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Espoir renaissant

Les flots se brisent sous les coups de la coque de bois avançant fièrement, avec en poupe, un monstre hideux. Grand. Gros. Le cigare fumant à la commissure de ses énormes lèvres. Ses fines moustaches, son veston déchiré, sali par la guerre et ses quelques poils de crane survivant au temps se laissent porter par le vent. Un jour clair aujourd'hui où les nuages gris ont laissé place à un magnifique ciel bleu. Le monstre sourit car dans quelques heures ils pourront enfin toucher terre, réparer les vestiges de la bataille, les planches de bois branlantes, les voiles déchirées et la barre toute rabougrie. Plus loin, sur terre, là où les maisons fument de leurs belles cheminées, où les paysans travaillent la terre et où les Dockers tentent, tant bien que mal, d'empaqueter leurs lourds fardeaux, deux hommes observent. L'un d'eux, le plus grands, avec son marcel blanc tout jaunis et ses cheveux à la gomina poussés en arrière se marre, la longue vue à l’œil.

_T'as vu ça, Bebert? 
_J'te dis que ça vient pour nous voir ça...
_Une coque marine à drapeau noir... J'pensais pas ça possible...

Mais sur la dite coque, le monstre hideux ne se doute de rien. Il renifle, humecte, mais aucune odeur n’apparaît, même son oreille entaillée ne lui dit que du bien. Alors ils avancent et lorsqu'enfin la coque arrive à portée de rames les ordres fusent.

_Hmm... Le dormeur dort... L'étrange animal aussi... Blake, j'ai besoin de toi. Je dois aller en ville chercher quelque chose... Durant ce temps tu iras voir les dockers pour leur demander leurs services pour les réparations. Mon frère, tu surveilleras le navire s'il te plait. J'ai besoin de quelqu'un de confiance et qui ne dorme pas...

Le grand cachalot n'en dit pas plus. Ni sur ce qu'il part faire. Ni sur cette « chose » qu'il va chercher. Il bouche ses grandes lèvres et saute se fondre dans l'eau avant qu'une quelconque autre question n'ait pu venir. Les ordres sont dit et le Monstre n'est pas de ceux dont la palabre rend joyeux. Alors il se fond dans l'océan, un court instant, le temps qu'arrive à lui la terre, le sable fin et le froid d'après la nage. Le vent qui gicle sur son costume trempé, sur sa moustache défaite.

Ses gros bras compressent le veston comme pour l’égoutter avant que ses énormes pieds ne l’emmènent plus loin. A la civilisation, là où les hommes l'évitent, changent de trottoir par peur de cet immonde monstre, par dégoût de son horrible visage, par écœurement pour cette sous race. Mais le cachalot ne recule pas, garde cet air fier de la bête habituée, lassée de la stupidité humaine qui a appris à faire front. A dire merde au monde avant qu'un jour il ne puisse l'enlacer. Puis son gros corps rentre dans la première taverne sur sa route. Les pauvres bougres plus habitués à voir un énième habitué venir y boire un verre, à la tranquillité de cette île perdue, ces pauvres gens se retournent de stupeur. Cachent leurs visages sous leurs coudes, tournent le dos à l'immonde créature, crachent par terre, de dégoût.

Mais la bête continue sa route, comme si de rien, comme toujours. Ses deux bras se penchent sur le comptoir, ses minuscules yeux se perdent sur le barman ne sachant plus où se mettre et, enfin, les mots sortent. Gros. Graves.

_Hmm... Auriez vous un Den Den pour une communication, ainsi qu'un annuaire ?

_Re... Recu... Reculez ! ! Je n'ai rien fait de mal !!

_Hmm... Moi non plus... Je veux juste appeler quelqu'un...

_Te... Tenez alors... Mais ne me faîtes pas de mal je vous en suplie !! J'ai des enfants...

Le cachalot n'écoute déjà plus, trop occupé à tourner les pages d'un immense cahier avant d'enfin saisir le minuscule Den Den terrorisé à la vue de cet étrange et effrayant animal. A l'autre bout du fil, on répond déjà. Une voix fluette trop aimable pour être naturelle. Le Den den prend de jolies fossettes roses et son nez s'affine de quelques millimètres au fil des quelques premiers mots.

Abyss and Co. ♥ Cabinet d'Avocat de Logue Town, ♥ Bonjour. A qui ais-je l'honneur ? ♥
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Espoir renaissant

"Blake Redhorn | Etrangers"
Présent



Olé Blakou, pou'lquoi c'est lui qui te donne des o'ld'les ?
Pourquoi une voix sort d'entre mes jambes ?
Hihi t'lès d'lôle espèce de g'los naze !


Malgré la petite réplique de Blake, il fallait avouer que Kiki avait ici touché un point auquel il n'avait toujours pas pensé. Comment se faisait-il que cette espèce de baleine soit la personne qui, depuis le départ, donnait les ordres ? En effet, on était en droit de se poser des questions : le Pervers, naturellement doté d'une supériorité certaine sur les autres, était celui qui possédait le plus de prédispositions. Une prestance inégalable, une classe ineffaçable, une force indomptable... Alors oui ! Il devait être le chef ! A moins que... A moins que cela ne soit qu'un test ! Oui, voilà où résidait la clé du mystère. C'était ici que les dieux avaient l'idée de le mettre à l'épreuve : un vrai héros doit faire preuve d'une abnégation sans faille, en acceptant les épreuves mises sur sa route. Si le destin s'était mis en tête de faire monter, par la force des choses, Ishii sous les projecteurs, cela ne pouvait être que mérité...

T'y c'lois pas toi-même à c'que tu dis ! Olé !
Bien sûr que j'y crois !

En vérité, Blake n'y croyait pas. Mais il fallait tout de même avouer que, depuis qu'il avait rencontré le cachalot, il s'était attiré un nombre incalculable d'ennuis et, de fait, une possibilité accrue de se faire connaître. Voilà où est-ce qu'il devait situer le leadership d'Ishii : comme un tremplin pour le futur monument à sa gloire. Oui, c'était ça... Ça ne pouvait être que ça.
Néanmoins, Blake ne put guère songer plus longtemps à ses perspectives d'avenir. En face de lui s'étalait dès à présent ce pourquoi il avait été envoyé : les fameux docks. Et même si obéir aux ordres d'une baleine ne lui plaisait pas vraiment, il fallait avouer que réparer le bateau était une priorité à présent. Se balader sur un navire pareil était bien plus pratique que la vieille barque de pêcheur qu'il avait « empruntée » à son gros père. Alors avec en plus plusieurs squatteurs sur un même bateau, les possibilités d'aller sur Grand Line et se rapprocher de la Nymphe de Rough Tell étaient bien plus grandes ! On avait dit que Blake ne pouvait songer plus longtemps à ses perspectives d'avenir ? Non désolé, c'était une erreur. Blake était incapable de ne pas essayer de tout prévoir. Instinct de prédateur sexuel obligeant, assurément.

Alors qu'il prenait connaissance des différents prix proposables, quelque chose vint brusquer son relatif calme retrouvé. Une sensation, un léger frisson lui parcourant l'échine de la peau, se transformant peu à peu en une émotion vive et brûlante. Quelqu'un approchait. Il le sentait. Ou plutôt, la sentait. Car oui, Blake avait le pouvoir de ressentir l'approche des femmes. Cela faisait partie des nombreux mystères liés à sa condition, et sans doute à Kiki, indubitablement.
Ne suivant que ce que lui dictait son instinct – et les impulsions de sa seconde personnalité – il se laissa guider jusqu'à une pancarte en particulier. Celle-ci arborait l'inscription « Jean Bon & fille. Réparations ». N'allez pas croire d'obscures chimères, Blake n'avait pas pris la peine de lire le panneau de bois. Cela, ce n'était dû qu'à la joie de la narration omnisciente, véritable joyau pour les lecteurs, et calvaire pour les pauvres personnages.
Il était décidé à suivre ce que les effluves de présence féminine lui indiquaient de faire. Le Sweet-Sense lui fit comprendre que la cible était tout près, elle aussi venant en sa direction. Blake était fébrile. Certes, le Poster Géant qu'il avait récupéré lors de l'échauffourée avait permis de calmer un peu ses immenses pulsions. Cependant, croire que cela serait suffisant ne pourrait être pris que pour une douce naïveté. Il avait le sentiment de n'avoir rien touché depuis des lustres et des lustres. Déjà qu'un lustre c'était sacrément long, alors autant de temps c'était insoutenable. Voilà pourquoi son comportement actuel était aussi frénétique : l'abstinence n'était pas faite pour Blake. Lui se fichait d'aller jusqu'à planter sa graine dans le potager d'une damoiselle. Il ne voulait qu'une chose : toucher des seins d'une main et caresser des cuisses de l'autre. Voilà pourquoi il était venu au monde. Voilà pourquoi il était le Pervers. Voilà pourquoi il était destiné à trouver et à peloter la Nymphe de Rough Tell. Tout simplement parce qu'il était le plus à même d'y parvenir. Mais un grand pouvoir signifiant irrémédiablement une grande responsabilité, il était de son devoir d'entretenir son corps par le biais de créatures diverses et magnifiques. Seul un professionnel du pelotage pouvait espérer toucher la Poitrine de Jouvence. Et comment pourrait-il y parvenir s'il ne s'entrainait pas maintenant ?

Il était tout près à présent... Ses envies étaient folles, meurtrières, terriblement perverses. Tous sens aiguisés, le prédateur scrutait chaque mouvement auditif, chaque courbe sensorielle. Il était chasseur. Et il attendait que la proie daigne se rapprocher encore de quelques derniers centimètres. Suffisamment pour qu'un bond suffise à faire son office.

I LOOOOOOOOOOOVE YOOOOOOOOOU !

Un cri bestial, à faire pleurer d'émoi chacune des personnes présentes sur cette petite île paumée. Voilà ce qui émana des cordes vocales de Blake. La jeune fille lâcha un hurlement de terreur devant cette espèce de malade mental directement tombé en face d'elle. Il avait sauté, avait atterri en toute grâce devant son beau corps, et avait lancé ses mains dans sa direction. Ses doigts se saisirent de la peau ferme de la sublime créature, passant, malaxant et caressant chaque parcelle de sa jolie petite poitrine. Rien de bien tonitruant, mais tout de même quelque chose de fabuleux.
Ce fut quand il reçut une gifle que Blake décida enfin qu'il était temps de s'arrêter. Enlevant ses yeux du haut qu'il avait presque déchiré par ses mains expertes, il prit enfin le temps de contempler la fille en détails. De taille moyenne, la peau divinement bronzée et légèrement mouillée, les jambes sublimées par un short radieux et enfin, les cheveux lâchés, elle représentait un véritable joyau. A peu de choses près tout ce que Blake adorait chez une femme, tout cela démultiplié à l'infini à cause de ces derniers jours de disette.

Espèce de sale...

Pour des raisons de censure, la quantité innombrable et la qualité innommable des jurons balancés ne seront pas retranscrits. Dans tous les cas, Blake comprit qu'il n'était pas tombé sur la première vierge effarouchée disponible. Non, il venait de frapper fort. Et la manière dont il fut frappé était forte, elle aussi.
Cette fois, ce ne fut pas une gifle de damoiselle qui le toucha, mais un bon vieux coup de poing à la virilité qui n'était pas à prouver. Sous la violence et la surprise du coup, Blake fut projeté directement dans l'eau de la jetée.

Mais t'es malade espèce de gros singe !
J'vais t'apprendre à toucher ma gamine, PORC !
Olé Blakou, t'as touché à la fille d'un docke'l !
J'ai rien touché du tout enfoiré ! C'est toi qui m'as poussé à le faire ! Comme tout le temps !
A qui c'est qu'tu causes ? Viens là que j't'éclate les dents !
Non.
Comment ça, non ? 'Faut que j'vienne te chercher ?
Ben j'ai pas envie de sortir maintenant, d'accord ? L'eau c'est frais.

En vérité, deux raisons poussaient Blake à ne pas vouloir sortir maintenant :
La première était qu'il n'avait que moyennement envie de se frotter au docker père et aux autres types à ses côtés qui jouaient avec leurs outils d'un œil mauvais. En effet, il n'était pas d'humeur à ça et préfèrerait volontiers jouer avec Kiki en regardant le Poster géant.
La seconde était qu'en restant dans l'eau, il serait trempé. Or, un mec trempé était toujours plus sexy qu'un mec sec. Et étant donné qu'être sexy pour attirer une femme dans son lit était quelque chose qui comptait beaucoup pour Blake, on pouvait comprendre qu'il ne décide pas de sortir maintenant.
Malheureusement, les hommes de nos jours n'avaient absolument rien de compréhensif. Un des amis du docker lança un filet de pêche directement sur lui. Puisqu'il était occupé à barboter dans l'eau et à se mouiller chaque partie du corps, Blake ne réussit qu'à s'empêtrer joyeusement dans les mailles du filet, à un point tel qu'il était à présent complètement emmêlé.

Mais il est complètement con ce con !
Normal Jean, c'est un con.
Je ne suis PAS con, c'est clair ? Le médecin dit que j'ai quelques problèmes, c'est tout.
JE VAIS TE FAIRE REGRETTER DE M'AVOIR TOUCHEE, CONNARD !

Avec tous ces évènements, Blake en avait presque complètement oublié la présence de la jolie fille. Mais entendre sa douce voix, même balancer des injures, lui rappela ce bon souvenir. Et surtout... Surtout qu'il n'était toujours pas rassasié. Il fallait qu'il se nourrisse. Toutefois, l'heure n'était pas à cela. A présent empêtré complètement, il ne pouvait presque plus bouger. Ce fut même ce moment que choisirent les dockers pour faire émerger brusquement le filet, et Blake avec.
Ils le tirèrent comme un seul homme, le soulevèrent et l'envoyèrent se manger le bois de la jetée en toute grâce. Quelque peu sonné par sa nouvelle transformation en sac, il ne fit rien, se contentant d'essayer de reprendre conscience. Mais visiblement, les dockers avaient décidé de ne pas le laisser tranquille. Poings et pieds se mêlèrent à la partie, chacun semblant trouver son plaisir dans cette partie de Punching-Blake.
Le plan de cette bande de peloteurs de poitrine plate aurait pu très bien se dérouler si la fille ne s'était pas décidée à elle aussi venir se venger. Le premier coup qu'elle envoya toucha bien mouche en la cible du nez de Blake. Malheureusement pour elle – et pour eux – le second qu'elle voulut décocher fut gêné par la frénésie des vautours attroupé. Les hommes adoraient frapper le Pervers sans défense, indubitablement jaloux par une telle prestance et une telle beauté. A tel point qu'ils ne firent pas attention à la jolie petite damoiselle à leurs côtés. A tel point que l'un d'eux la bouscula. A tel point qu'elle tomba par terre, se cogna jolimment la tête, et finit sur le filet.

Intérieurement, Blake explosait. De vulgaires hommes osaient lever la main sur sa beauté resplendissante, lui, le Pervers. C'était inadmissible. Kiki hurlait à la mort pour changer, mais Blake n'y fit pas attention Il avait un problème plus important en tête : il devait se sortir de là. Comme un puissant choc électrique, le Sweet-Sense réagit intensément quand la fille tomba sur le filet. Des indications précises : longitude, latitude, taille des jambes, degré d'épilation, mensurations, furent transmises à Blake par déduction des émotions qu'il ressentait. (Bien que cela pouvait aussi être renforcé par ses dernière abstentions, rappelons-le.) Il n'avait pas oublié son but. Il n'avait rien oublié à ce qu'il était. Car il était le Pervers. Le champion toute catégorie du Pelotage, mais surtout, le créateur et maître incontesté du Perverse-Style. Et quoi de mieux pour se sortir de cette situation que la pratique de cet art martial ?
Par chance, les coups reçus avaient eu pour effet de dégager un peu Blake de sa prison de mailles. Il était plus libre de ses mouvements, capable à présent de bouger ses bras à sa guise. Et il en profita pour terminer ce qu'il avait commencé. D'une voix presque tragique, animée par l'espoir, il s'exclama :

I... Love... YOU !

Ses mains agrippèrent la poitrine de la fille, appuyant dessus comme sur la carapace d'un Den Den Buzzer. Tout à l'heure, il avait été surpris et n'avait pas su profiter de la situation. A présent, Blake était décidé à réellement ressentir les effets de cette technique.
Il sentit une vive chaleur parcourir ses doigts, remonter ses bras, s'étendre à son visage, descendre le long de son torse, raviver Kiki et animer ses jambes. Adrénaline puissante, motivation sublime... Nombreux pouvaient être les qualificatifs relatifs à ce que Blake ressentait à présent. Mais aucun ne pouvait réellement représenter l'émotion qui le guidait. La force était retrouvée, la motivation, acquise. Il était différent. Peloter était sa raison d'être. Sans pelotage, il ne valait plus grand chose. Mais désormais, le bretteur le plus beau de l'île de Bikini Island refaisait surface.

Je suis Blake Redhorn et je suis... celui qui PELOTERA LA POITRINE DE JOUVENCE !
Mais qu'est-ce qu'il raconte ce con ?

D'une main, il dégaina son katana. Aucun filet ne le retiendrait. Aucune prison ne saurait le contenir... Aucun homme ne pourrait se mettre en travers de sa route !

Feel Me !

Estocade experte, le coup de sabre découpa purement et simplement le filet, comme s'il s'était agi d'un vêtement en tout genre. Surpris par ce soudain réveil, les dockers reculèrent, incrédules. Blake s'accorda un dernier pelotage sur la fille encore sonnée puis se leva enfin.

Règle n°1 : quand le Pervers pelote, il devient Dieu.
Quel homme ce Blakou, olé !

Animé par l'adrénaline, il décocha un coup de poing phénoménal au Docker le plus proche, l'envoyant par terre.

Règle n°2 : laissez le Pervers peloter. Car si vous essayez de l'en empêcher et qu'il le fait quand même, il devient Dieu pour les femmes.

Marquant une pause théâtrale, comme savaient si bien le faire les Redhorn, il ajouta.

Et Satan pour les hommes.


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Sais tu lecteur? Sais tu ce que tu ressentirais si une grosse et immonde bête tentait de te dire merci, un sourire grimacé au coin des lèvres et articulait un "merci" d'une grosse et immonde voix?

Tu prendrais peur. Forcément. Tu crierais au monstre et courrait la queue entre les jambes pour fuir cette horrible créature. Logique.

La vie avant l'honneur.

Forcément, c'est ce que fait le barman. A une ou deux choses près. Ce n'est pas sa queue qu'il prend. C'est un revolver ; Il ne crie pas d'horreur, il appelle ses collègues et ce n'est pas ses jambes qu'il lance à toute allure, ce sont des battes de base-ball et queues de billards à ses collègues.

_Hmm... J'ai fait quelque chose de mal?
_Hargh.... L'a reparlé.... Une bête qui parle... Faites gaffe les gars. Ca doit mordre, les bêtes comme ça.
_Les bêtes ne parlent pas mais vu que vous me comprenez ça veut dire que je parle et si je parle je ne peux être une bête puisque les bête ne parlent pas.
Vous comprenez?


Un visage idiot commence par un air ébahi. La bouche à gober les mouches, les yeux à moitié pliés comme pour tenter de mieux voir une chose invisible et la tête en avant comme si l’intellect était ailleurs. Forcément qu'elle est ailleurs ou tout du moins pas dans le visage du pauvre barman. Le temps qu'il comprenne, qu'il se rappelle tous les mots dits et qu'un "Heiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin?" sorte de sa bouche boursouflée, Ishii est déjà loin.

Sa vieille carcasse s'avance vers le port sans imaginer un seul instant la situation de Blake. Il devrait pourtant savoir. Qu'on ne confie pas une mission à Blake. A moins que ce soit en rapport à un pelotage / déshabillage, et encore, le risque d'excès de zel serait trop important. Mais Ishii n'a pas encore compris que dans son équipage il n'y a et il n'y aura toujours que des gens voulant le tuer, des pervers incontrôlables, des dormeurs irreveillables, des bornes unijambistes ingérables et des rêveurs déraisonnables ou autres drôleries.

Alors lorsqu'il arrive, il ne devrait pas être surpris. Il ne devrait pas imiter la tête ahuri du barman, et lorsque c'est un immonde cachalot qui la fait, cette tête, croyez moi ça fait encore plus peur. Oh oui. Mais il récupère vite son calme, l'Ishii. La moustache se fait lisser. Les fesses se posent, le cigare se fume. Et la grosse voix résonne.

_Hmm... Qui ose chercher mon ami? Qui ose chercher notre équipage? Je ne veux pas combattre...
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Monster regarda avec mépris Ishii quitter le navire. Il avait beau retourner la situation dans tous les sens, il ne pouvait rien faire par lui-même. Impossible de le tuer froidement devant tout le monde, vu que tous les autres semblaient être acquis à sa cause. Le tuer dans son sommeil aurait été faisable, mais Monster n'était pas particulièrement du genre discret avec sa masse imposante et les ventouses de ses tentacules qui faisaient *Floc Floc* quand il marchait. Rongeant son frein, il délaissa le pont du navire malgré les ordres d'Ishii pour rejoindre sa cabine. De toute façon, Lucio était encore sur le pont, ainsi que ce cyborg qu'il avait combattu. Avec un peu de chance, s'il le laissait sans surveillance, ce dernier pourrait peut-être s'enfuir pour prendre sa revanche sur Ishii.

"Sa" cabine était un bien grand mot. Il s'était simplement approprié la petite infirmerie et dormait dans un coin, replié sur ses tentacules. Mais cela lui donnait un peu d'intimité et de lecture, car quelques livres de médecine générale étaient entreposés là. Plus de la décoration qu'autre chose, surtout qu'ils étaient trop complexe pour un non initié, mais trop basique pour un véritable médecin. Mais cela lui avait permis de s'échapper un peu et de ne pas devenir fou à cause de la présence d'Ishii.

Négligemment, il attrapa une des fléchettes qu'il avait trouvé dans la salle commune et la lança en direction du calendrier accroché au mur. Il l'avait trouvé ici, et avait d'abord envisagé de le jeter à la mer. Puis il s'y était intéressé de plus près... Toji Arashibourei... L'Homme-Poisson le plus gradé de la marine... Un nouvel ennemi, même si lui ne le connaissait pas. Le faire chuter de son piédestal serait forcement une étape nécessaire pour la réalisation de son objectif. Pour le moment cependant, il n'avait que son image, mais ne manquait pas de le prendre sur cible avec ses fléchettes, un peu comme une préparation à l'affrontement. Celle-ci vint se planter dans le postérieur du corps nu et répugnant de l'Homme-requin tigre. Toujours viser l'animal, jamais toucher les trois autres humains figurants dans le calendrier...

Il eut un déclic lorsqu'il s'attarda sur la phrase écrite à gauche de la photo : "Savoir choisir les bons outils"... Hum... Il n'arriverait rien à faire tout seul, il lui fallait donc de l'aide. Et quelle aide sinon celle du robot qui devait en vouloir à Ishii ? Il serait l'outil ! Monster lança, excité, sa dernière fléchette qui se ficha dans le ventre de l'humaine sur la photo. Arf...

L'Homme-Poulpe revint sur le pont du navire. Le cyborg s'y tenait toujours, il ne s'était pas enfui. Dans un coin, Lucio était toujours en train de dormir, la tête posé sur le tapir à canon scié. Les deux ronflaient un rythme ; quand l'un finissait son "ROooNN", l'autre commençait son "pfioupfioupfiou" en balançant sa trompe. Pas trop de danger de ce côté là, Monster pouvait discuter sans risquer d'être entendu.


-Salut C. Hum... Beau temps hein ?

Comment l'aborder ? Après tout, cette conversation était risquée. Il ne savait pas vraiment comment pouvait réagir le robot... Il s'y connaissait en humain, pas vraiment en programmation. Il fallait être subtil.

-Dis-moi... J'ai un petit problème, et j'aurais besoin de ton aide. Supposons qu'un ami à toi en veuille à un autre de tes amis... Tu choisirais forcément d'aider celui avec lequel tu t'entends le plus n'est-ce pas ? Hum... Bien... Il faut que je te dise, je t'aime vraiment beaucoup. Le petit duel de l'autre jour, c'était pour rire hein. Uniquement quelques passes d'armes entre deux bons amis en devenir...

Bien choisir ses mots...

-Et entre amis, on se rend service ! J'ai cru comprendre que tu cherchais des cartes magnétiques. Je suis sûr que si je t'en apporte, on pourra devenir très proches tous les deux. Et à ce moment, tu pourras m'aider à ton tour, qu'en dis-tu ?
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Allez quoi, zyva ! Ca fait combien d'temps qu'on s'trimbale sur c'te machin volant. Des mois... Des années ! Mmmh... I'a Chan qui m'dit qu'ça fait que quelques jours. Mouais. N'empêche. Trop la lose, quoi. On s'fait chier. Heureusement que les cassettes sont pas mortes dans les baignades. Ha ! Du coup, avec ma frangine, on passe nos journées à faire du breakdance sur du gros son. Ce s'rait pas mal si y'avait moyen d'se faire du blé en même temps. 'fin... J'ai la dale aussi, et y'a plus d'provisions d'puis l'matin. J'suis sûr qu'c'est l'autre, là, Mos'costo. Elle doit bouffer comme quat' avec sa masse.

Parait qu'on a survolé Red Line... Des gros rochers rouges. Paraît qu'c'est énorme, c'truc. N'empêche, j'étais au-d'sus, moi ! Ha! Trop balèze. J'te dis, c'est l'début d'mon ascension. 'fin, ça, c'était hier. Et on a même pas pu faire un foutu arrêt d'sus. Pas un bled, pas un bledard... Faut dire, ça avait pas trop l'air de se prêter au dévelop'ment du hip-hop. Pourtant, ce s'rait trop d'la balle. T'imagines les gars, sont en haut d'leur montagne, en bas, les fans qui kiffent à donf la retransmission d'un pur concert. Avec des escargophones dans des ballons qui prennent des vues de ouf sur le crew, les danseurs qui s'la jouent à mort en mode équilibristes sur des rocs, tu vois. A l'aise ! Ha! Quand j'serai friquée, j'ferai ça, et alors tout l'monde comprendra qu'je domine le monde ! J'lacherai des berrys aux gars en bas, gratos, parc'que j'suis cool. Et les fans, ils aiment ça. J'le sais, j'viens du ghetto, moi aussi.

Du coup, d'puis hier, on s'entraîne avec Chan. Sur les bords de la nacelle du ballon, on fait des enchaînements classe. On joue avec not' vie, mais on a pas peur, tu vois. On est trop des guedins. Bon, ok, j'ai failli m'viander la gueule quelques fois dans l'vide. Mais ça m'fait pas peur. Là, c'est Chan qui était au taquet pour m'rattraper. Puis là, c'matin, l'autre, elle a crisé et là, j'suis attachée avec une corde. Au cas où... Mais j'me plante plus. Fallait juste le temps qu'j'my fasse. Et puis, cette merde, ça gène mes mouv'. Déjà qu'on a pas d'place dans c'te foutue nacelle, et qu'j'ai tendance à m'laisser trop aller. Mais en plus, on restreint ma liberté, là. Et ça, ça m'les briserait si j'en avais.

- Eeeeh, fais péter les watts, frangine ! Ouaiiiiiis grooosse !

Ca y est, j'suis partie là, on peut plus m'ret'nir. J'pars cash sur un freeze AirBaby pour me mettre sur le temps, et j'enchaîne sur un cricket, en mode j'balaie à terre. Bordel, c'te nacelle est vraiment trop p'tite. Ca va pas avec mon style, m'faut d'la place, moi. Du coup, fatalement, j'suis bloquée par le bord. Alors merde, quoi. T'u vois, j'hésite pas. J'garde le tempo, j'improvise, et l'seul endroit où y'a d'la place, c'est l'bord. Alors j'remonte d'sus, et j'pars sur un autre freeze. Puis, pa'c'que j'vois bien qu'la sainte nitouche, là, elle mate du coin d'l'œil. C'clair qu'elle envie mon talent ! Alors, j'pars sur un headspin, sur le bord. Trop ba... aaaAAAAAAAALEZE!

SBOIIIIING

Ca, c'est l'bruit d'ma jambe de bois sur l'moteur de l'hélice. Haha ! Pour peu, j'me prenais l'hélice dans la gueule. Mais j'l'ai évitée. Trop forte la Jackie ! Susu, toi-même, tu sais ! Bon, là, par contre, j'pendouille pendue à ma corde, un mètre sous la nacelle. J'entends bien qu'ça jure en haut. Eh, mais la vue est pas moche d'ici. Excellent. Y'a que du bleu, et des nuages de c'côté. Red Line est même plus visible au loin. J'gigote un peu pour m'tourner, faire genre un panorama made in Jackie. Et c'est là qu'derrière des nuages, j'aperçois un bout d'terre. Et c'est qu'on est presqu'au-d'sus.

- Eeeeh, là haut ! Y'a du people ! On descend pour se faire du flouze ! Wesh !

Avec l'vent, j'entends pas trop bien les réponses. J'sais même pas si elles m'ont entendue. J'commence à r'monter à coups d'tractions sur les bras. Et c'là qu'j'me rends compte que y'a un drôle de bruit qui vient du moteur. J'vais pas te l'décrire avec des lettres, mec. Mes lettres, elles servent une cause plus noble. C'est que pour que les gens m'admirent, tu vois. Mais en tout, ça fait ce bruit pas cool. 'fin bon, comme j'l'ai d'jà dit, j'ai pas peur. Peur de rrrien, moi. Tiens, la fumée qu'en sort, ça a pas l'air cool non plus. 'fin bon, j'continue à grimper, et j'remonte dans la nacelle. J'fais pas trop gaffe à l'autre, et j'lance un check à Chan.

- Haha ! T'as vu ça ?! Headspin on the edge, quoi ! Vas-y, dirige l'engin et mets-moi une instru de ouf... Haha ! C'est bon, ça !

Raistlin - Saké

...

Wesh, l'bidule y fait d'la fu-mée,
Mais nous, on va tous les fu-mer
J'descends en bas,
Pour foncer dans l'tas !
I'savent pas encore, nan,
Mais i'vont tous appeler leur ma-man.

Et p'dant que Sainte-Nitouche
Au moteur touche,
On s'prépare sur un gros son.
T'as intérêt à aimer sinon,
T'vas pisser dans ton lit...

Haha! C'est signé Jackie !

Ouaiiis, mec !

- Eh, c'moi où on bouge plus, là ?

    "Il y avait les Capitaines cons et lourds, le nôtre était un Capitaine au long cours."
    Sole Jenitsyne...


    Travailler dans les docks quand vous êtes un Homme-Poisson, ce n'est pas évident. Même si vous êtes compétent, peu d'humains aiment à embaucher des gens comme Iwa et moi, on fait peur, même aux pirates. Les travaux que nous sommes obligés d'accepter sont souvent ceux dont personne ne veux. Nous travaillons dur, de façon pas toujours très légale mais nous n'avons pas le choix et depuis nôtre arrivée, nous ne croulions pas sous les offres d'emploi, c'était jours de disette.

    -Shishou, j'ai faim.

    -Je sais mon ami, nous allons trouver à manger.

    Shishou était un gros mangeur d'algues, de fruits de salade, de courgette, poireaux et autres légumes. A première vue cela peut paraître économique mais quand on mange quinze kilos de nourriture par jour, c'est un budget. C'était même l'essentiel de nôtre budget, ça et les livres. En période de vache maigre, il fallait aller chercher la nourriture à sa source, dans l'océan et les livres se raréfiaient. Qu'importe, je suis un grand optimiste, surtout sur les épaules d'Iwa.

    -Tu sais Iwa, dès qu'on pourra quitter cette ile, on ira sur Grand Line et je ferai mon possible pour trouver l’île des Papillons.


    -J'aime beaucoup les papillons.

    Tiens ? Qu'est ce que c'est que ce raffut ?
    Alors que nous arrivions vers le port, un attroupement de dockers faisaient face à un humain trempé et à un … Oh ! Mais oui !!! C'est un homme poisson !

    -Iwa, regarde ! C'est un Homme-Poisson, quelle chance d'en croiser un ici ! Allons vite le saluer ! C'est une aubaine, pour sûr.

    Alors que je me rapprochais, je devenais plus méfiant et conseillais à Iwa d’être sur ses grades, le gros Jannot sa fille et ses compères étaient là aussi, au milieu de l'attroupement. Ceux là étaient rarement de bonne humeur et connus pour leur propension à créer des échauffourées.
    Faut dire que tout le monde connaissait Jean « la teigne » ici, un crétin congénital doublé d'un brute avec option sale caractère, enfin dans les grande lignes.

    -Eh Jean, r'garde donc, c'est Shishou et Iwa.

    Iwa, de part sa personne inspirait naturellement la prudence, il pouvait même être effrayant et aurai pu faire fuir vingt hommes sans combattre, sous réserve qu'il ne parle pas, mais aujourd'hui, il parla :

    -Salut les copains, Shishou m'a appris a compter jusqu'à dix :

    Un...Deux...Trois...Quatre...


    Iwa faisait beaucoup d’efforts pour apprendre de nouvelles choses, il était très fier de savoir compter, ne serait ce que jusqu'à dix, j'étais vexé que ces abrutis de mettent à le rire...


    Dernière édition par Shishou Iwa le Mer 21 Nov 2012 - 22:23, édité 1 fois
      Bon je vais vous faire un ptit topo de ce qui m'a amené sur l'île : il y a quelque temps je voyageais avec une bande de pirate : la bande à Borough, je tenais la vigie et tout le bordel, mais voilà je me suis endormi et on a shooté un récif de corail, résultat je me suis retrouvé sur une planche. Mais alors que j'allais sauter, un équipage nous a abordé, j'ai vite decidé d'aider nos assaillants qui en échange m'ont déposé sur l'île habité la plus proche.
      Voilà comment je me suis retrouvé ici. Mais voilà ceux qui m'ont secouru reste des pirates et ils m'ont dépouillé de tout ce qui avait de la valeur, donc je me suis retrouvé sur cette île sans un rond. Au début j'ai vite trouvé un ptit taf dans un ptit chantier naval, forcement quand tu dis que tu viens de Bliss on a tendance à t'accepter dans tout ce qui touche à la charpenterie. Sauf que voilà, un soir j'avais pas mal bu et j'ai eu la bonne idée de faire des choses par très catholiques avec une jeune demoiselle et il s'est avéré que c’était l'une des filles de Mr. Jean Bon, mon patron et accessoirement un père très protecteur qui a envoyé à l’hôpital le dernier pauv' con à avoir eu cette bonne idée (enfin l'avant dernier désormais). Tout ces récents événements font que je me retrouve sur une île où je suis traqué par une horde de docker et dont je n'ai aucun moyen de m’échapper faute de moyen.

      Me voici donc encore une fois de retour à la case départ et j'ai jamais touché 20 000berrys. Comme à mon habitude je squatte dans un coin tellement pourri et crasseux qu'on pourrait même pas le qualifier de vieux rade miteux, ça sent l'urine, l'alcool et la clope ; mais bon l'alcool est pas cher et y'a des gens qui veulent jouer aux cartes. Moi je suis au comptoir, enfin plutôt à la planche de bois posé sur deux tréteaux, avec ma paire de lunette sur les yeux, un borsalino sur la tête, mon baluchon à l’épaule et un verre de l'alcool le moins cher possible à la main ; j'observe les joueurs, j'essaie de repérer ceux qui ont du flouze et qui seraient facile à arnaquer, mais dans les endroits comme celui ci, y'a que deux types de personnes qui ont du fric : les bandits, pirates et autres criminels ainsi que ceux qui sont assez fort pour venir ici sans se faire dépouiller. En fin bref ; je continues de guetter pendant plusieurs heures, quand je vois arriver un groupe de gros bras, ils vont directement à une table, posent un jeu de cartes sur la table et sortent de grosse liasse de billets. En voyant les billets mon sens de la survie se met en veille pour laisser libre court à mon envie de billets verts. Cependant je suis pas fou, je préfère attendre que certains joueurs partent de la table afin d'avoir moins d'adversaires en cas de dérapage, de plus, si il reste un bon moment, ils vont beaucoup boire et les personnes bourrés sont des proies faciles, du moins en général. J'attendis donc que le groupe se dégraisse jusqu'à ce que seulement trois personnes restent, dès lors j'ai chopé mon baluchon, descendu mon verre de jsépakoi cul sec, et me suis dirigé à la table de mes futures victimes.

      -Salut les gars, ils vous resteraient pas une ptite place à la table ?
      -C'est 10000 berrys pour participer me répondit l'un d'entre eux

      Putain l'enfoiré ! Il me saigne à blanc, il me reste que 10023 berrys..... bon et puis merde ! J'y vais, « faut prendre des risques dans la vie mon p'tit », c'est ce que me disait toujours mon Oncle. J'ai donc farfouiller dans mon baluchon et j'ai lancé mon ultime liasse sur la table, puis j'ai retiré la chaise et me suis assis dessus . Une fois posé je commence à observer mes adversaires du jour, le premier est un mec tout sec avec de long cheveux bruns, le second est l'opposé un ptit gros avec un quintuple menton des taches sur le tee shirt ainsi qu'une casquette de livreur et le dernier est un chauve avec un bouc, des sourcils broussailleux et toute la panoplie du vieux célibataire, exactement comme mon ancien superviseur.... Merde...C'EST LUI ! Et je reconnais les autres le ptit gros c'est Willy l'intendant et le mec aux cheveux long c'est Arnold, un des charpentiers du chantier deux. Putain, pourquoi moi.... En temps normal je me serais enfuit mais là c'est impossible tout ce qu'il me reste se trouve sur cette putain de table, enfin ça va, grâce à mes lunettes,à mon chapeau et à leur taux d’alcoolémie ils m'ont pas reconnu, enfin bref dans tout les cas faut que je les dépouille, je peux pas m’asseoir sur 40 000berrys . Sur ce on commença le jeu, je réussis assez vite « l'exploit » de tous les dépouiller mais il ne s'avoue pas vaincus et me demande un quitte ou double, naturellement j'accepte avec grande joie leur proposition, c'est rare que les pigeons en redemandent. Alors que j'allais abattre un brelan de 6 et rafler la mise, trois autres gros bras rentrent dans le vieux rade pourri.

      Putain vous avez mis le temps les mecs ! Hurle mon ancien superviseur
      Ouais cet enfoiré d'escroc nous a saigné pendant qu'on vous attendait dit Willy
      Un des arrivants répondit :
      -Vous en faites pas les gars maintenant on le tiens cet ********** de ******** qu'a osé toucher à Liza, on va lui faire ça fête.
      -Du calme les amis, on peut toujours discuter
      -Bien sur qu'on discutera, mais uniquement après t'avoir briser les deux bras, quelques cotes et le nez

      J'aurais du m'en douter, c'était trop beau pour être vrai. Enfin bref il ne me restait que deux choix possibles : le combat ou la fuite. Étrangement, quand six gros bras veulent t'exploser la tronche, t'as tendance à préférer la fuite au combat. Après avoir saisis le maximum de billets possible avec ma main droite, ma main gauche envoya la table de jeu sur mes trois anciens collègues. Cela provoqua chez mes assaillants un moment de surprise, moment de surprise qui me permit de choper mon baluchon de ma main gauche et de sauter au travers de la fenêtre la plus proche puis de sprinter comme si ma vie en dépendait, remarque si il me chopait j’étais pas sur d'en ressortir vivant. Fin bref, afin de les semer je passe par les ptites ruelles, tout en reversant tout ce qu'il est possible de renverser afin de les ralentir. Petit à petit je m’éloigne des bas fonds et me rapproche des quais, mon seul espoir est de sauter dans un bateau en partance.

      Alors que je regarde derrière afin de voir l'avancé de mes poursuivants, je sens mes pieds se prendre dans un truc, probablement un filet puis je sens que mes pieds se décollent du sol et soudain je sens que je percute, ou plutôt que j’atterris sur quelque chose. Quand je rouvre mes yeux j'ai le « plaisir » de voir un groupe de personne tous aussi effrayant les uns que les autres. Dans leur ordre de droite à gauche : nous avons tout d'abord un homme poisson à l'air terriblement simplet qui est en train de compter, visiblement mon entrée n'a pas l'air de le déranger le moins du monde, il y a un truc sur son crane, on dirait un ptit poulpe avec un chapeau melon ; ensuite il y a un espèce de mastodonte, probablement un homme poisson, cigare dans la bouche, ptite moustache, il me rappelle quelqu'un mais j'sais plus qui ; nous avons ensuite un groupe de dockers hilares ainsi qu'une espèce de pervers à moitié à poil sabre à la main, pourquoi je le qualifie de pervers ? Je ne sais pas mais en tout cas il a la tête de l'emploi. Je crois avoir fait le tour du peuple se trouvant sur cette place. Soudain j'entends une voix féminine venant de derrière :

      -Bouge de ton cul de sur mon père !

      A peine ai-je essayé de voir qui se trouvait sous mes fesses qu'un coup de pied me propulsa jusqu'au pied de l'homme poisson au cigare. Plutôt que de me relever je préfère regarder qui est l'auteur de ce coup de pied.... C'est alors que j’aperçois Liza... Et merde.... Si c'est elle qui vient de me shooter ça veut dire que j’étais assis sur … Putain, quelle journée à la con....
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      Espoir renaissant

      "Blake Redhorn | Etrangers"
      Présent



      . . . . . . . . . . . . . . . .

      Je vous ai déjà parlé de la possibilité pour Blake d'aller quelque part sans s'attirer d'ennuis ? Non... Alors laissez, je vais le faire...

      . . . . . . . . . . . . . . . .

      – Hmm... Qui ose chercher mon ami? Qui ose chercher notre équipage? Je ne veux pas combattre...
      – Olé Blakou, voilà la baleine !
      – Salut les copains, Shishou m'a appris a compter jusqu'à dix : Un...Deux...Trois...Quatre...
      – Hein, mais c'est qui ça ? 'Lega'lde, il a un ve'l de te'lle su'l la tête ! Olé !

      Effectivement, une arrivée en cachant une autre, deux personnes venaient de débarquer sur les docks. Massif et imposant, Ishii avait parlé avec son flegme et sa politesse légendaires. Blake était d'ailleurs étonné qu'il ne se mette pas à jouer avec sa moustache... Ah, ben si en fait, il le faisait finalement. Ensuite, quelqu'un d'autre vint faire son apparition. D'une carrure aussi importante que le cachalot – voire même plus – il s'était mis à compter pour montrer ses capacités mathématiques, ce qui avait déclenché l'hilarité au sein des dockers. Avoir discuté avec Ishii lui avait fait comprendre qu'il existait au fond de Grand Line une « île des Hommes-poissons », regroupant des créatures à mi-chemin entre l'animal marin et l'humain. Et il ne faisait aucun doute que ce gaillard accompagné de cette espèce de... Limace, en faisaient aussi partie.

      – T'inquiète Ishii, je gère. T'auras même pas à bouger ton nœud pap'.
      – Quelle classe ! Olé ! Mais tu continues à fai'le comme si c'était ton chef !
      – Ecoute Kiki, quitte à suivre la voie du destin, autant le faire dans les règles, non ?
      – A qui c'est qu'tu causes, gros con ?
      – A ta mère ?
      – T'as dit quoi ?
      – Non, non. Je disais juste que je me souvenais de ce que j'ai mis à ta mère la dernière fois, et que ça me rendait un peu bizarre.
      – Gueuh... J'vais t'faire bouffer ta langue, enfoiré !
      – La langue ? Tu n'as pas idée de ce que ta maman sait faire avec sa langue. Une vraie déesse !
      – Olé Blakou, sa mè'le ? Elle doit taper dans les soixante ans vu son âge à lui, Olé !
      – Et alors ? Une langue, ça reste une langue ! Et il a pas l'air d'avoir saisi que je plaisantais...

      Comme on pouvait s'en douter, l'humour de Blake – dénué de toute finesse – n'était que rarement compris par ses interlocuteurs. Et ça, ça lui valait bien souvent une quantité indénombrable d'ennuis qu'il aurait pu facilement éviter. C'est d'ailleurs ce qui était en train de se produire. Néanmoins, à l'heure actuelle, ça ne le dérangeait que très peu : ayant été stimulé par ce dernier pelotage, il possédait un surplus d'énergie à dégager, une sorte d'hyperactivité qu'il avait besoin de déverser. Quoi de mieux pour y arriver donc que d'éclater une bande de dockers et retourner peloter la jolie fille là-bas ? Ah... Peloter deux filles et éclater deux bandes de dockers ? Peut-être, ouais.

      – Je vais tous vous déchirer. Parce que je suis... CELUI QUI PELOTERA LA POITRINE DE JOUVENCE !
      – Olé Blakou, doucement.

      La frénésie ressentie semblait plus forte que prévue. Apparemment, ces derniers jours sans rien peloter avaient été bien trop longs. A présent, l'effet semblait démultiplié. Blake fonça vers les dockers, assénant une quantité phénoménale d'estocades, de parades et de coups en tous genres. Le Perverse-Style prohibait les meurtres par l'épée, favorisant plutôt le déshabillement ou la neutralisation, et ce fut bien ce qui se produisit ici. Deux hommes perdirent tous leurs vêtements en l'espace de quelques secondes tandis que d'autres finirent dans l'eau. Seul Jean semblait vraiment capable de faire quelque chose.

      – Qu'est-ce qu't'as fait à mes gars !? Tu vas comprendre pourquoi on m'appelle la teigne !
      – La teigne ? C'est quoi, une position du Kaméhasut'la ? Hihihi !
      – HAHAHA t'es trop fort Kiki !
      – Qu'est-ce' tu dis, connard ?
      – Rien, on s'demandait mon Kiki et moi si c'était une position du Kaméhasutra ton nom. Ah ouais et heu... Non mais sérieusement, arrête de m'insulter à chacune de tes phrases. On croirait que t'as passé un contrat pour balancer des trucs comme ça tous les cinq mots.
      – Gueuh ?

      Déstabiliser la cible avec des mots absurdes et des remarques incohérentes, uiliser Kiki pour attirer l'attention, et enfin employer son corps de rêve pour attaquer. Telles étaient les règles édictées par Blake lui-même dans l'emploi de son « Perverse Style ». En réalité, ce n'étaient pas vraiment des règles puisque dire des choses insensées, il le faisait inconsciemment. On pouvait même aller plus loin : Blake agissait normalement, et une fois devant le fait accompli et en s'étant rendu compte de l'effet de ses actions involontaires, il se plaisait à faire croire – et à penser lui-même – que tout avait été calculé... Voilà ce que ça fait d'être un obsédé sexuel doublé d'un schizophrène direz-vous. Et j'irai même encore plus loin, voilà ce que ça fait d'être un obsédé sexuel schizophrène, complètement mégalomane et égocentrique. Oui.

      – ENJOY !
      – Oui, p'lends ça ! La fu'leu'l du Pe'lve'ls !
      – Waouh Kiki, tu prends ça à cœur on dirait. C'est rare.
      – Ce con t'a empêché de peloter cette espèce de déesse, il mé'lite ce qui lui a'llive ! Oléééé !

      Comme si ce qui se produisait était d'une normalité indécente, Blake se parlait à lui-même de façon décontractée tout en pinçant et tirant violemment les tétons de Jean Bon. Etant donné le peu d'intérêt relatif à retranscrire les cris de douleur du pauvre homme, il n'en sera rien ici. Néanmoins, comprenez que cela prouvait sans problème la force des vocalises du docker, ainsi que la souffrance qu'il ressentait, assurément.

      – Je suis Le Pervers, t'entends ? Le Pervers !

      Fébrile, tremblant presque comme un fou, Blake continuait à maltraiter la poitrine du pauvre homme dont les larmes commençaient à présent à rouler le long de son visage.

      – Nul n'a le droit d'empêcher le Pervers de peloter une cible choisie et chassée. Car le Pervers a besoin de s'entrainer pour être à la hauteur de la Poitrine de Jouvence !

      Blake était entièrement animé par ses idées perverses à l'heure actuelle. Pas la moindre lucidité sur ce qu'il était en train de faire... A moins que ça ne soit ça, sa période lucide ? Difficile à dire. Ses pensées n'étaient dirigées que vers une chose : peloter, peloter, et encore peloter. Et quiconque tenterait de se mettre en travers de sa route en subirait les conséquences. Désormais, le regard de Jean Bon semblait vide, ce qui était le signe pour le lâcher (chose qu'il fit sans hésiter, le balançant dans un bateau). Blake fit volte-face puis se dirigea par la suite d'un pas rapide vers le filet où se trouvait la fille de tout à l'heure.

      – Tiens Blakou, qui c'est ce naze ?

      En effet, un type était allongé à même le sol, regardant tour à tour en direction des ruelles et des jambes d'Ishii – aux pieds duquel il se trouvait. Il avait l'air à la fois effrayé, surpris et fatigué.

      – Cible en vue. Attaque p'log'lammée. A toi de jouer ! Olé !

      Détournant complètement le regard du nouvel arrivant, Blake souleva le filet de manière à mettre la fille en face de lui, puis se mit à la peloter joyeusement.

      – Lâche-moi espèce de connard !
      – Tiens, ravi de voir que tu vas mieux après ce vilain coup.
      – Le voilà ! Chopez-moi cet enfoiré d'escroc !

      Tout aurait pu bien se passer si le mec qui avait crié cette phrase n'avait pas été accompagné d'une bande d'abrutis notoires aux gros bras. Déjà parce que, les gros bras, Blake n'aimait pas ça. Ca le rendait jaloux, tout simplement à cause de ces filles fans de virilité excessive. Ensuite, parce qu'en passant, ils avaient bousculé Blake et fait tomber le filet qu'il s'était donné du mal à porter pour peloter. Enfin, parce que toute la frénésie et l'adrénaline accumulée par ces séances de « I love you » avaient besoin d'évacuer, et que le premier prétexte disponible était le bon.

      – Aaaaah ! Bande d'imbéciles, vous allez abimer ce joyau ! Vous vous rendez pas compte de la poitrine et des jambes qu'elle a ?
      – Hé Arnold, je rêve ou le gus nous a traités d'imbéciles ?
      – Gninhinhin, ch'ais pas, demande-lui. Gninhinhinhin !
      – Dis, c'est qui qu'tu traites d'imbécile... Gus ?

      BAAAAOUM ! Le coup de poing que Blake mit au dénommé Willy fut tellement puissant qu'il l'envoya directement dans l'eau.

      – Je suis pas un Gus ! Je suis Blake Redhorn ! Je suis celui qui pelotera la Poitrine de Jouvence. Et le premier à qui ça pose problème, je lui fais bouffer les poils de cul d'Ishii !
      – Olé, tu c'lois que la baleine accepte'la ?
      – Ah ouais, attends j'demande. Ca te pose pas de problème j'espère, Ishii ? Sinon, un poil de moustache suffira.

      . . . . . . . . . . . . . . . .

      Je vous ai déjà parlé de la possibilité pour Blake d'aller quelque part sans s'attirer d'ennuis ? Non... Ben en fait, ça sert à rien. Blake n'est pas le genre de personnes capable d'aller quelque part sans s'attirer d'ennuis.

      . . . . . . . . . . . . . . . .

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      Quand il faut y aller, il faut y aller. Il est aisé, dis le sage, de laisser la rivière couler en attendant d'y voir passer ton ennemi. Mais il est un temps où cela ne peut plus s'appliquer, et on l'on doit réagir. Combler la page blanche, dirons les mauvaises langues, mais nous les emmerdons allègrement, on voit bien, vous, que vous n'avez pas un flemmard comme ça à suivre ! Regardez-le !

      Il est là affalé sur le pont, respirant doucement et en coeur avec une bestiole un peu plus active que lui, à se demander lequel des deux possède le cerveau le plus développé. Ou en tout cas s'en sert le plus. Entre une bestiole pelucheuse et un fllemmard encasquettée, j'ai franchement peu de doutes...

      Et il dormait, inconscient de la viciosité de la fable dantesque et burlesque se déroulant sur le pont. Non, sans déconner, vous avez vu où il m'oblige à aller ? C'est comme tenter de satisfaire une marquise avec des oeufs de lompe et de la Smirnov Ice. Ca passe pas ! Grève !

      Un silence, un grand silence entre les deux oreilles du dormeur. Un silence qu'il ne connaissait que rarement. Du moins, si profond, si lourd, presque physique. Un grand rien. Comme si sa capacité à rêver, ou en tout cas la fatigue occasionnée par cette action, s'évaporait en une douce volute fumée. Lucio avait retiré plusieurs faits de tout cela.

      D'abord, cela arrivait fréquemment depuis que le tapir était là.
      Ensuite, l'expérience avait prouvé que sans le tapir dans les environs, tout était normal, son sommeil aussi réparateur, ni plus ni moins.
      Il ne songeait plus à ses réveils hurleurs et démoniaques, même s'il continuait de se "réveiller" oniriquement parlant. Ce qui permettait de laisser supposer une baisse de la fréquence cauchemardesque. Impossible de savoir si cela pouvait s'appliquer aux rêves sur un si court terme, mais l'expérience était déjà intéressante. Car oui, expérimenter des facteurs de sommeil n'était pas un travail, mais un sacerdoce, et Lucio y mettait du sien.

      Nous aurions bien poursuivi cette charmante analyse, mais, au moment où Monster mettait une touche finale à son discours de retournement d'amitié express, le tireur ouvrit un oeil. Son septième sens -sisi, sept- l'alertait soudain. Un peu comme un sens de l'araignée, mais plus un sens du paresseux. Se relevant avec peine, non sans flatter -oui , étonnant, un geste dépensier !- l'encolure du noble tapiridé ou tapirus terrestris -bluffés hein ?-, avant de lever les yeux au ciel. Au loin, une forme se dessinait doucement. Oui, c'était vers cela que le dirigeait son huitième sens. Comment ça, j'exagère ? C'était cela...

      Forme en approche... Volant, ballon à air chaud ? Menace potentielle ? Surveillance nécessaire, intervention probable. Poursuivi par marine. Ballon affilié à marine ? Surveillance indispensable, et intervention imminente.

      Analyse des armes. Diable. Son pistolet ou un fusil à canon scié, deux armes inadaptées pour la très longue distance. Lentement, son regard se tourne vers le tapir. Qui se retourne dans un "snurf" béat. Veinard. Mais il n'y a pas de raison que ce ne soit que les autres qui bossent. Une rapide analyse de la poudre restante. Suffisante. On va voir si le tapir a faim. Au fait, c'est un mâle ? Une femelle ? Diable, il faudra se pencher sur la question. Enfin, pas trop quand même. Son regard se tourne vers les robot et monstre affiliés. Avant qu'un de ses doigts ne se lève. Imperceptiblement.

      Lucio : "Danger potentiel. Sortez les... Armes... Préparez vous. A toutes les éventualités."

      Pour l'instant, il ne pouvait pas savoir ce qu'il y avait en face, mais il ne tenait pas à le découvrir.


      HRP : Voila, je précise vu le coté "sensible" des futures actions que si quelque chose ne va pas, faut me mp :p
        Pour la énième fois, t'as Jackie qui manque de passer par-dessus bord. Mais non. Elle a du bol. Elle arrive à rester dans la place. Du coup, elle fait la fière. Genre elle a fait exprès. Du Jackie. Et c'est pas sa copine qui va la contredire. Heureusement, une bonne gueulante et la moindre des choses a été de s'accrocher à une corde. Ça serait con de la voir faire le grand plongeon. On est déjà bien dans la mouise sans ça. Enfin, par moment, j'ai bien envie de l'aider à faire le grand saut. Sa musique et son style de danse décadent conjugué à son langage d'un autre millénaire, ça fait pas d'elle la meilleure aide du monde. Chan est déjà mieux. Moins bizarroïde. Plus normal. J'parie qu'on serait en train de se dire : j'veux zigouiller Jackie ! Bah, non, quand même pas. On est sorti du piège de la marine ensemble. Sans elle, je serais kaputt. Sans moi, elle aussi. Et puis, c'est moi qui l'est emmené dans cette galère. La première fois qu'on s'est croisé, elle a montré des bonnes capacités, des capacités pour les Walkyries. C'était ça que je voulais...

        Les Walkyries... On peut dire que c'est fini. Pendant que j'y pense, c'est depuis que j'ai croisé Sarah que j'ai plus de faits de passage réflexion intense et pessimiste. L'autre fois, c'était dans un bar. Là, c'est dans une montgolfière de la marine piquée à la va-vite. L'état du machin semble pas non plus génial. Et si ça casse, c'est l'allez simple pour la terre ferme. Bien ferme. Trop. De temps en temps, c'est bien de faire le point sur sa vie. J'peux dire que c'est le début d'une nouvelle ère pour moi. Bilan de la précédente ? J'ai rejoint Sarah dans son idée de Walkyries. Pourquoi déjà ? Pour être dans le milieu de la piraterie et taper sur ceux qui s'adonnent à la violence et aux actes punis par la loi. À côté de Crow, je pouvais la contrôler. J'aurais pu mettre l'équipage dans ma poche afin de former un groupe totalement dévoué à ma sainte mission. Ce fut la loose. Quel bilan à mon actif ? On a fait du cambriolage. On a pas rendu l'argent comme prévu ; on l'a gardé. C'est pas bien. Par contre, ça fait toujours des fonds pour la cause. C'est pas perdu. J'ai aussi recruté des Walkyries. J'ai croisé du monde. Ça s'est pas toujours passé très gentiment, mais j'ai tout fait pour pas trop faire de bêtises. Enfin, pour que les autres ne fassent pas trop de bêtises. J'en fais jamais moi. Ou je fais pas exprès. Y a aussi cette aventure avec l'ange là, Izya. Ce fut sympa. En tout cas, j'ai gagné en expérience. Le gros point noir, c'est quand même le QG. J'ai merdé. Je me suis laissé embarquer dans l'idée de Crow. Si on se faisait voir, le recrutement serait mieux, ouaip, surement. On trouverait plus facilement des méchants à tabasser et on aurait davantage de cas dans l'équipage à surveiller. Sur le tapis, ça sonnait bien. Bilan. Une grosse bataille. Un combat terrible contre deux chasseurs de primes de haut niveau et une prime sur ma tête. Et pas petite. Ça fait mal. Qu'on se balade maintenant avec la marine aux fesses alors que, ce que je veux, c'est les aider, ça le fout mal. Chute de l'acte : le piège. On retrouve Crow et les Walkyries et la marine nous tombe dessus. Avec ce qui s'est passé au QG et les divers recrutements, ils ont préféré nous tuer dans l'oeuf. Sarah avait pas été là. Capturer avant y paraît. Ou elle nous a vendus ? J'pense pas que ça soit son tempérament. Enfin, avec la Jackie et la Chan, on a réussi à s'échapper en empruntant une montgolfière de la marine. Le genre de truc un peu technique. Un projet de recherche probablement. Pas le meilleur état du monde aussi. Il devait être en réparation. En tout cas, ça avance tout seul et, comme on y connait quedal en montgolfière, c'est plutôt cool. C'est l'une des raisons pour laquelle Jackie fait sa danse depuis qu'on est parti ; rien à gérer. Et faut décompresser. À l'heure qu'il est, on aurait pu être dans une belle cellule humide. Bon, on se pèle un peu à cette hauteur et niveau bouffe, c'est pas la joie. Mais au moins, on peut décider quand on veut le supplice. Sacré privilège.

        Ça réfléchit. Donc. Quoi faire pour la suite ? Il va falloir se trouver de nouveaux buts là. On a définitivement quitté South Blue là. Paraît qu'on est passé au-dessus de RedLine. Adieu, Endor. Au revoir, Papa. J'espère que les avis de recherches n'arriveront jamais sur l'ile. J'crois pas que c'est déjà arrivé. Tant mieux ! Une chose que je peux dire, c'est que sans compter les trucs ou j'ai bien merdé, ce fut une expérience plutôt sympa. À refaire ? Potentiellement. Mais va falloir bien choisir le groupe. Je brade pas mes valeurs et je compte bien remplir ma mission sacrée. Restart, Seigneur ?! J'espère. Faut voir si Jackie sera de la partie. Regard vers Jackie. À plus Jackie. Chan regarde par-dessus bord.
        Oh merde.

        Je me lève direct et j'viens zieuter à mon tour. Quelques mètres plus bas, t'as Jackie qui pendouille lamentablement. C'en est déprimant. On comprend rien à ce qu'elle dit, mais on va pas la laisser là. Normal quoi. À deux mains, j'me mets à tirer sur la corde. Jackie est pas un poids lourd et j'suis pas une brindille. L'exercice est assez simple. La naine finit par revenir à bord. Pas un merci. Sympa. En même temps, c'est pas comme si ça n'allait jamais se reproduire, inconsciente qu'elle est. Jackie ne s'intéresse qu'à sa musique. Elle se met à baragouiner des trucs en essayant de faire de jolies phrases. Échec critique. C'est moche. J'aime pas. J'avais pas ça au couvent. J'avais pas grand-chose en fait. Mais au moins, ça me faisait pas saigner les oreilles. Juste saigner le reste. Musique à coup de mandales, c'est du sport. Chan, à côté, semble plutôt heureuse. Ça doit être une bonne nouvelle.

        En faisant moins de chichi et en disant plus clairement, il se passe quoi ?

        Ouai. C'est dur pour Jackie. Parler clairement. Ça répond. Ça clash. Mais j'arrive à capter le machin. Ile en bas. Si on descend, on arrive sur la terre, pas sur la mer. Ouai. Maintenant, faudrait descendre. Certes, comme vient de le dire Jackie, on bouge plus. C'est déjà une bonne chose. Je zieute par dessus la rambarde pour essayer de voir l'hélice. Immobile. Pas cool. On zieute l'appareil qu'on avait au dessus de la tête pendant tout ce temps. On fait bouger le truc comment maintenant ? Ça marche pas. Je retourne zieuter pour voir si ça l'hélice ou un autre truc à bouger. C'est là que je vois le machin arriver. C'est petit. C'est très rapide. Je sais pas ce que c'est, mais ça rentre en plein dans le mécanisme de l'hélice. Brutalement, le machin se remet à tourner. Et c'est pas cool. Pourquoi ? Parce que ça fume grave. Bien noir. Et ça fait un bruit pas top. Du genre que ça frotte alors que ça devrait pas frotter. Et un bruit bien mécanique aussi. J'vois l'hélice tressauter. Ça sent pas bon. Jackie vient aux nouvelles. J'lui dis que ça sent pas bon. Elle comprend pas ? Je me relève et j'la pousse de l'autre côté de la nacelle. Pile à temps ? Ou pas. En tout cas, l'hélice finit par sortir de son axe. Avec la vitesse et l'énergie cumulée, celle-ci part à la verticale, tournoyant et découpant tout sur son passage. Elle passe au travers de la nacelle comme dans du beurre, là où j'avais mon ventre un poil de secondes plus tôt. Chaud. Sauf qu'elle monte encore et elle te passe allégrement au travers de la poche d'air au-dessus de nous. Ça perce grave. Et c'est là que t'as ce petit moment de répit avant que ça tourne à l'enfer. On se regarde avec Chan et Jackie. Pas cool, non ?

        Accrochez-vous !!!

        Et la chute libre commence.
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        C'est dingue, c'qui vient de s'passer quand même. J'avais bien vu que l'moteur était détraqué, mais j'ai pas tout compris pourquoi l'hélice s'est détachée comme ça. C'est dingue.

        En tout cas, ça m'a bien coupée dans mon élan. Et en plus, on s'retrouve encore plus serrées, là, dans la nacelle quand ça commence à descendre. Haha. C'te vitesse qu'on prend, trop d'la balle. Si c'est pas des sensations fortes, j'm'appelle Félix, hein! Du coup, comme j'ai toujours pas peur, j'remonte sur le bord pour admirer la descente. Cet air frais dans ma gueule, ç'fait du bien. Par contre, ça décoiffe. Cheveux aux vents, quoi... Histoire de quand même pas faire un vol tombé, j'me tiens, les bras écartés, aux cordes qui tiennent la nacelle à c'qui reste du ballon. Derrière, j'sais pas trop pourquoi, i'a la frangine qui s'essaie à faire des rimes...

        Près, loin, ouaiis, où qu'tu sois,
        J'crois qu'mon coeur continue,
        Une fois d'plus t'ouvres la porte,
        Et t'es dans mon coeur!
        Et mon coeur continuera
        Encore, et encore, ouais!


        - Eh frangine! T'nous fais quoi, là, ça veut rien dire ta merde! Et ça rime pas. Zyva quoi!


        J'descends pas trop d'la proue d'la nacelle, mais bon, j'ai réfléchis au problème pendant qu'elle débitait ses niaiseries. On va pas sombrer comme un navire heurté par un icerbeg. Eeeeh nan. J'leur ordonne de chopper un coin d'la toile du ballon, puis j'sors une lame. Naaaan mec, t'inquiètes, j'vais pas les planter! Haha! C'est mes potos, déconne pas. Mais l'air de rien, on a déjà descendu une bonne moitié du ch'min vers l'sol, tu vois. Faut nous ralentir. Sinon, j'risque de plus pouvoir m'faire de la maille.

        Donc, comme j'disais, j'sors ma lame. Un gros cran d'arrêt. Ça arrache sa mère, haha. Et bon, faut c'qui faut. J'coupe les cordes qui retiennent la nacelle d'mon côté. Ça s'coue un peu. 'fin bon, j'ai d'la force dans les bras. C'est la rue qui m'a faite comme ça. Donc, j'm'accroche. Et puis j'passe la lame à Chan, puis elle la passe à l'autre. Et tchac! La dernière corde lâche, et la nacelle tombe. De toute manière, j'l'aimais pas c'te nacelle.

        Bon, l'problème, c'est qu'on a beau tendre une voile au-dessus de notre gueule, ça nous ralentit pas des masses. 'fin, ça s'coue beaucoup en tout cas. Et puis, on tourne. En tout cas, ça fait des putains d'sensations! Ha! J'écrirai un rap là-d'sus.

        - Eh Gros nibards! J'crois qu'tu déséquilibres tout avec tes seins! Trop lourds! Haha! T'as une idée pour ralentir?

        Puis, en fait, sans qu'on fasse rien, i'a tout qui se stabilise. C'dingue le vent. J'crois qu'je suis trop forte. Ma technique pour faire des parachutes est tellement cool, tu peux pas test. En tout cas, là, ça s'passe. On doit être à quoi vingt mètres du sol? Truc comme ça. C'est dingue comme on s'en sort.

        'fin, j'crois...
          Le capitaine est partit. Un peu plus loin, mon ancien compagnon dort tranquillement avec un animal étrange. Je regarde négligement le temps passé. La plupart des membres dont je suis l'otage ont trouvé le moyen de ne pas être une source d'étude pour moi. Je me voit obligé de contempler la douce et éphémère chaleur solaire, illuminant la vie tout aussi éphémère de l'humanité.

          Mon système de comunication interne se promène sur la rambarde du bateau. Etrange besoin qu'on les êtres vivants normaux de sortir régulièrement pour se dégourdir les jambes. Est-ce du à un besoin de se sentir vivant, à un besoin de soleil, ou bien juste à une déficience mentale certaine ? Cette dernière option semble la plus probable. Aussi loin que remonte mes données, de tous les étudiants qui m'ont programmés, les plus doués étaient de loin ceux qui n'étaient pas invité aux fêtes. Je commence à me dire qu'après tout, l'homme n'est en soit, pas si différent des autres espèces animales : il se débarasse de ceux qui ont un organe céphalique pour suivre ceux qui suivent la catégorie "c'est phallique".

          Jeu de mot.

          Ha.

          Ha.

          Alors que je vide le cache surchargé de mon système d'imprégnation des émotions, gros défaut dût à la présence de plusieurs parties humaines dans mon organisme, j'entends la voix si caractéristique de l'étrange créature dont je n'arrive pas à déterminer l'appartenance juste à côté de moi.

          Il aborde le fait qu'il fait beau.

          Grossière erreure.

          D'ici, on peut voir très facilement plusieurs cyrrostratus, nuages de haute altitude reconnaissables au voil blanc qu'ils forment autour du soleil. S'ils n'annoncent pas la pluie en elle-même, ces nuages sont constitués de mince cristaux de glace, qui invariablement seront amené à fondre au soleil, et donc, à formé des Cyrrus, qui génère une pluie fine et mince, trop peu dense pour atteindre le sol. Donc techniquement, il ne fait pas beau, et ce truc n'y connait absolument rien en météo basique.

          Cependant, n'étant pas programmé pour transmettre les données météorologiques, pour cause de belle allumeuse venue tester les arcanes de la procréation humaine sur son camarade de chambre avant que le robot ne soit finit, je garde cette précision sur moi. Puis que je sache, la capacité à prévoir le temps qu'il fait n'est d'aucune utilité dans la navigation. N'est-ce pas ?

          S'ensuit un discours étrange, que mes senseurs perçoivent comme étant de la philosophie de salon.

          En fait, précisément, d'après mes données, ils s'agits précisément des corrigés des épreuves de selections en sciences créatrices d'IA, écrit de North Blue, il y a 20 ans, intitulé du sujet "L'amitié : cette invention des sociologistes". J'en vient donc à déduire que l'individu tentaculoïde est donc un scientifique issu de la formation 1604 de North Blue, en terme de manipulation d'IA. Par contre vu les erreurs qu'ils fait dans les applications des théories de Dutarot, manifestement, il a pas dut avoir son concours.

          S'ensuit une mention on ne peut plus interressante : celle de m'aider à trouver les cartes de programmes.

          A la mention de celles-ci, mon huile ne fait qu'un tour. Un programme sous-jacent s'enclenche. Je sens ma fente s'élargir légèrement et se lubrifie, tout aussi légèrement. Un besoin pressant, généré par le programme, me réclame l'insertion immédiate d'un appendice dur programmé à cet effet, afin d'apporter le complément à mes systèmes internes qui me serviront à créer un nouvel être en moi.

          Voilà ce qui me différencie des humains : ils ne comprendront jamais ce désir là !

          Cela dit, l'être tentaculaire m'a posé une question. Humain ou pas, il doit surement avoir besoin d'une réponse. Réponse que je me hâte de lui donné, car déjà j'entends la voix trépidantes et chargées d'énergie de Lucio Silva nous avertir d'un danger imminent venant du haut.

          Statistiquement Chtulu, il n'y a que 0,6 pourcents de chances que ton aide puisse m'être utile dans la recherche des cartes, pourcentage qui passe à 31 pourcents si ma thèse de ton appartenance au scientifiques gouvernementaux de North Blue s'averre fondée. Qui plus est l'amitié est pour moi aussi utile que ce qu'une cagoule pour toi, je ne suis pas programmé pour croire à de telle notions si bassement humaines.

          En prenant en compte toutes ces données, j'en déduit donc que ma réponse devrait s'articuler comme étant, soit peut-être, soit, tu me paie combien ? En fonction de ton île de naissance, de ton sexe, encore non déterminé, ainsi que de la couleur de tes poils plantaires. As-tu des poils plantaires ?


          Une fois ma réponse transmise, il convient donc d'effectuer la procédure suivante sur la liste des tâches, tout en prenant grand soit de ranger l'escargophone dans ma cavité cranienne, afin qu'il soit à l'abri.

          Je lève les yeux, et ma théorie sur la météo s'avère, elle aussi, parfaitement vérifiée. En effet, deux gouttes de pluie sont en train de nous tomber dessus à très grande vitesse. Cela dit, il n'y a aucune raison de s'inquiéter, étant issue de Cyrrus, elles seront évaporée d'ici à ce qu'elle atteignent le sol. L'intégrité physique du bateau n'en est donc absolument pas menacée.

          Cela dit, il y a un détails, probablement une particularité climatologique de l'île d'East Blue dans laquelle nous nous trouvons. Ils faut que je me procure des informations auprès de la seule source que j'ai sous la main, même si manifestement, elle n'y connait absolument rien en météorologie.


          Dit-moi Chtulu, est-ce une particularité due à un micro-climat rarissime que les gouttes de pluie soient des êtres humains ?

          Des cyrrostratus, du beau temps... J'en reviens toujours pas.


          Dernière édition par C-404 le Mar 20 Nov 2012 - 15:59, édité 1 fois
            Le monstre ne voulait pas se battre, oh non. Il se grattait doucement la moustache, fumait tout joyeusement qu'il pouvait son cigare et ses deux énormes fesses posées ne voulaient en aucun cas se relever. Mais quand bien même il n'aurait pas voulu, il commençait à bien se douter qu'il n'allait bientôt plus avoir le choix.

            Peut être était ce les insultes et autres jurons des dockers. Peut être était ce l'arrivée d'un monstre aussi monstrueux que lui. A moins que ce ne soit les palpations excessives de Blake.

            Peut être aussi, qu'en fin de compte, c'était tout aussi évident que la perversité de son ami.

            Le fait est qu'il le savait, grâce à sa formidable intellect de Cachalot à cerveau humain, il savait que les poings voleraient encore ce jour là.

            Alors lorsqu'un gamin s’étala devant lui, il ouvrit grands ses yeux et montra toute sa volonté d'un immense geste du doigt... Qu'il fit trembler de quelques millimètres. Son nez renifla un peu. Ses lèvres remuèrent presque. Il était au summum de sa démonstration de puissance et de charisme.

            _Hmmm... On se connaît, nous.

            Mais les Dockers ne le laissèrent pas finir et trop pressés de frapper, trop habitués à cogner avant de discuter, ils coururent sur le gamin. Alors le poings du monstre se bloqua involontairement dans la caboche de l'un des autochtones, puis ce fut autour de son immense doigt de se bloquer dans la jugulaire d'un autre et c'est ainsi que deux pauvre bougres tombèrent le nez au sol sans que le monstre n'ait encore bougé son immense fessier et que ses yeux n’eurent quitté le presque encore enfant.

            _Hmm... Oui oui, je m'en souviens maintenant... On a travaillé ensemble. Hmm... Je crois.

            A quoi ressemblait la scène à présent ? A un douzaine de Dockers au maximum d'énervement possible, et croyez moi, des dockers énervés ce n'est jamais très glorieux. A un pervers à son maximum d'excitation imaginable, et ça aussi, ça fait très peur ; à un homme cachalot aussi impassible qu'il puisse être, à un gamin qui ne comprenait plus rien et à deux hommes poissons trop surpris de voir un frère de race pour réagir.

            Le cachalot se tourna vers Blake, lui expliqua qu'il n’enlèverait pas un seul poil de sa magnifique moustache puis dévisagea les deux pas humains.

            _Hmm... Deux frères ici ? Perdus sur une île des Blues ?

            Sauf que le cachalot n'eut pas le temps de finir son raisonnement qu'un Docker un peu plus fort que les autres tenta de le frapper. Le poings vola, Ishii crispa ses muscles et malgré que ses muscles se soient crispés, malgré que son demi quintal se soit solidifié, tout son corps vola. Parce qu'on ne cherche pas la fille d'un dockers, parce qu'on ne tente pas de passer pour un gentil alors qu'on a une tête de monstre hideux, Ishii vola. Et la Teigne beugla, son poing encore en l'air.

            _Mais... Mais je vous r'connais vous tous, bande de ploucs !! J'vous reconnais espèces d'enfoirés de pirates !! C'est vous les nouveaux primés !!! Faîtes gaffe les gars, l'monstre aux moustaches a la con a une prime de 26 millions !!

            Et là, le temps s'arrête.

            Toi, lecteur, tu t'imagines qu'un pirate, ça saute de joie en entendant ça. Une prime, ça veut dire que le gars a buté tellement de gens que la marine veut sa peau, qu'il commence à être connu comme une terreur, qu'il fait fuir les gosses et vend du rêve à tous les futurs pirates, mais Ishii, lui, il tira sa sale gueule encore plus moche qu'elle ne l'était déjà. L'ishii n'était pas content. Il voulait juste naviguer tranquillement. Il avait du frapper quelques gars, peut être, il avait du accepter le drapeau pirate pour faire plaisir à Blake. Il avait du voler un bateau de la mouette aussi... Mais en aucun cas il ne voulait une prime sur sa tête. Ses immenses poings se crispèrent, ses gros bras se levèrent et même ses grandes jambes suivirent le mouvement.

            _Hmm... Qu'on m'insulte de monstre, j'ai l'habitude, qu'on parle de moi comme d'un pirate, je peux m'y faire, mais La Teigne, tu as dépassé les bornes. MA MOUSTACHE EST MAGNIFIQUE !!

            Alors l'Ishii leva son énorme fessier qui avait volé, il regarda noir l'homme qui avait osé l’insulter et son épée se sortit pour la première fois de la journée.

            La guerre avait réellement commencé.


            Dernière édition par Ishii Môsh le Mar 27 Nov 2012 - 23:19, édité 1 fois
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            C'est dingue, ce qu'il se passe quand même ! On est en train de tomber. J'pense que tout le monde dans la nacelle a parfaitement compris qu'on était loin au dessus de la terre et qu'on descend de plus en plus vite. J'pense qu'elles ont pigé qu'on a très peu de chance de survie à cette chute libre. Qu'on risque de nous retrouver complètement éparpillé en morceau, démembré, sans vie, au milieu d'une place publique, ou des gosses vont être traumatisé à vie en voyant nos dépouilles mortelles et où des chiens vont venir jouer avec nos membres brisés. Mais non. Ça fait pas tilt. On a normalement les chocottes là ! On crie ! On a peur ! Moi, j'ai les foies ! J'ai jamais vécu pareille situation où on a l'impression d'être pas maitre de son destin. De quoi qu'on fasse, on finira les pieds devant, si ceux-là sont toujours attaché au reste à la fin. C'est impensable, ce genre de situation. Mais je peux pas croire que Jackie apprécie ça ! J'regarde son visage ; elle adore cette descente ! J'l'ai jamais vue aussi heureuse depuis qu'on est monté dans cette montgolfière ! Et pourtant, elle en a fait, des séries de sa danse décadente ! Elle semblait aimer ça. Là, c'est pire ! Elle a sa copine qui chante. Et Jackie qui pense même pas à lui dire de la boucler et d'avoir peur comme tout le monde, en criant ou en disant rien, comme tout le monde.

            Seigneur. J'arrive. Vous me faites une place au chaud ? J'pense qu'il faut que j'ai ne mort digne quand même. Je vais pas montrer que j'ai peur. Je regarde un poil trop en bas, j'dévisse un peu trop la tête ; j'sens le vent dans ma gueule et j'vois la terre qui s'approche. Enfin, la différence est petite, mais j'sais qu'on s'approche rapidement. Bah, tout ça, ça me terrorise encore plus. Et j'peux pas l'éviter. Je gueule. Je crie. J'dois dire qu'on va mourir. Que c'est fini ! Bref, discours pessimiste à cent pour cent. Chan me regarde un peu. J'crois bien qu'elle pense la même chose, mais elle doit avoir le vécu de ceux qui disent pas ce genre de chose. J'ai pas été éduquée pour mourir par une chute d'un bon kilomètre. En partir de la cime des arbres, c'est déjà plus naturel. Fichu destin. Du coup d'l'oeil, c'est Jackie qui sort son couteau. Ah. Le suicide ? D'hab, je réprouve. Le suicide, c'est mal. Mais bon, ça ou démembré, c'est quand même mieux ça. Moins douloureux. Bouche toi les oreilles, tu vas pas aimer la suite.

            Bonne idée ! Un coup sec à la gorge, c'est le plus simple. Si tu veux, j'peux t'aider pour toute la tête, ça sera moins douloureux.

            Regard bizarre. Elle a peut-être pas capté. Je pense redire, mais elle se met à couper les cordes. Du coup, ça balance encore plus dans la nacelle pas du tout stable. Je m'accroche. Chan manque de s'envoler, je la rattrape par un pied. Et toujours cette pensée : pourquoi ne pas la laisser ? Toute façon, c'est fini. C'est peut-être la détermination que je lis sur le visage de Jackie. Elle a pas abandonné. Elle tranche et Chan finit par faire de même. Bizarre. Elle coupe, à moitié dans le vent ; j'la tiens toujours par le pied. Puis elle me tend la lame. J'les regarde. Ouai. Pourquoi pas. Au point où j'en suis. Un coup sec et c'est le dernier câble qui lâche. Là, t'as un instant de battement et je capte que si je bouge pas rapidement, c'est mon sac et ma hache que j'abandonne. J'lâche illico le couteau de Jackie, tant pis pour elle, et j'attrape ma hache à la suite. Le sac se barre. Un coup de pied et j'arrive à prendre une bretelle. Sac sur le pied, pas le plus agréable, mais ça passe. Pas le truc le plus simple à faire. Et puis ça décolle. Ou pas. En fait, c'est la nacelle qui tombe. Nous, on arrive un peu à ralentir. En dessous, on est vachement proche du sol. J'viens de capter. Quelques instants de plus et c'était le démembrage tant imaginé.

            On est en vie, on a pas crevé.

            C'est dingue. Jackie me parle, mais j'suis trop heureuse pour m'en occuper. En fait, j'ai un truc qui m'occupe : mon sac qui se barre. Avec les turbulences, ça bouge, ça gigote. Ça le fout mal. Finalement, j'arrive pas à maitriser le truc et mon sac tombe. J'lâche un juron. Pardon. Ouaip. Je vois en contrebas qu'il tombe en plein sur un groupe de gens. 'sont peut être en train de se battre. Super. Ça va être coton pour tout récupérer. J'espère qu'ils vont pas être blessés à la réception. C'est qu'il est lourd, mon sac. Tiens, Jackie parlait de stabilisation, non ? Avec mes conneries, on a bien dévié et on dérive en descendant de plus en plus. J'pense à regarder devant moi et c'est bien, parce que c'est une baraque qui va nous tomber sur le coin de la gueule.

            Bouge ! Fais un truc !


            On est tous des pilotes de toile de montgolfière. Ça doit pas exister en fait. On pourra pas profiter de leur expérience. On bouge un peu parce qu'on gigote un peu. C'est pas la baraque qu'on va se prendre. C'est juste moi. Super. J'vois le truc arriver. J'vais débouler en plein sur un balcon couvert. Plutôt long le balcon. T'as une grande table dedans. Et des gens autour. Justement, ils me regardent. Ça doit être bizarre de me voir arriver pendue dans l'air. Les premiers pensent enfin à bouger. J'gueule un max pour qu'ils accélèrent le mouvement. C'est ce qu'ils font, pas assez rapide aussi. J'déboule dans le truc à grosse vitesse. J'lâche tout ; pas la hache. J'suis envoyée dans les airs sur cinq mètres et j'atterris sur la table qui se prise sou l'impact. Les deux bouts de tables volent dans les airs de part et d'autre. Bruit de vaisselle. Cri de surprise. Cri de douleur : j'ai ma hache à deux doigts d'une gorge. Jackie m'a donné de sales idées ! Même si c'est pas fait exprès. Dehors, j'imagine que les copines se sont cassé la gueule. Dans quoi, je sais pas, mais j'sais que les convives sont pas très contents. Nan, lachez cette poêle si vous plait !
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            "Soit proche de tes ennemis, c’est mieux pour les cogner."
            Fugu Shima.




            Alors qu’une partie des dockers étaient aux prises de celui qui se nommait lui-même « le Pervers » et que la teigne semblait vouloir montrer à l’autre homme poisson de quelle condition il était, j’avais encore devant moi quatre idiots aux chicots noircis par la chique qui continuaient à se moquer. C’était insupportable, une telle insulte demandait réparation. Je pris alors une voix ferme et déclarais :

            -Messieurs, je ne puis supporter que vous vous moquiez de la sorte de mon ami, je demande réparation et vous propose un duel aux échecs, nous espérons ainsi vous démontrer que la force n’est pas tout et qu’un cerveau comme le mien vaut bien vos exubérants biceps tatoués, nous verrons bien à la fin de la partie lequel de nous rira le plus…


            Ma tirade n’eut pas l’effet que j’escomptais, cette bande d’idiot riait maintenant de plus belle, pas que d’Iwa, de moi aussi maintenant, l’un d’entre eux pleurait de rire et tapait du poing par terre, couché sur le sol.

            Il s’est alors passé une chose étrange, cela à commencé par un petit picotement dans les tripes, puis cela s’est transformé en une sorte de chaleur qui à commencé à se diffuser dans mon corps, remontant par l’estomac puis, la gorge, et pour finir, sans que je ne puisse plus rien contrôler, mes cordes vocales se sont animées dans une explosion de colère, sans plus avoir aucun contrôle sur ma personne, comme possédé , et j'ai hurlé:

            -Bande de cons !



            Les rires s’étaient tus et avaient fait place nette à des mine entre colère et incompréhension.

            -Shishoooou ! T’as dit un grooooos moooot !

            -Je sais mon grand, mille excuses...

            Quelle honte, j’en avais le rouge au joues, jamais je ne m’étais laissé aller à de telles paroles, et quel mauvais exemple pour Iwa, mais en même temps, quel sentiment de liberté, mon corps était encore palpitant d’adrénaline, je me sentais vivant comme jamais, je sentais chacune de mes ventouse, la moiteur ambiante, la tiédeur de l’air. Quelle sensation coupable et délectable à la fois…
            Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, j'ai juré.

            Les dockers ne semblaient pas avoir apprécié, vraiment pas du tout . il semblaient à leur tour vouloir obtenir réparation, mais pas de la façon que j’imaginais.
            Nous n’étions pas connu pour nôtre agressivité Iwa et moi, nous sommes plutôt non-violents. Les dockers avaient envie de jouer des poings, les voilà maintenant face à nous, couteaux à la main, une regard belliqueux clairement affiché.

            -Iwa, mon ami, je crois qu'il va falloir se battre.

            Iwa n'a peur de rien, en fait je crois que la notion de danger lui échappe, ce n'est pas mon cas, j'aurais détesté qu'il lui arrive du mal alors nous avons mis au point tout un tas de techniques de Self-Defense.

            Lorsque Willy Belville pris un coup de poing si fort que son nez fut transformé en purée, lorsque j'entendis l'homme poisson déclarer alors qu'il sortait son arme :

            _Hmm... Qu'on m'insulte de monstre, j'ai l'habitude, qu'on parle de moi comme d'un pirate, je peux m'y faire, mais La Teigne, tu as dépassé les bornes. MA MOUSTACHE EST MAGNIFIQUE !!

            Tout s'accéléra ne nôtre côté aussi.

            Entre parenthèse, cet homme poisson là avait du goût, pas un rustre des bas quartier élevé entre deux tours de corail, il était habillé a la dernière mode, un costume sur mesure certainement. Qui plus est, Il avait raison, la moustache n'est pas une chose dont il faut parler à la légère.

            Revenons à nous moutons. Où en étais-je ? Ah, oui, le combat était à présent inévitable et comme il était hors de question que l'un d'eux frappe le premier, nous primes l'initiative :

            -Iwa : trou de nez et grosse baffe.

            Iwa en un éclair, d'un geste précis enfonça violemment l'index et le majeur de sa main « côté papillon » dans les narines du docker le plus proche, narines qui se dilatèrent jusqu'à devenir informe. Le docker bien accroché au bout des doigts de mon compagnon prit ensuite une gifle phénoménale qui claqua si fort que les goélands posés sur les mats des bateaux prirent immédiatement leur envol.

            -Iwa, prends en un pour taper sur l'autre.

            Alors qu'Iwa avait laissé tomber le premier docker comme une poupée de chiffon, il attrapa la jambe d'un autre au moment où il tentait un modeste coup de pied. Grand mal lui en prit, Iwa le fit tourner deux fois au dessus de nos tète avant qu'il n'entre en contacte avec un troisième belligérant. Bonne nuit les petits.
            Le quatrième, plus vicieux nous avait contourné et tenta un attaque en traître, fourbe qu'il était. Je fis demi tour sur l'épaule d'Iwa et lui crachai un demi litre d'encre en plein visage.

            -Iwa, un gros coup sur la tète sur le monsieur aveuglé s'il te plaît.

            Bunk !

            Les quatre dockers étaient partis pour un gros dodo. L'un d'eux devrai probablement en passer par une rhinoplastie et un autre en aurai pour un mois à faire partir l'encre qu'il avait reçu en pleine figure mais pas de gros bobos, nôtre honneur était sauf, en nous n'avions tué personne, dieu soit loué...

            -Héhé, Shishou, j'ai encore envie de jouer!


              Espoir renaissant

              "Blake Redhorn | Etrangers"
              Présent



              Tout s'était passé assez rapidement. La Teigne semblait s'être remise du tirage de tétons subis à cause de Blake et avait chargé Ishii. Etant donné le vol plané exécuté par la Baleine, il paraissait plus qu'évident que Jean Bon possédait lui aussi une force assez impressionnante. Et c'est à ce moment là qu'il dit quelque chose de particulièrement intéressant :

              – Mais... Mais je vous r'connais vous tous, bande de ploucs !! J'vous reconnais espèces d'enfoirés de pirates !! C'est vous les nouveaux primés !!! Faîtes gaffe les gars, l'monstre aux moustaches à la con a une prime de 26 millions !!
              – Olé Blakou, la baleine a 26 millions su'l sa tête !
              – Waouh ! T'entends ça Ishii, on est des vrais pirates ! Hahahaha ! J'le savais que le coup du drapeau ça servirait à quelque chose.
              – J'te signale que le d'lapeau 'lep'lésente la baleine !
              – C'est pas grave Kiki, de toute façon si on avait dû faire un drapeau à notre effigie, on aurait fait quoi ? Une tête de mort avec de gros pecs ? HAHAHAHA !
              – Ouiii ! Et avec moi qui dépasse comme une grosse carotte Hihihihihi !
              – Oh ouais ! C'est décidé, un jour, toi et moi on sera sur un drapeau pirate. Tremblez tous devant celui qui bientôt fera plier les océans par sa seule volonté, celui qui aura un drapeau tellement classe que vous en jouirez ! MWAHAHAHAHA !
              – Il est t'lop cool ton 'li'le maléfique Blakou.
              – Gninhinhin. Blake Redhorn c'est ça ? Gninhinhin... 11 Millions pour un si petit lot ? Ca arrangerait bien nos affaires tout ça je crois... Gnhinhinhinhin
              – Olé Blakou, son 'li'le il est enco'le plus flippant que le tien.
              – 11 Millions ? T'as bien dit 11 Millions ?! AAAAAH Kiki on est primés ! A moi la gloire, à moi les fiiiilles !
              – Blakou, 11 Millions ça veut di'le plein de gens qui vont vouloi'l nous fai'le du mal...
              – Et alors ? Je suis celui qui Pelotera la Poitrine de Jouvence ! Je n'ai peur de rien ! Sauf des poitrines plates !

              La bande de dockers, qui apparemment suivait le dénommé Arnold, resta un instant incrédule devant Blake qui se parlait tout seul. Evidemment, ces pauvres ignorants n'étaient pas censés savoir qu'il cohabitait avec l'incarnation de la perversion absolue, le maître incontesté et incontestable de l'obsession féminine, celui qui ne jurait que par le plaisir et la peur de mourir : Kiki.

              – Les gars, gninhinhin, ça vous dit qu'on se partage 11 Millions ?

              Arnold afficha un sourire, rapidement partagé par les cris des hommes à sa suite. Encore excité par la nouvelle de sa prime, Blake ne fit pas attention aux types qui s'étaient dangereusement rapprochés. Il ne fit pas non plus attention à la jolie fille de la Teigne qui avait réussi à se débarrasser du filet. Pourtant, il y eut une chose qu'il remarqua en levant les yeux pour imaginer son futur glorieux : quelque chose tombait du ciel, c'était gros, c'était rapide, et ça allait s'écraser.

              – Waaaaah, c'est quoi ce truc ?

              Blake fut certain que même Kiki essayait de se contorsionner dans son caleçon afin de mieux voir la chose. Ce qui était inutile étant donné qu'il était habillé et que la transparence n'existait simplement pas à travers le pantalon. Alors qu'il allait se retourner pour parler à Ishii de l'étrange phénomène aperçu, une jolie voix le surprit.

              – Prends ça, enfoiré !

              Avant que les yeux n'aient le temps de se braquer vers la source auditive, la douleur s'était déjà saisie de la joue de Blake. Une gifle, puis une autre, et encore une autre. Au total, ce fut bien une dizaine de claques qu'il reçut, sans qu'il ne puisse rien faire à cause des dockers qui en avaient profité pour l'attraper par derrière.

              – Alors, ça te plait gros connard ?!
              – Oh oui, tout ce qui vient de toi est parf...

              CHLAK.
              Alors qu'il allait terminer sa phrase, quelque chose d'imprévu se produisit. Littéralement tombé du ciel, un couteau venait de s'échouer dans le pied du docker qui le maintenait par une clé de bras, le faisant crier de douleur.

              – Waouh ! Il pleut vraiment des trucs !

              Et pourtant, cette intervention divine ne fut pas seule. Quelque part, la fortune avait décidé de se mettre du côté de Blake, le seul apte à toucher la Nymphe de Rough Tell. Ainsi, quelques secondes après le couteau, ce fut un sac à main qui tomba pour s'écraser sur la tête du second docker, à deux doigts de tomber dans les pommes.

              – Oh mon Dieu Blakou, je c'lois qu'on a du cul. D'où ça vient ces t'lucs ?

              Blake leva les yeux afin de s'assurer qu'une averse d'objets n'était pas en cours. Et heureusement qu'il l'avait fait.

              – Oh put...
              – Cou'llllllllls ! On va mou'lliiiiiiiiii'l !!!

              Libéré de l'étreinte des dockers que la pluie miraculeuse avait surpris, Blake eut à peine le temps d'écarquiller les yeux d'incrédulité puis de se jeter sur le côté en emportant la fille avec lui – question de principe pervers. Une masse énorme s'abattit sur le sol quelques secondes à peine après que son ombre ait recouvert les docks, provoquant un bruit d'explosion assez incroyable. Des morceaux de ce qui ressemblait à du bois volèrent dans tous les côtés, assommant par la même occasion quelques hommes qui passaient par là. Les dockers, incrédules, semblaient ne pas en croire leurs yeux.
              Les décombres avaient dû provenir d'un endroit réellement haut pour s'exploser de la sorte, c'était certain. Leurs adversaires étaient choqués, il fallait qu'il en profite. Le Pervers se devait de prouver toute sa gloire dans une telle situation. Car personne d'autre que lui n'avait le droit d'en tirer profit.
              Blake se releva du sol – il était en effet tombé sur la fille qu'il avait secourue (uniquement pour sa beauté) et s'était mis à toucher ses seins – et se précipita vers les décombres. Ishii, le mec qui était tombé sur lui, et l'autre homme-poisson avaient été épargnés puisque la nacelle avait eu l'idée de tomber exactement à l'endroit où lui s'était trouvé. Il escalada alors un petit monticule, enleva son T-shirt puis se mit à parler tout en contractant ses muscles dans des poses diverses.

              – Admirez ce que ma colère a fait ! Ma rage seule a fait apparaître ce météore dans le ciel pour l'abattre sur mes ennemis ! Car tel est le pouvoir d'un homme dont la prime s'élève à 11 Millions de Berrys ! Telle est la force de Blake Redhorn ! Celui qui pelotera la Poitrine de Jouvence !
              – C... C'est vrai ? Alfred tu crois que c'est lui qui...
              – Gninhinhinhin Kuf... Je sais pas. Il vaut quand même 11 Millions. Ce type a peut-être un fruit du démon... Gninhinhinhin...
              – Un fruit ? Tu parles de la légende ?
              – FAUX ! FAUX ! ARCHI FAUX ! OBJECTION ! Le Pervers n'a nullement besoin d'un fruit ou de quoi que ce soit ! Il est le meilleur naturellement, point ! Ma seule force de volonté suffit à détruire une montagne. A lui seul, Kiki pourrait déchainer les mers et soulever la terre ! Lui et moi ensemble, nous formons le Pervers !

              Puis, afin de donner du sens à ses paroles, Blake attrapa des morceaux des décombres et les brisa à mains nues.

              – Voyez ! Soumettez-vous à ma puissance ! YAHAHA... Ha ?

              Au milieu des débris gisant se trouvait le sac à main de tout à l'heure. S'il n'était pas si soudainement tombé, Blake ne s'en serait sans doute pas sorti. Pourtant, ce n'était pas ça qui avait causé sa surprise soudaine. Déchiré par les débris aiguisés qui l'avaient sans doute lacéré, le sac arborait à présent un trou béant d'où sortaient divers objets. Un œil normal n'aurait indubitablement pas fait attention. Un simple fou non plus. Mais le Pervers lui, remarqua d'un seul coup le petit bout de dentelle qui dépassait. Aucune autre solution, pas de compromis, rien ne s'opposerait à sa volonté.
              Animé par l'énergie sale et universelle, poussé par les envies de Kiki, Blake avança jusqu'au sac et en tira un long soutien-gorge de couleur rose. Il renifla dans un premier temps le sous-vêtement, passa ses doigts dessus puis ferma les yeux un instant. Il ne prit pas en compte les dockers à moitié assommés, Ishii, l'homme-poisson et son ver, et l'autre type qui pouvaient ou non le regarder. Blake était concentré dans sa tâche, dans l'exécution de ses talents innés, dans la réalisation de son but.
              Car il était le Pervers.

              – Quatre-vingt-quinze D. La cible est de taille moyenne, les cheveux coupés court, avec un gros penchant pour la hormones et les stéroïdes. A tous les coups, c'est une bonne femme qui se laisse pas faire qu'on a là.

              Persuadé d'avoir entendu des dockers lâcher des exclamations de fascination, il enroula le soutien-gorge, attachant la bretelle puis le mit autour de sa tête, à la manière d'un casque ou d'une couronne. Ici, sur cette île, torse nu et auréolé d'un sous-vêtement rose, Blake ressemblait à s'y méprendre à un héros légendaire. Ou à un malade mental, les deux étant évidemment possibles.
              D'un pas assuré, il se dirigea vers Ishii et les autres, lançant par intermittence des regards « perçants » aux dockers qui tentaient de se relever.

              – Bon ben, je crois que Jean Bon est pas dans l'état de réparer notre bateau.

              Blake se tourna vers le second homme poisson, celui qui avait un ver de terre sur la tête. A bien y regarder, maintenant qu'il était proche, il se rendit compte qu'il s'agissait d'un poulpe. Un peu comme Monster, mais en plus petit. A croire que depuis qu'il avait rencontré Ishii, les hommes-poissons foisonnaient. Il tendit une main vers le solide gaillard, un sourire aux lèvres.

              – Salut mec, sacré dérouillée que tu leur as mis. Enchanté, je suis Blake. Mais tu peux m'appeler « Le Pervers » ou « Le Peloteur de la Poitrine de Jouvence » ou « Superman ». Et toi... (Il regarda le poulpe sur sa tête) je suppose que t'es... Sushi ?
              – Shishou, Blakou. Shishou. Olé !
              – Ah ouais, désolé, Shishou, c'est ça ?

              Ne se rendant nullement compte du ridicule dans lequel il baignait avec le soutien-gorge accroché à sa tête, Blake leva haut son bras.

              – Eh ouais bande de nazes, z'avez vu ? On est des P.I.R.A.T.E.S ! On est trop C.O.O.L.S et vous êtes pas B.E.A.U.X.
              – Blakou, je c'lois que tu peux a'llêter. Ca devient lou'ld à fo'lce.
              – Tu crois Kiki ? Bon bah... Ouais, bref ! On m'avait chargé d'une mission. J'étais censé trouver des types pour réparer notre bateau. Y en a qui s'en sentent capables ici ?

              De toute évidence, même s'ils l'avaient voulu, les dockers au sol éclatés par Ishii, défoncés par le solide homme-poisson, écrasés par la nacelle, et frappés par Blake lui-même, n'avaient pas l'air capables de faire quoi que ce soit de leurs dix doigts. Encore moins de leur entrejambe. Tout le monde n'avait pas de Kiki sur soi, ce qui pouvait être compréhensible dans un sens. Et ce fut là qu'on se rendit compte du charme naturel du Pervers, de son charisme incroyable, de sa capacité à sublimer les foules, à attirer des fans à... Se prendre des gifles.

              – Hé ! Ça commence à faire mal maintenant !
              – Ça c'est pour m'avoir tripotée et frappé mon père, enfoiré d'obsédé.
              – Mais... C'est ton papa qui m'a tapé en premier. Et si tu veux savoir, je suis pas un « enfoiré d'obsédé » ma jolie. Je suis le Pervers ! Estime-toi heureuse, parce que sans Le Pervers, ton joli petit corps aurait été tout abimé par la Météorite.
              – Je sais. Et pour ça, je vais te remercier. Même si t'es qu'un connard. Je pourrais peut-être faire quelque chose pour ton bateau, c'est c'que t'es venu chercher, non ? T'as qu'à aller voir Ceryzesure Legato. Dis-lui que tu viens de la part de la fille de la Teigne, et que t'as besoin d'un charpentier.
              – T'entends ça Ishii ? HAHAHA ! Tu vois, on peut toujours faire confiance au Pervers. Je peux t'peloter une dernière fois pour la route ?
              – Barre-toi avant qu'je regrette ma gentillesse.
              – C'est parce qu'au fond tu aimes te faire peloter par moi... Héhéhéhé.
              – Barre-toi !
              – OK, OK, OK, j'ai rien dit !

              Un sourire aux lèvres, et satisfait de voir que même le Pervers était capable de venir à bout de ses missions, Blake se dirigea vers le fameux Ceryzesure Legato.

              – Heu... C'est où ?

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              Ça sent pas bon. J'te l'dis. Avec l'autre, on a vach'ment dévié, tu vois. Et puis, j'commence à avoir mal aux bras. J'crois qu'on s'rend pas bien compte avant qu'ça nous arrive, mais là, ça m'arrive. Se tenir à une voile qui fait office de parachute. Et puis en plus, un mur juste sur ma trajectoire, j'sais pas... Ça sent pas bon.

              Oh putain... La radio. Faut éviter l'crash. Je check Chan. Ouais, bah, elle va pas s'prendre la maison dans la face. Par contre, elle est encore plus bas. Et j'crois que y'a un mec dans la rue qui l'a pas vue arriver. 'fin bon, au pire, ça amortira le choc pour Chan, elle devrait pas lâcher la radio, j'pense. J'espère. En tout cas, la tout d'suite, i'm'reste plus beaucoup de temps. Genre moins d'une seconde. Le mur est d'vant moi. J'fais quoi?

              Ça m'rappelle le quartier brièvement, c't'histoire de mur. 'fin bon, il est pas dégueu celui-ci, c'est un simple mur. Et i'a pas pleins d'gars qui font du hip-hop à son pied en faisant leur p'tit business et en essayant de grimper l'échelle sociale. Non. C'est juste un connard de mur de maison qui m'regarde avec un sale air. Bon... Bah... J'lâche. Du coup, j'termine ma chute en tombant un peu. Réflexe utile pour mettre mes mains vers l'avant, comme mes jambes d'ailleurs. Histoire de pas m'écraser la face dessus, tu vois. Tranquille.

              Bouarf! Ça fait mal quand même. Eh, pourquoi j'suis toujours suspendue sur le mur? Et pourquoi mon g'nou prend cher là? Ah ouais, tiens, c'est lui qui m'porte. J'me rends compte qu'en fait, ma jambe de bois, avec l'élan, elle s'est planté dans l'mur. Mais genre bien trente centimètres... Oh, c'quoi c'te merde, là. J'me sens comme une torche sur un mur. En plus, y'a pas d'prise sur c'mur. C'est genre du crépis. Et ma jambe sort pas. Rah! Alors bon, j'essaie de tirer sur ma jambe en poussant avec mes bras, mais ça sort toujours pas. J'tourne ma jambe. Ah, ça sort un peu. Un tout p'tit peu. Et ma jambe est salement torchée, maint'nant!

              J'regarde derrière moi, i'a des gens attroupés. Plus loin aussi. Eh... Attends, mec. J'me détorche la jambe, de manière à m'tourner vraiment vers eux. Oh trop d'la balle. Comme ça, j'les domine tellement, plantée au mur, les surplombant comme une pro. Haha, j'lève les bras et je ris.

              Wesh yo! Je suis la Reine,
              La mère des enfants du payyyys!
              J'vous consolerai de vos peines,
              Et c't'à coeur joie qu'vous sombrerez dans mon biiiz! ... Ha!

              Ils m'admirent tous d'en bas. Hahaha! J'viens à peine d'arriver dans c'bled, et déjà j'domine. Faut dire, y'a ma chaîne avec le gros berry en or qui pend de mon cou, ça en jette à mort! Wolah! I'en a deux ou trois qui s'marrent, c'quoi c'manque de respect! I'm'connaissent pas encore assez bien, j'crois, ceux-là! J'm'apprête à les remettre à leur place, en f'sant abstraction d'ma cuisse qui commence à tirer super fort... Quand... J'entends des craquements. J'te jure, j'mitonne pas, c'pas mon genre! Je check un peu partout. Que dalle. Bah, ç'doit rien... être? P'tit coup d'oil au mur. Juste à temps pour m'apercevoir que c'est le mur qui est en train d'craquer autour de ma jambe de bois...

              SBAF !

              Zyva quoi. Comme j'viens d'm'étaller la gueule! Même pas mal! Ha! Bon par contre, y'avait deux gars en d'sous d'moi. Ils bougent plus au sol. Tafioles! Ha! ... Hé! Woh! J'crois bien que les deux, là, ils ont des potes. Et ils ont l'air pas contents. J'crois bien qui m'cherchent. Et ils ont des gueules qui me r'viennent pas trop. J'sais pas pourquoi. Genre blouson noir, tatouages, boucs ou barbes baraqués... Ils ont beaucoup trop l'air de s'la péter. Et les gens derrière se barrent, ils ont l'air d'avoir un peu peur. Tous des moules dans c'te ville! J'espère au moins que j'pourrai m'faire du blé!

              - Eh, d'mi-fucking-portion! Tu vas fucking nous supplier d'pas d'te tabasser, après c'que t'as fait à nos gars.

              I'en a un qui s'est avancé, j'crois qu'il a vraiment pas compris. I'm cherche, là, j'te dis. Il croît quoi? Parc'que j'suis plus petite que lui, i' peut m'parler comme ça? Nan, mec...

              - Nan, mec, tu m'parles pas comme ça. Et c'est juste tes couilles qui vont m'supplier.

              Il a pas comprit ma phrase dans l'bon sens, le con. Ha! Ma jambe de bois bien placée, bouuuum! Et voilà qu'il se traîne à terre, là c'est mieux. Les autres sont pas trop sûrs de c'qu'ils ont vu. Apparemment, ça les choque que j'en déboîte un. Boarf, j'suis déjà plus loin. J'fous ma capuche, et j'balance mes épaules, comme ça, mon médaillon aussi balance. La classe quoi. J'mate la maison sur laquelle j'viens d'tomber. Apparemment, Gros-seins est tombée là-haut, sur un balcon. I'a d'l'animation. Mais j'm'en fais pas trop. L'autre jour, elle a montré qu'elle était pas aussi faible qu'la moyenne. Elle va s'en sortir. Du coup, d'en bas, j'lui demande un truc qui m'tracasse vachement plus.

              - Wesh! Méga-lolos! T'as fait quoi d'ma lame?

              Elle trouve un instant pour m'répondre, dans l'animation, qu'elle l'a laissé tomber dans la chute. Merde. Puis, derrière moi, j'sens les autres qui s'énervent. I'a l'malabar qui marche maint'nant comme un pingouin et a une voix trop aiguë. I' braille des ordres et des 'fuckers' comme un porcin. Mmmmh, bon, i'sont beaucoup quand même. Dans la rue, là, juste devant moi, Chan est en train de se relever. Et la radio fonctionne toujours et nous sors un gros gros son, là... Haha, c'bon ça, ouais!


              J'mate un coup l'gars à terre, là, juste à côté. Encore un gars en blouson noir. Il a l'air plus chétif que d'autre. Le mouton faible laissé à l'arrière par les autres qu'en ont rien à foutre? Haha! Le mauvais! Bon, toujours est-il que les autres s'ramènent. Alors on commence à courir, un peu au pif. Vers les docks? Ouais, j'crois bien. C't'une grande rue super large, pas top pour fuir. Alors on bouge de là avec la frangine. P'tit passage dans les p'tites ruelles. Ça nous connaît, ça. C'est not' royaume, là où bientôt j'ferai mon biiiz.

              SBAF !

              Saleté d'jambe de bois. J'me relève. Et continue encore un peu plus loin... Les docks... Mais les autres sont juste derrière. Bah, tant pis, on d'voir les affronter, j'crois.

              Tiens, i'a eut de l'animation par ici aussi. Eh! Mais c'est not' nacelle! Excellent! On dirait qu'elle a ramassé la gueule de gars en tombant. C'est fort quand même d'tomber du ciel. Faudra qu'j'y repense. En matant le tas de décombre, j'aperçois un mec... J'le r'garde, i'a un truc qui fait bizarre. J'arrive pas à dire quoi. J'm'approche. Ça y est! Je sais. Ma lame est plantée dans son pied! Du coup, j'avance et j'la récupère.

              - Haha! Désolé mec. C'pas ma faute pour la lame et la nacelle. Faut d'mander à la femme aux gros seins quand elle arrivera. C'est elle qui a merdé sur le coup.

              Puis, j'me redresse. Et bordel... I'a vraiment des gars bizarres dans l'coin! 'fin, i'a deux énormes trucs qui r'ssemblent à des poissons. Bal masqué, olé olé? Ha... C'est réussi leurs costumes. A part qu'un des deux a une crotte sur le crâne. Puis, pas loin i'a aussi un mec à moitié à poil, une pouf, des corps par-ci, par-là... J'sais pas exactement c'qui s'est passé.

              - Wesh yo! Susuuuu! Trop la classe vos déguisements à vous deux, là! Surtout toi, 'vec l'cigare et l'costard, trop d'la balle. Ça m'rappelle un mafieux à west blue. J'l'avais bien niqué, l'gars. Mais sérieux, wesh, j'déconne pas, trop bien vos trucs. Z'avez fait comment ces peaux d'poissons?

              Mais ils ont pas l'temps de m'répondre. 'fin, s'ils le font, j'fais pas gaffe. I'a Chan qui m'rappelle à l'ordre. Derrière nous, i'a les gars qui nous cherchent. J'crois même qu'i'nous ont trouvé. Ha! On va leur montré. Toujours sur le gros son, j'm'approche d'eux. J'me crache dans la main, j'm'agenouille et j'pose la main au sol, tu vois. Classe le rituel, nan?

              - Ouaiiis les gars... Vous voulez la fight? Eh ben on va régler ça à ma manière, wesh! Toi-même tu sais!

              Pas b'soin d'plus, ils ont compris, c'est clair. Tout l'monde sait ce qu'c'est une battle de breakdance. C'est clair! Chan, elle a posé la radio un peu derrière. Toujours ce gros beat qui te fait bouger la tête. J'kiffe pas mal, et ça m'donne même des frissons. Tu vois, c'est ça, l'pouvoir du hip-hop. C'est l'seul truc qui m'fait frissonner. Ha! Alors j'me lance, quelques pirouettes, en mode facile. J'sens les r'gards s'poser sur moi. J'les épate, c'est clair. Puis, i'en a un qu'ça l'démange. Il croît pouvoir rivaliser, alors j'le laisse. Il va faire n'importe quoi. Tu vois, j'sens ça chez les gens. Les bons, et les mauvais. Lui, il est mauvais. Il est même pas en rythme. Du coup, c'est Chan qui y va. Elle commence à dev'nir pas mal, elle. Elle gère son départ en trix, sa rocket, son windmill... Haha! Grande forme!

              - Haha! Reprezent Troop Erdu, hein grande! Ha!

              Puis, j'me tourne vers le type immense qui r'semble à un cachalot.

              - Elle gère, hein! C'est Chan, ouais... Chan Talgoilla, cousin!

              Et pendant que j'suis tournée, i'a un type... Pour du vrai, mec... Il brise les règles. Ce connard fait tomber Chan pendant un mouv', et puis i'vient m'pousser. Oh l'fils de chien! On brise pas les règles de la battle comme ça... On brise pas mes règles.
                Ishii est un monstre, c'est certain. Mais c'est le genre de monstre qu'on ne trouve pas à tous les coins de rue. Il a beau avoir une face si horrible qu'il en fait fuir d'horreur tous les enfants, il a beau avoir une voix si grave qu'il pourrait remplacer le plus grand des contrebassistes du monde, il reste carré. Carré du genre à ranger ses chaussettes dans une armoire de trente centimètres sur trente centimètre par trente centimètre en les triant par colorie du blanc albâtre au blanc argile en passant par l'azure brume. Vous comprenez?

                Non c'est sûr.

                A sa tête on l’imaginerait plus à s’enorgueillir d'avoir trucidé trois petits enfants pour les prendre en encas. Sauf que lui, son encas, il le mange avec une serviette autour du cou et ça ne dépasse pas les 30 calories. Alors un monstre si propre sur soit, ça fait tache. Vous comprendrez alors pourquoi Ishii répondit à la question de Jackie sur son masque par ces quelques mots :

                _Mmm... Ma moustache est tout ce qu'il y a de plus vraie.

                Sauf que la naine à la jambe de bois et à la capuche maladroitement vissée n'écoutait déjà plus, trop occupée. De gros bras aux manteaux noirs et aux barbes toutes grisonnantes étaient apparus. Ça rappelait un homme à Ishii. Qui s'habillait aussi tout en noir. Mais qu'était plus petit, plus voûté. Moins grisonnant. Moins vieux. Qui n'avait pas trop de rapport en fait. Et puis, ceux là avaient l'air bien plus violents. Du genre à prendre l'amie de la naine par le col pour la balancer à l'autre bout du quai. Du genre à vouloir tant torgnoler la Jackie qu'ils se mirent à cinq dessus. Forcément, ça ne plut pas trop au monstre.

                _Hmm... A cinq contre une femme? Et la dignité dans tout ça?

                Imaginez alors la scène. Les yeux grands ouverts de vrais hommes qui se font insulter par un monstre. Leurs regards ébahis, incrédules. Le genre de regard qu'Ishii commençait à avoir l'habitude de voir ce jour là. Il commençait même presque à trouver les hommes laids et à ne plus vouloir leur ressembler. Mais les pensées en combats sont souvent rares et même lui, l'immense et horrible monstre n'eut pas le temps de finir son raisonnement qu'un cuir moustache sans moustache lui fonça dessus. Parce que les monstres n'eurent jamais besoin de rien pour finir au fond d'un trou. La laideur ça se cache ou on la cache. Les monstres, c'est pareil.

                Alors le faux moustachu, celui qui n'avait qu'un bouc gris tout laid, se ramena avec deux autre de ses amis. Ils mirent les épaules en avant. Bombèrent le torse comme il se doit. Sourirent du sourire du gars sur de lui.
                Et se prirent trois paires de claque.
                Parce que l'Ishii avait maintenant décidé de frapper avant d'être frapper. Ça évitait les mauvaises surprises. Mais les claques ne suffirent pas et le Monstre fut obligé d'y ajouter trois coups de pieds, cinq coups de poings et ce fut seulement au bout d'une dernière frappe crânienne que les trois hommes décidèrent de ne plus se relever. C'était plus prudent.

                Alors l'Ishii effleura sa moustache pour la remettre droite. Resserra son nœud papillon encore trempé. Secoua sa veste toute aussi humide. Et clôt le combat devant tous les regards étrangement tournés vers lui.

                _Hmm... Ma moustache n'est pas droite ? C'est ça ? Mais sinon... Hmm... Où se trouve Ceryzesure Legato ?

                Un gamin hocha la tête. Celui qu'avait atterrit là par hasard. Il avait l'air pressé de partir. Sûrement que les voix qui provenaient des docks et qui s’approchaient ne le rassuraient pas. Peut être aussi était ce l’intonation excessivement agressive. Peut être aussi était ce la voix du petit poulpe qui criait au papillon ?

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                A tout problème il y a une solution, s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y à pas de problème...En principe.
                Fishman Fakespear.




                Y'a des jours où je m'ennuie. Shishou il s'ennuie jamais, il sait toujours ce qu'il faut faire. Il sait lire et écrire. Des fois, le soir, après que je m'ai brossé les dents, il me raconte des histoires, parce que Shishou, il aime raconter des trucs, je comprend pas tout mais ça me fait faire dodo. Ma maman, elle disait que c'était pas grave que je comprend pas tout, parce que j'avais un cœur gros comme « ça ». Mais j'ai pas comprendu comment c'était gros ! J'espère que c'est beaucoup. Shishou il dit que le cœur c'est un muscle et que c'est pour ça que je suis très fort.

                Des fois je joue avec les doigts de mes pieds tellement que je m'ennuie, mais aujourd'hui, y'avait eu plein de trucs qui s'étaient passés. D'abord les copains ils ont rigolé de moi, alors Shishou il m'a dit de les taper et maintenant, il rigolent plus. Après y'a le monsieur rigolo qu'a déshabille les autres copains du port avec son grand couteau, il est suuuuuu-peeeeer-fooooort ! Après, il est tombé un gros truc en bois sur le reste des copains et y'a eut plein de trucs que j'ai pas compris, y'a eu de la musique et une petite fille avec une jambe en bois qui faisait des galipettes... C'était joli, elle était suuuuuu-peeeeer-fooooorte ! Enfin je crois que c'était une fille... Après j'ai vu que le monsieur avec la jolie moustache il a tapé les méchants copains qui voulaient taper la fille avec la casquette et qui parlait dans une langue que je connaissais pas. Et le monsieur un peu tout nu, il à dit à Shishou qu'il s'appelait Sushi et le gros monsieur qu'on était des frères !
                Je savais pas que j'avais un frère ! C'est chouette.

                Aujourd'hui je m'étais pas ennuyé du tout et comme je voulais continuer à jouer un peu, j'ai attrapé le monsieur avec le tatouage et je lui ai fait des guili-guili. Je l'ai chatouillé jusqu'à ce que mon copain Shishou me demande gentiment de le poser par terre, pourtant on s’amusait bien, il avait l'air de rigoler, même qu'il pleurait tellement il aimait les chatouilles... J'crois qu'il avait un copain qui s'appelle kiki, peut être que Kiki et Shishou il deviendront copain aussi ?

                Shishou, il a expliqué au monsieur qui on était, et il a dit qu'il savait où trouver monsieur « Les gateaux ». c'est un drôle de nom ça,« Les gateaux ». Shishou parlait beaucoup avec mon frère, le grand monsieur. Il disait que j'étais costaud et que si j'étais d'accord, on pouvais les aider à réparer un bateau. Moi j'aime bien porter des trucs, et plus c'est lourd, plus ça me plaît.
                Je faisais coucou à celui qui s'appelait Superman, il voulait plus jouer aux chatouilles pour l'instant...

                C'est pas grave, j'connais plein d'autres jeux. J'espère qu'on va pouvoir les aider, ils ont l'air gentils.
                  Monster se doutait qu'il aurait du mal à communiquer avec le cyborg, mais alors à ce point... Il pensait néanmoins avoir compris que celui-ci n'acceptait pas son aide pour l'instant, mais qu'il ne la déclinait pas définitivement. A voir plus tard donc. Et non, il n'avait pas de poils plantaires, ce qu'il ne manqua pas de lui dire pour assouvir la curiosité du robot, pour peut-être se rapprocher de lui.

                  Pour l'instant néanmoins, l'heure n'étais plus à la discussion. Sans qu'il ne l'ai vu, Lucio s'était réveillé et avait fait feu sur un ballon de la marine. Ballon que Monster n'avait pas détecté, trop occupé à tirer des fléchettes et faire des plans. Désormais, il regardait catastrophé les trois silhouettes qui avaient détaché la nacelle et qui chutaient inexorablement vers le sol, accrochées à la toile du ballon.


                  « Dit-moi Chtulu, est-ce une particularité due à un micro-climat rarissime que les gouttes de pluie soient des êtres humains ? »

                  Choisissant d'ignorer le cyborg, Monster se précipita hors du navire pour se précipiter vers le point de chute des trois marines. Il allait y avoir des blessés, et il fallait qu'il les soigne. D'autant que les militaires dans le ballon n'avaient absolument rien fait. Il comprenait le geste de Lucio, qui n'avait fait qu'anticiper une situation qui pouvait se révéler problématique, mais il n'en demeurait pas moins qu'il refusait de laisser agoniser des personnes innocentes.

                  Il courait à travers les rues bondées de personnes accourant elles aussi après avoir vu la chute des trois corps. L'homme-Poulpe se frayait un chemin en écartant sans ménagement les badauds sur son chemin, à coup de trois par trois grâce à ses longs tentacules. Cela provoquait d'une part leur indignation, et d'autre part leur terreur. Mais Monster n'avait pas le temps de se préoccuper de leurs sentiments, car il avait peur d'arriver trop tard. Cela faisait déjà cinq bonnes minutes que ce qu'il restait du ballon avait touché le sol. Si blessés il y avait, leurs chances de survie devenaient de plus en plus faibles chaque secondes qui passaient. De plus, il ne donnait pas cher de leur peau si Ishii ou Blake leur tombait dessus.

                  Essoufflé, le cuir violacé après l'effort contre nature que lui demandait la course sur la terre ferme, Monster débarqua enfin sur la place où il supposait que les Marines étaient tombés. Il ne les vit pas, mais la toile du ballon se trouvait bien là, à moitié trempant dans l'eau du canal reliant un des nombreux chantiers navals à la mer. Des officiers du gouvernement étaient sur les lieux, cependant, sans doute attirés comme tout le monde par la vue du ballon de leur organisation militaire qui s'écrasait dans leur centre-ville. Ils avaient certainement pris en charge les blessés. Il s'apprêtait donc à s'en aller lorsque, soudainement, surgit un cri proche de lui.


                  « AH ! C'est lui ! C'est le monstre qui sévit avec l'assassin de Logue Town ! »

                  Celui qui avait parlé semblait être un journaliste qui prenait des clichés de la toile de montgolfière pour la gazette du lendemain. Monster ouvrit de grands yeux. Comment pouvait-il savoir ? Ces événements ne dataient que de quelques jours, et il doutait qu'un navire les ait dépassé pour avoir le temps de colporter les rumeurs.

                  Des bruits de bottes claquèrent sur la pierre dans son dos.

                  Monster se retourna juste à temps pour voir le coup d'estoc du premier Marine qui avait dégainé son sabre. Dans un réflexe inouï il se laissa tomber sur ses tentacules inertes, se retrouvant face à la lame, et pencha tout le haut de son corps en arrière. Du fait de son incroyable élasticité dû à sa nature de pieuvre, il parvint à se plier presque en deux et pu voir comme dans un rêve la lame lui passer juste devant les yeux. Il ne perdit néanmoins pas de temps à se réjouir de son exploit. D'un tentacule, il enroula le bras du marine et se servit de son élan pour le projeter loin derrière lui, tout en en profitant pour se relever. Le soldat tomba dans le canal en hurlant, en laissant au passage tomber au pied de Monster un papier qu'il avait coincé dans sa ceinture. En le ramassant, l'Homme-Poulpe put contempler avec effroi son horrible portrait qui le dévisageait, ainsi que le "Wanted" et le "14 000 000 Berries". Il comprenait mieux maintenant. Les informations circulaient beaucoup plus vite lorsque la Marine et le gouvernement étaient en jeu.

                  Dix autres marines lui faisait face. Tous s'étaient stoppés suite au mouvement improbable que venait d'effectuer le primé. Chacun dégaina son sabre. Ils ne feraient pas l'erreur de l'attaquer un par un, comme l'avait fait le premier soldat, trop jeune et tempétueux. Ce dernier avait justement refait surface et criait à l'aide de sa voix la plus tonitruante, en hurlant qu'il ne savait pas nager et allait se noyer. Encore un autre soucis.


                  « Où est Ishii ? » S'exclama celui qui semblait être le chef de la patrouille, un grand gaillard à la barbichette frisée, aux fines moustaches frisées et aux cheveux noirs frisés.

                  « Hum... Par là ! » Répliqua Monster, en désignant de ses cinq tentacules flottants dans les airs des destinations complètement aléatoires. Puis il bondit dans une forte détente en destination du canal, et tomba sur le jeune marine qu'il attrapa d'un de ses membres caoutchouteux en se précipitant vers le fond.

                  Le jeune soldat avait hurlé de peur en voyant le monstre fuser sur lui. Tous les gens regroupés là avaient aussi crié en voyant la scène. Les marines s'approchèrent à leur tour pour tenter de voir s'il était possible de sauver leur camarade. Mais déjà les premiers chuchotements colportaient l'effroyable rumeur. Le monstre l'avait sans doute emporté pour le dévorer dans un coin plus tranquille.

                  Soudain, la surface de l'eau explosa, et sous les yeux ébahis de tous, La créature cauchemardesque réapparut en s'élevant haut dans les airs. Comme il dominait la foule, tout le monde put voir le corps du Marine en pleurs qui pendait la tête en bas, la jambe piégée par un des tentacules. Et tout le monde put voir l'Homme-Poisson, dans un mouvement circulaire, envoyer son fardeau en direction des autres soldats qu'il balaya comme un jeu de quille, avant de replonger à nouveau dans le canal.

                  « Ne le laissez pas s'échapper ! » Hurla le frisé, qui tentait par tous les moyens de se dégager de l'amas d'homme qui s'était formé sur lui. Il y parvint néanmoins et se lança à la poursuite du poulpe qui perçait la surface de l'eau en nageant pour fuir le plus loin possible.

                  « Attrapez-le ! Et n'oubliez pas, je le veux vivant ! Il peut nous conduire à Ishii ! »

                  L'information arriva jusqu'au oreilles de Monster qui, tout en nageant, digéra l'information. Il tenait à nouveau l'occasion de faire tomber l'Homme-Cachalot ! Devait-il se rendre pour les mener à lui ? Non, trop risqué. Il n'était pas sûr de pouvoir à nouveau revoir la lumière du jour, maintenant que sur son horrible tête pesait cette horrible prime. En revanche, il pouvait tenter de les diriger maintenant vers Ishii. Il savait qu'il cherchait quelqu'un pour faire les réparations du navire. Or tous les ateliers de rénovations étaient reliés à la mer par les canaux dans lesquels il se trouvait présentement. En tournant, il finirait bien par tomber sur lui.

                  Alors il adapta son allure aux Marines qui le suivait sur la berge, en prenant garde à toujours garder une distance de sécurité entre lui et eux.


                  Dernière édition par Monster le Mer 9 Jan 2013 - 18:11, édité 3 fois
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