Le Deal du moment : -17%
(Black Friday) Apple watch Apple SE GPS + Cellular ...
Voir le deal
249 €

Page 2 sur 2 Précédent  1, 2

La Reine de l'hiver

Rappel du premier message :


    Le niveau 5 d'Impel Down

    L'enfer glacé...

    Glace à perte de vue, froide, coupante, hostile... Tellement gelée qu'elle semble brulante au contact, tellement coupante qu'elle est par endroit rougie du sang de ceux qui l'ont touché. Il fait si froid ici que le moindre contact avec un objet métallique vous soude instantanément à lui, obligeant le malheureux qui a fait un geste trop brusque à s'arracher la peau pour se libérer. Si froid que la maigre bouffée de chaleur qui s'échappe de la bouche des prisonniers finit gelée avant même d'avoir pu réchauffer les mains des malheureux enfermés ici. Si froid qu'on ne peut dormir ou s’arrêter de bouger bien longtemps sous peine de se transformer en une statue de givre, aussi morte et fragile que toutes celles qui ornent les cellules les plus anciennes et que le moindre effleurement peut briser comme du verre. Si froid qu'on a les membres si engourdis qu'on a l'impression qu'ils n'existent plus, que les mains et les pieds ne sont plus que des blocs insensibles qui pourrait tout aussi bien appartenir à quelqu'un d'autre... Si froid que les larmes de désespoir que versent les détenus qui arrivent gèlent à l'instant même ou elles quittent le regard...

    L'enfer glacé...


    Pas de matons ici... Rien d'humains, rien de familier... Les seuls mouvements dehors sont ceux que provoquent ce vent lancinant qui rabat la neige par paquet dans les cellules, changeant sans cesse de direction pour continuer à tourmenter les rares ayant trouvé une parcelle de chaleur à protéger...

    Le vent... Le vent et les loups...


    Les loups ne bougent pas pendant la journée... Mais on les entend... Sans cesses leurs hurlements résonnent dans la plaine, donnant l'impression qu'ils sont toujours la, tout proches, prêts à happer le moindre morceau de chair égaré hors de sa cellule... Ils vous broient les tripes, serrent le cœur des plus courageux dans une main glacée, et sapent la résistance des plus coriaces de la même façon que la mer érode inlassablement les plus hautes falaises...

    Et la nuit, quand les hurlements cessent. C'est encore pire. Car alors ils sont la. Trottinements de pattes furtives qui grattent la glace, yeux rouges et affamés surgissant du noir... Et parfois un cri de terreur et de douleur mêlé qui s’éteint aussi vite qu'il surgit... Car les loups ne sont pas des gardiens, ce sont des fauves. Et malheur au prisonnier imprudent qui s'endort ou laisse trainer un membre trop prés des barreaux...

    Celui la aura de la chance s'il meurt rapidement... D'autres ne feront que perdre un membre et gèleront lentement sur place...

    Glace...

    Souffrance...

    Peur...

    Mort...

    Rien d'autre n'existe ici...


    Et pourtant...


    Au milieu de la nuit marche une forme. Il n'est pas dit comment elle est arrivé ici, elle est juste la. A l'endroit ou un instant auparavant il n'y avait rien. Et elle marche librement dans la neige... Malgré les fourrures qui la recouvrent ce n'est pas un loup, mais bien une silhouette humaine qui traverse la plaine en direction des cellules posées au milieu du niveau.

    Elle avance et les loups la sentent immédiatement. Ce niveau est le leur et aucune présence ne saurait leur échapper, traqueurs infatigables, tueurs efficaces, mangeurs d'hommes... Les loups s’arrêtent, hument l'air, et se dispersent... Laissant la silhouette libre de continuer sa route sans encombre...

    Jusqu'aux cellules ou les rares qui n'essayent pas de dormir perçoivent soudain cette vision sans précédents...

    Dehors, quelqu'un marche...


    Oh, jingle bells, jingle bells, jingle all the way!
    Oh, what fun it is to ride in a one-horse open sleigh.


    Et chante ?
      Je ne comprends pas tout, ça s'enchaîne trop vite, il y a trop de monde. Je saute sur l'arme tenant une arme. Ou l'objet tenant un objet. Ou… Comme il s'agit d'un robot humanoïde qui saigne, tous les qualificatifs peuvent passer.

      Le criminel qu'elle tenait tomba au sol. Moi-même, je tombais par terre, mais avec une matraque entre les mains. J'étais parvenu à la récupérer ! Il n'y avait plus que la demoiselle, un nain, un vieil homme, l'autre au sol, un autre homme et moi, le tout entouré par des loups, sinon c'est pas drôle. Etions-nous tous la cible des bêtes, ou le sexe féminin était-il épargné malgré le sang dégoulinant de son corps ? Pour le reste, la question ne se posait pas, nous étions dans le même bateau. Un cri se fit entendre, le bateau allait rétrécir. Des membres bouffés, plus la disparition la plus complète d'une personne. Un tour de magie, ou les loups avaient une grande gueule. Vu leur nombre et leur regard d'affamé, je supposais que c'était les animaux. Paix à ton âme éparpillée entre plusieurs estomacs…

      Les survivants se relèvent, on se regarde sans dire mot. L'envie de se frapper n'était plus là, celui de survivre était bien plus grand. On venait de voir de quoi ils étaient capables, et on ne voulait pas passer à la casserole, ou à l'assiette nous aussi. Mais il fallait aussi se méfier de la demoiselle, restant bien loin d'elle. De toute façon, si elle s'approchait je n'hésiterais pas à la tâter de ma nouvelle arme. Œil pour œil, matraque pour matraque. D'ailleurs, cela provoquerait-il un court-circuit chez elle ?

      Les quatre hommes restant, à condition qu'on puisse appeler un nain un homme, furent dos à dos, observant ces loups qui font la ronde en attendant le moindre faux pas pour nous foncer dessus. Après toutes ces péripéties, nous étions beaucoup trop fatigués pour avoir raison des bêtes et du robot, malgré la matraque. Ce serait bien trop dangereux. Or, si l'on ne peut aller de l'avant, il reste l'arrière. Là-bas, la case départ à la porte ouverte, il n'y avait pas d'autres solutions. Je fis un pas en direction de la cellule, et les autres comprirent en voyant vers où j'allais. Ils se mirent donc également à suivre.

      De la pâture pour loup ou prisonnier, le choix était vite fait. Bien qu'il s'agisse d'une cage d'Impel, et que la question pouvait donc se poser, dans l'autre cas il n'y aura plus jamais de choix à faire. Décision prise, et partagée par les autres, on avançait prudemment. Mais les loups comprirent vite, eux qui s'étaient aperçus depuis des siècles qu'ils ne pouvaient manger ceux derrière les barreaux. Les voilà qui coupent court à la prudence, se jetant les uns après les autres sur nous. La matraque me fut bien utile, immobilisant l'animal au moindre touché. Pour les autres, l'effort était déjà plus grand, devant user de leurs poings et pieds. De temps en temps, j'aidais le vieil homme à côté de moi car il semblait exténué. En plus de l'environnement, l'âge ne jouait pas en sa faveur. Nous, la jeunesse était de notre côté, plus que pour lui en tout cas.

      Au fur et à mesure que nous nous approchions, les vagues se firent plus puissantes. Nous ne parlions pas, inutile avec les hurlements des bêtes. Et si nous ouvrions la bouche, c'était pour crier de douleur car des crocs ou griffes faisaient couler le sang. Je dis couler, mais n'oublions pas qu'à cette température tout se solidifie très vite. Bonjour les engelures, et même la mort si on ne retourne pas très vite dans cette cellule !

      La fatigue nous prenait, pesait de plus en plus lourdement sur nos épaules. La matraque que je tenais au début à l'horizontal pendait à présent vers le bas. Un loup bondit pour atteindre ma jugulaire ainsi exposée, mais je parvins à relever l'arme dans un ultime effort. Sur le côté, un nouveau groupe de loups fonça vers nous. Celui-ci allait probablement avoir raison de nous… Mais il semblerait que Dieu existe, que la justice est de notre côté. Les voilà que certains tombent tout seul, comme s'ils étaient assommés par un pouvoir étrange. Un peu comme lorsque la demoiselle avait chuté face à moi tout au début de cet acte. La chance nous sourit !

      Plus qu'un mètre ! Plus personne ne faisait attention à sa garde ! C'était du chacun pour soi ! Premier qui passe la porte, premier à l'abri ! Le hasard, le sort, le destin, la chance ou le malheur voulut que le nain fût le dernier de la file. Il n'eut pas le temps de pénétrer dans la cellule, plusieurs mâchoires avaient agrippé ses jambes, le trainant en arrière tandis qu'on fermait frénétiquement la porte avant de nous laisser tomber par terre. Nos muscles ne répondaient plus, nous n'avions même pas la force de soupirer de soulagement. Tous ce que nous fîmes fût d'observer avec horreur les derniers souffles du nain déchiqueté en remerciant le ciel de ne pas être à sa place. Impel Down, la plus grande prison du monde. Mais au final, ces cages sont une protection pour les prisonniers.

      Ce jour là, Blue, Chuck et moi-même survécûmes à ce qui fût à la base une farce des gardiens. Mais combien de temps encore survivrons-nous dans cet enfer ?
    • https://www.onepiece-requiem.net/t946-reysondanstis-le-pirate-me
    • https://www.onepiece-requiem.net/t862-reysondanstis-le-pirate-assoiffe-du-sang-de-la-marine

      Dans la salle de contrôle, devant les écrans de surveillance

      -LANCEMENT DU PLAN HANCOCK ! ACTIVATION !
      -Non attends ! Je crois que c'est pas la peine !
      -Héhé, trop tard... Désolé, mais ça fait trop longtemps que j'attends ce moment...
      -Mouais c'est pas faux...
      -Allez vite vite, zoom sur ceux qui courent ça va commencer !
      -Hey ? Deux tours de garde que ça ne marche pas aussi bien que prévu..
      -Tenu ! J'ai foi dans la brigade scientifique !
      -Comme la fois ou ils ont transformé sans faire exprès la machine à café en Pacifista et ou on a mis trois jours avant de reconquérir la cafet ?
      -Ils se sont excusés...


      Devant les matons les écrans changent, zoomant maintenant sur la poignée de détenus qui après avoir échappé aux loups tente de courir vers la sortie... A gauche un autre écran montre un coin de forêt, un coin de forêt soudain agité par le vent et qui se couvre instantanément de gel.

      Le plan HANCOCK, du nom de la célèbre corsaire qui pétrifiait les gens est une création de la brigade scientifique, un générateur de vent si froid qu'il transforme tout ce qu'il touche en statue gelé, une création spéciale pour garantir l'inviolabilité du niveau 5 d'impel down et qu'on n'a jamais activé en 50 ans de surveillance...

      Sur l'écran la bourrasque rattrape le dernier membre du groupe, ses pieds sont soudains agrippés par la glace et il n'a que le temps de tourner la tête avant d’être entièrement recouvert de gel et figé sur place...
      Devant lui les autres n'ont guère plus de temps pour réagir, la bourrasque les traverse et s'éloigne, ne laissant à la place des fuyards qu'une série de grotesques sculptures de glace vaguement humanoïde...

      -Wouaoh ! Balaise...
      -Ouais, je crois que tu me dois deux tours de garde...
      -J'avoue que j'y croyais pas. Pétrifier des types comme ça... C'est énorme !
      -Carrément, ça arrive pas souvent, mais quand ils sortent un truc qui marche chez les grosses têtes, ça rigole pas... Bon, revient aux cellules, et prépare le contrôle manuel sur le cyborg.
      -C'est parti ! Fais toi plaisir !


      Les écrans abandonnent les cadavres gelés pour revenir aux cellules ou sont retournés se terrer les quelques prisonniers qui n'ont pas été mangés par les loups. Obéissant aux ordres le cyborg se relève, et ignorant les loups qui mordent les barreaux elle s'approche de la porte, saisissant son montant et le barreau le plus proche. De la fumée monter de sa main, faisant fondre sa peau et révélant en dessous une poigne de fer qui monte lentement au rouge, fusionnant la porte et le reste de la barrière. Désormais, même une clé ne pourra plus ouvrir cette cellule...

      -C'est bizarre, ça répond pas bien...
      -Je crois que c'est l'autre la qui l'a reconnu, le barbu, il l'a appelé par son nom. On avait pas un mémo la dessus ?
      -Celui sur le fait que son cerveau était encore intact la dedans ? On l'a utilisé pour caler l'armoire a dossier.
      -Tant pis, finit ça et envoie la en révision... Inutile qu'on se prenne la tête.
      -Et pour le rapport d'incident ?
      -Quel incident ? Il reste qui la ? Reyson, Blue, Chuck... Mouais. Note les noms des autres et on les écoulera dans la case mort de froid sur le mois prochain...
      -Et la matraque ? On leur laisse ?
      -On s'en fout, de toute façon avec le froid sera plus utilisable dans une demi journée. On enverra le cyborg la chercher...
      -On fait ça demain ? J'offre le café.
      -C'est parti !
        Page 2 sur 2 Précédent  1, 2
        Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum