Balior bave depuis plus d’un mille, il a tellement faim qu’il a rongé un os de poulet tout en remettant en place les canons. A l’époque de Jangoto, je trouvais que le Sans-Nom était une honte pour un pirate. Maintenant qu’il est plus troué et défoncé qu’une roulotte de paysan, je lui trouve du charme. C’est la croix et la bannière de lui faire gagner en vitesse à chaque nouvelle petite brise, mais j’ai finalement trouvé le rythme pour le faire glisser sur les flots.
Tout en me grattant le bide, je plisse le regard pour scruter Beateman en haut de son nid de pie. Il a de bons yeux ce gars là, pis il est bien plus frappé que j’ai pu le penser au premier coup d’œil. Sur la route, il nous a montré ses talents de transformiste avec de vieilles fringues trouvées dans la cabine. J’ai toujours pensé que c’était utile d’être une sorte de caméléon, j’ai toujours tenté de l’être moi-même. Avec une guibolle en bois, c’était peu crédible en général de se faire passer pour un honnête marchand. Zagahaha.
Que dire de Blackness ? Il a un lourd passé ce vieux, l’amour l’a ravagé et l’alcool l’a guéri. Ou presque. Un placebo d’ivresse en somme.
Quant à moi ? Palsambleu ! J’ai tout jacté ! Depuis ma jeunesse comme négrier jusque Jangoto en passant par la tranche de vie sur Grand Line à bord du bâtiment de Bylly Brandson. Blackness a voulu en savoir plus sur les morceaux de cartes éparpillés au quatre coin du monde. On en a tellement parlé qu’on s’est fini le tonneau de flotte. Enfin, moi et Niko. Et puis j’ai parlé de ma maladie, de l’épisode des Amazones et de la prédiction de la vieille sur ma mort prochaine. C’est là qu’on a arrété de parler. Pas que ca avait jeté un froid, juste qu’on avait assez parlé pour une traversée.
Pourquoi Bliss en première destination ? Parbleu… L’équipage de Bylly jouissait du pire cuistot du monde. Un gras personnage porteur d’un Zoan qui lui va comme un gant, celui du porc. Après que Bylly se soit fait décapiter par Jangoto et que l’ensemble de l’équipage soit passé sous le drapeau du Baffeur, Boll s’est barré comme un lâche avec un des morceaux de carte menant au trésor de Brandson. J’ai appris par des raconteries de tavernes que dans les bas-fonds de Bliss, il existait un établissement qui servait la bouffe la plus dégelasse du monde que seul un porc pourrait bouffer. Pas de doutes, je l’ai pratiqué assez longtemps pour sentir le style de l’ex-cuistot du Fâcheuse Destinée à des lieux à la ronde.
Je tourne la roue du gouvernail en devinant les contours de l’île de Bliss, le soleil décline, c’est bien pour accoster. Beateman a annoncé qu’il voyait la terre depuis une dizaine de minutes, moi je la grille que maintenant. Sacré gaillard. Je compte nous mettre à l’abri des regards par le coin où les contrebandiers mouillent l’encre sous le champ de vision des sentinelles de la Marine. Trop de mouettes ces temps-ci ! Vachenoire ! Si tout se passe bien, on atteindra les bas quartiers en moins d’une heure.
J’ai bau frotter, je n’arrive pas à retirer la peinture blanche sur mes ongles. Je regarde onduler mon drapeau en haut du mat. Un squelette à la jambe manquante et une boussole, c’est tout à fait moi. Scab Tournebroche, capitaine des Grognards. Zagahaha. Pis il y a aussi celui de Blackness, un drapeau d’enragé. Heureusement, Beateman reste distingué dans son style avec son roger à la plume violette. Bref.
Je cogite. C’est nouveau tout ça pour moi.
« Capitaines, nous arrivons »
Tout en me grattant le bide, je plisse le regard pour scruter Beateman en haut de son nid de pie. Il a de bons yeux ce gars là, pis il est bien plus frappé que j’ai pu le penser au premier coup d’œil. Sur la route, il nous a montré ses talents de transformiste avec de vieilles fringues trouvées dans la cabine. J’ai toujours pensé que c’était utile d’être une sorte de caméléon, j’ai toujours tenté de l’être moi-même. Avec une guibolle en bois, c’était peu crédible en général de se faire passer pour un honnête marchand. Zagahaha.
Que dire de Blackness ? Il a un lourd passé ce vieux, l’amour l’a ravagé et l’alcool l’a guéri. Ou presque. Un placebo d’ivresse en somme.
Quant à moi ? Palsambleu ! J’ai tout jacté ! Depuis ma jeunesse comme négrier jusque Jangoto en passant par la tranche de vie sur Grand Line à bord du bâtiment de Bylly Brandson. Blackness a voulu en savoir plus sur les morceaux de cartes éparpillés au quatre coin du monde. On en a tellement parlé qu’on s’est fini le tonneau de flotte. Enfin, moi et Niko. Et puis j’ai parlé de ma maladie, de l’épisode des Amazones et de la prédiction de la vieille sur ma mort prochaine. C’est là qu’on a arrété de parler. Pas que ca avait jeté un froid, juste qu’on avait assez parlé pour une traversée.
Pourquoi Bliss en première destination ? Parbleu… L’équipage de Bylly jouissait du pire cuistot du monde. Un gras personnage porteur d’un Zoan qui lui va comme un gant, celui du porc. Après que Bylly se soit fait décapiter par Jangoto et que l’ensemble de l’équipage soit passé sous le drapeau du Baffeur, Boll s’est barré comme un lâche avec un des morceaux de carte menant au trésor de Brandson. J’ai appris par des raconteries de tavernes que dans les bas-fonds de Bliss, il existait un établissement qui servait la bouffe la plus dégelasse du monde que seul un porc pourrait bouffer. Pas de doutes, je l’ai pratiqué assez longtemps pour sentir le style de l’ex-cuistot du Fâcheuse Destinée à des lieux à la ronde.
Je tourne la roue du gouvernail en devinant les contours de l’île de Bliss, le soleil décline, c’est bien pour accoster. Beateman a annoncé qu’il voyait la terre depuis une dizaine de minutes, moi je la grille que maintenant. Sacré gaillard. Je compte nous mettre à l’abri des regards par le coin où les contrebandiers mouillent l’encre sous le champ de vision des sentinelles de la Marine. Trop de mouettes ces temps-ci ! Vachenoire ! Si tout se passe bien, on atteindra les bas quartiers en moins d’une heure.
J’ai bau frotter, je n’arrive pas à retirer la peinture blanche sur mes ongles. Je regarde onduler mon drapeau en haut du mat. Un squelette à la jambe manquante et une boussole, c’est tout à fait moi. Scab Tournebroche, capitaine des Grognards. Zagahaha. Pis il y a aussi celui de Blackness, un drapeau d’enragé. Heureusement, Beateman reste distingué dans son style avec son roger à la plume violette. Bref.
Je cogite. C’est nouveau tout ça pour moi.
« Capitaines, nous arrivons »