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Espoir renaissant

Rappel du premier message :

Les flots se brisent sous les coups de la coque de bois avançant fièrement, avec en poupe, un monstre hideux. Grand. Gros. Le cigare fumant à la commissure de ses énormes lèvres. Ses fines moustaches, son veston déchiré, sali par la guerre et ses quelques poils de crane survivant au temps se laissent porter par le vent. Un jour clair aujourd'hui où les nuages gris ont laissé place à un magnifique ciel bleu. Le monstre sourit car dans quelques heures ils pourront enfin toucher terre, réparer les vestiges de la bataille, les planches de bois branlantes, les voiles déchirées et la barre toute rabougrie. Plus loin, sur terre, là où les maisons fument de leurs belles cheminées, où les paysans travaillent la terre et où les Dockers tentent, tant bien que mal, d'empaqueter leurs lourds fardeaux, deux hommes observent. L'un d'eux, le plus grands, avec son marcel blanc tout jaunis et ses cheveux à la gomina poussés en arrière se marre, la longue vue à l’œil.

_T'as vu ça, Bebert? 
_J'te dis que ça vient pour nous voir ça...
_Une coque marine à drapeau noir... J'pensais pas ça possible...

Mais sur la dite coque, le monstre hideux ne se doute de rien. Il renifle, humecte, mais aucune odeur n’apparaît, même son oreille entaillée ne lui dit que du bien. Alors ils avancent et lorsqu'enfin la coque arrive à portée de rames les ordres fusent.

_Hmm... Le dormeur dort... L'étrange animal aussi... Blake, j'ai besoin de toi. Je dois aller en ville chercher quelque chose... Durant ce temps tu iras voir les dockers pour leur demander leurs services pour les réparations. Mon frère, tu surveilleras le navire s'il te plait. J'ai besoin de quelqu'un de confiance et qui ne dorme pas...

Le grand cachalot n'en dit pas plus. Ni sur ce qu'il part faire. Ni sur cette « chose » qu'il va chercher. Il bouche ses grandes lèvres et saute se fondre dans l'eau avant qu'une quelconque autre question n'ait pu venir. Les ordres sont dit et le Monstre n'est pas de ceux dont la palabre rend joyeux. Alors il se fond dans l'océan, un court instant, le temps qu'arrive à lui la terre, le sable fin et le froid d'après la nage. Le vent qui gicle sur son costume trempé, sur sa moustache défaite.

Ses gros bras compressent le veston comme pour l’égoutter avant que ses énormes pieds ne l’emmènent plus loin. A la civilisation, là où les hommes l'évitent, changent de trottoir par peur de cet immonde monstre, par dégoût de son horrible visage, par écœurement pour cette sous race. Mais le cachalot ne recule pas, garde cet air fier de la bête habituée, lassée de la stupidité humaine qui a appris à faire front. A dire merde au monde avant qu'un jour il ne puisse l'enlacer. Puis son gros corps rentre dans la première taverne sur sa route. Les pauvres bougres plus habitués à voir un énième habitué venir y boire un verre, à la tranquillité de cette île perdue, ces pauvres gens se retournent de stupeur. Cachent leurs visages sous leurs coudes, tournent le dos à l'immonde créature, crachent par terre, de dégoût.

Mais la bête continue sa route, comme si de rien, comme toujours. Ses deux bras se penchent sur le comptoir, ses minuscules yeux se perdent sur le barman ne sachant plus où se mettre et, enfin, les mots sortent. Gros. Graves.

_Hmm... Auriez vous un Den Den pour une communication, ainsi qu'un annuaire ?

_Re... Recu... Reculez ! ! Je n'ai rien fait de mal !!

_Hmm... Moi non plus... Je veux juste appeler quelqu'un...

_Te... Tenez alors... Mais ne me faîtes pas de mal je vous en suplie !! J'ai des enfants...

Le cachalot n'écoute déjà plus, trop occupé à tourner les pages d'un immense cahier avant d'enfin saisir le minuscule Den Den terrorisé à la vue de cet étrange et effrayant animal. A l'autre bout du fil, on répond déjà. Une voix fluette trop aimable pour être naturelle. Le Den den prend de jolies fossettes roses et son nez s'affine de quelques millimètres au fil des quelques premiers mots.

Abyss and Co. ♥ Cabinet d'Avocat de Logue Town, ♥ Bonjour. A qui ais-je l'honneur ? ♥
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Gontrand ! Fais quelque chose !
Mais quoi, Léopoldine ?!
Je ne sais pas ! C'est toi l'homme !
Mais … Je sais ! Prennez ça ! Catin !
Gontrand ! Ne soit pas grossier !
Pardon, ma mie !


Au début, j'ai pas fait gaffe au couple de petits vieux bien bourgeois qui me regarde comme si j'étais le diable en personne. J'ai privilégié la menace la plus évidente. Une cuisinière bien en chair qui s'est approchée avec une poêle avec la ferme intention de s'en servir contre moi. Même si je suis un poil groggy avec l'atterrissage, j'esquive quand même sans trop de peine. J'suis pas la dernière des combattantes et c'pas la plus experte en combat à la poêle. Un coup de pied dans sa jambe et j'la fais tomber ; son arme de fortune tombe à terre. Deux gus prennent leurs couilles à deux mains pour s'approcher et voir si elle va mieux. Le reste a pas beaucoup bougé. Ou presque. Certains essaient de se relever. Un autre tente de réanimer celui que j'ai failli décapiter. Et t'avais le vieux couple. Le type, se sentant plus, s'est mis à m'arroser la face de petit four. J'l'ai un peu mal pris. Et dire qu'il y a des enfants qui meurent de faim ! Et l'autre, il ne pense qu'à me balancer de la bouffe à la gueule ! L'idiot ! Le gâchis ! Certes, c'est un peu ma faute, j'ai tout foutu par terre, mais c'pas une raison pour perdre la raison !

J'me retiens de leur signaler que gâcher la nourriture, c'est mal. J'ai pas que ça à faire. Je m'excuse un peu, mais on m'entend pas. Jackie m'interpelle d'en bas pour me poser une question. J'lui réponds. Je prends note du fait qu'elle est consciente. Sa copine doit l'être aussi, elle serait pas aussi intéressée par un couteau sinon. Enfin, c'te fille aime trop les armes, elle serait capable de préférer son couteau à Chan. La vilaine. Par contre, il serait temps de la rejoindre. Sans me soucier du petit monde qui fuit dès que je bouge, j'accroche ma hache à mon côté.Tiens. Un type s'approche. Plutôt baraque, la trentaine. Il est habillé d'un costume taché ; bah ouai, j'suis passée par là. Il me tend une main comme pour dire bonjour. J'le regarde. J'ai bien l'impression qu'il est plutôt sympa, lui. Je vais lui toucher deux mots sur la situation, j'suis sûre qu'il comprendra et qu'il calmera les autres dingues. Je me prends un petit four dans le nez pour la peine. Un sourire mauvais dans la direction du Gontrand et j'obtiens une minute de répits. Je serre sa main avec les miennes.

'Scusez monsieur...

Bienvenue sur East Blue, Madame Ramba.
Merci monsieur … Mademoiselle ! Mad... Ram...

Hein ? J'le regarde avec de gros yeux. J'sens un truc se serrer autour de mes poignets. L'homme sourit.

Lieutenant Colonel Stirberd.


Oh merde ! J'ai le temps de voir les menottes qui m'emprisonnent. C'est pas bon ! Je me suis pas trimballée dans cette montgolfière pourrie et j'ai pas survécu à cette chute libre de taré pour me faire chopper une fois les pieds par terre ! J'tente de me dégager, mais le marine me tient d'une poigne de fer. Et d'un coup, il se met en mouvement. Il me fait passer les mains par dessus de son épaule alors qu'il se retourne et il m'envoie carrément valdinguer en l'air. J'vole direction le mur d'en face. Au passage, j'ai la hache qui se décroche et qui vient se planter je ne sais où. Pas le truc le plus important à voir là ! Je me prends le mur de pierre. Bim ! Ça fait pas du bien. Deuxième contact : le sol. Bim ! Pas cool toujours. Ça fait un mal de chien, mais je me relève. Hé. J'ai appris à être résistante depuis le temps. Je zieute en direction du marine. Il me toise. Il parle dans un escargophone. J'l'entends un peu. Toutes les forces en état d'alerte. Toutes les forces du coin qui doivent converger ici. Ça sent pas bon du tout ! Va falloir que je me casse rapidos d'ici ! Je vais prendre ma hache, mais je m'aperçois d'une grosse merde. Elle est pas tombée sur rien du tout, elle est tombée sur quelqu'un. Planté. Sang. J'le touche du pied. Bouge pas. Mort.

Oh la merde …


Et j'ai pas le temps de vérifier, j'vois des marines arrivés du coin de la rue. Ça va grouiller dans le coin. Y a même des types en costard qui semble pas trop désintéressé. Je zieute tous les recoins, mais je trouve pas Jackie. Tant pis ! On se retrouvera plus tard. Si on se retrouve. Je pars en courant tout de suite. Le plus loin des marines et j'm'enfonce dans les ruelles. Ça va bientôt grouiller de monde dans le coin. Destination ? Le port. Faut partir d'ici rapidement et la solution est toujours la mer. En espérant que j'ai de la chance. Je me balade avec un contingent aux fesses, mais j'y peux rien. Au diable la discrétion. Plus qu'à espérer que je vais réussir à les semer. Et que je vais pas me prendre un gus en pleine poire à trop regarder derrière moi. Ça arrive ces choses-là. Et ça serait mauvais pour ma pomme dans ces conditions. Surtout que j'ai toujours ces saloperies de menottes.

Quoi seigneur ? Ah ouaip. Pardon pour le mort. Pardon. Pardon ...
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On lui dit de courir à droite alors le monstre courut à droite. Puis à gauche et le monstre courut à gauche. Parce que le monstre était tout mignon tout gentil. Parce que derrière sa face horrible se cachait et se cache toujours une coeur aussi gros que... aussi gros... que sa gueule de cachalot. Mais le monstre avait beau courir, ses énormes jambes avaient beau frapper le pavé aussi vite que sa grosse carcasse le permettait, les mécréants se faisaient toujours aussi pressens. Le monstre n'avait pas peur non. Avoir une quinzaine de gens lui courant après était habituel quand on faisait 2 mètre 80 et que l'on avait la laideur d'un cachalot, il avait l'habitude. Alors il en profita pour faire la discussion entre deux respirations, comme pour tenter de comprendre ce que deux autres hommes poissons pouvaient faire ici. Il leur parla de son rêve. De cette île située par delà les mers, loin dans Grand Line. Cette île qui existait sûrement. Peut être. Peut être pas... Le gros monstre répondit alors qu'il voulait aller sur l'île des papillons. Le petit poulpe et le cachalot se regardèrent et sourirent. L'accord était passé.

Mais ce qui finit surtout la discussion, ce fut les armes derrière qui se chargèrent. L'impasse devant qui bloquait la route. Ce grand mur de pierre qui narguait les quelques hommes de ses dix mètres de haut.  Alors l'Ishii prit le temps de la réflexion. Ce même temps où les armes se chargèrent, la poudre s'installa et les fusils visèrent. Là, l'Ishii se dit qu'il fallait peut être agir. Peut être même que c'était pressent.

La dimension des 2 murs sur ses côtés ne lui faisaient pas peur. Ces gros poings se serrèrent et avant même que les indexes des pauvres soldats n’atteignent la gâchette de leurs armes, le bruit d'un gros impact se faisait entendre. Celui des doigts d'Ishii se fracassant contre un mur. Celui du mur qui s'écroula de tout son long, faisant barrage dans un grand amas de poussière entre les deux groupes.

Mais les balles volèrent quand même. Dans le mur. Parce qu'un marine est payé pour tirer, pas pour réfléchir. Parce qu'un gars qui s'habille en veste de cuire noir n'est pas non plus connu pour son intellect et parce que … parce qu'Ishii aime bien que son travail serve. Aussi.

Alors peu à peu la poussière se dissipa pour laisser apparaître quelques gueules tordues. Celle d'un cachalot énervé. Celle d'une danseuse borgne sous exta. Celles d'un homme poisson au QI inférieur à 0 et à son ami qui vous dira que ce n'est pas possible. Celle d'un homme qui ne voulait qu'une chose : une paire de seins. Celle d'un autre gosse qui aurait pu le rendre jaloux avec sa dernière nuit.

Et toutes ces gueules cassées qui ne se connaissaient pourtant pas mais qui comprirent pourtant que le moment était parfait. Pour courir et cogner. Frapper du marine et du barbu.

La borgne manqua de perdre son dernier œil quand un marine voulut l'empocher mais le pervers arriva au moment parfait pour parer le coup. Et recevoir celui de la miss qui n'avait pas l'air d'aimer se faire aider. Le cachalot cognait de ses immenses poings sur tout ce qui bougeait, manquant à plusieurs reprises d'empoigner son nouvel ami le minuscule poulpe.


Dans ce capharnaüm grandissant, où la poussière remplissait peu à peu l'air, où la luminosité disparaissait de plus en plus et où les têtes tombaient trop vite, la bande de faux joyeux lurons cru un moment l'avoir emporté. Les coups subis devenaient plus rares. Les arrivées de cuirés et bleutés ne semblaient être qu'improbable.

Sauf qu'une tête blonde vint dire le contraire. Pas le genre de tête blonde comme on pense, non. Le genre à avoir dessous 200 kilos de muscles, un mètre d’épaules et une hache comme instrument de cuisine. Le genre de tête blonde à être suivie voire même poursuivie par une vingtaine de gars en furie.

Ishii regarda Blake. Blake regarda Jackie. Jackie regarda ses pompes. Ses pompes regardèrent Jevta. Jevta regarda son col qui regarda Ishii. Et ils coururent, l'un à gauche, l'autre à droite, le dernier au milieu. Vers où ? Vers quoi ? Pourquoi ? Ah ça...
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Espoir renaissant

"Blake Redhorn | Etrangers"
Présent



– Cou'li'l... Cou'i'l... Toujou'ls cou'li'l... Olé !

Kiki n'avait pas tort. Depuis quelques temps, ils donnaient l'impression de passer leur temps à courir. Ils avaient couru sur Suna Land, à cause de quelques pelotages innocents. Ils avaient couru sur Manshon, à cause de quelques déshabillements innocents. Ils avaient couru sur Shelltown, à cause de quelques injures innocentes. Ils avaient couru sur Loguetown, à cause de quelques déclarations innocentes. Et maintenant, ils couraient sur cette île paumée innocente. L'avantage unique étant que Blake et Kiki couraient cette fois avec bien plus d'alliés qu'ils ne l'avaient jamais fait.
Ishii et sa moustache, Shishou sur son pote chatouilleur qui semblait lui avoir détruit un os, le type qui s'appelait apparemment Jevta ainsi que deux nouvelles arrivantes, dont une avait particulièrement intéressé Blake. Non pas qu'elle avait des seins qui lui faisaient envie, mais son attitude lui avait tapé dans l'œil : danser devant des gens prêts à la frapper, ça, c'était classe. Ca lui rappelait d'ailleurs cette vieille histoire, en prison, où il avait sauvé la situation grâce à sa sublime chorégraphie... Dans tous les cas, avoir protégé les nouvelles venues en frappant les mecs qui leur couraient après leur avait valu une autre course-poursuite, rapidement conclue par un autre affrontement.

– Hééééé, mais ça va pas ? Je t'ai juste SAUVEE ! J'allais pas te peloter, t'as vu l'état de tes seins ? On dirait ma grand-mère tellement qu'ils tombent. Alors un peu de respect et de reconnaissance pour le Pervers, merci !

Effectivement, désireux de protéger cette nouvelle venue, Blake lui avait épargné une mort certaine en parant le coup de sabre qui allait lui trancher la tête. Mais non, évidemment, on le frappait alors qu'il commettait une bonne action. C'était à n'y rien comprendre.

– Tiens, ben pour la peine, prends ça !

D'un mouvement à l'agilité surprenante, il s'était saisi de la poitrine tombante de Jambe de Bois et appuyait dessus frénétiquement. Blake se doutait bien qu'elle allait se mettre en rogne... Elles se mettaient toutes en rogne, bande d'incompréhensives et insensibles au talent... Néanmoins, il préféra ne pas prendre de risque et agir avant qu'elle ne fasse mal à Kiki. Le Perverse Style s'inspirait en partie du Krakboum Komba de Jean-Albert Redhorn ; cet art martial, particulier, consistait en une utilisation assez déroutante des éléments de décor afin de s'en sortir. Evidemment, la mégalomanie de Blake le poussait à considérer toute chose différente de lui-même comme étant un élément de décor, y compris les personnes autour. Y compris Jambe de Bois.

– FREESTYLE PERVERSE BALL ! STRIKE !

Crier le nom d'une technique qui n'en était pas une raviva les envies de Blake. Il avait besoin de se sentir soutenu, éblouissant, majestueux. Et quoi de mieux pour y parvenir que de faire passer une improvisation absolument imprévue pour un acte prémédité, calculé et entrainé ?
Par sa petite taille et sa façon d'arquer les épaules pour montrer sa fierté, Jambe de Bois donnait assez l'impression d'être une boule. Pour cette raison, dans un laps de temps infiniment court, Blake lâcha les seins, attrapa les épaules et le ventre puis balança le tout sur trois types qui venaient en sa direction. Ces-derniers s'écroulèrent avec autant de facilité qu'un jeu de domino, faisant tomber quatre autres hommes derrière eux, ainsi que Jambe de Bois, évidemment.

– Voyez donc la sublime majesté du Pervers ! HAHAHA !
– Blakouuu ! Attention !
– Hein ? Kiki, je suis occupé, là ? T'as pas vu ce que j'ai fait ou quoi ?
– 'Lega'lde ça ! 'Legaaaaaaa'lde !

Le Sweet-Sense de Kiki ne laissait aucun doute possible. Le soutien-gorge que Blake avait enfilé autour de sa tête dégageait des informations qu'il reconnut instantanément. La largeur des seins, la présence d'hormones musculaires, tout concordait.

– Elle... A'llive...
– Oh... Mon... Dieu.

Face à eux, courant à la manière d'un mastodonte, se trouvait une femme aux seins immenses et aux bras littéralement gargantuesques. D'ailleurs, une pointe de jalousie s'installa en Blake, désireux d'obtenir une musculation parfaite.

– Heu... Merde ?

Evidemment, Gros Bras / Gros Seins (GB/GS, pour les intimes) avait eu la brillante idée de ramener à sa suite plusieurs hommes, dont des Marines qui ne semblaient pas vraiment avoir envie de discuter. Par pure réaction instinctive donc, le groupe qui venait de semer du grabuge sur cette île – grabuge auquel Blake était tout à fait innocent – s'était remis à courir, prenant toutefois la peine de se séparer.
Les Redhorn avaient une règle absolue dans la vie : « toujours agir oui, mais toujours agir, avec classe ». Tel un héros légendaire, un guerrier hors pair, un grand expert toutes catégories, Blake resserra le bandeau formé par le soutien-gorge – qui de toute évidence appartenait à GB/GS – et s'élança dans une direction inconnue, sans vraiment chercher à savoir où il allait, bifurquant dans des ruelles hasardeuses.

– Cou'li'l... Cou'i'l... Toujou'ls cou'li'l... Olé !
– Oui Kiki, tu l'as dit y a cinq minutes ! En attendant, c'est mes jambes qui font le sale boulot ! Pourquoi tu te transformerais pas en perche pour me faire fuir d'ici ? Hein ? Ah oui, j'oubliais, t'es jamais grand quand on a besoin de toi !
– Olé ! Hé, je t'ai déjà dit que c'était pas d'ma faute si j'étais pas en fo'lme avec la danseuse, la de'niè'le fois ! Ca a'llive les coups de mou... Olé...
– Ouais, ben pour être mou, t'étais mou, c'est clair !
– Pa'ld... ATTENTION ! ON VA MOU'LIIIII'LLLL !

Alerté par le cri soudain de Kiki, Blake braqua son attention juste à temps devant lui pour se rendre compte qu'il était à deux doigts – sans mauvais jeu de mots – du GB/GS, qui venait en sens inverse. Néanmoins, le temps de réaction ne fut pas suffisant, et il la percuta violemment, prenant conscience de la dureté des muscles du mastodonte. Oui, il en prit conscience car, instinctivement, ses doigts s'étaient saisis de la poitrine rigide qui lui pendait au nez.

– Waouh, incroyable. On dirait un rocher, mais c'est bien un sein, aucun doute là-dessus.

Nul doute que Blake aurait aimé continuer son analyse tactile des seins aussi musclés, mais la situation exigeait qu'il reste concentré. Et puis, au vu de la tête de GB/GS, il semblait évident qu'il valait mieux laisser une certaine distance de sécurité entre eux deux, a fortiori à cause du mystérieux regard démoniaque qu'elle avait lancé sur son soutien-gorge bandana. Alors qu'il se préparait à se relancer en course, une voix le surprit.

– Blake Redhorn. Suivez-moi sans faire d'histoire, ou ça ira mal pour vous. On vous veut, mort, ou vif. Alors épargnez-vous une vie écourtée aussi brusquement. Et écartez-vous de cette chère mademoiselle Ramba... Vous ne voudriez quand même pas alourdir votre peine pour complicité avec une autre criminelle, non ?

L'homme qui venait de parler se trouvait derrière le mastodonte. Blake ne put d'ailleurs le voir qu'à travers le fin interstice entre le bras gauche de GB/GS et son torse musculeux. Alors cette fille était aussi une criminelle ? En même temps, des muscles aussi gigantesques ne donnaient pas réellement l'impression d'appartenir à quelqu'un de vertueux et pacifique. Il s'écarta du mastodonte, de façon à faire face de manière convenable à celui qui avait parlé, arqua les épaules tout en effectuant des poses de bodybuilder, avant de s'exprimer.

– Je suis celui qui pelotera la Poitrine de Jouvence. Et un homme tel que moi, tel que le Pervers, ne se rend JAMAIS !
– Dans ce cas, vous préférez la mort ?
– Non... Je préfère... Tché Tché !

Dans un mouvement à l'agilité surprenante, Blake se retourna, se pencha en avant puis descendit son caleçon tout en bougeant les fesses. Ceci correspondait en fait à un appel subliminal, une réponse narquoise, provocatrice et provocante. Tel un torero agitant la cible rougeoyante sous le nez du taureau, le Pervers présentait son royal fessier pour prouver sa supériorité certaine.

– Ca vous va, ça, comme réponse ? Jamais je ne me rendrai ! HAHAHAHAHA !

Blake remonta son caleçon et remit son pantalon, avant d'effectuer une nouvelle série de poses musclées. Les Marines ainsi que les hommes qui les accompagnaient semblaient passablement énervés : c'était le signal pour s'en aller.

– Transformez-le-moi en passoire !

Des coups de feu retentirent deux secondes après l'annonce. Blake ne prit pas le temps de les recevoir, se jetant déjà sur le côté quand les premières balles partirent.

– Blakou, on est mal ! Pa'l où on passe ?
– Heu... On s'envoie en l'air ? Gnahahahahaha !
– J'ai pas envie de 'ligoler, là !

Ce n'était pas – uniquement – une blague. Il avait bel et bien prévu de s'envoyer en l'air pour s'enfuir. D'un bond que facilitait sa silhouette fine et musclée, Blake put attraper le rebord de fenêtre d'une maison, puis l'escalader afin de se hisser à l'intérieur.

– Alo'ls c'est ça, s'envoyer en l'air ? Hihihihihihi ! Olé !
– Ouais, t'as vu ?
– Hé, mais qu'est-ce que tu fous, Blakou ? Olé ! On s'en va maintenant !
– Hein ? Mais je vais pas la laisser là ! J'ai bien envie d'en savoir plus ses tétés, si tu vois ce que je veux dire...
– Blakou, on s'en va ! Tu vas enco'le nous atti'ler des ennuis...
– T'inquiète, soit elle vient, et c'est tant mieux. Soit elle vient pas, et on s'en va, d'accord ?
– Mouolé...

Blake, à présent à l'intérieur de la maison, tendit une main en-dehors. Il avait une éthique, un code d'honneur. Toute poitrine intéressante valait la peine d'être sauvée, alors il ne partirait pas sans avoir essayé de la tirer d'affaire. Ou, au moins, de lui offrir un répit relatif. Étant donné le poids que devait soulever BG/BS, il paraissait compliqué qu'elle puisse se hisser jusqu'à cette maison salvatrice. Peu de gens avaient une agilité aussi développée que celle de Blake, habitué à fuir des maris en colère après qu'il ait déshabillé leur femme. Il suffisait donc au mastodonte de saisir le bras qui lui était tendu, pour que tous les deux puissent filer sur les toits et peut-être se tirer un minimum d'affaire ? Blake avait confiance en ses capacités, il savait qu'il pourrait la soulever jusqu'à ce qu'elle puisse grimper par elle-même ensuite... Encore fallait-il qu'elle accepte de s'en remettre à celui qui portait son soutien-gorge sur la tête et avait peloté sans vergogne ses seins après l'avoir percutée... Facile à dire.

– Hé Pecto-Seins, tu viens ?

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Franchement, tout c'est passé si vite que j'ai eu du mal à le comprendre, tout ce que j'ai compris, c'est que les hommes poissons aiment leur moustache, que les dockers cherchent à arrondir leur fin de mois en chassant des primes et que les unijambistes aiment le break. Du moins ceci est valable pour ceux que j'ai le plaisir de voir. Ah oui, j'ai aussi appris un autre truc, quand un homme poisson se met en rogne, il cogne, puis il frappe, puis il tarte, puis il réfléchit à l’hypothèse de laisser les pauvres bougres en vie. Et c'est ainsi qu'il a massacré la Teigne, quelques dockers plus une bande de loubards. Voilà, là je pense vous avoir fait un bon état des lieux, même les plus simplets d'entre vous devraient pouvoir se représenter la scène.
Donc je peux enfin commencer mon ptit récit.

Après que Ishii se soit débarrassé du dernier des loubards, il commença à parler
« Tu pourrais répondre à une question ? », dit-il de sa grosse voix, avant de relisser sa moustache. Inutile de dire qu'après cette démonstration de force sur les loubards et les dockers, il aurait pu me demander ce qu'il voulait je l'aurais fait, je tiens bien trop à ma vie pour m’opposer à ça. Donc je lui ai répondu que ce serait avec plaisir. Il me demanda si je savais où se trouvait un charpentier du nom de Ceryzesure Legato. Et malheureusement oui, il fait parti du cercle très ouvert des personnes voulant m’étriper, m’émasculer ou bien juste m'abandonner sur une île déserte. La raison ? Disons pour faire simple qu'il n'est pas très partageur. Toujours est-il que cela me foutais dans une belle merde, soit je les emmène chez Cery' et Legato me fait la peau, soit je refuse et c'est l'homme poisson qui s'en chargera. Dur dilemme : mourir par émasculation, ou mourir tabassé. Alors que je commençais à balbutier une adresse, le poulpe qui se trouvait sur la tête de l'homme poisson attardé m'a sauvé la vie par inadvertance en proposant à Ishii de réparer leur bateau. Yes, le cachalot prête attention aux dire du poulpe.La chance me sourit enfin, une lueur d'espoir dans cette journée pourrie.

Ah oui j'ai oublié, ce serait trop beau si cela finissais comme ça, si je pouvais juste me casser sans risquer ma vie. Donc c'est on ne plus logiquement qu'on a entendu un contingent de la marine arrivé et c'est tout aussi logiquement que tout le monde s'est retrouvé à s'enfuir dans la même direction. Avec le recul je me dis que je n'ai rien à me reprocher, mais avec ma chance ils vont m'affilier aux autres cas. Je me mis alors à réfléchir à un plan, mais un mur vint interrompre mon raisonnement, on est dans une impasse.

Les marins se mettent en joue, leurs doigts commencent à se crisper, mes souvenirs à défiler, mes larmes à couler et des murs à s’écrouler.... Des murs s’écroulent !?!.... Un nuage de poussière apparaît, les marines chargent, Ishii et ses potes aussi, s'en suit une grosse bastonnade où la bande à Ishii massacre encore de pauvres bougres. J'ai de la peine pour ces pauvres marins, beaucoup de peine, surtout quand je vois le poisson attardé, oui j'ai pas retenu son nom, imprimer la marque de son poing dans le crane d'un jeune marin. Toujours est-il que je profite du chaos omniprésent pour me planquer dans un tonneau. Certes c'est pas très héroïque et même plutôt lâche, cependant j'ai rien demandé moi, je voulais pas être pris dans cet enchaînement de galère, je voulais juste quitter cette île. Au bout de quelques minutes les bruits d'os se brisant diminuent laissant place à des bruits de pas, beaucoup de bruit de pas, comme si y'avais un marathon ou un truc du genre. Enfin bref, au bout de quelques minutes y'a plus de bruit, je me dis donc que la rue est déserte et je sors de mon tonneau.... Manque de bol la rue était pas déserte, manque de bol l'homme qui restait était un marine, manque de bol le marine c'est mis à beugler :

- Mais je te reconnais t’étais avec le poisson à 24 millions !

Ni une ni deux, je me mets à sprinter alors que le marin charge son arme. Heureusement pour moi, il tire aussi bien que je supporte les endives, ce qui me permet de prendre un bonne grosse longueur d'avance. Au bout de son troisième tir le marin décide de me courser, il avait peut être compris qu'il avait autant de chance de me toucher qu'un unijambiste asthmatique de gagner le marathon. Fin' bref, on arrive sur les docks, et je cherche une échappatoire, quand soudain je vois un bateau qui m'a l'air désert, bon il a l'air en piteux état mais c'est ça ou rien. Vu ma situation, je ne pense pas que voler un bateau fasse une grande différence, je monte donc sur le bateau, coupe la corde qui retient le bateau à la bite d'amarrage puis je fonce vers le gouvernail et je prend une pose héroïque, saluant le marin avec mon chapeau à la main :

« Jevta Cofresi vous salue mon brave »

Alors que je nargue le marin, j'entends une grosse voix, assez stricte :

« Pirates d'Ishii Mosh nous sommons d’arrêter le navire et de vous rendre, si vous refusez nous vous arrêterons par la force »

C'est juste à ce moment là que j'ai fait gaffe à la voile noire du bateau, au tapir qui dormait à coté d'un humain dans un coin du navire. J'ai pas le temps de continuer mon analyse plus que ça, car des marines commencent à monter sur le bateau. Bordel, pourquoi moi ? Je voulais juste m'enfuir de ce bordel monstre et voilà que je vais finir ma vie dans les geôles du QG d'East Blue . Alors que je me lamentais sur mon sort, je vois un truc dans le ciel qui se dirige vers le navire, puis qui se scratche violemment dans le mat, qui était d'ailleurs bien esquinté.

« Comme si un petit vol plané pouvait me tuer moi, le Pervers, l'homme qui pelotera la Poitrine de Jouvence ! Blake Redhorn ! Hahahahahaha ! »

Et merde manquait plus que lui........
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C'est l'bordel! Haha! Sérieux, gars, j'suis plus trop bien sûr de savoir tout c'qui s'passe ici. 'fin bon. De ce qu'on a décidé avec Chan, i'a les marines qu'on va éviter, ils ont l'air pas commodes. Ils ont l'air de poursuivre le gros déguisé. Puis i'a les autres en cuir avec des moustaches. Eux aussi, ils sont pas cools. Et puis, i'sont tel'ment pas dans la vibe. J'sais pas... A croire qu'ils écoutent du rock'n'roll. Ha!

Puis i'a les autres. Une bande de clampins et de mecs classes, la frangine, Boobies, et moi. J'sais pas trop si i'sont cools, mais bon... Apparemment, c'est des pirates. 'doivent bien vouloir des armes. J'dois pouvoir leur en trouver et les r'vendre. Et les pirates, c'est plein d'flouze en plus! C'est ça qu'est bon. Et i'a l'plus clampin d'tous, à moitié à poil. I'm'touche les seins. Mais gars. Nan. J'suis pas une femme objet! Nan, j'envoie du pâté, moi. Et c'gars qui a pas l'air de trop m'respecter, il va manger. Un jour où l'autre. Et si là, i'm'respecte après, bah tout ira bien. J'suis pas rancunière... Après un bon coup dans les roustons. Haha!

Et puis là, on vient d'monter sur un navire. C'est encore le bordel. Et l'gars fait un vol plané. I's'rend pas compte comme il va s'en prendre plein la gueule. J'ai un plan. Trop d'la balle. Quand j'en cause un coup à Chan, elle est moyennement chaude. Mais bon, j'sais comment la convaincre. J'lui propose un freestyle pour plus tard, et ça, elle sait que c'est la classe de rapper avec moi. Et dire qu'à une époque, elle croupissait sur Troop Erdu et elle connaissait même pas le hip-hop. La pauvre quoi. Comme j'suis sympa, j'l'ai guidée, et maintenant, c'est une putain d'caille, la frangine.

Du coup, elle se ramène près d'l'autre qui débite ses conneries, poitrine de jouvence, toussa... N'importe quoi, wesh. Et moi j'm'approche par derrière, en chmet. Ouais, c'pas l'top les trucs en scred, mais bon, il l'a cherché, le mec. Alors il voit rien v'nir... 'fin si, il voit Chan. Mais il calcule pas quand elle lui prend les mains et qu'elle les fout sur ses seins. J'vois un peu son dégoût sur son visage à ma pote, mais elle l'a fait. Et là, j'sais pas trop, j'pensais qu'il allait encore se sentir pousser des ailes comme les autres fois. Mais il bug... Ha! C'pareil pour moi, il a l'air plus ou moins pétrifié.

Alors j'dépose la radio, j'prends appui, swoosh, swoosh... BAM! Tu vois l'histoire? J'me suis lancée, j'ai enchaîné sur un Nike, en allant chercher l'bout d'ma jambe de bois, puis j'redescends, j'tourne et avec l'élan... WESH BALAYAGE! Il vole un coup en l'air, et là, high kick! J'l'envoie valser. Il a pas réagit du tout. Ha!

Alors que je high-five la frangine qu'a fait du bon boulot, j'entends l'autre qui retombe plus loin, et j'le r'garde. Il va chercher la fight, ou il a compris qui fallait pas m'chercher? J'sais pas.

- Ha! Susuuu, mec! Dans ta face! Tu l'as cherché hein!

Puis, j'avais pas fait gaffe, mais là, j'm'aperçois... Oh merde, il s'est peté la gueule dans Boobs-girl. N'empêche, le strike est pas mal : i'a aussi trois marines derrière qui ont morflé. C'est ça, la puissance de Jackie! Toi-même, tu sais! 'fin bon, j'm'excuses quand même à la cousine, hein... J'aurais du viser, c'est clair. Elle a rien d'mandé, la fille... Surtout pas un pervers qui... Encore? Mais ce gars...
    L'Ishii courut encore. Mais il en avait mare de courir. Ses jambes déjà bien grosses et lourdes se faisaient encore plus dures à bouger. Son souffle déjà gras devenait de plus en plus rauque. Sa moustache tout jolie commençait à s'effiler et se couvrir de bave de cachalot. Sa lame tout bien rangée tapait le cuir de sa protection contre la jambe du cachalot à chaque pas qu'il faisait.

    Non, vraiment, il en avait mare.

    Dans le capharnaüm ambiant, il avait perdu ses amis. Il avait gagné deux frère. Le plus gros qui se faisait encourager par le plus petit. De grands cris aigus qui réveillaient le benêt pour faire quelques pas de plus. Jusqu'aux quais. Jusqu'au bateau tout abîmé où le dormeur dormait et le robot fou s'arguait d'être le défenseur de la marine. Le gros poisson moustachu courut quand même, et alors qu'il sentait déjà le souffle haletant des balles marines, une grande explosion survint. Un grand BOUM qui le fit sursauter. Qui fit sursauter le pauvre bateau déjà bien abîme. Qui fit partir quelques balles de marines trop attachés à leurs gâchettes dans les décombres d'une ville qui allait encore pâtir des Etrangers.

    Le cachalot s’arrêta alors. Frotta ses habits touts chiffés et sa moustache défaite. Sortit un énième cigare qu'il coinça entre ses deux lèvres et observa la foule. Les marines aux armes vissées à l'épaule. Les cuirs moustaches à la pilosité bien moins belle que la sienne. Et tous ses amis arrivant de part et d'autres dans un capharnaüm grandissant. Il était bloqué.

    Ça allait saigner. Encore.

    Alors il pencha sa grosse et immonde tête dans l'océan, ouvrant grand la bouche. Ton son crane se fit recouvrir et avant que les marines ne comprennent, la tête sortit. Visa les pauvre fous qui voulaient encore tuer de l'animal marin déguisé en homme.

    « Trop boire noie la mémoire. »

    Alors Ishii ne bu pas. Mais il avait trop ingurgité, il fallait recracher . Alors il profita de son immense bouche et jeta à la gueule de ses adversaire comme un gros jeyser, car ses admirateurs étaient nombreux.Trop heureux de ce si joli cadeau, les bougres se mirent à crier leurs joies, à reculer, et certains même, tombèrent d'extase. Sauf que l'Ishii, lui, avait oublié quelque chose. Une chose qui pourrait paraitre insignifiante mais qui brisa le pauvre coeur du cachalot. Il ne put s'empêcher de crier son désaroi.

    « Hmm... J'ai perdu mon cigare... »

    Mais il n'avait pas le temps d'y penser que déjà, les marines couraient l'embrasser. Leurs armes à feu toutes trempées avaient laissé place aux épées. L'Ishii sortit sa lame. Tenta un sourire à ses deux nouveaux frères de race et d'arme. Et la valse commença. Celle où les gros pas d'Ishii marchent sur ceux de ses camarades de danse et où la plat de son épée s'enfonce malencontreusement dans le ventre des marine. Ishii n'a jamais su danser alors il voulu le faire comprendre aux gens qui ne l'auraient pas encore saisit.

    « _Ishii Mosh, vous êtes en état d'arrestation ! !! »

    « _Hmm... La prison, j'y ai goûté. Le plat du jour, c'est liberté. »Puis il admira ses amis, ses frères, danser eux aussi leurs propres musiques avec tout autant de talent.

    « _Mes frères, mes amis ! Aujourd'hui nous danseront la plus belle des danses ! Celle de la liberté ! Des rêves que nous réaliseront ! De l'égalité que nous trouveront ! Du calme et de la sérénité qui nous attendent ! Loin, par delà les mers ! Des papillons que nous croiseront et de la poitrine de Jouvence que Blake enlacera ! Dansons les amis, dansons à nos rêves fous ! »
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    « A l’heure du choix, chacun est libre… »
    Barrah Kuda.



    -Mes frères, mes amis ! Aujourd'hui nous danseront la plus belle des danses ! Celle de la liberté ! Des rêves que nous réaliseront ! De l'égalité que nous trouveront ! Du calme et de la sérénité qui nous attendent ! Loin, par delà les mers ! Des papillons que nous croiseront et de la poitrine de Jouvence que Blake enlacera ! Dansons les amis, dansons à nos rêves fous !


    Rien n’arrive par hasard, je l’avais lu plusieurs fois. J’avais un rêve depuis l’enfance et plus que tout, j’aspirais à ce qu’il se réalise. Malgré mon handicape, malgré mon enlèvement, je n’ai jamais cessé de rêver, de croire. Je suis toujours resté d’un optimisme débordant, plein de foi en l’avenir, persuadé que mon destin ne me trahirait pas… Je savais, au fond de moi, je savais que cette rencontre, aussi impromptue que saugrenue était celle que nous attendions Iwa et moi. Aurons-nous un jour une autre chance de parcourir les mers ? Une autre chance de tomber sur un capitaine qui nous considère comme ses frères ? Je ne crois pas. Quand le vin est tiré il faut le boire…

    Mon cœur était léger, il battait fort, je souriais en écoutant Ishii…

    -Iwa, j’ai une question à te poser, je te de mande de bien réfléchir avant de répondre… Est-ce que tu serai d’accord pour…

    -D’accord !

    -Attends au moins que je finisse ma question!
    Serais tu d’accord pour parcourir les mers avec Ishii ? Pour vivre mille aventures, vivre au gré du vent et peut être trouver l’Ile des papillons ? Veux-tu m’accompagner ?


    -… Oui Shishou…

    Bien alors, ce qui se posait comme une question s’imposait maintenant comme une évidence. Aujourd’hui, nous prendrons la mer, aujourd’hui nous devenons… des Pirates ! Je levai alors les yeux vers l’homme Cachalot qui se lissait la moustache…

    -Capitaine Ishii, nous sommes avec vous, nous danserons avec vous.

    -Shishou ? Ca y est ? On est des pirates ?

    -Pas tout à fait mon Grand, il y a encore quelque chose à faire avant.

    -Quoi donc ?

    Je regardais les marines, derniers obstacles entre nous et l’ultime liberté. Ceux là n’avaient pas l’ai bien rassurés.

    -Et bien, il nous reste à entrer dans la danse…

    Alors Iwa, à ma demande, s’est mis à courir vers la liberté, faisant voltiger les hommes en blanc comme des poupées de chiffon, j’étais euphorique alors que je m'accrochais de toutes mes forces à Iwa, rien ne pouvait nous atteindre, Iwa et moi, nous étions libre, et nous le resterions.



    Dernière édition par Shishou Iwa le Jeu 27 Déc 2012 - 9:16, édité 1 fois
      Deux problèmes sur les bras. Les types à mes trousses et les menottes aux mains. Pour ce dernier, j'ai trouvé la solution. Le forgeron. Enfin, celui que j'ai croisé. Il avait du muscle, mais pas autant que moi. Je me suis pointé avec ma paire de menottes et j'lui ai demandé aimablement de me libérer sous peine de voir sa boutique voler en éclat. J'l'aurais jamais fait. C'est mal. Mais il le savait pas. Et même si monsieur avait du muscle, j'en avais deux fois plus. Un coup de marteau et j'ai plus eu de menottes. Pile le temps pour rechopper ma hache et lancer quelques berrys à mon libérateur et j'étais reparti. Hé ! C'est pas parce qu'on est en fuite qu'on ne doit pas payer nos débiteurs ! Je ferais aussi une paire de prières, parce que menacé, c'est mal. On l'apprend, ça, au couvent. Pas à l'Église de la Juste Violence. Chez les traditionalistes. L’Église, elle s'en fout. Je satisfais les deux. C'est mieux. Tu me pardonneras ? Tu me pardonneras. T'es comme ça. En sortant de chez le forgeron, j'suis tombé en plein sur la troupe de types en noirs, renforcé par des marines. J'suis passé au milieu en chargeant comme un buffle. Un coup d'épaule dans le premier et j'envoie bouler le reste sur le côté. J'suis déjà pas mal loin quand ils repartent à ma poursuite. En y pensant, ils ne savaient peut-être pas que j'étais chez le forgeron. Ça aurait été bien de me faire oublier dedans. Encore une bêtise. Dommage. Je ferais mieux un autre jour.

      Malgré mes pointes de vitesse, j'arrive pas à les semer ; il me rattrape même ! Au loin, je finis par capter de l'agitation. Près de la côte. De près, ça ressemble à de la baston. J'espère pouvoir me frayer un chemin pour disparaître, laissant mes poursuivants en compagnie de ceux vers qui je m'approche. En déboulant à l'endroit, j'vois qu'il y a du marine à terre. J'vois aussi qu'il y a des gus plutôt étranges debout. Les deux marquants, c'est deux hommes poissons. Waouh ! C'est rare ce genre de bestiau ! J'les lorgne rapidement pour évaluer le danger. Puis je lorgne la naine. Jackie. Et Chan. Pas une naine, elle. De nouveaux potes ?! C'est bien ma veine, j'sens que j'vais devoir faire avec. Mais pas le temps de taper la causette, j'ai du mon au derrière. Je prends une ruelle parallèle. Mes poursuivants, arrivant sur la scène de la baston, prennent conscience qu'ils ont pas que moi à traquer. Ça se disperse. Quelques-uns continuent à me suivre. J'pourrais m'en occuper, mais je préfère courir. À prendre du temps, je pourrais me faire encercler. Du coup, faut les semer. Je passe à gauche direct au premier croisement. Droite. Gauche. Niveau orientation, je reviens vers la côte. Je zieute derrière. Toujours là. Je zieute devant. Bim ! Je rentre dans quelqu'un.

      Le quelqu'un, je crois l'avoir vu avec les deux hommes poissons. Je le zieute. Il me zieute. Nan, il zieute mes seins. Mais ! Il les plote ! Mais c'est quoi ce malotru doublé d'un goujat ?! Et il s'accroche ! Je rezieute derrière ; les marines sont sur moi. Redhorn qui s'appelle, l'autre ? J'connais pas. Je regarde un peu partout pour voir savoir comment m'échapper de là. Je vois que trop tard que le Blake descend le futal pour montrer sa lune. Mais ce type est timbré ! Depuis quand on montre ces fesses à des gens ! Aucun savoir-vivre. Moi, il y a aucune raison de me chasser, mais lui, faut l'interner ! Un pas sur le côté je me protège momentanément des balles qui fusent. Les bouts de bois éclatent, réduisant à néant ma couverture. Je lorgne en face. Il y a davantage de quoi faire écran. Je saute et je fais une roulade. Les balles ne passent pas loin. J'entends un truc. En l'air. Il y a l'autre qui est à la fenêtre et qui me tend une main. Pas de raison de ne pas l'accepter. Derrière, ça s'approche. Je la saisis. J'le regarde. Et c'est là que je capte.

      Il a mon soutif sur la tête.

      Ce mec est complètement malade ! Je passe ma hache au-dessus de sa tête, dans l'ouverture de la fenêtre. Avec ma main libérée, j'attrape le rebord. J'suis prêt à monter. J'ai toujours l'autre en main. Il se croit gentil. Il est juste fou. Fou heureux. De toute ma force, je le tire vers l'avant. Je le fais passer par la fenêtre et j'l'envoie rouler sur les premiers marinent qui viennent tout juste de passer leur tête. J'regarde pas et j'monte à l'intérieur. Je reprends ma hache. Regard vers l'extérieur. J'ai fait le strike. J'perds un soutif, mais faut mieux que ce taret finisse à l'asile plutôt que de rester en liberté. J'fais une bonne action. Et puis, on me plote pas sans en subir les conséquences. Ce type doit être complètement maniaque, il doit avoir traumatisé des tas de femmes avant. J'ai bien fait. Je fais toujours le bien. Bon. Faut que je sorte. J'prends la première porte que j'ouvre à la volée. Personne dans le bâtiment, j'ai de la chance. Je trouve une fenêtre donnant sur l'autre côté. J'ouvre. Je sors. Nickel. Je repars en direction de la côte. J'entends les échos de la baston entre le dingue et les marines. Au moins, ça les ralentira un bon moment.

      Et puis, j'finis par débouler sur une grande rue. J'tombe à nouveau sur les hommes poissons. Y a Jackie aussi. J'manque de peu de culbuter le grand là, celui avec la moustache. J'm'arrête juste devant lui. Pas loin. Pas encore trop près. Je lui fais signe.

      Bonjour.
      J'crois que vous avez des problèmes avec les autorités locales. Vous avez fait quelque chose de mal ?
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      Espoir renaissant

      "Blake Redhorn | Etrangers"
      Présent



      La chute sembla se dérouler au ralenti. Blake sentit son corps se faire violemment tirer en avant, passer à travers la fenêtre, puis descendre lentement jusqu'au sol. Kiki eut un geste instinctif désespéré pour se rattraper au rebord, mais il était encore cloitré dans son pantalon et ne put rien faire à part hurler à la mort. Il toucha alors le béton rugueux de la ruelle, ne manquant pas au passage de s'égratigner l'épaule et le dos.

      – Hinhinhinhin... Ne vous avais-je pas prévenu que rester au côté de la demoiselle Ramba ne saurait que vous apporter un lot incalculable d'ennuis ?
      – Je te l'avais dit aussi, enfoi'lé ! Olé ! Si on meu'lt, c'lois-moi, je 'lépète pa'ltout que t'es gay et que t'as eu une histoi'le avec Monste'l !
      – Hé, mais t'es fou Kiki ? C'est dégueulasse, et pas du jeu !
      – Qui est Kiki ? Succomber à la folie est fréquent dans des situations désespérées, mais votre tête vaut trop cher pour aller à l'asile... Vous êtes en état d'arrestation, Redhorn...
      – Kiki ? Kiki mais c'est Kiki ! Hahaha ! Hé t'as vu ça, Kiki, il t'connait même pas !
      – No'lma'l, tu m'as enfe'lmé dans ce vieux pantalon c'lasseux ! Olé !

      Un Kiki en colère n'était jamais de bonne augure, ça, c'était une règle des plus évidentes. Alors que devait-il faire ? En vérité, il n'existait qu'une seule solution envisageable, mais il aimait beaucoup les effets de suspens...
      Après tout, Le Pervers n'était pas uni si l'on ne prenait en compte que Blake... Ce qui faisait son unicité, sa glorieuse fortune, sa supériorité certaine sur ces vulgaires obsédés de par le monde, c'était ce qu'il possédait entre les jambes.
      Oui, il n'existait qu'une seule réponse à tous ses problèmes, et elle était là, depuis le début...

      – Kiki... ? Voilà Kiki ! PORNOSTYYYYYYYYLE !

      Tel un prestidigitateur de renom, un artiste émérite, un maître incontesté du déshabillement à une main, Blake enleva son pantalon ainsi que son caleçon et les lança au visage de son interlocuteur.

      – Qu'est-ce que...

      Sans lui laisser le temps de réagir, et galvanisé par sa nudité synonyme de rapidité accrue, Blake fusa et décocha un « Women are Mine » des plus destructeurs. Son pied s'envola puis vint s'écraser dans l'entrejambe ennemie, puis fut rejoint par une volée rapide de coups de poings. Torture inhumaine, destruction pure et simple des parties intimes, l'homme s'écroula au sol en gémissant, les yeux perdus dans le vague et paraissant recouverts d'un voile blanc...

      – Oh mon Dieu, sergent, vous allez bien ? Sergent !
      – Hugh... Hugh... Uuuugh...

      Les borborygmes qu'il tenta de lâcher se perdirent dans le monde de l'incompréhensible. Les soldats restèrent médusés, pétrifiés devant la souffrance de leur supérieur... Blake n'avait plus qu'à en profiter à présent. Il enchaina divers mouvements que sa nouvelle célérité rendaient particulièrement efficaces, distribua poings et pieds, se mit même à utiliser Kiki comme un lasso afin d'étrangler ses ennemis ou comme grappin pour éviter leurs attaques. Le Perverse-Style, employé à son paroxysme, révélait à présent toute sa puissance. Les soldats tentèrent évidemment de réagir, certains réussirent même à le frapper, mais rien ne parut suffisant pour contrer le déferlement de force de l'homme qui allait peloter la Poitrine de Jouvence. Son destin était tout tracé, et cette seule constante suffisait à lui procurer la confiance nécessaire à l'accomplissement de tous ses actes.

      – Et surtout n'oubliez pas ces mots : vous avez été vaincus par Blake Redhorn, le plus grand Pervers du monde ! HAHAHAHA !

      Cinq bonnes minutes avaient été nécessaires pour se débarrasser des soldats. Finalement, la fuite aurait pu être évitée si l'urgence l'avait poussé plus tôt à aveugler l'ennemi par son pantalon. Comme le disait son vieux père : « si t'arrives pas à trouver le bon trou, ressors, prends ton temps, et reviens. » Evidemment, derrière cette sentence assez implicite et emplie de finesse, on retrouvait le fameux adage « pour résoudre un problème, il faut le regarder extérieurement ». Oui, car même les Redhorn étaient des philosophes. Il suffisait pour cela qu'ils pensent à élargir leurs pensées limitées à des choses « étroites et caverneuses » à la vie en général.
      Blake s'avança vers les hommes au sol, allongés dans des positions improbables en caressant douloureusement leurs tétons, leur entrejambe ou leurs dents, en espérant sans doute que ces mouvements apaiseraient leur souffrance. Il repéra sans grand souci son pantalon et son caleçon et les prit. Blake savait très bien qu'Ishii n'apprécierait sans doute pas de le voir revenir tout nu. Il avait déjà essayé sur le bâteau, et il semblerait que prendre un coup de poing ne soit pas ce que l'on pouvait appeler une réponse confirmative et basée dans l'acceptation. Alors... Plutôt que prendre des risques inconsidérés, mieux valait se montrer prévoyant.

      – Maman, le monsieur là-bas il est tout nu !
      – Oh, ne regarde pas ça !
      – Mais maman ! Il es trop fort ! T'as vu, il a battu les monsieurs avec son zizi !

      Kiki frétilla, Blake frissonna. Cet enfant, là-bas, dans sa maison, qui avait regardé la scène par la fenêtre d'un air curieux, venait de le trouver « trop fort » « avec son zizi ». C'était trop beau... Enfin, enfin... Il recevait les récompenses qu'il méritait ! Tant de travail qui se voyait finalement sublimer par les paroles d'un jeune garçon.
      Blake ne pouvait laisser passer une occasion pareille. Il tenait là son premier fan, il fallait qu'il en profite...

      – Gamin ! Sache que pour arriver à un tel résultat, des années d'entrainement sont nécessaires ! Mais pour toi public, je vais t'offrir une démonstration de mon talent. Ici, maintenant, je vais te montrer de quoi le Pervers est capable ! Moi, Blake Redhorn, l'homme destiné à peloter la Poitrine de Jouvence, je t'offre en exclusivité...
      – Ch'uis p'lêt, Blakou ! Olééééé !
      – Le Tourbillon... Divin !

      D'une grâce absolument délectable et délicieuse, Kiki se mit à tournoyer à la manière d'un ventilateur. D'abord dans le sens des aiguilles d'une montre, puis en antihoraire, avant d'alterner encore et encore. Cet effort était plus compliqué qu'on pouvait le penser puisqu'il nécessitait une parfaite rotation de Kiki qui, de surcroit, devait éviter ses cheveux afin de ne pas cacher sa prestation au public. Au bout d'une minute, alors que la sueur commençait à perler et à ruisseler le long de ses beaux muscles avant de s'enfoncer pour se perdre dans les poils de son entrejambe, Blake s'arrêta enfin. Il regarda l'enfant, tira une révérence qu'il voulut sublime, puis fit volte-face et s'en alla. Il fallait partir avec panache, et il l'avait fait. Car tel était le pouvoir d'un homme au destin aussi incroyable que lui.

      . . . . . . . . . . . . . . . .

      Retrouver Ishii n'avait pas été particulièrement compliqué : il suffisait pour cela de suivre les explosions, les cris et tous ces sons bizarres qui semblaient accompagner toujours la baleine là où elle allait...

      Non mais oh, la star ici, c'était Blake, PERSONNE D'AUTRE ! Il se précipita donc sans attendre plus longtemps vers la source de ce capharnaüm général et arriva finalement sur les quais, juste en face de leur bateau. Il avait remis son pantalon et se préparait à retrouver Ishii quand une vérité s'imposa à lui.

      – Tout ça pour ça ?
      – Olé, on di'lait, Blakou... 'Letou'l au point d'dépa'lt... Olé ! Hé, t'as vu à côté du cachalot ? C'est GB/GS ! Olé
      – Oh ! Hé, Pecto-seins, c'est pas cool c'que tu m'as fait là-bas... Faut rétablir l'équilibre, d'acc...

      Blake n'eut pas le temps de finir sa phrase. Lui qui venait de se saisir de la poitrine dure et énorme de la fameuse Ramba reçut une gifle qui avait des airs de boulet de canon. A peine arrivé sur les quais, il était déjà projeté avec une puissance littéralement phénoménale. Son corps se souleva du sol, ses pieds quittèrent leur appui et contrèrent les lois de pesanteur en s'élevant plutôt qu'en descendant. Et il grimpa, et il grimpa, et il grimpa.

      – Oh... Oh... Oooooooooooooooooooh !
      – OH MON DIEEEEEEEU ! ON VA MOU'LIIIIIIIIIII'L C'EST SÛ'L !
      – AAAAAAH ON EST MOOOOOOOOOOOOOOOOORTS !
      – AAAAAAAAAAAAAAAAAAAH OLEEEEEEEEEEEEEEEE !
      – OOOOOOOOOH !
      – AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

      BOUM


      Un mât dans la tête ça ne faisait que très rarement du bien. Surtout quand on était lancé dessus à une vitesse quasiment inhumaine. Et pourtant...

      – Comme si un petit vol plané pouvait me tuer moi, le Pervers, l'homme qui pelotera la Poitrine de Jouvence ! Blake Redhorn ! Hahahahahaha ! Hé, on recommence ? Tiens, bizarre.

      Blake reconnut le plancher sur lequel il se trouvait. Il reconnut également le pavillon noir surmontant le mât sur lequel il venait de s'écraser. Et il reconnut surtout ce type là-bas, allongé, avec une espèce de petit porc sur le ventre.

      – Blakou, on est su'l le Bel Espoi'l ! Olé !

      Une bosse géante venait de se poser sur son front comme une fiente de dragon, mais Blake n'avait pas le temps de s'en préoccuper. La situation exigeait que lui, le héros des mers et des femmes, se prenne en main, se saisisse de ses responsabilités aussi fermement qu'avec Kiki en regardant son poster, et qu'il réagisse convenablement.
      Parce que leur bateau s'éloignait, sans les réparations adéquates. Parce que les Marines étaient montés, sans avoir pris la peine d'emmener des filles. Parce que Ishii et les nazes qui l'accompagnaient venaient aussi d'arriver, sans une offrande de sous-vêtements à sa gloire.

      – Arrière, vils marines ! Car je suis l'homme qui touchera la Nymphe de Rough Tell ! Je suis l'héritier de Roger ! HAHAH... Hein ?

      La fille qui accompagnait celle à la casquette s'était approchée de Blake et lui avait saisi les mains, avant de les déposer sur son... Torse ? Instinctivement, les doigts du Pervers cherchèrent avec frénésie des seins à toucher, mais il n'en fut rien. A la place, ce furent des tétons qui cumulaient étrangement le gélatineux et le rachitique qu'ils trouvèrent.

      – Blakou... Je me sens... Biza'lle tout à coup... Olé...
      – Hungh... Est-ce que tu es... humaine au moins ? Mes mains tremblent... Qu'est-ce qu'il m'arrive... Bizarrement, j'ai envie de me brûler les doigts... Oui, je vais faire ça...

      Selon des légendes urbaines, Jean-Albert Redhorn, père de Blake, aurait sombré dans une grave dépression au cours de laquelle il aurait failli se suicider après avoir tenté de peloter une poitrine plate. Aujourd'hui, cela se déroulait à nouveau... Pour son fils.
      Néanmoins, il n'eut pas le temps de chercher une torche pour se passer les mains dessus. Heureusement – ou malheureusement – en effet, Jambe de Bois lui balança un lot de coups de pied passablement rapides. La douleur le saisit, oui. Mais il n'y pensa pas. Son esprit était ailleurs, préoccupé par cette sensation mortelle de pelotage de poitrine plate. Qui était-il ? Aucune idée. Que voulait-il ? Nul n'en avait la réponse. D'où venait-il ? De quelque part, sans doute.
      Il sentit bel et bien son corps se soulever pour s'écraser contre quelque chose de très dur, avant de retomber par terre sur trois personnes en bleu et blanc.
      Puis ce fut... La gifle.
      A nouveau, Blake sentit un coup violent lui exploser le crâne, laissant une marque de doigts assez impressionnante sur sa joue et son front. Il se releva difficilement, constatant que GB/GS l'avait encore frappé puisqu'il avait eu la brillante idée d'atterrir entre ses seins. Une seconde plus tard, il comprit enfin ce qui se passait, reprenant conscience de la situation. Le coup semblait lui avoir remis les idées en place. Et la colère d'avoir été traité comme un moins que rien fit son apparition, elle aussi.

      – Non mais personne ne vous apprend le respect ici ?

      Afin de donner contenance à ses paroles, un des Marines lui asséna un coup de crosse de son fusil dans les côtes, l'envoyant par terre, souffle coupé.
      Il était par terre, agonisant. Du sang ruisselait sur son visage et le long de son torse magnifique. Une bosse phénoménale due au mât donnait l'impression de vouloir culminer plus haut encore que les plus grands sommets. Des bleus s'étalaient sur ses joues et son ventre, en raison des coups qu'il avait reçus et des gifles qu'il avait mangées... Seule une musique dramatique manquait à la scène afin d'offrir à Blake toute cette dose d'épique qui lui revenait de droit, tel le héros surhumain et nappé dans le sublime qu'il était. Oui... Une... Musique.

      Et ce fut la révélation. L'illumination.

      Blake n'avait pas encore joué toutes ses cartes dans la partie en cours. Il lui restait encore un ultime atout à jouer. La fatigue due au tourbillon divin, aux courses-poursuites, aux pelotages, aux combats, aux blessures, aux vols planés... Tout cela l'entravait. Mais il avait encore la possibilité d'arranger le coup. Les Marines avaient afflué sur le bâteau et avaient commencé à les encercler. S'il ne faisait pas quelque chose tout de suite, c'en était fini d'eux. Blake était le seul au monde à pouvoir les libérer. Car il était l'élu des Dieux, le béni des Pervers... L'unique homme capable de peloter la Poitrine de Jouvence.

      – Rendez-vous, criminels ! Le commandant Achab sera bientôt prévenu que son bateau est ici et qu'il est prêt à être retourné à son véritable propriétaire. Le Karaboudjan retrouvera bientôt sa gloire d'antan, ces voiles misérables seront brûlées !
      – Gninhinhinhinhin... Pour qui vous vous prenez, dans vos vêtements de nazes ? On voit même pas vos muscles ! Et vous trouvez ça esthétique ?! Jamais compris ces débiles fans des mecs en uniforme alors que leurs biceps sortent même pas ! Pouah !
      – Redhorn, c'est ça ? Calmez-vous si vous ne voulez pas perdre la vie inutilement...
      – Le Pervers ne se calme pas ! Le Pervers ne se rend pas ! Vous avez entendu Ishii ?! Dansons !

      Pendant qu'il parlait, il s'était rapproché de la radio de Jambe de Bois. D'un geste à la célérité étonnante, il enleva une fois de plus son pantalon pour le lancer sur le Marine, puis plaça une cassette qui trainait dans son caleçon dans l'appareil. Les premières notes de musique s'élevèrent dans l'air, rappelant à Blake des souvenirs de sa grande gloire passée.
      Il avait sauvé la situation sur Classic Town, il le refaisait aujourd'hui... Pour les Etrangers, quels que soient les risques... Car telle devait être la vie d'un héros.

      – HEEEEEEEEEY SEXY LADYYYY ! O-O-O-O-OPPAN GANGNAAAM STYLE !

      Le son fut monté à son maximum, et Blake se lança dans la chorégraphie la plus prenante du monde. Ses bras se mirent à bouger, ses jambes exécutèrent des mouvements d'un sexy rare et inégalé, Kiki se joignit même à la danse, mis en valeur dans le caleçon à fleurs qu'il portait. Il ne restait plus qu'à attendre que cela fasse effet... Ce qui ne tarda pas...
      Déjà, les soldats abandonnèrent la mise en joug au profit d'une entrée dans la chorégraphie. Ils se mirent à regarder Blake d'un air hébété et admiratif, avant de le rejoindre et répéter ses mouvements, puis à crier en même temps que lui. Des clins d'oeil simultanés, des mouvements de fesses, des mises en valeur, des roulers sous les jambes, des airs de prétentieux sûr de soi...
      La technique du Gangnam Style avait été créée dans le but de se débarrasser d'un nombre important d'adversaires, ou plutôt, de favoriser une issue moins risquée. La majorité des gens ne pouvait résister à l'appel de ce chef d'œuvre musical et de chorégraphie. Il suffisait donc de les occuper suffisamment longtemps, pour ensuite se charger d'agir à cet instant.
      Blake sentait la fatigue gravir son corps, les courbatures apparaître le long de ses muscles endoloris, mais il ne pouvait arrêter. Il devait continuer. Rassemblant tout son courage, il se lança dans une nouvelle volée de pas de danse tout en repoussant la souffrance physique.

      Espoir renaissant - Page 2 GANGNAM

      – Ishii, si tu veux te charger d'eux, c'est le moment ou jamais !

      Il avait confiance, le cachalot et ses nouveaux potes avaient sans doute de quoi se débarrasser tous ces types qui étaient montés sur leur bateau. Pendant ce temps, lui, Blake, se chargeait de les occuper, et de leur offrir une ouverture... Au péril de sa vie ! CAR TEL ÉTAIT LE POUVOIR DU PERVERS ARMÉ DE SON GANGNAM STYLE !

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      Il nageait pour sa vie, mais pas seulement. Il nageait aussi pour la vie d'Ishii. Pour la lui prendre, enfin, après tous les revers qu'il avait subit. Une fois qu'il aurait mené la marine jusqu'à lui, il aurait gagné. D'autant que la troupe qui lui courrait après s’agrandissait de minutes en minutes grâce aux renforts qui arrivaient de partout, sans jamais malgré tout parvenir à le piéger lui. Il allait au hasard des canaux dans l'espoir renaissant d'enfin assouvir son objectif. Après quelques minutes, son acharnement porta enfin ses fruits. Il pouvait entendre la bagarre faire rage un peu plus loin, et il savait qu'il ne pouvait s'agir que du groupe de l'Homme-Cachalot. Alors il continua pour passer telle une torpille devant le quai où se déroulait la scène de combat.

      Son plan marcha encore mieux que prévu. Car non seulement il lança aux trousses des étrangers une partie des marines qui le poursuivaient, mais en plus la chance était de son côté. Car arrivait à contre-sens une humaine à la musculature développée qui était elle aussi poursuivie par des hommes de l'armée. S'en suivit un capharnaüm sans nom, une macédoine de pirates, de marines et de dockers. Il n'eut cependant pas le temps de s'attarder pour contempler le résultat de la scène, car il continua sa nage pour s'enfuir. En effet, il était toujours poursuivit. Sauf que cette fois, une partie des soldats poursuivants la blonde bodybuildée freinèrent pour le prendre finalement en chasse lui, le reconnaissant et l'identifiant comme une cible plus faible à abattre, du fait de sa plus faible prime.

      Finalement, son plan n'était pas si génial que ça. Certes il avait lancé une bonne partie d'adversaires aux trousses d'Ishii et de ses acolytes, mais il avait hérité de nouveaux marines. Qui eux, à la différence de ceux qui le coursaient depuis le début, avaient des fusils ! Les tirs commencèrent à retentir, assourdissant les tympans immergés de Monster qui commençait à comprendre que tout ça ne sentait pas très bon.

      Alors tel un saumon remontant une rivière, Monster adopta la technique du je-saute-de-partout-aléatoirement-pour-ne-pas-qu'on-puisse-me-cibler-facilement, qui se révéla assez efficace un temps. Mais cette technique avait une grosse faille, elle était éreintante. Accélération, petit saut hors de l'eau, freinage, descente en profondeur, petit saut sur la droite, petit saut sur la gauche... Peu de balles l’atteignirent. Quelques une vinrent bien se loger dans certains de ses tentacules, mais c'était plus douloureux que gênant.

      Il fallait vite retourner aux navires où il trouverait peut-être le soutient de ceux restés sur place, à savoir C-404 et Lucio. Malheureusement, toute cette course dans les canaux de la ville lui avait fait perdre son sens de l'orientation, si bien qu'il mit plusieurs dizaines de minutes avant de retrouver la direction du port. Quand enfin il y parvint, il était complètement vidé. Il eut à peine la force de prendre un dernier élan aquatique pour se projeter hors de l'eau afin de rejoindre le pont du Bel Espoir qui était en train de lever les voiles. Pourquoi levait-il les voiles ? Monster n'eut même pas la force de se poser la question.

      Mais quand il trouva la force de lever les yeux, il put constater trois choses très, TRÈS frustrantes. D'une part, le pont était rempli de marines prêt à faire feu. D'autre part, Ishii était là, de l'autre côté du pont derrière l'attroupement de soldats ! Comment cela était-il possible ? Et... Et... Ultime affront... Deux nouveaux Homme Poissons se tenaient aux côtés d'Ishii, en plus de la troupe habituelle et de quatre nouveaux humains. C'était une blague, ça ne pouvait être que ça...

      Mais étrangement, Monster n'avait plus la force de se mettre en colère ou de lutter pour le moment... Il décida donc de rester là, de se laisser faire. Si les Étrangers parvenaient à repousser l'assaut, alors tant mieux. S'ils échouaient, alors tant pis. Mais lui n'avait plus l'envie de se battre, d'autant qu'il échouait à chaque fois à faire tomber Ishii... Il se laissa donc aller à contempler la scène, le regard un peu vague et l'esprit embrumé.


      O-O-O-O-OPPAN GANGNAAAM STYLE !

      Mais alors qu'une musique lointaine s'élevait dans les airs, loin, très loin de son esprit, son corps se redressa soudain. Ses bras rachitiques se levèrent devant lui et se croisèrent. Et soudain, il se mit à sauter de ses huit tentacules sur le rythme effréné de la musique. Il ne comprenait plus rien. Il battait le sol de ses énormes membres de plus de deux mètres chacun, faisant trembler le pont du Bel Espoir sous ses ventouses. De l'autre côté du navire, il put apercevoir Blake qui dansait une chorégraphie similaire, qui sembla le voir et lui adresser un sourire complice.

      BLAAAAAKE ! C'EST QUOI ÇA ?

      Mais la danse frénétique qu'il était en train d'effectuée en mimétisme du pervers avait été prévue pour les humains, soit pour deux jambes seulement. Inéluctablement, le rythme incroyable de ses tentacules frappant le sol provoqua un déséquilibre chez le monstre qui se mit à partir vers l'avant, en direction de l'attroupement de marine qui, pour la plupart, dansaient aussi. Il commença à effectuer une trajectoire parfaitement aléatoire dans les rangs ennemis, et ses huit tentacules virevoltants firent alors d'énormes dégâts. Ils frappèrent, poussèrent et éjectèrent chaque malheureux marine qui avait la malchance de se trouver sur son passage. Sa force d'Homme-Poisson allié à la masse de ses membres et à leur longueur firent que peu furent épargnés à la fin de sa danse incontrôlée. Beaucoup finirent dans l'eau, certains furent carrément éjectés sur les quais, et on dénombra même quelques cas perchés sur les toits des bâtiments les plus proches.

      Quand la musique s'arrêta enfin, il s'aperçut qu'il avait terminé sa course à quelques mètres de Blake. Sous l'effort supplémentaire qu'il avait fournit, son cœur palpitait tellement fort qu'on pouvait même le discerner sous la tunique de Monster. Néanmoins, il trouva malgré tout la force d'allonger un tentacule en direction du pervers pour tenter de l'étrangler.


      EN-FOI-RÉ DE BLAKE !


      Dernière édition par Monster le Jeu 10 Jan 2013 - 21:45, édité 2 fois
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      Alors que la danse était à son summum, que les marines tombaient tous, peu à peu d'extase, que le gros monstre tout suintant valsait son corps au rythme des coups portés et subis, il comprit. Il comprit qu'à chaque île que son équipage traverserait, qu'à chaque minute qui passerait, ce serait autant d'ennuis qui tomberaient. Comme de belles drôleries qui n'auraient d'autre conséquences que des rires. De l'amour. De la joie. Et parfois quelques morts. Pour se rappeler à l'éphémère de la vie.

      Mais l'Ishii n'en avait cure. Il était trop occupé par les innombrables adversaires qui venaient danser tout autour de lui, par la Bodybuldé qui lui demandait ses crimes. Lui, l’innocent et pauvre Homme Poisson, tout sympathique à qui l'on avait voulu retirer la liberté pour des pêchers qu'il n'avait pas commis.

      _Hmm... l'Homme Poisson a deux choix pour vivre au pays des Hommes. Vivre esclave ou vivre Pirate. Je veux être libre. Vivre mes rêves. Alors j'ai fait le choix de me défendre. De passer outre les accusations, le racisme. De vivre. Pour cela j'ai besoin d'hommes et de femmes, de nains et de naines, de cornus, d'êtres qui comme moi veulent réaliser des rêves, découvrir le monde. Nous partirons sur Grand Line une fois que notre bateau sera réparé.

      Mais le beau discours n'eut pas le temps de finir que les lames marines se faisaient déjà trop présentes. Alors l'Ishii fit une nouvelle fois voler le plat de son épée sur les cranes dégarnis, les uniformes bleus et les grosses moustaches noires. Jusqu'à ce qu'il se fasse encore de trop encerclé. Jusqu'à ce qu'il ne puisse s'en sortir que grâce à Blake et sa danse.

      Ce fut d'abord un minuscule son d'une cassette qui se charge. Puis celui plus fort, plus lourd, de basses commençant lentement leur travail. Rien de très gênant diriez vous mais savez vous ce que c'est, que d'avoir les énormes oreilles de l'Ishii ? Etre capable d'entendre 15 à 20 fois mieux qu'un humain lambda ? 15 à 20 fois plus fort ! Une musique horrible, dégradante, dégradée, digne du plus mauvais DJ d'East Blue ? Et il faut savoir que pour en avoir, East Blue en a, des mauvais DJ. Alors le Cachalot se roula en boule, tenta désespérément de se boucher les oreilles et attendit ainsi, en gémissant de douleur sous l'horreur du son. Plus le temps passait et plus les larmes coulaient aux yeux du pauvre Ishii qui n'avait rien demandé d'autre qu'un peu de paix.

      Soudain, la musique se finit. D'un coup sec. Cassant. Et le monstre se releva. Malgré les yeux révulsés, le visage défait et les poils de moustaches tout hérissés d'horreur, Ishii se remit droit. Réajusta sa moustache et fit ce qu'il devait faire pour réassurer l'ordre au milieu de tous ces marines : frapper Blake et Monster. De deux coups sur le crane. Assommants. Alors, et seulement à ce moment là, il reprit la parole.

      _Hmm... A tous les marines qui nous écoutent ! Aux femmes et enfants de ce village ! Aux hommes qui voudraient nous battre ! Hmm... Crier, ça fatigue... Hmm... Nous avons 15 marines sur notre bateau. Nous ne les relâcherons pas tant que notre coque ne sera pas rétablie. Alors si vous voulez récupérer vos frères, vos maris, vos pères en vie, appelez les charpentiers, et restez sages ! En attendant, et jusqu'à ce que nous soyons partis, cette jolie île de... Euh... Comment elle s'appelle ?


      _Callelongue...

      _Hmm... Merci Jevta... En atendant donc, Callelongue nous appartient !

      L'Ishii reprit alors son souffle. S'alluma un einième cigare et enleva son joli costume plus tout à fait joli après la bataille. Son gros et immonde torse saillait de fatigue. Ses yeux finissaient à peine de se dé-rougir. Mais il restait du travail et le monstre avait hate. De retrouver l'océan. Les vagues bleues fracassant le navire, les dauphins criant auprès des hommes. Reverse Mountain ouvrir sa grande gueule béante. Il fit alors son dernier discours de la journée. Le plus important. Le plus beau. Le plus charismatique.

      _Hmm... Maintenant travaillons.

      Et c'est ce que firent ces amis. Monster s'occupa de guérir les hommes abimés. Shishou et Iwa aidèrent les charpentiers. Jevta et Jackie enfermèrent les prisonniers. Adrienne pria. Lucio et Gnuh dormirent. Et Blake glanda. Forcément.
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