pièce et j’avoue être dépassé par les évènements. Tellement dépassé que mes genoux lâchent et frappent le sol. La tête baissé, je ne sais plus quoi penser, quand tout à coup, une main se pose sur mon épaule. C’est le médecin qui veut me réconforter.

- J’ai fait ce que j’ai pu. Pour le moment, ses blessures sont toutes fermées et seul le temps nous dira s’il va vivre ou mourir. Il va rester là inconscient pour un moment et si vous le souhaitez, je pourrais rester avec lui pour veiller sur lui. N’oublie pas… l’espoir fait vivre !

J’avoue qu’il vient de me soulager un peu, alors que je croyais que tout était fini. Je pose ma main sur son épaule en guise de remerciement et lui souris avant de me relever.

- Je compte sur toi pour veiller sur lui. En tout cas tu as du courage de venir soigner un blessé sur un bateau pirate. Merci pour tout ce que tu as fait !

De retour sur le pont, je vois que chacun exécute l’ordre donné comme prévu. Ça va être un vrai carnage !

Minable… Nous avons tous été minables… Ce faire avoir ainsi ! Tant de sang versé à cause de nous… C’est donc ça le côté obscur de la piraterie, être près à tout pour être libre. Mais perdre un être cher… Un être avec qui l’on partage tout. Non, je ne suis pas prête à cela. Je préfère encore me battre que de perdre un ami. Je préfère rependre le sang d’innocents… Mais si on pouvait l’éviter, si seulement on pouvait quitter cette fichu île dès maintenant… Et ce foutu log pose qui ne change pas de cible ! Pourquoi faut-il que ce soit si long ? Pourquoi faut-il que l’on reste…

Nous ne sommes pas prêt… Nous ne l’étions pas en posant nos pieds sur Banaro. Il vaut mieux pour notre survie à tous que nous restions ensemble jusqu’à ce qu’on puisse s’enfuir.
Mizu vient de sauter par-dessus le garde fou en compagnie d’Howard Prince. Inquiète je me penche pour voir ou ils vont et en ayant bien l’intention de les suivre pour leur dire qu’ils font n’importe quoi ! Que si le Contre amiral nous tombe dessus alors qu’ils ne sont pas là, alors que Mizu, ma seule personne qui puisse rivaliser avec lui n’est pas là, nous serons tous mort à leur retour… Mais Lion explique rapidement le fameux plan que lui a soufflé le capitaine de ce navire, ce qui me coupe dans mon élan. Si ce sont les ordres du capitaine, je les respecterai, mais qu’il ne vienne pas chialer sur nos tombes si ça se passe mal !

Yuki, Cassandre et Shinji commence à s’occuper des canons. Cassandra, elle, a prit la barre et je l’aide comme je peux à faire avancer ce rafiot. Mais une fois en marche, je n’ai plus vraiment d’utilité. Je regarde donc l’horizon, à l’endroit où la fumée s’élève, et observe notre destination se rapprocher. Afin que nous soyons le plus discret possible, j’éteins toutes les lumières qui se trouvent sur le Blue Moon, en espérant que cela suffira. Pendant cette fameuse ronde anti-lumière, j’observe mes nakamas qui s’attèlent à leur tâche… Je croie que nous sommes tous avec le moral dans les chausettes… Entre la blessure de Mugen et l’enlèvement de nos deux autres compagnons, il n’y a pas de quoi être fier de notre équipe. Soudain, le bateau heurta un rocher.

-Woooh… Cassandra ! Fais attention !

La pauvre a les larmes aux yeux. Je vais donc la voir pour la consoler… Après tout, c’est vrai que Takashi est son petit ami. Comment aurais-je réagi moi, si Léo s’était fait enlevé sans que je ne puisse faire quoi que ce soit… Hmm, en y réfléchissant bien, c’est ce qu’il s’est produit : on me l’a enlevé. La seule différence c’est qu’il a rejoint le monde des morts tandis que Takashi est probablement encore en vie.

-Hey, Cassandra, calme-toi d’accord. On va le retrouver, c’est certain ! Mais en attendant, il faut que tu tiennes le coup ! Nous comptons tous sur toi.

Elle hoche la tête en signe d’approbation, mais ses larmes ne cessèrent de couler. Du coup, malgré mon inexpérience, je lui propose de la remplacer, mais elle refuse. Elle a bien raison : qui sait qu’elle connerie je ferais avec un bateau entre les mains…

Nous sommes presque arrivé sur le camp des marines, mais le moral des troupes est toujours au plus bas… Et Lion qui est sensé nous diriger et qui ne montre pas le bout de son nez… Et Cassandre qui, a cran, engueule pour la n ième fois Yukisame, et Shinji qui a le regard totalement vide en plus de Cassandra qui pleure toujours mais réussit tout de même à nous conduire… Si nous devons nous battre bientôt, il faut absolument que l’on soit plus motivé, sans quoi nous n’aurons aucune chance de survie ! Il faut donc que quelqu’un parle, que quelqu’un les encourage, et si personne n’est prêt à le faire, alors je le ferai. Je monte sur le pont supérieur, Futago no Ken assemblée en main.

- Mes amis, écoutez moi ! Notre capitaine attend que nous lancions l’offensive, que le Blue Moon attaque, et que va-t-il voir… Ses compagnons désespérés à bord de ce pauvre rafiot ? Non ! Il ne verra que des hommes libres ! Et nos ennemis n’entendront que le tonnerre de nos canons, puis le fracas de nos armes et ils sauront que vous et moi nous sommes capable de tout ! Par la sueur de nos fronts, la force de nos bras et le courage de notre cœur, nous vivrons et récupèrerons nos amis ! Alors, ici et maintenant, montrons leur qui sont les Shinoryuu !

Chacun exclame sa motivation d’un cri. Tout le monde à l’air enfin déterminé, c’est bien ! Pendant mon petit discours, nous sommes arrivés à l’endroit voulu. Du coup, le canardage commence ! Les boulets fusent de partout. Bizarrement, les marines ne répondent pas des masses à notre attaque, c’est… étrange. Mais il y a quand même deux trois boulets qui nous arrive dessus, dont un qui risque de faire de gros dommage à notre bateau. D’un bond, je m’élance à sa rencontre et le tranche en deux, envoyant les morceaux dans l’eau. J’atterri légèrement sur le pont inférieur, toute fière de mon coup ! Mais ce n’est pas fini, il y en à quelques autres qui arrive mais à chaque fois, ils sont arrêtés dans leur course par ma classe extrême de cet instant…

-Heuu, Izya, on a plus de munitions là…

C’est Yukisame. Je le regarde avec un sourire et lui dis calmement.

- Et bien, c’est l’heure du combat !

Mon arme toujours en main, je saute par-dessus bord, sur la terre ferme, et je charge dans le tas de marine qui a commencé a se créer à une vingtaine de mètres de notre navire. Mais je n’ai pas peur, je ne suis pas seule. Yuki et Cassandre m’ont rejoint, ainsi que Shinji et Lion. Nous pouvons y arriver, nous le devons !

- POUR NOS AMIS, ET POUR LA LIBERTÉ !

Nous ne sommes peut-être que cinq, mais la colère et la détermination de nos cœurs nous entrainent vers la victoire. Je croie bien que c’est la première fois que nous nous battons aussi bien ensemble. Nous sommes en symbiose, et cela fait notre force ! Yuki et moi arrivons à stopper une bonne partie des troupes pendant que Cassandre, à l’aide de son fouet et d’un couteau, se fait un plaisir malsain à endommager nos adversaires. Shinji et Lion eux s’occupent des attaquants de coté.

Avec ma grande arme, il m’est assez facile de retenir les marines et de les repousser, mais je ne suis pas libre de mes mouvements, nous gardons donc cette formation qui a l’air de bien fonctionner. Jusqu’à ce que je redoutais ce produisent… Les marines commencent à se disperser Afin de laisser la place à leur chef. Certes ces blessures sont fraiches, certes il a été affaibli, mais il n’en reste pas moins Contre Amiral… Et, à moins d’un miracle, nous sommes tous perdu… Tous ? Non… Si quelqu’un peut le retenir ne serait-ce qu’un peu, les autres auront une chance de pouvoir s’enfuir…

Je regarde Lion, c’est fort possible qu’il m’en veuille, connaissant sa fierté, pour mon excès d’autorité alors que c’est lui le lieutenant… Son regard me fait comprendre qu’il est déterminé à rester affronter cette nouvelle menace. Très bien, nous serons donc deux à le retenir.

- Les gars, vous feriez mieux de retourner au bateau…

- Et vous laissez crever seul ? Hors de question !

Leur trois visages sont déterminé à nous suivre… Dans leur état, rien de ce que je pourrais dire ne les dissuadera. Du coup, nous sommes cinq contre ce monstre…

Je vois qu’Izya a encore décidé de prendre les choses en main… tant mieux, car je n’aurais probablement pas réussi à motiver mes nakamas de la même façon qu’elle. Mon moral n’est pas au mieux, mais plus je réfléchis, plus je sens mes muscles se contracter. Oui, cette colère que j’avais au début de mon aventure avec Mizu, cette volonté de vengeance que j’avais en moi, elle revient alors que je croyais avoir tourné la page. Avant c’était mes parents, aujourd’hui c’est mon ami d’enfance. Un a un, la marine me prend mes proches. Malheureusement pour elle, je n’ai plus de larme à verser mais des poings à faire parler ! Je veux vivre libre et avec mes amis, avec ma nouvelle famille en les protégeant quoi qu’il arrive… ET J’Y ARRIVERAIS !!

Nous voilà arrivé et les coups de canons retentissent. Soudain, j’entends dire qu’il n’y a plus assez de munition… mais ce n’est pas possible, on a fait le pleins avant de prendre la mer ! A peine ai-je eu le temps de réagir qu’Izya décide de descendre du navire. Bon dieu mais qu’est-ce qu’il se passe ? Y-a pleins de munitions dans le dépôt ! Bordel, il faut que je sois plus réactif, mes nakamas ont besoins de moi et je ne fais rien. Izya a sauté du navire sans me demander mon avis… arf celle-là, toujours à en faire qu’à sa tête ! Tant pis, pas le choix, je ne peux pas la laisser toute seule en bas. J’attrape mon cimeterre et fais signe aux autres de me suivre pour le combat.

- SHINOOOS !! NOUS DESCENDONS DU NAVIRE !! SHINJI, TU T’OCCUPE DE CEUX A DROITE PENDANT QUE JE PRENDS A GAUCHE !! LES AUTRES, VOUS RESTEZ ENSEMBLE PRÊT D’IZYA ! EN AVANT !!

Après avoir sauté du navire, nous voilà en pleine bataille. Je tranche comme je peux les quelques marines qui s’attaquent à moi et essaye de surveiller mes amis afin d’intervenir au cas où. La bataille est rude, mais je réussi à retenir les quelques hommes qui veulent passer derrière nous. En tout cas, ça a l’air trop facile vu comme ça et j’ai comme un mauvais pressentiment. Ce n’est pas normal qu’il y ait que de simples marines alors qu’ils savent que nous sommes ici. Soudain, je remarque mon ami Shinji de l’autre côté qui peine à retenir ses adversaires. Ohhh non vous ne me le prendrez pas lui aussi ! D’un bond sur le côté pour esquiver l’attaque d’un marine, suivi d’un coup de poing qui le fait voler, je me libère de mes ennemis et cours à l’opposer prêter main forte à Shin’.

- Merci Kan, je commence à fatiguer sérieusement !

Au bout de quelques minutes, les marines arrêtent de nous attaquer et s’écartent. Que se passe-t-il ? Ah j’en étais sûr ! C’était trop beau pour être vrai. Le voici, l’enflure qui a blessé Mug’ ! Je marche sans peur jusqu’aux côtés d’Izya puis là regarde droit dans les yeux. Dans mes yeux… non pas une flamme mais un incendie ! Ce type, je veux lui arracher la tête. Je m’avance d’encore quelques pas pour me placer devant tout le petit groupe que nous sommes. Me sentant plus à l’aise à mains nue, je brandis mon épée et la balance sur cette enflure puis me précipite vers lui. Ce dernier réussi de justesse à bloquer la lame entre ses mains. Il faut dire que l’obscurité n’aide pas à la vision. Malheureusement pour lui je suis déjà devant lui alors qu’il me cherche là où j’étais il y a quelques secondes. Je l’attrape par le col et m’apprête à lui faire mon attaque spéciale « HEAD SHOT ». Au moment où je veux lui mettre ma série de dix coups de boule, cette enflure prononce un mot.

- Tekkai !

Lorsque mon front frappe son nez, c’est comme si j’avais frappé de la pierre. Après cinq coups, je décide d’interrompre mon attaque.

- Kuso ! Qu’est-ce que t’as fait ? Pourquoi est-ce que j’ai eu mal à ta place ? Quelle est cette technique ?

Le sang coule de mon front et cet enfoiré se fout de moi. En tout cas, il a l’air plus fort que ce que je pensais. Le battre ne va pas être une partie de plaisir.

- Hahahahaha… Minable, tu croyais m’avoir avoir avec ça ? Pauvre misérable. Abandonnez pendant qu’il est temps. Nous avons attrapé votre capitaine… C’est fini pour vous !
- Urusai !! Tu crois que je vais croire à tes conneries ? J’ai confiance en Mizu plus qu’en n’importe qui d’autre ici présent. Je sais qu’il n’est pas stupide à ce point pour se faire attraper par un singe comme toi !
- Je vois, tu veux jouer au gros dur devant tes hommes. Eh bien, je vais leur montrer que tu ne vaux pas mieux que ton idiot capitaine.
- Viens donc, je n’attends que ça espèce de salop. Tu as osé lever la main sur Mugen, je te ferais payer de mes propres mains et je n’aurais pas besoins d’arme contrairement à toi !

Le voilà qu’il s’avance lentement vers moi. J’avoue avoir le cœur qui bat de plus en plus fort, mais je dois garder mon sang froid si je veux esquiver ses attaques. Tiens ? Il a l’air blessé au niveau du ventre… ça ressemble aux attaques de Mizu. Je devrais attaquer à cet endroit. Prêt à attaquer avec le clou que j’ai sorti de mon poignet droit, j’attends qu’il soit assez prêt pour tenter mon attaque. Là, c’est le moment ! Un pas à droite puis un à gauche… ma main libre attrape son gilet pendant que l’autre est prête à planter. Il me laisse faire ? Tant pis, je dois essayer.

- Tekk… AAIIEEE !!!!

Trop tard, la pointe a déjà pénétré sa plaie. Au moment où je relève la tête, une fraction de seconde suffit pour que je sente un violent coup dans le bide qui me renvoi sur mes nakamas. Je recrache un peu de sang tellement le coup a été violent, mais je suis sûr qu’il a eu au moins autant mal lors de mon attaque. Par contre, je l’ai mis en furie et ce n’est pas bon du tout pour nous.