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Red Dawn [1625]

Leur nom est Légion car ils sont nombreux.

Leurs noms sont légions mais ils sont anonymes.

Anonymes, noyés dans la masse des gémissements.

Anonymes, broyés dans le tumulte des coups échangés.

Anonymes, écrasés par nous qui sommes peu mais qui sommes bons.

Anonymes, comme nous tous ici, comme tous les combattants de toutes les guerres.

La guerre, oui. La guerre pour vivre ou mourir. Il flotte dans l’air cette poésie des champs de bataille, faite de poussières noires en suspension et de tonneaux sanglants déversés sur les sillons de la frénésie qui nous a tous repris à la montée des avant-dernières marches. Foin des piques qui lacèrent les chairs des autres, le sang appelle le sang et je réponds à la demande dans le même état éthéré qui m’a valu plus bas d’être enfermé avec Potemkin sans m’en rendre compte. Ils meurent mais au fond tous ne sont qu’insectes et les six pattes sous terre qui sont leurs ne m’intéressent pas. Je ne vise que là-bas, je ne vise que cette énième volée d’escaliers.

Toujours plus haut, toujours plus proche, toujours plus libre.

Les corps meurtris s’amoncellent. Ils sont centaines, ils sont milliers. Nous ne sommes que dizaine mais, comme face aux chimères, comme face aux bêtes féroces, comme face aux flammes de l’enfer et comme face aux loups, il ne doit en rester qu’un. Un seul groupe, le nôtre, qui avance et qui avancera, dans ce rythme revenu tout seul malgré les privations, malgré les digressions, malgré les perturbations en tous genres.

Un seul objectif pour les mener tous et pour me mener, moi, en dépit de sa présence à mes côtés.

Là-haut, après savourer, il sera temps de penser. Mais tout de même…

Derrière ses écailles de colère quand elle combat, elle a dans ses gestes un peu de la grâce triste qu’avait… Séléna. A mesure que la sortie s’approche, à mesure que l’air s’allège, ma mémoire s’éclaircit. Les traits se font plus distincts, les souvenirs de cette unique nuit plus précis. L’œil vert fuyant de la mère revient de loin, pressé par le temps ainsi que peu l’ont été depuis à me quitter. Il se heurte dans l’instant présent au menton fier et porté en avant d’une moitié d’ange perdue parmi les hommes du bas du monde.

Moitié ange, moitié démone, la vie est mère de toutes les insanités.

Après l’auberge pas si miteuse d’Esperanza des souvenirs du passage à Scarlet Town se superposent aussi au fracas ambiant. Au milieu des frappes sur les truffes des ruffians qui ne comprennent pas qu’ils avaient déjà perdu, qu’ils étaient déjà perdus bien avant d’être nés, les coups du forgeron Sélindé résonnent sur son enclume en arrière-fond d’un entraînement improvisé à une gamine trop jeune pour tenir un sabre et qui pourtant a résisté.

Un soleil couchant passe sous des palmiers qui eux non plus ne savaient pas.

Hurf ! Toi mon mignon…

Haki de l’armement inespéré chez des sous-êtres de cette trempe ou déconcentration totale de ma part, j’en ignore la cause. D’où qu’il vienne le filet de sang dans ma bouche me rappelle que certes le plus gros est fait mais qu’il reste des grumeaux dans les tunnels vers le grand large. Que parfois nous sommes séparés mais que tels une marée rouge et visqueuse nous coagulons alors pour passer l’obstacle. Et décapité par l’un ou l’autre, assommé avant de mourir par un excès d’aura qui fait table rase du reste des assaillants sur une dizaine de toises alentour, l’obstacle en question s’en va rejoindre au sol les autres grands vaincus de ce soir. Tout au bout là-bas en arrière-plan une lune cramoisie se lève, signe que tout ne va pas bien se passer pour tout le monde.

A moins qu’elle ne se couche et que ce ne soit l’aube que j’aperçois là-bas. Une aube rouge.


Red Dawn [1625] 661875SignTahar
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Croire en demain, croire en l’avenir. Cet avenir qui nous tend les bras mais dont les mains sont pleines de griffes… Un peu comme les miennes, hein.
Toujours des embûches, toujours du sang, toujours devoir se battre. Nous sommes si près de ce but, et pourtant, cela me parait si loin. Mon corps souffre à cause de ce dernier combat contre la directrice, et pourtant il doit encore avancer dans cette foule enragée qui se dresse sur notre chemin.

Je pourrais voler pour les esquiver, ce serait mieux, moins éprouvant. Mais mon corps refuse. Il refuse de reprendre cette forme qui l’éprouve de trop. Alors c’est à moitié humaine que j’avance, encore, tranchant ces ennemis avec un Narnak assoiffé de leur fluide vital. Narnak que j’ai repris à cet homme qui m’observe du coin de l’œil. Peut être est ce son regard qui me porte malgré la douleur de mon corps ? Sans lui, je serai surement derrière, loin, seule avec ma souffrance. Et surement que j’aurai abandonné l’idée de continuer.
Alors merci Tahar. Merci d’être là et de me pousser vers l’avant.
Merci…
papa.

Mais malgré tout, cette montée me parait interminable. Trop d’adversaires pour nous huit. Et même si les autres s’en sortent sans trop de soucis, moi, j’accumule et trop vite j’atteins ma limite. Et de nouvelles blessures qui auraient facilement pu être évitées arrivent. Et plusieurs fois, entre deux ennemis, je m’arrête quelques secondes pour souffler. Souffler et respirer cet air chargé de fer, de souffre et de sang.
Et son regard me fait avancer.

Lui qui est si grand et si fort, lui que rien n’arrête. Je dois être à la hauteur, ne pas le décevoir. Le rendre fier, même ! Si cela est possible. Il a déjà dû me sauver deux fois depuis que je l’ai libéré de ses chaînes. Il ne doit pas en faire plus, je ne dois pas lui en demander plus.

Je ne dois plus être faible.

Et pourtant, je le suis tellement…

Mais l’enjeu est plus important que tout. Je ne veux pas me faire rejeter.
Alors j’avance, et je me tais. Je peine, mais je souris pour rassurer tout le monde. Histoire de dire que je vais bien, que je prends juste mon temps.

Et Narnak tranche encore et toujours. Je peux le sentir, lui aussi me soutient même s’il n’est qu’une lame.

Et mon autre main se tâche d’un autre rouge que celui de mes écailles. Le rouge du sang de tous ces gens qu’elle écorche vifs.

Mes mouvements ne sont pas aussi fluides qu’ils le devraient. Alors qu’en temps normal je joue de ma souplesse, là, je ne fais qu’avancer en manipulant fébrilement mes armes mortelles. Mes jambes tremblent sous mes pas, ma tête me hurle d’arrêter tout ça. Mais je ne peux pas l’écouter. Non, je dois et je continuerai d’avancer.

Mais mon corps faibli et ma jambe trébuche. Entraînée dans cette chute, seul Narnak me rattrape, m’empêchant de sombrer totalement sous un flot de cadavre. Lui, planté dans le sol. Moi, agenouillée sur cette dernière marche.

Oui, nous sommes enfin au sommet, et cette montée a bien failli me tuer.


Red Dawn [1625] 1425067977-izya-sflagopr Red Dawn [1625] Zps1 Red Dawn [1625] 1lmh
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Je repense à la prison en panique et en délire, tout le monde suffoquant sous la douleur et la peur. Et j'entends les cris, les pleurs qui éclatent et rebondissent autour de moi. Et perdu au milieu des prisonniers, entraînés, Anko et moi, par ce bétail humain dégoulinant de rage et assoiffé de sang, je cherche désespérément mon adversaire, ce pirate aux cheveux rouges, le seul à m'avoir offert un peu de résistance et de défi jusqu'ici...

Où plutôt, j'avais cherché ce criminel, ce défouloir menotté, mais impossible de remettre la main dessus. Tout comme moi, au cours du combat, il avait été emporté par la foule, traîné, entraîné par la violence de cette dernière.

Mais ce n'était pas plus mal que les choses se soient déroulées ainsi. Il valait mieux pour nous qu'un homme avec une telle force se retrouve avec les autres bœufs, à charger les évadés pour tenter de les retenir, plutôt que de rester la à taper sur Anko et sur moi.

Oui, tenté de les retenir, car j'avais beau trouver l'idée de se servir des prisonniers du premier sous-sol de cette façon bonne, ce n'est pas pour autant que je considérais qu'elle allait faire des ravages... Et il valait mieux pour cette prison que la directrice en soit aussi consciente.

Parce que bon, vu le niveau et la réputation qui suivaient ceux qui s'étaient évadés, cette masse de berserker devait plus ressembler à un petit contre temps qu'à un réel obstacle.

Non, je ne pensais pas que ce plan suffirait à stopper les évadés, et c'était bien pour ça que j'avais accepté d'y prendre part.

En fait, la seule chose réellement dangereuse pour eux ici, c'était la présence de l'amiral Red.... Et son objectif à lui, s'était Tahar Tahgel. Quand aux autres pièges sur le chemin, je ne leur accordais pas énormément de crédit.

Alors, quoi qu'il arrive, Izya était sensée être saine et sauve, et c'est tout ce qui m'importait. Que cette tête à claque d'ange aux cheveux de feu ramène sa fraise au premier niveau histoire qu'on cause un peu. Parce que je ne pourrais de toute façon plus dormir correctement si jamais je n’arrivais pas à mettre au clair deux trois choses avec elle.

Et après l'avoir retrouvé? Et bien, c'était ça la chose la plus effrayante pour moi dans l'histoire. Parce que plus que sa réaction, ou les risques qu'un gardien ou autre apprenne que j'avais une relation plutôt amicale avec une pirate primée, c'était la situation du "et maintenant, on fait quoi?" qui me terrorisait le plus.

Je voulais qu'elle arrive à s'évader, mais je ne voulais pas laisser cette chance aux autres pirates, plus parce que je cherchais à bien faire mon travail que parce que je m'inquiétais pour le reste du monde....

Pffff, franchement , être égoïste  c'est pas aussi simple qu'on le pense... Surtout quand on fait la bêtise d'accorder son affection à d'autres personnes....


La masse de prisonniers autour de moi diminuant de plus en plus, je n'eu aucun mal à m'extirper de leur troupeau pour rejoindre l'un des murs en hauteur où se tenaient les gardiens. Ces derniers, un peu affolés, m'annoncèrent que les évadés approchaient à grand pas de notre position.


Et effectivement, du coté de l'escalier séparant les sous-sol 2 et 1, on pouvait apercevoir un sacré grabuge,provoqué non pas  par l'armée de berserkers qui descendaient les marches quatre par quatre, mais par ceux qui allaient dans l'autre sens, remontant à contre courant cette marrée de rage, faisant voler les corps et les têtes sur leur chemin.

Ma première réaction fut de leur demander s'ils avaient plus d'information sur la situation, et sur l'état des évadés, mais la réponse que l'on me donna se révéla plutôt descevante, et surtout alarmante: les escargophones de l'étage avaient respiré le gaz, et il étaient du coup devenus complètement enragés, rendant ainsi impossible leur utilisation. Et même si je trouvais hilarant de voir un den den se jeter sur le gardien à ma droite pour essayer de lui manger le nez, j'étais suffisamment agacé pour coller une claque à l'employé se trouvant devant moi. Agacé par leur stupidité.... Parce que balancer ce genre de produit chimique influant sur le comportement sans penser à protéger votre seul moyen de communication, soyons honnête, c'était con. Très con.

Mais, quelque part, ça allait aussi être un certain avantage pour moi.... Parce que grâce à ce manque de précautions, le nombre de gêneurs capables de réaliser que je ciblais Izya Selindé et pas forcément pour la tuer venait de diminuer de façon très importante.

Je balayais rapidement la salle du regard, remarquant que le gaz avait quasiment fini de se dissiper,et ses effets n'allaient pas durer éternellement de toute façon, mais cela  me permettait de retirer mon masque à gaz et celui d'Anko, et d’inspirer un grand coup, ayant déjà commencé à me préparer mentalement à la suite des événements. J'accordai un rapide sourire à Anko, qui était bien contente de pouvoir de nouveau utiliser sa mâchoire, avant de sauter de mon perchoir et de me tenir debout dans le couloir de pierre qui se vidait de ses derniers prisonniers.

J'attendais, j'observais l'escalier du second niveau, me préparant à voir débouler Izya et les camarades d'infortunes qu'elle s'était faite en bas. Plusieurs den den étaient tombés du plafond et avaient atterris sur mon chapeau ou à coté de moi, cherchant à se diriger aussi rapidement qu'un escargot le peut vers un bout de ma peau, afin d'y planter des crocs pleins de colère et de haine.... Mais les pauvres petites bêtes servaient surtout de casse-croûte à ma petite An, ses crocs à elle étant plein de faim et surtout de poison.

Mais au vu des cris que j'entendais au dessus de moi, les gardiens, eux, semblaient avoir plus de mal à gérer le soulèvement des gastéropodes de communication. Je commençais sérieusement à penser qu'Izya et ses nouveaux potes réussiraient de toute façon leur évasion face à des adversaires pareil....

Et justement, du coté de l'escalier, l'un de ses fameux potes pointa le bout de son nez... Et quel nez mes amis.... Un nez très populaire, vu qu'il s'agissait de celui de Tahar Tahgel. Sa vision me fit avoir un léger sursaut. De tous les pensionnaires de cette prison, c'était le dernier que je pensais rencontrer... Red avait donc raté son coup? C'était bien la peine de me piquer Narnak.... Mais le pirate de sang ne tirait pas une bonne mine.... Le combat entre les deux avait du être violent....

Et petit à petit, d'autres criminels montèrent à leur tour la dernière marche de l'escalier, tandis que le nombre de prisonniers du premier étage valide diminuait de plus en plus.
Je reconnaissais la plupart des tête, je les avais déjà vu sur des avis de recherches.... Je connaissais aussi la réputation de ces gaillards la.... Pas des enfants de cœur les mecs.... Les choses risquaient de se révéler plus dures que prévues...

Mais enfin, le moment que j'attendais arriva. Enfin, une chevelure enflammée commença à apparaître, pour finalement révéler une ange que je ne connaissais que trop bien. Une ange épuisée, blessée, (et après réflexion, à l'apparence plutôt écailleuse) mais dont le regard débordais de conviction.

Cette vision me donna un petit pincement au cœur..... Peut être du au fait que voir Izya souffrir autant ne me plaisait pas, ou alors c'était le fait de la voir se battre autant pour sa liberté qui me faisait avoir mal... Et un peu honte aussi. An, elle, lâcha un grognement.... elle avait encore du mal à comprendre pourquoi est ce que je courrais autant après cette fille.... Et c'était normal qu'elle pense ça, surtout que je n'avais pas encore trouver le temps de tout lui expliquer.

Et je n'en aurais certainement pas le temps pour le moment, car enfin, enfin arrivèrent ceux qui semblaient être les deux derniers évadés.... Et jamais au grand jamais je n'aurais cru voir ces deux la monter les marches de cet escalier.

Sous les yeux ébahis de toutes les personnes encore mentalement stables (ou presque) de la pièce, Red, THE Red, portant une certaine gopuce blessée que je n'avais plus vu depuis un bon moment, arriva au niveau 1 d'Impel Down, et de toute évidence, il était du coté des pirates.




__________________________________________________________




Le silence qui régnait au premier sous-sol d'Impel Down était lourd, très lourd.... Car à cause du gaz lâché dans tout l'étage, le personnel qui s'y trouvait n'avait pas pu être mit au courant de la trahison de Rossignol.... Ainsi, tout ceux présents dans la pièce dévisageaient avec un air médusé, estomaqué, la scène étrange qui était en train de se dérouler sous leurs yeux.

Mais très vite, ce silence si dense finit par être brisé par quelque chose d'encore plus étrange...



-...Pfffffffffffffrfrr...


Un rire étouffé. Oui, quelqu'un, au premier sous-sol d'Impel Down, était en train de pouffer de rire face à cette situation. Et cette personne se mit à ricaner, puis à rigoler, pour enfin éclater d'un énorme rire, rire bien connu de ceux qui l'avaient déjà entendu.


-Pfrfrfrfrfrfrfrfrffarararararararakakahahahaha....Kehahahahahaha....Rehahahahaha.......
Kérahahahaha............KEHA...KEHAHA...REAHAHA....KEAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH
RAHAHAHAHAHAHAHAHAHA, KRAAAAKRAAAAAHAHAHAHAHAHA, KEEEEEKEEEEEEEEHAHAHAHAHA
KREAAAAAAAAHAHAHAHAHKREKREEREREREREHAAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA!!!!!



Cette personne, c'était Enzo P. Hisachi, l'agent du CP9 debout au milieu de la pièce, faisant face aux évadés. Il riait, il riait à gorge déployée, se tenant les cotes, se penchant en arrière, en avant, essayant de ne pas laisser ses jambes céder... Et tout le monde dans la salle fut surpris par sa réaction, en particulier Anko, et peut être aussi une certaine ange, mais pas pour les même raisons... Car si la jeune femme avait, tout comme le serpent, reconnu le rire du cornu, elle aura compris qu'il s'agit non pas d'un rire sarcastique, d'un rire de désespoir, ou d'un rire de folie. Non, c'était un rire franc, saint, honnête.

Parce que, pour des raisons que personne, même sa plus fidèle amie, ne comprenaient, Enzo P. Hisachi trouvait la situation actuelle totalement hi-la-rante.


Dernière édition par Enzo P. Hisachi le Ven 30 Aoû 2013 - 1:38, édité 1 fois
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Plongés jusqu'aux genoux dans les restes de ceux qui ont tentés de les empêcher de monter les marches vers la sortie les sept évadés s’arrêtent, s'interrogent du regard, se demandant probablement quel espèce de gardien taré peut encore se dresser en travers leur chemin a deux pas de la sortie. Se dresser en travers de leur chemin et rire a gorge déployée comme si tout ça n'était qu'une vaste blague de potache.

Mais dans le lot il n'y a que deux personnes qui savent. Deux personnes capables d'identifier le boulot qu'il faut faire pour être capable apprécier toute l'ironie mordante de la séquence au point de faire face à la mort et de se marrer quand même.

Qui a dit que les agents du Cipher Pol Neuf n'avaient pas d'humour ?

Red, probablement. Médisances classiques de l'agent CP5 jaloux des prérogatives et du salaire des psychopathes du 9. Du vent, des souvenirs du passé.

Les deux groupes se font face, les rangs serrés des gardiens, armés de fourches et de fusils, portant casque et protections, serrés les uns contre les autres dans chaque couloir, protégés par de vastes boucliers de métal, prêts à mourir sur place pour défendre le dernier point de sureté de leur prison.

Et de l'autre coté le petit groupe d'évadés. Sept terreurs de légende prêt à déferler sur la dernière défense avant d'aller porter le chaos sur le monde.

Et dans l'air la même question...

C'est surement une erreur non ? Une erreur ce type qui rigole tout seul au beau milieu de la zone de combat, une erreur ce Vice amiral descendu en sauveur et qui remonte en ennemi, une erreur ce groupe de pirates couverts du sang de tout ceux qui ont tentés de les arrêter depuis le fond du fond d'impel.

Mais non, pas d'erreurs, dommage.

-Attention, ça va ventiler.

La marée noire qui émane de Red se glisse vers l'avant du groupe, léchant les pieds des autres pirates et les dépassant comme une vague montant a l'assaut d'une plage, puis c'est l'explosion. Le flot noir se gonfle, se tord, se gondole, et éructe subitement un flot dense de débris, recrachant en éruption tout ce qu'il a pu avaler depuis les derniers combat de Red, pierres, bois, fers, corps, débris de toutes sortes projetés à toute vitesse noient les couloirs dans un véritable glissement de terrain surnaturel. Ensevelissant et noyant les gardes, envahissant et remplissant les salles et les cellules et emportant tout ce qui traine à la vitesse d'une avalanche.

Et au milieu du nuage de poussière étouffant qui rend soudain presque irrespirable l’atmosphère du tunnel, Enzo, miraculeusement évité par le jaillissement qui a surgi tout autour de lui, Enzo se retrouve tout seul.

Tout seul dans le noir mat qui a rempli l'espace en suivant l'avalanche. Le noir qui déjà est en train de se préparer à dégager le chemin en absorbant a nouveau tout ce que le trou noir a relâché. Le noir qui pour un espace vide, se révèle singulièrement peuplé.

-C'est bien de voir qu'il y en a au moins un que ça amuse. T'as du bol Enzo, tu tombes bien, et ça fait deux fois.  

Profitant de l'avantage que lui donnent des ténèbres qu'avec son empathie il est seul a percer, Red se déplace et ne réapparait que pour repousser d'une poussée Enzo contre un mur.

-Tu vas te marrer, mais y'a des choses qui ne changent pas. J'ai encore un boulot à te confier...

D'un geste Red ramène la marée noire montée à l'assaut de l'avalanche. Avalant en un instant dans le siphon du trou noir tout ce que celui ci a vomi quelques secondes plus tot. Et emportant dans la foulée tout ce qui se trouvait auparavant dans le couloir, gardiens, meubles, décos, appareils de surveillance, portes de cellules, cadavres...

Laissant le petit groupe dans une semi pénombre au milieu de couloirs aussi net et vide que des cellules de moine zen.


Dernière édition par Red le Ven 30 Aoû 2013 - 15:17, édité 1 fois

    J’aurai pu imaginer bien des choses nous attendant au sommet de cet escalier. Mais jamais, oh grand jamais, je n’aurai pensé qu’il serait là. Lui. Lui que j’ai côtoyé pendant tant de temps dans cette barque… Lui qui m’a supplié de ne pas l’abandonner sur l’île déserte…

    Et lui, qui m’a laissé dans la merde au moment où j’avais besoin d’aide.

    Et maintenant, que fait-il ici ? Hein ? Que vient-il faire dans les profondeurs de cette prison ?! Il devrait pourtant être loin, à profiter de sa nouvelle richesse, n’est ce pas ?! N’est ce pas Enzo ?!

    Tout ce temps que j’ai passé avec toi, tu l’as balayé avec ta trahison. Toutes les fois où j’ai cédé à tes caprices parce que tu allais mal, comment tu les as récompensé déjà ? En m’abandonnant à mon sort !
    Si j’avais su… Tu peux être sur que je t’aurai coulé la première fois que je t’ai vu, si j’avais su que ça finirai comme ça.

    Mais là, tu es devant moi, et tu ris. Et je ne comprends pas pourquoi tu es ici. Tu t’ennuyais de me voir souffrir peut être, comme dans ce bateau, ou tu es resté alors que tu ne voulais pas m’aider. Et me voir dans ce piteux état te fait rire ? C’est ça ?
    Et dire que je te considérai comme un ami…

    Mais je vois que tu n’es pas seul. Dans ta manche, deux yeux jaunes luisent. Alors, mis à part elle, rien ne compte pour toi, n’est ce pas ? Ah, si, ton job bien sûr. Lui il compte plus que les amis, forcement. Enfin, je dis « amis », je suppose que tu as juste profité de ma présence et quand tu as pu me jeté, tu l’as fait. Parce que oui, c’est ce que tu as fait, alors même que tu avais une dette envers moi ! Voire même plusieurs.

    Car oui, je t’ai épargné lorsque tu m’as agressé sur Drum, et après, sur cette île, je suis restée auprès de toi pour t’éviter de sombrer dans ta folie. D’ailleurs, j’y pense, es-tu drogué aujourd’hui ? Parce qu’il y a ça aussi… Ta drogue qui te permet de paraitre presque sain d’esprit. Pfff. Toutes les excuses sont bonnes pour se faire passer pour une victime, hein…

    Enfin, en y repensant, c’est pas plus mal que tu sois là. J’aurai aimé être en meilleur état pour nos retrouvailles, mais au moins, je n’aurai pas à te chercher aux quatre coins du monde pour te reprendre mes affaires que je t’ai confié. Et comme je vois que tu les as gardées, ça me simplifie la tâche. Et puis, je suis suffisamment bien accompagnée aujourd’hui pour ne pas avoir à te craindre. Et tu dois t’en rendre compte avec ce que fait Red à tes chiens de gardes. Puis il s’avance pour te parler.

    Moi aussi, j’ai des choses à te dire, agenouillée sur le haut de cet escalier. Moi aussi, je devrais avancer. Mais…

    Hein ?

    Une nouvelle fois, des doigts sont rentrées dans mon flanc. Et une nouvelle fois, la douleur de mon corps commence à disparaitre.

    T’avais l’air de galérer… Par contre, pour la suite, tu te démerdes !

    Et en ce cours instant, cet homme au pouvoir étrange lumine à mes yeux tellement je lui suis reconnaissante des biens faits de sa technique. Et c’est les yeux brillant de gratitude que je lui glisse un simple mais tellement sincère.

    Merci !

    Mais bien vite, j’en reviens à toi, Enzo. Et toute la colère retenue par mon ancienne douleur peut enfin se déverser. Et avant même que le pauvre petit agent du Cipher Pole 9 ait le temps de savoir ce que Red lui veut, j’interviens.

    ENZOOO !

    Et en deux temps, trois mouvements, je le fous au sol, mon pieds écailleux et griffus sur son front, l’autre appuyant sur l’arrière de la tête du serpent à moitié sorti de la manche pendant que mon genou écrase le ventre de ce traitre et que Narnak menace sa gorge.

    Tu as trente secondes pour me convaincre de ne pas te tuer sur le champs ! Sale traitre !


    Red Dawn [1625] 1425067977-izya-sflagopr Red Dawn [1625] Zps1 Red Dawn [1625] 1lmh


    Dernière édition par Izya le Ven 30 Aoû 2013 - 0:50, édité 1 fois
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    Red, faisant honneur à sa réputation, avait nettoyé la pièce de tous les gardiens présents d'une façon plutôt spectaculaire, en prenant visiblement bien soin de m'éviter, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose: qu'il avait besoin de moi.... Chose qui ne me surprenait pas, pas plus que l'étrange pénombre qui était tombée sur tout l'étage, probablement l'œuvre de l'homme en rouge, m'empêchant ainsi de voir correctement à plus de deux mètres devant moi.

    En revanche, ce que je réussi à distinguer sans aucun soucis, c'était la Izya enragée qui se jetait sur moi, m'arrachant ainsi aux griffes de Red, qui me proposait un nouveau marché, pour me mettre entre les siennes, ou plus exactement me mettre sous la menace de son sabre.

    La voir de plus près confirma ce que j'avais déjà remarqué un peu plus tôt: elle n'était plus complètement humaine. On aurait plutôt dit un étrange mixte entre la Izya habituelle et un gros lézard...... Un fruit du démon.... Cheveux de feu avait probablement mangé un fruit du démon.... Kéhéhé...

    Et moi, la joue écrasée par son pied alors que son genou s'enfonçait dans mon bide, je me marrais encore. Malgré le fait que je la voyais bloquer la tête d'Anko au sol avec son autre jambe et que je sentais la pointe de son sabre, probablement Narnak, caresser la peau de ma gorge, je continuais à rigoler.

    Et puis, l'ange se mit à parler, à me parler.... Enfin, à me hurler dessus plutôt. Et, lentement, difficilement, mon rire se calma, me donnant l'occasion de lui répondre... De lui répondre avec toute l'honnêteté dont je pouvais faire preuve.




    -Kéréhé...Tren....Réhihihi...Trente secondes?! Rihihihi, voyons Iyza, tu me connais mieux que ça, tu sais très bien qu'entre le fou rire que je me tape, ma manie de faire du remplissage inutile quand je parle, et la difficulté que j'ai à bien choisir mes mots, je ne pourrais jamais te répondre en simplement trente secondes. De plus, vu que tu me traite de traître, je peux supposer que pour te donner une raison de ne pas me tuer, il faut que je te prouve que je ne suis pas un traître, hors, comment veux tu que je te prouve que je ne suis pas quelque chose que je n'ai jamais été à la base?



    Avec ma première main libre, j'attrapai la lame du sabre qu'elle pointait sur moi et je me mis à la tenir fermement, tandis que je m'efforçais de tourner ma tête vers elle, jusqu'à enfin réussir à déloger son pied, ignorant la petite éraflure que je sentis apparaître sur ma jambe, ignorant la douleur naissante sur la paume de ma main. La, je pouvais enfin la regarder, la regarder droit dans les yeux, bien voir son corps d'hybride couvert de sang, de blessures, je pouvais enfin croiser son regard plein de détermination, plein de colère, plein de rancune.


    Et petit à petit, le sourire qui restait de mon éclat de rire précédent disparu pour laisser place à un air beaucoup plus calme, un peu soulagé, mais aussi un peu triste. Ma bouche s'ouvrit, laissant s'échapper le les deux même mots, les deux même mots que je me mis à susurrer, puis à murmurer, puis à répéter pendant plusieurs secondes. Plusieurs longues et interminables secondes:

    "Un traître?".

    Et puis, enfin, je sortis de ma transe pour plonger de nouveaux mes yeux vairons dans les yeux rouges d'Izya. Et l'air serin que l'on pouvait y lire précédemment, bien que toujours présent, avait laissé place à d'autres émotions: toujours cette fameuse tristesse, ce remord, mais aussi une sorte de colère, de rancune, de joie, mais aussi, on pouvait y distinguer quelque chose d'inhabituel chez moi: de la franchise.




    -Un traître? Sérieusement Izya, un traître?! Tu pense encore sincèrement que j'ai cherché à te trahir?! Même si j'arrive à comprendre ton point de vue, je comprends aussi le mien, et je ne vais pas mentir, c'est... Décevant... Et douloureux aussi... Et pas uniquement à cause de ton genou, ou de ton sabre...


    En prononçant ces mots, je me mis à tenir plus fermement la lame du fameux sabre, et je commençai à le repousser vers le haut, m'opposant à la force d'Izya qui essayait de le maintenir en place. Le tranchant de l'arme s'enfonçait en même temps dans ma main, je le sentais bien, mais ce n'étais qu'une minable petite sensation de douleur comparée à ce que j'avais déjà vécu.... ou à ce que je vivrais si je n'arrivais pas à dire ce que je voulais dire. Et, tout en repoussant l'arme, je me mis à me redresser lentement, essayant de rapprocher toujours un peu plus mon regard de celui de la pirate.



    -J'attendais ce moment depuis longtemps, et alors qu'on se revoit enfin, tu recommence à m'accuser de tous les maux, de toutes les traîtrises.... Au passage, jolies écailles, ça fait très sexy sur toi... J'devrais porter les écailles moi aussi, c'est un style d'avenir.... C'est pas toi qui disais que jamais tu ne mangerais un fruit du démon? M'enfin bref, on a d'autres reptiles à fouetter, notamment ta cécité concernant mon cas.


    La demoiselle poussa un peu plus son sabre dans ma direction, manquant de faire la lame me trancher complètement la main en deux. Mais la volonté prenant le dessus, je réussi à me rattraper à temps pour continuer à redresser mon torse, me demandant si c'était le désir de survivre ou le désir de faire comprendre ce que je ressentais à Izya qui avait prit le dessus.


    -Oui, parce que pour le coup ma ptit Izy, j'ai l'impression que tu ne vois pas grand chose... Ou que tu ne fais pas l'effort de voir.... Et non je ne fait pas référence aux ténèbres nous entourant. Non, parce que, soyons honnête Izya: tu pense sincèrement que si j'étais un traître, je serais encore ici à Impel Down?! Tu crois que je m’emmerderais à me laisser brutaliser par toi, risquant de crever afin de te parler alors que je pourrais t’exploser la cuisse et me barrer ?! Tu pense vraiment que si j'avais voulu te trahir, j'aurais mis à ce point ma précieuse vie en danger, au lieu de laisser parler ma paranoïa et de fuir le coin le plus vite possible?! Tu pense sincèrement que si je n'en avais rien à faire de toi, je me serais rendu malade en pensant à la merde dans laquelle tu te trouvais, cherchant un moyen de t'aider sans pour autant me sacrifier au passage? Et que, vu que je n'ai pas réussi à le faire, j'accepte de rester ici tout en étant conscient de ce qui se préparait, tout en sachant que les risques de finir par crever à cause d'un pirate, d'un gardien, ou autre monstre en puissance se promenant dans les couloirs de cette prison étaient incroyablement élevés?! Vraiment? Me connaissant, tu pense sincèrement que je me serais amusé à mettre ma précieuse vie, et la précieuse vie de l'être le plus important à mes yeux en danger juste pour les tiens, de beaux yeux?!



    Je finis par me redresser avec suffisamment de force pour faire reculer le genou de l'ange, la faisant légèrement bouger son autre jambe, offrant ainsi une occasion à Anko de se libérer de la pression qui pesait sur elle. Après s'être bien remit de ses émotions et avoir secouée la tête, mon bébé jeta un regard de mort à Izya avant de se jeter elle même sur la jeune femme,  mâchoire grande ouverte, crochets gorgés de venin, qu'elle planta avec toute sa force dans le premier bout de chair qui se trouva sur son chemin. Elle se mit même à mastiquer un peu, avant de réaliser que ce qu'elle venait de mordre, c'était moi. Enfin, plus exactement mon autre bras, celui qui était libre jusqu'à présent, et que j'avais projeté sur le chemin de An. Parce que même elle n'avait pas le droit d'interrompre cette discussion.

    Lorsque l'anaconda réalisa ce qu'elle avait fait, elle lâcha mon bras, pleurant presque, honteuse d'avoir touchée à son "papa" adoré. Mais je ne lui laissai pas le temps de se reprendre pour voir si j'allais bien, ou pour attaquer de nouveau: très vite agrippai son cou et je la plaquai sur le sol, à coté de mon postérieur, la où elle ne pouvait plus mordre personne.

    Izya avait rapidement regardée la scène, avant de concentrer de nouveau son attention sur moi. Et moi, toujours en train d'essayer de me redresser (ce qui était plus dur avec le deuxième bras bien blessé), je repris la où je m'étais arrêté.



    -Tu crois clairement que je m'en prendrais à Anko pour n'importe qui?! Tu es honnêtement persuadée que si ton cas m'importait peu, je me serais pris à ce point la tête lorsque Red m'a enlevé Narnak, me remettant face à mon impuissance et m'empêchant de tenir cette promesse que je t'avais faite?! Dame Fortune merci, tu l'as récupéré, c'est déjà ça, mais justement, tu pense que je serais toujours la, avec tes deux autres sabres à la ceinture, prêt à te les remettre si j'étais le traître que tu m'accuse d'être?! En temps normal, pour moi, un sabre c'est juste une arme, un bête pour de métal tranchant qui ne sert qu'à découper, mais je sais à quel point tu tiens à tes créations, je sais à quel point tu tiens à Narnak, et tu pense réellement que je me serais emmerdé à venir tenir une promesse qui, si je l'avais faite à n'importe qui d'autre, m'aurait parue futile?!

    Tu sais pourquoi je me marais tout à l'heure Izya? Pas seulement parce que la situation était totalement ridicule et qu'elle débordait d'une foutue ironie tellement prononcée qu'elle en devenait hilarante, mais parce qu'en plus, en te voyant arriver avec toute ta troupe, je n'ai pas pu m'empêcher de trouver ça drôle. De voir tout ce que tu as fait pour pouvoir retrouver ta liberté, de te voir tellement déterminée que ça en devenant rafraîchissant. Je ne me moquais pas de toi, bien au contraire, je t'admire, vraiment, et plus encore! Parce que quand j'ai su que tu étais dans cette prison, j'ai cherché tous les moyens du monde de te faire sortir discrètement, du piratage de dossier au "je te fais passer pour morte". Puis, quand j'ai appris que certains prisonniers s'étaient évadés et que tu étais dans le lot, j'ai cherché une façon d'utiliser ça à mon avantage pour que tu puisses filer. Puis, en voyant les moyens déployés contre vous, je me suis dis que c'était peine perdue et j'ai cherché comment faire pour que tu ne te fasses pas tuer ou exécuter dans l'histoire.

    Mais non, tu as continué à t'accrocher, tu as continué à avancer, tu t'es alliée avec des gens très puissants. Tu as retrouvé Tahar, ta vieille idole, t'as bouffé un fruit du démon pour t'aider dans ton ascension, et surtout, t'as carrément réussi à ranger Red, LE.PUTAIN. de Red de ton coté. Tout ça parce que tu veux vivre. Tout ça parce que tu veux survivre. Tout ça parce que tu veux être libre.

    En fait, ce que j'ai vraiment trouvé drôle, c'est que c'est à ce moment précis que j'ai réalisé que le petit préféré de Dame Fortune, c'est pas moi: c'est toi!



    Enfin, je réussis à repousser complètement son genou pour mettre tout mon buste droit, me tenant assis sur les fesses. Ma main tenait toujours aussi fermement la lame de son sabre, le sang dégoulinant de plus en plus le long de mon bras. Mon autre bras, lui, saignait tout aussi abondamment, les effets du venin d'Anko commençant à se manifester et augmentant de plus en plus ma douleur. J'eu la sensation qu'un truc liquide s'était posé sur mon épaule, mais je n'y prêtai aucune attention. Non, la, toute mon attention était portée sur Izya. Etant enfin redressé, mon visage faisait presque face au sien, mon chapeau laissé au sol révélant mes cornes, donnant une vision de ce qu'était vraiment ma tête. Et mes yeux, toujours aussi vairons, reflétaient toute la détermination qui m'habitait, et toute l'honnêteté que je mettais dans mes propos.


    -Alors, mettons nous bien d'accord Miss: que tu m'en veuille pour mon caractère de merde, soit. Que tu m'engueule pour ma lâcheté, okay. Que tu me reproche d'avoir des yeux vairons, des cornes, d'être trop grand, de considérer un serpent comme ma meilleur amie, je veux bien. Que tu m'accuse d'être un connard égoïste sans foi ni loi qui possède une éthique plus que discutable, très bien. Par contre, Izya Sélindé, que tu considère que moi, Enzo Hisachi, Enzo P. Hisachi, je suis le genre de personne capable de trahir l'un des rares êtres vivants qui a vu ce que j'étais vraiment, qui malgré les difficultés l'a accepté, et qui l'a carrément apprécié, de trahir l'une des rares personnes pour qui j'ai mis tout mes principes de coté et devant qui je me suis montré sincère, l'une des rares personnes dans ce foutu univers que j'aime réellement, alors la, non, non Izya Sélindé, je ne te permettrais pas de penser ça.



    Et je restai dans cette position, sans arrêter de la fixer, attendant sa réaction, attendant de voir si j'avais fait une erreur en acceptant de m'ouvrir à elle.


    - Je pense que ça fait un peu plus de trente secondes, la....


    Dernière édition par Enzo P. Hisachi le Ven 30 Aoû 2013 - 5:26, édité 1 fois
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    Oui…

    Mais ça n’a plus vraiment d’importance avec tout ce que tu viens de me dire. Et je reste là, en face de toi, sans voix. Narnak ne te menace plus, et je n’ose même plus te regarder.
    Moi qui voulais être fière devant mon père enfin retrouvé, me voici couverte de honte.

    Je…

    Je ne sais vraiment pas quoi te dire. Que puis-je répondre à tout ça ? Rien ? Je ne sais pas. Comme je ne savais pas tout ça… Après tout, comment aurai-je pu savoir ? Hein, Enzo,

    Comment pouvais-je savoir ? Je devais le déduire ? Parce que nous sommes amis ? Mais Enzo, souviens toi ! Dans ce bateau, tu m’as clairement dis que tu ne m’aiderais pas à m’enfuir… Tu as tout tenté pour tuer tout espoir que j’avais ! Et tu m’as même proposé le suicide !

    Alors oui, Enzo, comment pouvais-je savoir que tu ne m’avais pas abandonnée ?
    Mais je comprends… Maintenant. Je comprends que tu ne m’as pas trahi… Maintenant que je te vois maltraiter ton propre serpent que tu as tant pleurer, oui, je ne peux qu’accepter que je me suis trompée sur ton compte. Et je m’en excuse. Mais Enzo, tu ne m’as pas vraiment laissé le choix de ce jugement !  La dernière fois que je t’ai vu, c’était une séance d’adieu, ou tu refusais de partir alors que je ne voulais plus te voir ! Et jamais tu n’es revenu ! Jamais tu ne m’a dis que tu ne m’abandonnais pas pour autant ! Que tu continuais de te battre dans l’ombre pour moi !

    Parce que c’est dans l’ombre que tu es resté tout ce temps. Je ne savais même pas que tu étais encore à Impel. Certes, je m’en suis doutée lorsque j’ai retrouvé mon sabre. Mais ça ne changeait pas le fait que je ne savais pourquoi tu étais ici !
    Comment aurais-je pu le savoir ?!

    Tu m’as proposé la mort Enzo ! LA MORT ! Et alors que tu te battais pour moi, je ne savais même pas que tu étais là ! J’étais seule ! Et j’ai du me battre pour ne plus l’être ! Et lorsqu’enfin j’ai cessé de l’être, ce n’était pas toi qui étais avec moi.

    Alors, une fois de plus, je suis désolé, Enzo, mais je ne pouvais pas savoir. Même en y mettant la meilleure volonté du monde, je n’aurai pas su. D’autant plus que tu avais enfin retrouvé ton serpent. Ton fichue serpent qui, déjà lorsqu’on était sur l’île, m’angoissait. Parce que je me doutais que lorsque tu l’aurais retrouvé, je n’existerai plus. Après tout, avec elle, tu n’as pas besoin de moi, et c’est le besoin qui t’as fais resté tout ce temps.
    Alors non, je ne pouvais vraiment pas savoir que tu ne m’avais pas abandonnée.


    Des larmes roulent le long de mes joues lorsque j’exprime cette angoisse qu’il m’a toujours poursuivie. Être abandonnée… Je l’ai que trop été. Que se soit par ma mère ou par Léo. Mais au moins, malgré ce que je croyais, Enzo ne l’a pas fait, lui. Il est resté, même s’il n’a rien dit.

    Finalement, la seule chose que je peux te reprocher, c’est de n’avoir rien dit.

    Je lui souris. C’est tellement stupide comme reproche, et pourtant, c’est la base de tout. Il aurait surement rit, s’il n’y avait pas ces grosses gouttes de sueurs sur son front signifiant sa douleur. Le venin de son affreuse créature fait effet.
    Alors, inquiète, je me rapproche de lui et pose une de mes mains écailleuses sur son front dont la tiédeur confirme mon sentiment. Inutile qu’il souffre plus, le venin doit être retiré de ses veines, et vite.

    Tahar ? Ton truc, c’est bien le sang, non ? Tu pourrais… ?

    Un regard vers la plaie sur son bras lui indique le reste de ma demande. Et alors que je le regarde, lui, mon père, je me souviens des mots d’Enzo.

    Tu as peut être raison Enzo… Peut être bien que ta « Dame Fortune » est avec moi. Je n’ai jamais voulu manger de fruit du démon, et pourtant, sur cette île où nous sommes restés si longtemps, j’ai été contrainte d’en manger un. Et sans lui, je n’aurais jamais pu m’enfuir d’ici. Et si je ne m’étais pas enfuit, je n’aurais pas retrouvé mon père…
    Alors peut être que tout était écrit au final… Peut être que je devais être là, dans cette prison où tant de choses se sont produites. Et peut être aussi que sans toi, ta « Dame » ne m’aurait pas vu et jamais je ne l’aurai retrouvé.


    Et plus que des mots, un regard fait comprendre à mon interlocuteur de qui je parle. Oui, Enzo, Tahar est mon père, et il va te sauver !


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    Erm…

    En regardant ailleurs je délaisse le fin lasso de sang que j’avais déployé dans l’ombre autour des épaules du cornu qui parle trop. Le liquide s’abat sur lui et le marque pour plus tard si le besoin s’en faisait par hasard sentir, tandis qu’avec un sourire benoît mon brelan de rois tacle la paire de valets de Reyson. L’empathie pour jouer aux cartes dans la pénombre amenée par Rossignol, il faudra qu’on explore cette voie une fois dehors, lui et moi. De quoi faire fortune rapidement. Je ricane pour faire genre, on remercie tous Rimbau pour sa contribution à la détente générale, le jeu de cartes improvisé rejoint son corps de poète et la partie s’achève définitivement, puis je m’incruste dans la conversation où enfin les tierces parties sont autorisées à intervenir.

    Le soigner ? Tu veux que je lui coupe la langue ?

    Au moins il perdra tout son sang rapidement et le venin s’en ira avec. Et je ne l’entendrai plus.

    Des murmures m’approuvent dans mon dos mais après tout la pause n’a pas été si malvenue que ça.

    Izya ne semble pas goûter ma plaisanterie, son visage revêt dans le noir cette même expression effrontée qu’elle avait quand je moquais son amourachement inexistant pour le commandant Coryn, quinze ans plus tôt. Coryn. Un nom et un souvenir de plus qui ressurgissent de nulle part pour me reformer tel que j’étais avant d’entrer dans cet enfer vide, où toutes les pensées s’envolent et se dissolvent vers le grand rien des mondes.

    Bon, bon.

    Je pourrais le vider de son sang pour être sûr, mais tu ne vas pas être d’accord non plus je présume ?

    Ça peut se comprendre, il y a de grandes chances que ça l’y fasse passer sans le matériel adéquat pour une transfusion digne de ce nom. Mes veines, y faire rentrer la vie des autres, je gère ; celles des autres, alors que ça nécessiterait du travail de précision, ça risquerait d’être un peu trop brouillon.

    Tiens, idée. Détends-toi mon garçon, ça va picoter.

    Ça me vient subitement et je suis tout aussi subit dans la mise en œuvre, avec ce que ça emporte de brutalité. D’une main je saisis le bras du fieffé orateur devenu bien silencieux et le lui tords pour qu’il ne lui vienne pas l’idée de résister, technique 101 du manuel du bon chirurgien de tranchée. Avoir les coudées franches sur son patient. Dans la même optique, du haki royal j’apprends le respect au jouet à crochets qui aurait pu se sentir l’esprit aventureux. Et enfin, par infusion d’un peu de mon sang dans les tuyaux du malade, je me crée un nouveau point-relais pour mon radar et entame une procédure de régulation dans son circuit.

    Les petits globules bien habillés, ils ont droit de cité, ils circulent comme ils veulent.

    Les petits truands à tête vipérine, ils n’ont pas le dress-code qui va bien. On les repère, on les traque, on les discrimine salement pour la bonne marche du gros tout. Ils sont refoulés, endigués, plaqués contre les parois des tubes et ralentis autant que possible par les bons chevaliers blancs. Si ça ce n’est pas du service d’ordre. Un s’échappe de temps en temps et fait son office, son mauvais office dans l’organisme, mais l’orage se calme.

    Tu m’en dois une, mon garçon. Je m’en souviendrai. Toi aussi.

    Lui aussi, dans son propre intérêt.

    Trouve-toi un doc quand même. La toxine n’a pas disparu, elle attend juste le moment.

    Je ne suis pas très aimable. Je ne l’aime pas beaucoup avec sa tête qui vient d’ailleurs et j’ai dû lui rendre service pour la volonté d’une autre et pas par la mienne. Je jette un coup d’œil à Izya et me retiens de lui dire qu’elle aussi m’en doit une pour avoir sauvé son petit copain. Au mieux elle et moi serions à peine quittes, au pire je lui devrais encore pas mal de choses pour m’avoir libéré. Dans les deux cas j’y perdrais alors je reporte mon attention sur le bouc aux cornes d’émissaire. Il survit, c’est un début.

    En fait je crois que tu en dois une à pas mal de gens, non ?

    Là-bas, l’amiral copain inespéré est resté tout ce temps silencieux avec sa douce impossible dans les bras, comme si c’était lui maintenant qui bloquait à l’idée de continuer la remontée. Sans elle. Mais vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants, si ça se fait, ça ne sera que pour plus tard s’il ne l’embarque pas avec lui maintenant.

    Red. Tu as un paquet que tu voulais remettre au jeune homme, si j’ai bien compris ?

    Je ne juge pas. Les douces impossibles, ça me connaît un peu. Mais on doit bouger, alors bougeons.


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    J’ai quand même fini par rejoindre une sacrée équipe. Je passerai outre les joyeux communistes que je ne connais point mais qui apparemment sont de notre côté. On a un grand méchant chaperon rouge qui s’en va éclater la gueule de sa mère-grand dans l’obscurité et une jeune sataniste écolo qui se trimballe avec l’arme du fossoyeur du quartier. Je l’ai déjà vue quelque part ? Une galerie d’art nimbée de flammes ? Non, suis-je bête, ça c’était lors de ma dernière réincarnation, quand je débitais des morales salaces en assumant les croix de lorraines qui recouvraient ma gueule.


    On vient d’avoir une nouvelle séance retrouvailles. Absent quelques poignées de minutes j’ai vraiment l’impression d’avoir tout loupé. On a même un esthète monté sur échasses qui palabre inlassablement sans se préoccuper de notre emploi du temps plutôt serré.


    « Izy, Oscar Wilde, c’est pas qu’on est pressés mais on a pas le temps de faire une pause sandwich. »



    La gigue et la jonquille me regardent alors de cet air intrusif, comme si je gâchais un de leurs bons moments.
    Tahar est pas bien loin. T’as une môme alors toi aussi ? Bon, je garderai pour moi les quelques sautes d’humeur que j’ai pu avoir à son encontre tantôt. On parlera plus tard, t’en fais pas.

    On est plus très loin de la sortie. Et je vois sur le côté, en mode renard masqué, un garde avec un escargophone, une sorte de rapporteur tout terrain vu que les caméras je les éclate au fur et à mesure de l’avancée.

    Alors je bondis pour le rattraper, y s’enfuit vainement, je le crucifie avec mes parchemins tranchants et récupère sa communication privée.


    « Lieutenant, où on est-on alors ? Lieutenant ? »


    Qu’est-ce qu’un lieutenant peut foutre dans un coin pareil ? Un infiltré, dans les rangs même de la plus grande prison du monde ?


    « Salut la compagnie, désolé mais Alfred vient d’avoir quelques problèmes.
    - Qui est à l’appareil ?
    - Un rôdeur lambda. Je me présente jamais en premier, c’est pas bien poli.
    - Alors vous faites partie de l’équipe de Tahar Tahgel, il vous a libéré vous aussi.
    - Pardon ? Hahahaha, l’Histoire retient vraiment ce qu’elle veut. Mais vous, vous êtes qui ? Dites moi, j’ai pas beaucoup de temps et votre larbin finira par me le confesser à demi mots.
    - Service communication du QG général de Marie-Joie. Identifiez vous.
    - Vous remarquerez que je mets pas d’incises depuis tout à l’heure.
    - Hey !
    - Je suis celui qu’a libéré celui dont vous avez parlé pluto.
    - Pluto ? Le chien de Mickey ? Vous avez fait une faute ou vous vous payez ma tête ?
    - Hum, perspicace le bonhomme, vous devez être bon dans votre métier.
    - Vous avez libéré Tahgel ?
    - On laisse pas un pote dans la panade.
    - Je cherche dans la base de données.
    - Je dois reconnaître qu’on passe souvent mon nom à la trappe. Pourtant je suis le cerveau.
    - Les informations signalent trois évadés au commencement de l’affaire. Iz...
    - Layr. Rimbau D. Layr. Tueur de suspense va.
    - Monsieur, j’ai un peu mal à cause de votre installation.
    - Silence Alfred, j’entends pas les voix-off.
    - Vous faites donc partie de la Menace. On me signale que vous avez vaincu le chef de notre garde.
    - Vous l’exploitiez aussi. Bon, messieurs, je suis désolé mais j’ai à faire.
    - Vous n’irez nulle part, un amiral de la marine vous attend en haut.
    - Mais t’es con !!! Pourquoi tu lui as dit ?!
    - Oups. Ça ne change rien. Tetsuda est déjà là.
    - Tetsuda ?? Hahahahahaha !
    - Que se passe-t-il Mr. Rimbau ?
    - Désolé, c’est l’idée de passer le bonjour à mon connard de cousin qui me fait marrer.
    - Votre cousin ? Mais... oh. Vous êtes quelqu’un de dangereux Mr. Rimbau.
    - Mon papa a pas assuré aussi. On se revoit plus tard, j’ai à faire, mes subordonnés m’attendent.
    - Vous êtes un monstre ! Vous aviez donc tout organisé depuis le début. Vous... »



    J’ai raccroché. Chef de l’opération, moi ? Haha, me faites pas rire, sitôt quitté l’endroit je me muerai à nouveau en poète irascible.
    Le cousin est là alors. L’enculé, je me souviens encore des chants grégoriens qu’on devait écouter quand on était plus jeunes, côte à côté comme des frère d’armes, mon crachat sur ses bottes, sa cheville dans ma rotule.

    Ça va poser un sacré problème, parce que le gus est devenu est un des mecs les plus forts de la marine. Faut que je prévienne les autres.

    « Tahar ! »

    Ils m’ont pas attendu les enfoirés, ils galopent comme des cabris vers une liberté qui leur sera fatale sans organisation. Je garde l’escargophone avec moi avant de détaler pour les rejoindre. On va pas se faire ravir l’étoile du matin par une dernière éclipse malvenue.
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    -T'as bien compris ouais. L'instinct du type qui sait partir sans se retourner hein ? Elles meurent ou je m'attache ? Je crois que j'en suis pas encore la. Et je dois dire que ça me fait plus vraiment rêver comme avant...

    Comme Tahar, Red a suivi en spectateur le duo du couple maudit, le second de la Prison, a croire que ce qu'on dit sur l'influence de la prison et des parloirs sur les couples est vrai. En tout cas ça explique pourquoi le CP9 ne voulait pas lâcher son arme, un gage de sa dame pensez vous. Y'a vraiment quelque chose de pourri au sein du GM, les vieilles valeurs foutent le camp. Les gens trahissent, oublient leurs allégeances pour des promesses et des yeux trop profond. Cruelle désillusion pour les spécialistes du recrutement de types sans cœur.

    Enzo s'épanche et izya répond, et Tahar a coté doit découvrir en accéléré les joies de la vie de Pére, ma fille à moi, son mec, sa femme à lui... Tout ça en une seule fois pour une sortie de prison c'est dur. Ou comment se faire à l'idée de croupir tout seul et se retrouver soudain balancé dans les méandres complexe de la vie d'une famille recomposé. Y'a encore de quoi se bidonner non ?

    Enfin. Comme plus bas le temps presse, tout à une fin et elle arrive maintenant. T'entends Enzo ? On boucle. Nous on s'en va.

    -On va devoir te faire un peu mal pour que tu n’ai pas de problèmes Enzo. Mais ça tu le sais déjà. T'es un agent verni, tu t'en tireras. Et j'ai besoin que tu t'occupes de Rachel qui ne peut pas rester toute seule par terre. Et comme on a l'air d'avoir le même probléme de mon coté je m'assurerai qu'izya ne te recroise pas dans ce trou mais dehors...

    Regard en coin a Tahar, pas de malentendu, tout ça n'est pas une menace, pas du tout... Autour les gens s'en vont. Normal, les pirates du groupe ont l'instinct de survie le plus développé de la prison, alors se pointer dans une discussion de famille houleuse avec Tahar en figure paternelle, ça ne tente personne. Sauf peut être Rimbaud qui revient jouer les papiers porteurs de mauvaises nouvelles...

    -Tetsuda en gardien de la porte. Putain de blague ouais. Bon, je passe devant ?

    Et maintenant délesté de son précieux fardeau et enfin tout à fait serein sur son avenir, Red ouvre la marche.

    Comme on dit dans la marine.

    Si t'aimais pas la plaisanterie, fallait pas t'engager...


    Dernière édition par Red le Dim 1 Sep 2013 - 19:35, édité 1 fois
      Bien. Tout semblait se finir bien pour Izya et moi… Enfin, en quelque sorte. Mais au moins, je savais qu’on s’était dit ce qu’on pensait, je savais que je ne m’étais pas trompé en lui faisant preuve d’honnêteté. Et puis surtout, je savais que ce fichu malentendu provoqué par les circonstances et notre sale caractère à tous les deux était réglé. Et savoir que toute cette rancune, toute cette animosité étaient enfin partis me soulagea plus que je ne l’aurais imaginé.

      J’eu la sensation qu’on venait de me retirer un énorme poids couvert de piques des épaules, et je ne pu m’empêcher de lâcher un long soupir, comme si tout le stress accumulé depuis le début de cette histoire était en train de s’échapper par ma bouche.

      Et enfin, une fois l’esprit de nouveau léger (enfin, aussi léger que mon esprit pouvait l’être), je me mis à me sentir joyeux. Très joyeux. Et comme d’habitude, ayant du mal à contenir mon affection envers les gens auxquels je tenais énormément, je fus prit de l’immense envie de serrer Izya dans mes bras. Au diable le fait que ces derniers étaient en sang et me faisaient horriblement mal,  un câlin, ça ne se contenait pas !


      Enfin, c’était ce que je me disais, jusqu’à analyser la dernière phrase d’Izya. Jusqu’à réaliser qui était la personne qu’elle mentionnait, et qui était la personne qu’elle désignait.

      Et puis, mon corps s’immobilisa, me bloquant dans une position plutôt ridicule, les bras grands ouverts, un sourire un peu niais sr le visage, regardant d’abord Izya, pui Tahar, puis Izya, puis Tahar….

      Anko, elle, était enfin libre de mon emprise, mais elle décida de vérifier mes blessures plutôt que de tenter de s’attaquer de nouveau à Izya. Parce qu’elle s’en voulait de m’avoir mordue, parce qu’elle s’inquiétait pour moi, mais aussi parce qu’elle avait très bien compris qu’il valait mieux éviter d’attirer l’attention du barbu qui avait l’air très, très effrayant.




      -…Attends….. Lui ? C’est ton ? Vraiment ?

      ….


      Oh…..


      …..

      KéhahAHAHAHAHAHAHAHA !!! Sérieusement ? Sérieusement ?! Mais c’est génial, t’as enfin retrouvé ton père alors ?! Et c’était Tahar en fait, rahahahaha, nan mais vraiment, c’est pas possible autant d’ironie en une seule fois, kréhéhé….Hé….Hum, pardon.



      Ouais, autant c’était une super nouvelle pour Izya d’avoir retrouvé son père, autant ce dernier ne semblait pas vraiment m’apprécier… Surement parce que je bossais pour le gouvernement…. Ou qu’il me trouvait trop proche de sa fille…. Le genre de situation que l’on ne voit que dans les livres en temps normal… M’enfin, avec tout ce qui est arrivé récemment, j’ai parfois l’impression que moi-même je me trouve dans un livre…. Peut être que Gouda Fonducalbut ou un truc du genre, cet auteur excentrique, avait raison en fait : tout ça c’est ptet fictif.


      Par contre, ce qui n’était pas fictif du tout, c’était le fait que papa Tahgel comptait virer le venin d’Anko de mon sang, et pas forcément d’une façon très douce….



      -Nan mais c’est bon en fait, vous inquiétez pas, je peux parfaitement m’en occuper moi mêaaaaaAAAAAAARGH !!!


      Sans effort le bonhomme avait plié mon bras, m’immobilisant complètement, en plus de déclencher une sorte de…. De technique bizarre qui me donnait un peu mal à la tête. Avec la même technique, il avait complètement assommé Anko… Pauvre petite, elle douillait vraiment dans cette affaire, j’allais devoir me rattraper auprès d’elle plus tard…..  Mais pour le moment, je ne pouvais que constater à quel point j’étais impuissant face à ce type…. S’il avait voulu me tuer, il l’aurait fait sans se fatiguer, les blagues qu’il avait sorti un peu avant ne sonnant qu’à moitié comme des blagues à mes oreilles…. Dame Fortune merci, Izya était de mon coté pour ce coup la, et visiblement papa ne comptait pas faire du mal aux amis de sa fille.

      Je sais ce que c’est d’être père mec, je compatis.

      Une fois qu’il eu fini de faire mumuse avec mon sang, mon bras se sentis beaucoup mieux. Certes, les trous qu’An avait fait dans ma chair avec ses crochets faisaient toujours mal, mais au moins, je n’avais plus la sensation que quelqu’un m’injectait de la sauce piquante bouillante et sous pression dans les veines.



      Tu m’en dois une, mon garçon. Je m’en souviendrai. Toi aussi.



      Massant un peu mon bras, puis saisissant délicatement la tête d’Anko pour la poser sur mon épaule, je me redressai enfin pour faire face au détenteur du logia du sang… Ouais, normal que Lilou ait fricotée avec lui par le passé, il en imposait, le bougre.


      -Oh, je n’oublierais pas monsieur, ne vous en fait pas. Je suis peut-être un égoïste, mais je ne suis pas un ingrat.


      Trouve-toi un doc quand même. La toxine n’a pas disparu, elle attend juste le moment.


      Ne vous inquiétez pas pour moi j’vous dis, j’suis mon propre doc, et j’ai survécu à des bestioles bien plus venimeuses que cette petite la. Et puis, j’suis ptet pas une lumière, mais j’ai assez de jugeote pour posséder un antidote au venin de mon propre serpent. Dans tous les cas, merci beaucoup monsieur, qui aurait cru que Tahar Tahgel était du genre grand saigneur…



      Le bonhomme à toujours un air aussi peu sympathique collé sur le visage, bon, visiblement même un peu d’humour n’arrive pas à le dérider quand ça concerne mon cas. Ou alors, il n’a pas compris, mais quelque chose me dis que ça ne serait pas une bonne idée d’essayer de lui expliquer la vanne.

      M’enfin, j’ai rencontrer Tahar Tahgel, ce dernier ne m’aime pas, et pourtant je suis encore vivant, alors j’vais pas me plaindre. J’pense que les mecs dans le même cas que moi et encore présent sur terre peuvent se compter sur les doigts d’une main, donc bon, on peut dire que je suis très chanceux sur ce coup la. Vive le piston les amis.

      Dans tous les cas, Red voulait me dire quelque chose, ou plutôt me confier quelque chose (et j’étais prêt à parier n’importe quoi que ce quelque chose faisait 1m55, avait les yeux verts, une faux énorme et des gouts vestimentaires plutôt… particuliers), alors je portai mon attention sur lui, en profitant pour fuir le regard plutôt pesant que Tahar posait sur moi depuis un moment.




      -On va devoir te faire un peu mal pour que tu n’ai pas de problèmes Enzo. Mais ça tu le sais déjà. T'es un agent verni, tu t'en tireras. Et j'ai besoin que tu t'occupes de Rachel qui ne peut pas rester toute seule par terre. Et comme on a l'air d'avoir le même problème de mon coté je m'assurerai qu'Izya ne te recroise pas dans ce trou mais dehors...


      -Je m’occuperais bien d’elle, vous pouvez me faire confiance à ce sujet monsieur Red. Surtout que je lui en dois une, à la petite…. Quand au fait de me blesser, je comprends parfaitement, j’allais même vous le demander. Après tout, ce n’est pas la première scène de combat que je falsifie, al….



      Mais j’eu à peine le temps de finir ma phrase : un autre membre de l’équipe des évadés, Rimbau D. Layr , vint interrompre la conversation pour annoncer que l’on avait réservé un sacré comité d’accueil à nos amis fuyards : l’Amiral Tetsuda. Rien que ça.

      Un petit frisson parcouru mon corps en entendant ce nom. J’avais fait quelques recherches sur le bonhomme et je savais que ce type n’était pas un petit joueur. Je ne m’inquiétais pas trop pour Izya, avec une telle Dream Team à ses cotés, l’amiral allait de toute façon se faire écraser… mais je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir une petite crainte concernant la bataille contre lui. Après tout, il restait tout de même capable de faire de gros dégâts à ses ennemis, qu’il gagne ou qu’il perde.

      De toute façon, ça ne me concernait plus tout ça : je savais qu’Izya était en sécurité, j’avais l’assurance qu’Anko et moi allions survivre, et on m’avait de toute façon confié la protection de Rachel. Alors, récupérant cette dernière dans les bras de Red, j’incitai ce dernier à s’en aller et à me laisser me mutiler moi-même : il n’avait pas de temps à perdre, et j’étais largement capable de faire croire que j’avais affronté deux des plus grosses pointures de Grand Line. Ca n’était pas la première fois que je me blessais sévèrement pour m’assurer de survivre, et de toute façon ça ne serait pas la dernière.

      Je jetai alors un dernier regard à cette étrange troupe de pirates, criminels ou de traîtres, combattant tous pour leur liberté, plutôt heureux d’avoir assister à leur ascension, d’avoir vu quelques un des puissants de ce monde en action : après tout, c’est principalement pour ça que j’avais quitté Purgatoris : pour ce genre de scène qui méritait qu’on parcours le monde afin d’y assister.

      Mais alors que j’allais me retourner à mon tour, afin de me fracasser quelques os pour paraitre crédible, je réalisai que Tahar était bien en tête de la marche, tandis qu’Izya était encore derrière. Je ne pu m’empêcher de l’appeler, le plus discrètement possible, et de me rapprocher d’elle rapidement, pour lui dire une dernière chose.



      __________________________________________________________



      Enzo P. Hisachi s’était plus d’une fois surpris lui-même au cours de cette aventure : à de nombreux moments, il se mit à agir à l’encontre de son comportement habituel, bravant ses tics et ses manies, ses réflexes et ses maladies, pour tenter d’atteindre son objectif le plus efficacement possible. Mais maintenant que les choses étaient redevenues calmes pour lui (enfin, en quelque sorte), ses vieilles habitudes refirent surface, notamment cet éternel sentiment de paranoïa logé dans un petit coin de sa tête, qui faisait qu’il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour lui ou pour ceux qu’il estimait. Ou encore, son incapacité à toujours maitriser ses émotions, comme son euphorie, cette bonne humeur qui malgré tout débordait de lui actuellement.

      C’était principalement à cause de ces deux manies qu’il interpela Izya avant que cette dernière ne s’en aille, en s’assurant que seule elle puisse entendre son appel. Car ce n’était que pour elle que ces deux manies s’étaient réveillées.

      Malgré tout ce qu’il pensait, malgré tout ce qu’il disait, le cornu s’inquiétait encore un peu pour Izya. Non pas uniquement à cause de l’amiral, mais aussi à cause de ce qu’elle ferait après, de tout le reste… du fait que finalement, elle ne serait plus la.

      Oui, le démon débordait de joie car enfin il avait pu se réconcilier avec l’ange, mais quelque part, il se sentait aussi un peu inquiet, un peu triste de devoir la laisser partir.

      Alors, il tenait tout de même à lui adresser quelques mots… Quelques derniers mots…



      -… Ecoute Izy, j’réalise qu’une fois que tu auras quitté cet étage, on risque de ne plus se revoir avant un loooong moment… Ca va faire bizarre après tout ce temps passé ensemble, mais… c’est comme ça, alors…


      Laissant parler ses pulsions, laissant parler son affection, le CP attrapa la pirate avec ses longs bras blessés et la serra aussi fort qu’il le pouvait contre lui, lui faisant quitter le sol, et il lui adressa un petit sourire triste.


      -Je veux que tu sache que tu vas beaucoup me manquer ! Fait gaffe à toi la dehors, et…. Et même si ça a pas toujours été facile, même si on a pas toujours été sympa l’un envers l’autre, et même si tu as dis pleins de bêtises sur Anko…. Si jamais je me retrouve encore une fois coincé sur une île déserte, j’aimerais bien que ça soit encore avec toi. C’était …. fun !



      Et pour terminer son câlin presque étrangleur, emporté par son affection, Enzo fit une grosse bise à la pirate, puis une seconde, puis, il voulu en faire une troisième…. Mais peut être n’avait il pas remarqué qu’Izya cherchait à tourner sa tête à ce moment, peut être avait il lui-même bouger la sienne sans s’en rendre compte, peut être qu’il avait été encore une fois emporté par l’euphorie du moment, ou peut être l’avait il fait tout bêtement volontairement, mais dans tous les cas, la troisième baiser que le démon donna à l’ange fut posé sur ses lèvres.

      Et, toujours dans le même état un peu euphorique, le CP lâcha la demoiselle, la tournant dans la direction de son groupe et la poussant vers l’avant, murmurant un « Allez, magne toi, on t’attend ! », il se tourna immédiatement après dans e sens opposé, probablement pour ne pas la voir partir, et il commença à avancer, visualisant déjà les blessures qu’il allait s’infliger pour camoufler les évènements qui s’étaient déroulés au premier sous-sol d’Impel Down.

      Et, en plein milieu du chemin, Enzo s’arrêta, presque pétrifié sur place, les yeux écarquillés, la bouche à moitié ouverte, repassant dans sa tête les dernière minutes qu’il venait de vivre.



      -….Attends……J’AI FAIT QUOI LA ?!


      Et ainsi, les premières blessures qu’Enzo P. Hisachi s’infligea pour masquer le fait que ce jour la il avait d’abord agit comme il l’entendait et pas comme ses employeurs le voulaient furent celles qui apparurent de plus en plus sur son front au fur et à mesure qu’il se cognait la tête violement contre un mur en répétant :


      -Crétin ! *BAAAM* Crétin ! *BAAAM* Crétin ! *BAAAM* Crétin ! *BAAAM*   Crétin ! *BAAAM*
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      A Lilou:


      Crétin.

      T’as vraiment cru que j’allais partir comme ça Enzo ? Tu pensais vraiment que si tu me poussais vers la liberté, je passerai outre ce nouveau baisé volé ?
      La première fois, c’est vrai, je n’ai rien dis. Peut être parce que je n’y croyais pas vraiment, comme si ça ne s’était pas réalisé… Peut être aussi parce que tu étais tellement euphorique à l’idée de retrouver ta sale bête et que tu es parti en courant sur la plage, je n’ai pas voulu revenir dessus.
      Et puis, c’était un peu comme quand j’ai mangé mon fruit… Je n’y ai pas cru.

      Mais là, c’est la deuxième fois. Et alors que tu te tapes la tête contre ce mur, moi qui t’ai entendu, je suis revenue. Et ma main écailleuse et griffue se pose sur ton épaule, en affirmant que oui, Enzo, tu es un crétin.

      Et d’un vif mouvement du bras, je t’oblige à me faire fasse, et cette fois, c’est moi qui t’embrasse. Et l’espace de cet instant, nous sommes seuls. En cet instant, Impel disparait, le sang disparait, tout. Tout ce décors n’est plus et se fait remplacer par une simple nuit étoilée résonnant des bruits de feux d’artifices tombant telles mille paillettes autours de nous. Un instant d’éternité.
      Un instant… de conte de fée.

      Mais bien vite, la réalité nous rattrape. Et dans cette réalité, il n’y a ni licorne, ni fée. Seulement l’ombre et le sang.

      Il n’y a pas de mot pour exprimer ce que je ressens. C’est donc en silence que je mets fin à cet instant. Un simple regard, un simple sourire et ça suffit. Et avant qu’il ne me retienne plus, je détourne la tête et me projette vers la liberté.
      Et, remplie d’une nouvelle énergie, je réussis enfin à reprendre cette forme d’animal mythique. D’un bond, je suis redevenue dragon. Un dragon avec un chapeau et trois épées à la ceinture.

      Je ne sais pas si c’est de l’amour que je ressens, mais grâce à lui, j’ai compris une chose : il n’y a pas que Léo qui puisse m’aimer.
      Mais surtout : il n’y a pas que lui que je puisse aimer.

      C’est donc sur cette pensée joyeuse que je rattrape sans peine ces évadés avec qui je lutte pour notre liberté.


      Red Dawn [1625] 1425067977-izya-sflagopr Red Dawn [1625] Zps1 Red Dawn [1625] 1lmh


      Dernière édition par Izya le Mer 4 Sep 2013 - 13:06, édité 1 fois
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      • https://www.onepiece-requiem.net/t3683-
      Ils fuient pour leur liberté. Ils fuient pour du nouveau. Ils fuient leurs crimes. Ils fuient.

      En la laissant seule, derrière.

      Red s'en va
      -La ferme

      Elle le sait. Rachel le sait. Lorsqu'elle se réveille d'un sommeil dont elle ne se souvient pas du début, elle est laissée seule, derrière, comme un souvenir, avec un nœud, un poids dans l'estomac. Trop lourd pour elle. Elle a ravalé ses larmes, mais il est des choses qui ne font qu'empirer la morsure du venin qui court dans les veines. Ce venin qui la ronge aujourd'hui. C'était quelque chose de nouveau, comme une injustice, de la jalousie mais surtout un grand vide. Un vide transcendant qui lui faisait voir clair. Surtout maintenant qu'elle avait essuyé ses joues de ses manches.

      Si elle n'avait pas le droit à une happy end, alors personne n'y aurait droit.


      Lorsqu'Enzo redescend de son petit nuage pour prendre soin de ce cadeau en noir et en faux, Rachel n'est plus sagement à ses côtés.

      Et il a raison de s'inquiéter.


      Dernière édition par Blacrow L. Rachel le Mar 3 Sep 2013 - 18:20, édité 2 fois
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      Les préparatifs sont presque bouclés. Dans la grand salle les gens se bousculent pour s’installer aux places d’honneurs. Drapée d’une sublime tenue d’apparat, Églantine Millefleur resplendit comme jamais.

      Au premier rang à gauche, Tahar semble très ému, prêt à lâcher une larme salvatrice pour sanctifier ce glorieux évènement. C’est enfin le grand moment.

      Herr Judge semble très stressé. C’est sa première double cérémonie, et il a un peu peur de ne pas pouvoir contenter tout le monde.
      Alors que la musique surgit de l’orchestre fabuleux dirigé par Reyson, la peuplade de gardes et de prisonniers présents se taisent pour admirer le spectacle.

      Dans deux magnifiques robes rouges et noires, Izya et Rachel s’avancent, fières et vaillantes. Un peu plus loin, Enzo et Red trépignent d’impatience. Ce mariage restera à jamais gravé dans les mémoires. Il y a même Rimbau D. Layr, tout de blanc vêtu qui commence à chanter un air d’opéra sous l’admiration apparente de la foul...



      WOW WOW WOW ! Qu’est-ce que c’est que ce merdier ? J’ai dû m’assoupir.

      Je regarde autour de moi. Toujours cette prison obscure et pas la moindre trace d’une fête alcoolisée et de dames d’honneur bien galbées. Argh.

      N’empêche que l’atmosphère en ce moment est assez inédite. On est passé d’un bon Orange Mécanique à un Titanic qui de toute façon finira par se casser la gueule alors autant se dire adieu de suite. On observe la scène, nous, ceux qui ont encore conservé leur intégrité buccale. Je me tourne vers mon pote, blagueur à mes heures.

      « Tahar...je crois qu’il reste plus que nous mon grand. Tu danses ? »


      Et de mon escargophone s’échappe soudain le son d’une ballade reposante, ambiance crooner bien avisé pour couple païen. C’est que le gouvernement soutiendrait presque notre action.
      Après m’en être pris une grosse dans la gueule, heureusement de celles qui peuvent pas me faire bien mal, j’éructe un brin et me tourne vers mon ami métamorphe.

      « Reys, je vais te faire une promesse. Même si tu te changes en gonzesse, je te sauterai pas dessus. T'as vu ce contrôle ? »

      Et pendant que la pression se relâche et que je refuse les nouvelles hormones de vigueur de l’intéressé, faut pas déconner avec la santé non plus, je suis les autres, préparant avec un sourire la crasse future que je réserve à un cher amiral de merde. La vie est douce quand on est pas enchaîné, il faudra le dire aux autres. Ouais ouais, je sais Tahy, on doit passer pour les vieux cons.


      Dernière édition par Rimbau D. Layr le Lun 2 Sep 2013 - 1:34, édité 2 fois
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      Salle de commandes du Seigneur des Enfers,
      Impel Down,

      -RAAAH! MERDE! Trouvez-moi un visuel sur le niveau Un! Vite!
      -On n’a rien Vice-Directeur! Et puis comment voulez-vous qu’on descende avec un escargo-caméra alors que chacune des terreurs qu’y a en dessous peut nous massacrer en un claquement de doigt?!
      -PFFF BANDE D’INCAPABLES! RAMENEZ BUCHENVALD AU PREMIER ! PERSONNE NE SORTIRA DE CETTE PRISON J’EN FAIS UN SERMENT SOLENNEL!

      La voix de Judge tonne puissamment dans sa salle de commandes alors que, d’un coup rageur, il balaie son escargophone de la main. Puis, dans un nouvel excès de colère, il matraque violemment son panel de commande et appuie avec véhémence sous toutes les touches lui tombant sous le doigt. S’il ne peut contrôler les pièges qu’il peut mettre en place au niveau Un, il n’a qu’à tous les mettre si c’est ainsi que jouent les évadés de Tahgel.

      D’une main, il ramasse le gastéropode terrifié qui git au sol et compose un numéro qu’il a récemment apprit. Le numéro d’un certain agent du Cipher Pol qui serait étendu contre le sol du premier sous-sol d’impel down aux côtés de son serpent quasi-comateux.

      -Agent P., vous êtes ordonné de mettre fin par tous les moyens possibles aux agissements des évadés du groupe de Tahgel, des renforts arriveront sous peu, ils ne doivent pas franchir les portes d’Impel Down! Ceci est un ordre formel et vous êtes tenu de le respecter sans quoi le Cipher Pol aura de mes nouvelles!

      Les traits tirés par la panique, le regard fou, les yeux creusés, Herr Juge agrippe les immenses roues de sa chaise roulante et les fait pivoter dans un grincement strident. En deux poussées, il s’engouffre dans l’ascenseur, direction le sommet de la prison.

      Sous-Sol -1
      Impel Down,

      Et comme si soudainement, le niveau au complet était animé d’une âme nouvelle, le chaos s’éveille sous toutes ses formes.

      D’un côté, l’immense forêt d’aiguilles écarlates s’anime d’un coup. D’un seul spasme, chaque arbre, bosquet, liane ou brindille se transforme d’un coup en véritable prédateur mouvant. Les arbres se déracinent et marchent pesamment vers vous tandis que les bosquets courent à toute vitesse en se faisant suivre de près par les lianes qui glissent au sol comme des serpents aux allures de porc-épic. C’est donc une masse carmin hérissée de pics qui avance à dévore le terrain vous séparant tout en vous obscurcissant de plus en plus la porte du niveau qui s’efface presque complètement derrière cette montagne d’épines.

      Mais ce n’est pas tout, dans de tonitruant frottements, les parois du plafond et des murs de la prison semblent se disloquer. Encore les murs qui deviennent fous?! Non, cette fois ils ne font que s’écraser avec véhémence contre le sol ou contre un mur adjacent avant de reprendre leur position initiale, n’empêche que se faire broyer par une de ces choses peut être particulièrement mortel.

      Et si on a apprit quelque chose d’important à Red durant ses jeunes années au cp, c’est à constamment travailler ses réflexes, et il met ce conseil à profit lorsqu’une immense hache passe à quelques centimètres de sa jugulaire dans un tintement délétère. Partout, des lames crochetés surgissent des murs ou des plafonds, des haches reliées à des câbles jusqu’aux tronçonneuses qui émergent des planchers pour viander les marcheurs inattentifs.

      C’est le véritable chaos sur le niveau alors que se joignent à la danse des tuyaux cracheurs de feu et des flèches éjectées des murs. Mais ce qui est intéressant avec ces légions de projectiles qui percent l’air du niveau, c’est que leur pointe est fort probablement enduite de granit marin pour s’assurer de leur indubitable efficacité contre les gens de votre espèce…
        Et devant, l’Apocalypse.

        Sur la dernière saillie de Rimbau, terminée la récréation.

        Des fins du monde, j’en ai déjà vécu plusieurs. J’en ai combattu, j’en ai causé.

        Il y en a eu des sanglantes, où les bottes glissaient sur les cadavres encore chauds, beaucoup. Il y en a eu des brumeuses, où l’on étouffait sous les fumées des incendies, certaines. Il y en a eu des humides, les pires, où le sang, la boue et les suies se rejoignent en une seule substance collant la peau, les cheveux et les habits.

        Celle-ci, c’est la première que j’expérimente où tout est sec. L’air, le sol, les ennemis. Secs, secs, secs. Désincarnés, mouvant comme des épouvantails cramés par le soleil du plein mois d’août. Et le feu qui revient et qui agresse de nouveau. Léchant les branches acérées comme le reste des frusques et comme la peau nue.

        A l’avant du groupe, il y a moi et puis les trois autres anciens. Red, Layr, Chuck.

        Rouge, noir, blanc. Encore ces jeux de couleurs qui font le chaos. Et vert parce qu’il faut bien varier.

        Nous sommes les quatre cavaliers sur les chevaux fous de la liberté. Dans nos mains, les rênes de demain. Sous nos pieds, le sang des vaincus et la poussière des dernières défenses avant l’ultime rempart. Vert.

        Green Wolf. Je perds le quatrième larron de vue en même temps que ne le remplacent dans ma tête les images de Kindachi Tetsuda, l’homme qui n’était pas dans les hautes sphères quand moi je ne les avais pas quittées.

        Je lorgne vers Red, trop déformé par sa défense face aux piques et autres projectiles divers pour que ses expressions traduisent vraiment quoi que ce soit à ce sujet. Lui, il en sait sans doute plus que les seules rumeurs que j’ai entendues, mais qu’importe. Encore une marche, et la suivante quand il sera temps.

        Personne ne me fera descendre toutes celles que je viens de monter. Il est trop tard, je suis trop loin pour me coucher ailleurs qu’après, là-bas, là-devant. Ces échardes qui me transpercent et qui parfois ne font que me percer sans ressortir, elles me ralentissent, elles me fatiguent encore un peu plus que je ne le suis déjà. Mais de même que je les extraie de cette épaule ou de cette cuisse pour reprendre la sarabande maudite, je m’extrairai d’ici. Je le dois, j’ai des situations insensées auxquelles faire face et j’ai des conversations à avoir.

        Je lorgne vers l’ami poète. Le blanc, parole divine, ne s’en sort pas trop mal. L’empathie ne l’aide pas mais ses poèmes virevoltent dans un beau rythme qui vaut promesse de survie. Attention l’arbre, attention la tête.

        Derrière nous, la jeunesse encore innocente qui s’en sort sans tuteur. Reyson, Kan, Maya… Maya, jeunesse presque innocente. Izya aussi, Izya toujours. Je n’ai pas besoin de regarder pour la voir faire des ravages. Les flammes autour, elles ne l’atteindront pas. Elles ne l’atteindraient pas. La chaleur de ce dernier tourment relâché par les autorités en détresse, comment pourrait-elle la craindre ? Elle est la fougue qui guide tout ici. Le feu qui l’anime, il vaut dix fois le volcan qui bout quatre niveaux plus bas et ses volutes nous portent comme le vent les feuilles ou les oiseaux.

        Des oiseaux…

        Je me transforme en l’un d’eux pour affronter la forêt qui se dresse devant les portes. Les autres sont perdus devant ou derrière, à côté peut-être, chacun à s’occuper de soi avant qu’on ne se retrouve, et les arbres qui marchent, aux branches trop nues, à la sève trop morte, deviennent muraille. Leur dernière bataille commence mais la nôtre s’achève et nous ne tolérerons pas de retard. Aux lianes sans espoir qui veulent m’attraper j’oppose les miennes faites d’encore un peu de vie, et la balance n’est pas équitable. Rendue à Enies, la justice s’arrête aux portes d’Impel Down et nous en sommes du mauvais côté. Je suis en vie et je veux sortir.

        Qu’elles me laissent.

        Hardi !


        Red Dawn [1625] 661875SignTahar
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          Là, les portes de la prison. Pas des cellules, on les connait que trop bien celles-là. Mais celles de la sortie. Bien qu’on ne les a connues que comme entré, jusqu’à présent. Et bien que ce fût il y a si longtemps, tout le monde s’en rappelle comme si c’était hier. Cette construction que plus personne n’espérait revoir un jour. Et qu’y a-t-il derrière ? Cet astre reluisant qui ne cesse de brûler ? Cette étoile qui inonde le monde entier de sa lumière ? Du moins, le monde entier, sauf cette prison. Comme quoi, l’enfer ne fait pas parti du monde, c’est un univers à part. Qu’est-ce que je disais déjà ? Ah oui. Le soleil. Un mot qui sonne comme revenu des méandres de la mémoire, de l’oublie, d’un rêve inespéré, d’un espoir étouffé si longtemps. Quel était la sensation de sentir sa chaleur caresser notre peau ? Je ne m’en souviens plus… Mais je me rappelle toutes ces journées à me prélasser dans ses bras. Un souvenir lointain de liberté… Et on allait presque y regoûter, mais c’était sans compter sur un énième piège.

          Une porte encore si lointaine, bien que l’on vient déjà de loin. De loin… D’où venons-nous déjà ? Je vois un mur se détacher des autres et me foncer droit dessus après notre pause bien mérité. Pris au dépourvu, pensant qu’il n’y aurait plus d’obstacle, je ne pus rien faire. Et ainsi, je revis ma vie défiler. Mais comme l’enfer fait tout oublier, je ne me souviens que de la vie d’ici.  

          De l’étage glacial à vous congeler sur place, au niveau embrasé qui vous cuit saignant ou à point, suivant le temps que vous y passez. Nous montions sans donner de pourboire, mis à part les coups offerts aux chimères. Vint ensuite la plage sans eau ni soleil. L’eau ne vint qu’au-dessus, avec des bêtes aquatiques dont je cauchemarde encore. Heureusement, plus pour longtemps. Je me souviens d’une dragonne que j’ai dû aider à l’aide de mes hormones. Dans d’autres circonstances, elle aurait eu droit à une moustache en bonus. Un dragon à moustache, ça fait toujours mieux. Héhé, même face à la mort, je continue l’humour. J’espère que cette Dame sourit au moins à mes pensées. Je le saurais bientôt, vu que je ne vais pas tarder à la rencontrer. Dommage, car nous avions bien combattu ces poissons, ces magicarpes changés en leviators. Avec Chuck qui me défendait grâce à ses boucliers, et moi qui déréglais l’organisme des ennemis avec ma malédiction, on faisait une bien belle équipe.

          Et enfin ce niveau. Le dernier, aussi bien d’un point de vu architectural que du point de vu de ma vie. Un lieu plutôt calme, un lieu de retrouvaille. Je ne connaissais pas ce Red, mais je savais qu’elle portait une marine dans ses bras car je l’avais déjà rencontrée. Mais je me tus, car le porteur semblait fort et efficace. Je donnais un ultime coup de pouce à la dragonne qui passera sans doute un sale quart d’heure lorsque les effets de mes hormones s’estomperont. Peut-être aurais-je dû la prévenir ? Il est trop tard de toute façon, ce serait comme parler à un mur…

          Au moins, mes dernières actions furent une partie de poker avec d’anciens camarades d’équipage. Bien que Rimbeau trichait sans doute, comme les cartes étaient son corps, et que Tahar avait une chance pas croyable. Comme s’il voulait me rappeler que je n’étais que le valet du roi… Ou je me trompe de message ? De toute façon je ne saurais pas le fin mot de l’histoire, car voilà le roc contre moi, m’envoyant en sandwich contre son collègue controlatéral. Je le savais que cette pause n’était pas une bonne idée, qu’il fallait pas vendre la porte avant de l’avoir traversée, ou quelque chose comme ça. J’avais encore tant de choses à faire… A dire… A ressentir. Comme par exemple, la douleur. Pourquoi je dis ça ? Peut-être parce que c’est ce que je ressens à l’instant. Tout le reste a disparu, je suis pris entre deux rochers qui m’aplatissent. Je sens mon nez s’écraser. Je sens mes côtes se briser les unes après les autres. Je sens la douleur…

          Pourquoi est-ce que je sens encore la douleur d’ailleurs ? Ne suis-je pas censé mourir sur le coup ? Je daigne ouvrir un œil, et je vis la lumière blanche. Ou plutôt un bouclier blanc, pour être plus exact. Chuck ? Il venait de me sauver in extremis avec son étrange pouvoir. Je… Je suis vivant ? Un énorme soupir s’échappa d’entre mes lèvres, ainsi qu’un filet de sang. Désolé maman, mais je ne vais pas te rejoindre tout de suite. Quoique, vu mon état, on pourrait se demander si ce n’était pas plus enviable de la rejoindre. Mais la marine n’avait pas encore fini d’entendre parler de moi ! Puis, tant qu’elle peut encore entendre, c’est que j’ai pas fini mon œuvre !

          Le mur retourne à sa place pour reprendre ses va et viens de plus belle, mais son recul me laisse voir une vision d’horreur. Des projectiles de partout, des pièges qui sortent d’endroits qu’on ne suspecterait jamais. La plus grande peur des invincibles gaulois : le ciel, ou le plafond, qui tombe sur la tête. Remarquant qu’avancer était douloureux, je n’avais pas le temps de m’y habituer et je me piquais donc avec des hormones de vigueur. Bientôt la sortie, j’aurais mal après.

          Ou tout de suite, dépendant de la suite des événements. Chuck me protégeait, ainsi que d’autres qui en avaient drôlement besoin. Cependant, combien de temps encore tiendront ses boucliers ? Les murs, plafonds, et Ents épineux étaient contenus. Chuck portait tout le groupe sur ses épaules. Mais pour ce qui est du granit marin… Les flèches et leur forme en pointe parvinrent à trouer, à percer nos défenses. Comme elle avait des griffes, et plus d’armes que de mains, j’empruntais l’une des épées à Izya. T’inquiète, j’ai dit emprunté et non volé. C’est rare, je sais. Disons que c’est en échange de mes hormones de vigueur ? Je tranchais donc le vide devant moi, mais rien ne se produit au départ. Avais-je vraiment tout oublié ? Je réitérais le mouvement jusqu’à voir apparaître des lames d’air, fondant droit sur les flèches. Evidemment, je n’allais pas trancher le caillou des eaux, mais dévier la trajectoire des projectiles était dans mes cordes. Peu à peu, mes muscles retrouvèrent la sensation de tenir une épée. Et les autres m’imitèrent. Du moins, ils optaient plutôt pour des coups à distance.

          Et c’est ainsi que l’on avança. Chuck s’occupant de repousser la majeure partie des pièges, et nous nous occupions de ce qui passait entre ses filets. Jusqu’à présent, je jouais plutôt le rôle du support. Si je veux voir la sortie, il serait grand temps que j’y mette un peu du mien. Puis, on voit de plus en plus les contours de la porte se dessiner. On vient de loin, et pourtant il y a encore tant à parcourir…  

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        Ça ne servirait à rien d'arriver en catimini.

        Ça ne servirait à rien de la jouer discret.

        Ça ne servirait à rien de se cacher en attendant son heure.

        Ils ont le haki.

        Alors qu'à cela ne tienne. Ils ont le haki ? À la bonne heure. Elle aussi. Le souci, c'est qu'eux savaient d'où elle viendrait. Ils savaient qu'elle viendrait. Ils savaient qu'elle les suivait.
        Pourtant, elle, Rachel, La commandante d'Elite à la faux, la faucheuse, se tenait derrière eux, à bout de souffle, boiteuse, le visage dur, fermé, et dans son dos la Mort qui la suivait et l'enveloppait dans une brume illusoire que tous pourraient admirer. Elle n'était pas magicienne, pour ça. Par contre, elle saurait tous les faire disparaître de ce monde. Et elle ne s'en priva pas. Car ils étaient en vue.

        Elle n'annonça rien, ne dit rien, mais les dernier se retournèrent d'eux même. Et ils purent admirer cette gigantesque faux, armée et prête à frapper. Pourtant, elle se trouvait à 20 bons mètres derrière eux.

        Ce n'était pas ce qui l'arrêterait.

        Elle fendit l'air sans que personne ne puisse rien y empêcher. Une première fois, puis une suivante et une troisième. Et tourbillonnant comme une toupie, elle envoya des lames d'air aux proportions impressionnantes les unes après les autres en direction du groupe d'évadés. Des centaines de corbeaux nacrés qui leur fonçaient dessus, par vague. Et au vu de la manière dont les murs étaient tranchés au passage de chacune des attaques, il valait mieux ne pas tenter de parer. Qui savait si la « Sentence des Corbeaux » pouvait ou non trancher le diamant ?

        Il n'y eut pourtant que quatre lames d'air ainsi créées. Sa jambe blessée ne supportant plus son poids, elle s'écroula dans une plainte reconnaissable. Dans son dos, la faucheuse se dissipa lentement. Mais étrangement, sa faux n'était plus à ses côtés. Dans sa main, seulement une boite à musique tandis que la faux virevoltait simplement dans la direction du groupe. Et si il était une chose qu'elle savait, c'est que ces manipulateurs de haki ne sauraient que l'arme était prête à exploser qu'une fois que la détonation leur aurait vrillé les tympans. Comment auraient-ils pu savoir que dans la tête creuse de la faux se trouvait un réservoir d'eau ? Et que Rachel venait d'y plonger son dernier recours, le Sodium ? Peut-être à cette mince fumée qui s'en échappa une seconde avant la détonation qui, elle l'espérait, devrait se produire au milieu du groupe.


        Personne n'aura de Happy End.
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        Ça y est, c’est fini.
        Est-ce vraiment fini ? C’est peut être fini… Moi je pense que c’est fini.

        Les pièges ? C’est chiant, c’est vrai. Ça s’esquive, et au pire ça touche et ça fait mal, un peu. Rien de comparable à ce que je ressentais avant de recevoir pour la deuxième fois les hormones de Reyson.

        Le feu ? Pas de soucis. C’est mon élément, je ne le crains pas.

        Mais ça…

        Ça, c’est vraiment mauvais.
        On peut survivre à plein de chose… Des mégasharks, une directrice, une vilaine bombe lancée loin mais pas assez, une rencontre avec Enzo… Mais ça ! Ça ça fait vraiment froid dans le dos. En parlant de froid… Vrai qu’il a bien faillit m’avoir lui aussi.
        Mais je n’étais pas seule dans cette galère, et pourtant, j’étais seule à en souffrir autant.

        Mais là, ça… On en prend plein la gueule tous autant qu’on est ! Personne et tout le monde est visé. Même lui. Même le corbeau rouge.

        Ne jamais sous estimer la vengeance d’une brune. Surtout quand elle est gothique, amoureuse et blessée.

        Elle nous a balancé des lames d’air d’abord. Plein.
        En bon dragon que je suis, j’ai pris de l’altitude histoire de tout éviter. Et avec la meilleure vue que m’offrait cette position, J’me suis lancée à l’assaut de la brunette.
        Mais je ne l’ai pas atteint.
        Je n’ai pas pu l’atteindre.
        Et même si je l’avais atteint, je ne l’aurais surement pas blessée… Car la dernière image qu’il me reste d’elle est celle d’une femme désarmée, rattrapée par ses propres faiblesses.

        Puis, y’a eu ce BOUM.

        Ouais, encore un. Ça ne fait que le troisième depuis qu’on tente de s’enfuir…

        Mais ce Boum était différent des autres… Ce boum… sonnait un peu comme un glas. Car malgré l’insensibilité à la douleur passée, mon corps connaissait ses blessures. Il savait cette fois, il savait que ce serait trop.
        Et comme pour l’accompagner dans cette pensée, durant ce vol soufflé, ma mémoire se mit à tout reprendre de zéro…

        Ma mère, mon père, la forge. Les railleries, la solitude, Léo… La plage, la mer, les arbres. Le feu, le fer, la chaleur. Les épées, Tahar, l’escrime. Le travail, l’entrainement, les jeux. L’amitié, l’amour, la joie. L’abandon, la mort, le noir. L’errance, le désespoir, la fin. L’étincelle, la détermination, les rêves. Le départ, l’aventure, les rencontres. La bêtise, le froid, la peur. Les choix, les pièges, Enzo…
        Puis cette prison.
        Et cet espoir...

        Tant de choses se sont passées. Il y en a eu des mauvaises… Plein de mauvaises. Parfois trop. Mais il y en a aussi eu des bonnes ! Des qui méritent qu’on se batte pour les vivres encore ! Des qui promettent un futur meilleur ! Des qui !...

        *PAF*

        Tiens ?
        Je me suis arrêtée.
        Je suis là, dans ce plafond, totalement encastrée. Et je pense. Toujours. Mais… Si je pense, c’est que je suis ?! Et si je suis, je suis en VIE ! Mais… Comment ? Mon corps ?! Qu’as tu fais encore ! Mes écailles ne sont pourtant pas aussi solide qu’une armure, si ? Non, je ne crois pas… Je…
        Merde !

        Les autres !


        Red Dawn [1625] 1425067977-izya-sflagopr Red Dawn [1625] Zps1 Red Dawn [1625] 1lmh


        Dernière édition par Izya le Sam 8 Fév 2014 - 21:15, édité 1 fois
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        - Humph...

        Un gros bruit, le genre explosion, venait de réveiller le prisonnier. Ouuuuuh, ça faisait mal ! Au dos, aux bras, aux jambes. Partout. Ca résonnait aussi dans la tête. Grey ouvrit enfin les yeux. Et c'était un carnage. Comme si la fin du monde s'était emparée des lieux. Enfoncé dans un mur, ou plutôt ce qu'il en restait, le pirate observait ce qu'il se passait en attendant d'être sûr de pouvoir marcher. Des combats dans tous les sens. Les prisonniers déchaînés, ou plutôt ce qu'il en restait, s'attaquant à tout ce qui bougeait, gardien ou entre eux. Mais oui, ils étaient vachement moins nombreux que tout à l'heure, quand le gaz s'était répandu. Ce qui fit tilter le pirate.

        - Ah, le gaz.. Je ne ressens plus ses effets...

        Voilà pourquoi il avait aussi mal. Jusqu'à présent, le gaz avait permis d'inhiber la douleur en grande partie. Maintenant, les muscles et les os pouvaient de nouveau exprimer leurs petits soucis. Et ils étaient nombreux. Comme le nombre de corps jonchant le sol. Majoritairement des prisonniers. Quoique le nombre de gardiens à terre était respectable aussi. Qui avait bien pur foutre un bordel pareil ? En tout cas, Grey comprit qu'il était temps de se dégager de son trou. Non sans quelques grimaces, il sortit d'abord ses bras, puis avec leur aide, les jambes. Enfin, il poussa avec le tout son dos hors du mur. Il ne se souvenait même pas de comment il avait fini là-dedans... Il se rappellait seulement de...

        - Enzo !

        Mais il n'était pas là. En même temps, comment le pirate aurait pu le retrouver dans ce fatras ? Des feux un peu partout, la fumée qui allait avec, de la poussière dans l'air, des conduites d'eau démembrées répandant leur contenu sur la roche... Quand on vous disait que c'était l'enfer cette prison ! Mais le top du top, c'était un gros cratère en plein milieu des pavés. Ca, ça devait faire du dégât.

        - Gwooo !!

        Attaque d'un enragé ! Encore sous l'effet du gaz, il déboula sur la gauche de Grey ! Le pirate aurait bien aimé bouger, mais il ne put que voir arriver le choc et se retrouver à terre avec un molosse sur le bide ! De toute évidence, le jeune homme n'était pas encore bien remis. Et en plus il avait des côtes fêlées ! Le poids du gars lui faisait terriblement mal. Martelé de coups, Grey ne pouvait que se protéger le visage avec ses bras ! Il ne tiendrait pas longtemps comme ça.

        * Un truc... Vite...*

        Réduisant sa défense à un seul bras, Grey tentait désespérément avec l'autre de chopper un objet, n'importe lequel. Sa main tâtonna au hasard autour de lui, jusqu'à atterrir sur une grosse pierre avec laquelle il put donner un bon coup sur le crâne de son agresseur. Il n'était pas KO, mais au moins, il avait basculé sur le côté. Grey en profita pour se dégager et achever le type avec trois autres coups portés à la tête.

        Haletant, le garçon aux cheveux rouges regarda sa victime. Ce n'était pas n'importe qui. C'était l'ancien Boss de sa cellule, à qui il avait déjà appris qui était le plus fort. Grey voulut se remettre en mouvement, mais c'était pas évident. Il boitait. Sa jambe droite avait dû mal tomber quand il s'était fait faucher.


        - Tsss... Fais chier...

        Des petits cailloux lui tombèrent sur la tête. Ca faisait pas mal, mais si même le toit se mettait à s'effriter, il y avait de quoi flipper. A tout hasard, le pirate leva la tête.

        - Wow !

        Et encore, le mot était faible. Mais c'était tout ce qu'il avait trouvé pour décrire le fait que se tenait au-dessus de lui un dragon ! Il n'en avait jamais vu en vrai, et il avait d'ailleurs toujours cru que cette bête n'existait pas. Impel Down avait donc ce genre de chose en réserve dans ses murs ? Par contre il n'était pas en très bon état. Et avait une tenue de prisonnier. Pourquoi ça ?

        Un grognement pas très loin de Grey l'obligea à détourner son attention de la bête mythologique. Bah oui, il n'allait pas se laisser encore une fois sauvagement défoncer par le premier détenu drogué venu. Mais ça n'en était pas un. Ni un gardien. C'était un homme, cheveux sales collés au visage par la sueur et le sang. Grey le connaissait lui ! Et sans pouvoir se contrôler, les mots s'échappèrent tout naturellement de sa bouche.


        - Colonel La Jactance ?
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