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Les sirènes de la Gueule

Rappel du premier message :

    Gueule de requin, coté mer.

    Temps froid, brume matinale, mer agitée...

    Le Fenrir s'écarte à la rame des quais du port intérieur. Laissant derriére lui le champ de ruine couvert des vestiges des combats de la veille que personne n'a encore commencé à nettoyer. Piles de corps éparses entassés à la vite en attendant que commence l'heure du tri. Ruines encore fumantes de bâtiments dévastés par l'assaut, débris éparses dispersés par les explosions, et dans le port épaves éventrés des bâtiments révolutionnaires cueillis à quai...

    Le Fenrir double les portes, passant prudemment entre les deux gigantesques battants soufflés par l'explosion du navire bélier et qui gisent tordus et brulés, à demi plongé dans l'eau et à deux doigts de sombrer définitivement dans l'Océan.

    Dans la salle de réunion du gaillard d’arrière, les cinq officiers font exceptionnellement relâche. Faut dire que la séance de soin de groupe du lieutenant Red vient de se terminer et que la bande de sea wolfs est hérissé de suffisamment d'aiguilles pour rendre jaloux un hérisson... Ou une momie...
    Et que du coup personne n'a vraiment envie de bouger.

    Les hommes rangent les rames et hissent quelques voiles pendant que le Fenrir se met à longer la cote rocheuse. La massive silhouette de la Gueule de requin est encore couverte de noires volutes de fumée grasse qui se disputent à la brume. Les combats à l'intérieur sont loin d’êtres terminés, et il faudra du temps avant qu'on ne prenne le temps d'éteindre les foyers d'incendies qui ravagent le complexe.

    Naviguant à petite allure dans ces eaux truffés de récifs, le Fenrir remonte le long de l'ile en forme d'immense requin vers la queue qui abrite le port extérieur. Celui ou se terraient les pirates qui profitaient de la présence révolutionnaire pour faire leur affaires. En bons parasites, la plupart des chiens de mer ont filés sans combattre, comme des rats quittant le navire qui prend l'eau.

    Au large du port se trouve une série de récifs sur lesquels on a bâti des tours à feu. Elles marquent les bords du seul chenal sur permettant d'entrer et de sortir du port. Et sur les récifs à proximité de ces tours il y a un bateau. Un lourd galion échoué en travers de la passe. C'est le Talula. Le navire amiral du plus gros poisson de coin que Red a capturé au début de l'assaut avant de l'utiliser pour empêcher les navires pirates de se porter contre l'assaut de la marine.

    Et pendant que Fenrir commence à s'éloigner vers le large ou il pourra déployer toute sa voilure, une curieuse sensation d'avoir oublié quelque chose vient titiller le lieutenant Red... Quelque chose d'important...

    -Piou !
    -Ah Putain ! Le con ! Rhah non, mais comment j'ai pu oublier ça ! Boss, faut faire demi tour, j'ai oublié d'aller chercher les ninjas !
    -Hum ?

    -La sur le bateau, c'est elles qui l'ont manœuvré et je leur ai dit que je revenais les chercher. Et j'ai complétement oublié... Et puis ce foutu machin est bourré de thunes... On peut pas se tirer comme ça...

    Sophrologie :
    Nf (médecine) : méthode de traitement des maladies psychiques et des états de douleur, basée sur des changements d'état de conscience proches de l'hypnose.




    Tuguduc… tuguduc… tuguduc…

    Quatre doigts qui tambourinent en salves régulières le plancher dans le maigre espace qu’on daigne leur laisser. C'est-à-dire pas bézef’, voir pas assez selon le principal intéressé : moi.

    Face contre terre et corps en mode colle de moquette, j’en mène pas large. Ou plutôt j’en mène pas épais pour être un poil plus exacte. Fin le poil. C’est tout juste si j’peux entendre ce qui s’trame au d’ssus ; et encore. Du coup, à force d’avoir la joue qui s’amuse à imprimer la cartographie des nœuds d’bois, j’commence à en avoir un peu marre. Un peu beaucoup en fait ! J’voulais juste un peu de paix et d’calme. Rien qu’ça. Sans déc’ c’est si dur de m’foutre la paix ? Rien qu’un peu, histoire que j’me ressource à autre chose qu’à des carotides béantes… Allez merde quoi…
    Un battement de cœur plus fort que les autres… Comme un choc sourd au fond de l’eau. Une pulsion bestiale qui voudrait remonter, surgir, déchirer. J’la sens qui lentement essaye de soudoyer mon esprit irrité. L’idée est tentante… s’énerver. Tout détruire.

    Non. J’me suis promis d’veiller à c’que la Bête sache qui est le maître ici. A le lui faire comprendre pour de bon. Pourtant… elle sait ce qui est bon pour moi. Détruire. Le goût du bois humide dans la bouche, son odeur et son poids qui me compresse. Je n’dois pas écouter son chant de sirène… Compressé, comme prisonnier… Je dois… Grrrrr… je… GRRRrrrrrr ! dois… m’évader.

    Grande inspiration ; je ferme les yeux avant de souffler lentement. Mon esprit s’évade… je navigue vers un autre monde. Un monde de paix… un monde de sérénité…


    Une prairie…

    Verdoyante. Des fleurs d’un jaune lumineux s’y partagent les raies de lumière avec d’innombrables papillons multicolores. L’air est doux, le vent frais… J’entends le bruit reposant des feuilles que la brise agite doucement…
    A mes pieds, jeu de lumière que s’amusent à produire les nuages sur l’herbe…
    Et sur la pente douce d’une colline, un chalet. Joli chalet de vieille pierre et de bois lasuré. Son toit d’ardoise resplendit au soleil… Et sur le perron, un rocking-chair. Il semble si confortable. Presque intime.

    Je suis devant.

    Je m’y assois lentement ; jouissant alors de l’incomparable confort des lieux. Mes bascules lentes me bercent, offrant à mon esprit et à mon corps un apaisement sans pareil… Puis… un bruit, léger. Juste de quoi capter mon attention. Un sac de jute à mes pieds. Je le prends… l’ouvre tranquillement et sans peur… pour y découvrir une demi-douzaine de petits chatons tout ébouriffés et qui me gratifient de miaulements à vous en faire fondre le cœur. Un de ces petits amours jouent alors d’une patte maladroite avec un de mes doigts à portée…
    Je souris tendrement.

    Puis je tends sans me presser une main en arrière, saisissant alors l’épais manche de pioche que j’agrippe fermement. PUIS je tape ! Je TAPE et tape encore et encore et encore ! Je m’défoule ! J’exulte ! Mangez vermines MANGEZ ! Ahahahaha ! MWOUAHAHAH !

    Humph humph… reprise de souffle… visage radieux… bon sang c’que ça fait du bien.


    -Sergent ?
    -Tu vois pas qu’c’est pas l’moment mon gars ?
    -Vous n’entendez pas comme un bruit bizarre ?
    -Chuuuteuuuu !
    -Nan mais si écoutez. Là quand on fait peser son poids. Vous n’entendez pas comme un souffle ?

    Intrigués, les deux hommes font peser leur poids par saccades, l’oreille à l’écoute.

    -Ouais, comme une sorte de grognement….
    -C’est d’plus en plus fort vous noterez…

    Adieu chalet prairie et chatons.
    On était si bien…


    L’ancienne paroi devenue deuxième couche de plancher  se fend subitement en deux dans un craquement sec, tandis qu’un dos couturé de cicatrices et de morceaux de bois s’en extrait tel un esprit de son pentacle ! Frayeur pour les marines proches qui s’en écartent alors d’un bond plus que surpris,  ne comprenant ni quoi ni pourquoi ! Faut dire que la situation était déjà un tantinet difficile à comprendre si on plus on doit ajouter à ça l’esprit défunt de l’épave.

    En tous cas une chose est sûr, même de dos et recouvert de mousse et de vase, l’esprit est pas jouasse. Mais alors pas un brin. Ça s’voit dans sa respiration, dans ses muscles qui jouent lentement tandis qu’il se décontracte et s’étire… Puis dans les épais rubans d’une aura meurtrière contenue mais à fleur d’écaille ; celle d’une « terreur abyssale » reconnaissable entre mille pour les plus intimes des protagonistes. L’aura se saisit de la pièce dans son ensemble, jusqu’à la plus petite fissure du bois. Puis une voix, polie, posée… presque trop.


    - Dans l’intérêt commun de tout et chacun, je pense qu’une tisane est une bonne idée.


    Dernière édition par Toji Arashibourei le Dim 01 Sep 2013, 00:54, édité 1 fois
    • https://www.onepiece-requiem.net/t154-fiche-de-toji
    • https://www.onepiece-requiem.net/t115-marine-toji-arashibourei

    -YIHAAAH

    -A L'ABORDAGE !

    Le double cri de guerre retentit presque simultanément sur bâbord du navire et sur le pont supérieur. La haut c'est les miss que l'équipe vient sauver, une vingtaine de ninjas du cipher pol aux allures de sirènes mais en plus accessible. Après tout, les sirènes enlèvent rarement leurs écailles.
    A l'extérieur c'est l'équipe de Dédé la friture, le chef de la bande de chevaucheurs d'hommes poissons la plus coriace du coin qui vient enfin d'arriver à portée du pillage tant attendu et qui donne le signal de l'assaut à ces lascars.

    Cinq trappes sautent simultanément au dessus de la cale ou les Sea wolfs se regardent en chiens de faïence, cinq trappes par lesquelles sont immédiatement jetés cinq cordes visiblement faites de sous vêtements tressés...

    -Hop hop hop !

    -GO GO GO ! Décollage !


    Une quinzaine de poissons sautent de concert hors de l'eau avant de déployer leurs ailes et de se déployer en escadrille, une quinzaine de poissons torpilles équipés sur le nez d'une corne capable de traverser n'importe quelle coque de bois et qui vont démolir à toute vitesse la coque du Talula pour atterir dans la soute...

    Et filles ninja et hommes poissons de faire irruption de concert dans la salle ou déjà les Sea Wolfs se replient précautionneusement vers les murs pour s'éloigner d'un Toji qui semble se retenir de plus en plus difficilement d'exploser. Un Toji qui contemple avec un regard qui s'assombrit le manche de la tasse de thé qui lui reste dans la main après le passage trop proche d'un des poissons volants.

    Plus de tasse, plus de thé...

    Plus de thé...

    -RAAAAAAAAHHHHHH !


    Le hurlement de l'homme poisson est si puissant que le bateau en tremble comme si une tornade le secouait, que les ninjas s'évanouissent, que devant lui les poissons volants et leurs maitres en perdent leurs écailles pendant que derriére les deux poulmars blanchissent des tentacules.

    -Euh chef. Je... Je crois qu'on dérange.
    -Oui oui c'est sur, on dérange. Je propose qu'on y aille hein? Après tout, on a rien a faire ici...
    -Oui rien du tout... Chef, vous devriez lui remettre sa tisane...

    Tremblant de tous ses membres le terrible Dédé se rapproche de Toji, luttant de toutes ses forces contre son instinct qui lui hurle de fuir pour ramasser une tasse du service de combat sea wolf, remplacer d'une main flageolante la tasse cassé dans la main du monstre et la remplir de thé.

    -Bouh!

    Portant la main a son cœur Dédé s'effondre comme une masse et ses hommes en profitent pour littéralement disparaitre...

    De l'autre coté de l'amiral une main timide se lève parmi les ninjas, mais d'un signe de tête aussi discret que possible Red lui fait signe de ne surtout pas bouger.

    -Oui mais c'est a cause du navire...
    -CHHHUUUUT !
    -C'est gentil d'étre venu mais...
    -CHUUUUUUT!
    -Mais il est en train de couler la et...
    -Mais tu vas la fermer oui ! Tu vois pas qu'il boit son thé la ! TU TIENS PAS A LA VIE OH !


    Et c'est dans un silence religieux que même le bateau qui coule n'ose pas interrompre que Toji prend le temps de déguster lentement sa tasse de thé.

      -Lieutenant ? Qu'est ce qu'on fait ?
      -On fait, mais on marche pas dedans.
      -Mais qu'est ce que ça veut dire ?
      -Chuuuut, ça veut dire fermez vos gueules !
      -Mais lieutenant. On penche quand même. Et ça glougloute..
      -ça glougloute ?
      -Oui, l'eau monte quoi, ou le bateau coule. Mais un des deux c'est sur.
      -Bon d'accord... Voila ce qu'on fait, je reste la et je m'occupe du thé du patron, et pendant ce temps la vous filez discrètement vers la soute pour commencer le chargement. Mais piano piano.
      -Vous voulez vraiment qu'on cherche un piano ?
      -C'est une expression abruti ! ça veut dire doucement.
      -Ben fallait dire doucement, vous êtes pas clair Lieutenant...
      -Ouai, d'autant que c'est bizarre comme expression, c'est plutôt bruyant un piano.
      -Rah, foutez le camp, et ramenez les miss au Fenrir aussi...
      -On est parti lieutenant.
      -Faites passer les gars, on bouge doucement, discret comme des pianos...

        -Pourquoi c'est moi qui dois gérer le chargement du trésor ?

        Rachel, à tous petits pas, ses talons noués ensemble en équilibre sur l'épaule, guidait une bande de Sea Wolves à la fois excités de ramener un trésor dans la soute du Fenrir et tout aussi apeurés à l'idée de déranger un Patron aux cellules électriques à fleur de peau que si on leur avait demandé de jongler avec des meitou. Et eux aussi avaient leurs chaussures attachées sur les épaules, de peur que le claquement militaire des talons sur les planches légèrement imbibées ne dérangèrent Toji. Quitte à se faire entremetteurs entre vase, algues et orteils trempés. Les quelques coffres passent d'un bras à l'autre, d'une épaule à l'autre, d'une main à l'autre. Ici une coupe en or disparaît dans une poche, ici un collier se fait la malle dans un caleçon à peu près sale. Là un accordéon et solidement sonné de rester scellé et balancé à la flotte. Le tout dans un concert de bulles silencieuses qui s’égrainent comme le sable d'un sablier tout autour d'eux, leur rappelant que, non, si le patron sirote lentement une tisane, ce n'est pas l'heure du thé pour tous.

        -Je veux dire, j'ai du mourir une dizaine de fois depuis les aiguilles de Red. Je dois bien avoir le droit à une tisane moi aussi...

        Le cortège de Sea Wolves aussi silencieux que des requins des coraux défile lentement dans le dos de Toji sous le regard de merlan frit des sirènes ninjas, comme les nomme Red. Rachel les regarde d'ailleurs d'un œil torve. D'où sortaient-elles encore ? Et pourquoi devaient-elles monter à bord avec eux ? Et comment les avait-il rencontrées ?
        Ils passaient devant elles, terribles statues des fonds de l'Atlantide, interdites et assez imperméables à ce ballet improvisé d'un équipage de vétérans obéissant au moindre ordre. Même celui d'esquisser de petits pas de danse pour être sûrs de ne faire aucun bruit. Karl a même pour ordre spécifique d'étouffer le bruit des bulles d'air qui entrent et s'échappent de la cale tandis que Xan chante un petit opéra en ré-mineur pour que les ouïes de Toji ne souffrent pas trop des chuchotements ambiants. Le tout orchestré par l’œil réprobateur de Red qui voit tout.

        -Et puis pourquoi elles doivent venir avec nous ? Ok elles sont habillées de noir, mais on dirait des prostituées gothiques. Non pas que j'apprécie pas les gothiques... mais j'aime pas la manière dont elles regardent Red.

        Non loin, les Poulmar King and Queen, aussi blancs qu'un nuage en hiver, jouaient au pogs avec les deux tentacules qu'il restait à chacun et les écailles que Dédé et ses poissons volants avaient laissé sur le carreau en disparaissant subitement par les trous que leurs narvals avaient percé dans le navire. Encore une phrase trop longue. Rachel tu penses trop.

        -Et pourquoi c'est moi qui dois porter Red ? Je sais que le niveau de l'eau monte et qu'il est pas le plus à l'aise les pieds dans l'eau, mais tout de même... Quoique.

        Les marchandises gravitent d'une cale à l'autre. Sur le Fenrir, Ryuuku et Lin peuvent voir une délégations de Sea Wolves vidant l'épave en portant tour à tour des caisses d'or, des ninja qui ne savaient plus où se mettre, un Red au regard vachement vif et un Toji allongé comme sur un transat, les palmures en éventail, une tasse de thé dans une paluche et lunettes de soleil sur le nez pendant que Xan entonne la neuvième symphonie de Mozzart.
        Et là dessus, une Rachel qui, somme toute, a l'air vachement heureuse de porter Red, même si sa jambe endolorie tremble un peu. Elle n'en laissera d'ailleurs rien paraître jusqu'à ce qu'elle arrive dans sa couchette où elle pourra mourir en boucle pour les vingt-quatre prochaines heures.

        Et à Lin qui observa le cortège abasourdie, Rachel ne glissa qu'un regard et qu'une simple phrase.

        -Je t'expliquerai.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t889-fiche-de-rachel-100
        • https://www.onepiece-requiem.net/t816-rachel-la-grande-faucheuse#8700
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