Posté Lun 26 Nov 2012, 20:20 par Tao Song
Vous savez, moi, je suis une fille bien.
Une fille banale et comme les autres, qui a ses défauts et ses qualités. Mais je dois bien vous avouer que j'ai un petit pêché mignon : J'aime les cadeaux. Beaucoup. Trop.
Beaucoup trop même. Alors, quand c'est moi ou quelqu'un qui me l'offre, je peux pas m'empêcher d'afficher un grand sourire éclatant, du genre qu'il en ferait rayonner le ciel et la terre, et je peux pas m'empêcher de me répandre en remerciements, câlins et autres trucs trop "egyo" (j'ai entendu ça quelque part, mais j'saurai pas vous dire où !).
Bon okay, ça dure pas longtemps, et après ma pulsion malsaine ME pousse à en chercher d'autres, des cadeaux !
Et là, je venais d'en recevoir un nouveau.
Mais, v'voyez, c'était pas un cadeau comme les autres.
Alors que, plaquée contre un mur, je faisais tout mon possible pour SURVIVRE (bon okay, j'arrive même à me mentir ... Whatever), v'là qu'l'émo (si vous suivez bien, c'est celui qu'on appelle Kusanagi) et bah il me dit d'attraper un truc. Bon, j'avais un peu les mains occupées, alors par réflexe j'ai lâche mon pistolet et ait intercepté tant bien que mal le projectile.
Et devinez quoi ? C'était humide. Ça avait une odeur drôlement familière.
Et même que c'était une oreille.
Cri d'horreur, c'est limite si je fais pas un bond en avant alors que directe j'laisse tomber le truc au sol. Le gothique affiche l'air satisfait du gamin qui a foutu du cyanure dans la cage du hamster, alors que le nain mécano me fait le plaisir d'une danse de village people.
Et les autres ? J'en sais rien. Je crois même que, allez, je m'en fou !
Je me penche pour ramasser mon pistolet à la va-vite, et c'est juste une fois redressée, le teint rubicond, que je gueule sur un Kusanagi au dos retourné :
- T'es vraiment qu'un sale con, j'espère que tu vas t'étouffer avec un raisin sec !
Et parce que, ça serait pas drôle sinon ...
Bah j'lui balance mon flingue à la gueule. Non non, je ne lui tire pas dessus, je me contente juste de lui jeter mon arme à la tronche, dans l'espoir qu'il se retourne et se crève un œil avec.
Et sans plus tarder, je disparaissais dans un couloir qui avait tout du sombre, et rien du parfumé.
A vrai dire, je crois que je me suis paumée.
Enervement passé, bouderie évaporée, et me sentant carrément pas rassurée, j'avais décidé de faire rebrousse chemin dans l'espoir de retrouver mes compagnons de fortune. Sauf que, j'sais pas comment (et surtout dans un bâtiment comme celui là), bah j'ai trouvé le moyen de prendre la mauvaise direction.
Alors qu'à la base, je suis juste allée tout droit !
Mais bon. C'est pas parce qu'il fait sombre que je dois flipper.
C'est pas parce que j'entends des couinements de rats louches que je dois trembler comme une feuille.
Alors, pourquoi est-ce que c'est le cas ?!
Nan mais v'voyez, ça, à la limite, ça aurait pu passé !
Mais non, y'a pas de limites avec moi. Alors y'a une main qui se pose sur mon épaule subitement, et un mec qui me gueule dessus.
- Mais t'es qui toi ?! T'es pas censé être là et même que-
Par le pur instinct qui anime mon geste gracieux, voilà que je fais volte-face et réagis de la façon la plus naturelle possible : Je lui colle trois balles en pleine tête, cash !
Ah nan, je déconne. Vous vous rappelez bien que j'ai balancé mon arme à la gueule de l'autre connard.
Non, en fait, je me contente juste de le pousser avec toute la force de mes petits bras !
Ce qui le fait chuter dans une trappe. Située juste derrière lui.
Et c'est quand même un couloir à une seule direction. Cette trappe là, j'aurai dû chuter dedans lorsque je suis moi même passée par ici, à l'aller et au retour. Et pourtant nan, c'est lui qui tombe dedans.
Si ses cris de terreur m'avaient pas glacés le sang, j'aurai pu limite penser qu'il y a une force supérieure qui s'amuse à jouer avec mes nerfs et à foutre des trucs totalement illogiques juste pour le plaisir de me faire passer pour une conne !
Je vais quand même trop loin là ...
- Nan mais sérieux, j'voulais pas faire ça ... Désolée quoi ...
'Fin je me comprends. 'fin, ça sert aussi un peu à rien, je crois plus qu'il soit en état de me répondre ni même de m'entendre.
C't'endroit est maudit, 'faut que je me casse ASAP ! Rien à foutre des autres péquenauds, de leur équipage à la con et de leur plan foireux que c'est même moi qui l'ait proposé ! Anyway, j'aurai dû savoir que rejoindre des pirates appelés les Ombres du Chaos c'tait encore un plan halakon : Suffit d'attendre la nuit pour qu'elles disparaissent.
Et, croyez moi ou non, mais par cette même architecture malsaine (à moins que ce ne soit l'Entité jouant avec mes nerfs ?), voilà qu'en empruntant une porte qui me semblait être celle de la sortie ...
... Voilà que je me retrouvais dans une vaste salle. Avec beaucoup de gens. Avec beaucoup de gens discutant entre eux, et visiblement excités. Mais ça, c'était avant qu'ils me remarquent. Qu'ils se taisent, et me jettent des regards curieux.
Là, j'ai compris que je m'étais encore plus gourée que la dernière fois. Je devinais que, j'étais sortie de l'arrière salle. Et que donc, vu ma robe de bourgeoise (enfin, je me complaisais dans l'idée qu'elle l'était), et bah ces cons ... Ces cons ...
Ces cons ils se sont dits que c'était moi qui allait engager la suite des ventes !
Bon, en théorie, j'aurai pu me casser et faire genre que c'était une erreur. Mais vu la tête des gardes en faction, je devinais qu'ils savaient qui j'étais. Ou en tout cas, ce que j'étais.
Une intruse qui n'avait rien à faire là où elle était. Et si je me barrais, ils me chopperaient et me péteraient les jambes !
... Donc ...
- Hey hey médamzéméssieu ! Bienv'nue à la 306 éme séance de vente de serfs orchestrées tout spécialement pour vous au sein de l'Île aux Esclaves ! Vous voulez un garde ? Et bah on vous offre un balourd ! Vous voulez un professeur pour votre fils ?! Et bah vous aurez un gringalet ! Et une catin ? Bah quelque chose se baladant avec les cheveux longs et des jupons ! Alors sans plus tarder, commençons les enchères pour ce magnifique assortiment de pas trois, ni quatre, et même d'encore moins six esclaves ! Nan médamzéméssieu, c'est un assortiment de CINQ OUI J'AI BIEN DIT CINQ esclaves !
Un gringalet blondinet, une fille facile qui sent bon la cerise, un gamin qui pourra quand même réchauffer vos froides nuits, un vieux qui peut servir de tabouret et un costaud qui peut tenir un marteau - enfin, pourrait, si il était pas manchot.
Allez, on commence par le premier. Comme je sais qu'il doit pas avoir beaucoup de valeur - je vous le cache pas, je vous propose de commencer les enchères à 5000 berries. Qui dit mieux ?
Ouais bon, okay, c'était n'imp.
Ouais bon, okay, les gardes allaient pas tolérer ça longtemps, et s'en foutrait de la pagaille que ça allait provoquer : Ils iraient bientôt me chercher et me tueraient avec une petite cuillère.
... Cher équipage que j'aime de tout mon petit coeur, vous pourriez pas, sérieusement, faire un geste pour votre Tao qui vous chérit plus que tout au monde, même plus que le caramel ?